1000 resultados para Philosophie du langage
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Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Les unités linguistiques sous-lexicales (p.ex., la syllabe, le phonème ou le phone) jouent un rôle crucial dans le traitement langagier. En particulier, le traitement langagier est profondément influencé par la distribution de ces unités. Par exemple, les syllabes les plus fréquentes sont articulées plus rapidement. Il est donc important d’avoir accès à des outils permettant de créer du matériel expérimental ou clinique pour l’étude du langage normal ou pathologique qui soit représentatif de l’utilisation des syllabes et des phones dans la langue orale. L’accès à ce type d’outil permet également de comparer des stimuli langagiers en fonction de leurs statistiques distributionnelles, ou encore d’étudier l’impact de ces statistiques sur le traitement langagier dans différentes populations. Pourtant, jusqu’à ce jour, aucun outil n’était disponible sur l’utilisation des unités linguistiques sous-lexicales du français oral québécois. Afin de combler cette lacune, un vaste corpus du français québécois oral spontané a été élaboré à partir d’enregistrements de 184 locuteurs québécois. Une base de données de syllabes et une base de données de phones ont ensuite été construites à partir de ce corpus, offrant une foule d’informations sur la structure des unités et sur leurs statistiques distributionnelles. Le fruit de ce projet, intitulé SyllabO +, sera rendu disponible en ligne en accès libre via le site web http://speechneurolab.ca/fr/syllabo dès la publication de l’article le décrivant. Cet outil incomparable sera d’une grande utilité dans plusieurs domaines, tels que les neurosciences cognitives, la psycholinguistique, la psychologie expérimentale, la phonétique, la phonologie, l’orthophonie et l’étude de l’acquisition des langues.
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La majorité des situations dans lesquelles l'enfant fait ses apprentissages requièrent l'activité de lecture. Au-delà, des mots, au-delà de la simple perception physique du langage, Smith (1977) décrit la structure profonde du langage comme la signification que le lecteur donne à un texte, en plus du sens propre du texte lui-même. Pour le lecteur, le sens d'un texte comprend l'information qu'il en extrait, en plus de certaines informations qu'il en infère. En d'autres mots, le sens correspond aux réponses que le lecteur obtient à ses questions cognitives. En conséquence, la structure profonde de la langue se présente réellement comme le processus par lequel le discours est produit et compris. Elle se trouve à la fois dans la tête de l'individu et dans le texte; elle fait partie de la théorie du monde du lecteur. […]La présente recherche s'inscrit dans le modèle constructiviste de la compréhension en lecture. Son objectif propre est de donner des indices sur le développement des habiletés en compréhension chez des élèves de deuxième et quatrième années de l'école primaire. Peu de recherches s'y sont intéressées. On utilisera un protocole de recherche de type factoriel 2*2*2*2 (2 types de structures de textes * 2 niveaux de complexité des textes * 2 niveaux scolaires * 2 ordres de présentation des textes).
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In this article I analyze the relationships between space and the main characters in La Tour d’amour, by Rachilde. More specifically I focus on how space has already stunned one of the character’s speech and communicative abilities and it is now in the process of impairing speech in the other. By analyzing the novelist’s use of myths, references to the divinity and, especially, the many instances that offer evidence of widespread corruption in the characters’ language, I show how the lighthouse in which the characters dwell can be interpreted as a decadent Tower of Babel.
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Le mouvement derridien de la différance marque la rupture avec l'affirmation de la métaphysique de la présence, avec l'autorité du signifié transcendantal. Dans cet univers mouvant de signifiants qui se renvoient perpétuellement les uns aux autres, la logique d'univocité se disloque. La "présence" n'est que fantomatique, s'esquissant au sein d'une chaîne ininterrompue de signifiants et se laissant toujours creuser par la marque d'un irréductible manque. Face au logocentrisme, corollaire de l'affirmation de la présence, l'écriture se veut siège