Avec personne : Derek Parfit et la description impersonnelle de la réalité

L'ouvrage Reasons and Persons de Derek Parfit a souvent été interprété par la critique comme une résurrection de la conception humienne de l'identité personnelle, qui pensait la personne comme un simple agrégat de perceptions. De féroces débats se sont concentrés autour de cette inteprétation de Reasons and Persons dans la mesure où elle tend vers un fictionnalisme à propos de l'existence des personnes que des commentateurs comme Sydney Shoemaker et Quassim Cassam pensent carrément intenable. Malmené par la critique, Parfit développera plus tard une version plus subtile de sa théorie, en avançant la possible existence d'un schème conceptuel entièrement impersonnel qui posséderait un pouvoir explicatif et descriptif identique au nôtre. Nous examinerons comment il faut comprendre un tel schème conceptuel et présenterons quelques découvertes empiriques remettant en question la réelle équivalence d'un schème conceptuel impersonnel au nôtre.

« Personal Identity Is What Matters » ou l'importance de l'identité personnelle dans les luttes pour la reconnaissance

Derek Parfit est célèbre pour avoir soutenu que l'identité personnelle ne comptait pas pour déterminer la survie d'une personne. Sa phrase « personal identity is not what matters » est inspirée d'une approche réductionniste de l'identité personnelle qui consiste à dire que la personne humaine se réduit à un corps, un cerveau et une série d'événements mentaux causalement liés. Dans cette optique, ce qui compte, c'est la continuité psychologique. Cet article vise à montrer que dans des dynamiques de reconnaissances (et de non-reconnaissances), l'identité personnelle peut compter dans la définition de l'identité personnelle à travers le temps ; en deux mots, que l'identité personnelle compte. Partant des conceptions narrativistes défendues par Paul Ricoeur et Charles Taylor, j'en viens à défendre une théorie constructiviste-institutionnaliste de l'identité personnelle qui prend en considération le caractère institué et construit de l'identité personnelle. Le but de cet article est donc de défendre la thèse selon laquelle l'identité personnelle compte pour dans les réflexions éthiques et politiques.

Locke, Kierkegaard, and the phenomenology of personal identity

Personal Identity theorists as diverse as Derek Parfit, Marya Schechtman and Galen Strawson have noted that the experiencing subject (the locus of present psychological experience) and the person (a human being with a career/narrative extended across time) are not necessarily coextensive. Accordingly, we can become psychologically alienated from, and fail to experience a sense of identity with, the person we once were or will be. This presents serious problems for Locke’s original account of “sameness of consciousness” constituting personal identity, given the distinctly normative (and indeed eschatological) focus of his discussion. To succeed, the Lockean project needs to identify some phenomenal property of experience that can constitute a sense of identity with the self figured in all moments to which consciousness can be extended. I draw upon key themes in Kierkegaard’s phenomenology of moral imagination to show that Kierkegaard describes a phenomenal quality of experience that unites the experiencing subject with its past and future, regardless of facts about psychological change across time. Yet Kierkegaard’s account is fully normative, recasting affective identification with past/future selves as a moral task rather than something merely psychologically desirable (Schechtman) or utterly contingent (Parfit, Strawson).

The naked self: Kierkegaard and personal identity

The Naked Self explores Kierkegaard's understanding of selfhood by situating his work in relation to central problems in contemporary philosophy of personal identity: the role of memory in selfhood, the relationship between the notional and actual subjects of memory and anticipation, the phenomenology of diachronic self-experience, affective alienation from our past and future, psychological continuity, practical and narrative approaches to identity, and the intelligibility of posthumous survival. By bringing his thought into dialogue with major living and recent philosophers of identity (such as Derek Parfit, Galen Strawson, Bernard Williams, J. David Velleman, Marya Schechtman, Mark Johnston, and others), Stokes reveals Kierkegaard as a philosopher with a significant--if challenging--contribution to make to philosophy of self and identity.

L'éthique et sa place dans la nature

Une des questions centrales de la métaéthique est celle de savoir si les propriétés morales sont des propriétés naturelles ou non-naturelles. Ce mémoire fait valoir que nous ferions bien de remettre en question une constellation d’arguments en faveur du non-naturalisme moral : l’argument de la question ouverte, l’intuition normative et l’argument du gouffre. L’influent argument de la question ouverte de Moore, d’abord, ne soutient le non-naturalisme que s’il commet une pétition de principe. L’intuition normative commet ou bien le sophisme d’inférer sur la base de sa différence spécifique qu’une chose n’appartient pas à un genre donné, ou bien sous-estime la panoplie de propriétés naturelles qui possèdent les caractéristiques censées être distinctives des propriétés morales et normatives. L’argument du gouffre, quant à lui, sous-estime l’ubiquité du fossé logique et conceptuel censé marquer une discontinuité métaphysique profonde entre les domaines normatif et naturel.

L'éthique et sa place dans la nature

Une des questions centrales de la métaéthique est celle de savoir si les propriétés morales sont des propriétés naturelles ou non-naturelles. Ce mémoire fait valoir que nous ferions bien de remettre en question une constellation d’arguments en faveur du non-naturalisme moral : l’argument de la question ouverte, l’intuition normative et l’argument du gouffre. L’influent argument de la question ouverte de Moore, d’abord, ne soutient le non-naturalisme que s’il commet une pétition de principe. L’intuition normative commet ou bien le sophisme d’inférer sur la base de sa différence spécifique qu’une chose n’appartient pas à un genre donné, ou bien sous-estime la panoplie de propriétés naturelles qui possèdent les caractéristiques censées être distinctives des propriétés morales et normatives. L’argument du gouffre, quant à lui, sous-estime l’ubiquité du fossé logique et conceptuel censé marquer une discontinuité métaphysique profonde entre les domaines normatif et naturel.

Temporal asymmetry and the self/person split

Derek Parfit’s discussion of our bias towards the future has sparked considerable discussion of our pervasively asymmetrical attitudes towards past and future goods. Much of this discussion has centred on whether we can rationally justify such attitudes or whether they are intrinsically irrational. This paper seeks neither to justify nor to reject temporally asymmetrical attitudes, but to explicate the way perspective, and particularly temporal perspective, operates in such biases, in order to show how our temporal biases point to something important about the structure of selfhood. By employing an emerging distinction in the personal identity literature between the ‘self’ as an intrinsically first personal and temporally indexical locus of consciousness, and the ‘person’ as a diachronic bearer of various forms of physical and psychological predicates, we can see that the clash between temporally asymmetrical attitudes and symmetrical welfare judgments is in fact a result of the ways in which selves and persons interact.

A imagem em meditação - Glitterbug e as formas de arquivamento no cinema de Derek Jarman

Este trabalho consiste em um estudo sobre a imagem, sobretudo em sua relação com a experiência do tempo e com a memória. Tendo por objeto central o filme Glitterburg, do diretor inglês Derek Jarman, esta dissertação procura pensar a constituição da imagem a partir de três processos distintos de arquivamento, sendo eles: o arquivamento da luz, o do tempo e o de si. A prática arquivistica será considerada, desse ponto de vista, não só como constituída por um conjunto de procedimentos (cortar, fixar, organizar, montar, etc), mas como uma operação que se encontra ligada a toda uma reflexão em torno da memória, da imagem, do tempo, da escrita de si e da morte. É, portanto, num esforço simultâneo de pensar tanto a dimensão processual quanto reflexiva da prática do arquivamento implicada nesse filme que esse estudo se desenvolve. Constituindo-se, nesse sentido, como trabalho geminado de análise focada numa obra cinematográfica particular e de conceituação do que se procura definir aqui, com base no cinema de Jarman, como imagem-arquivo.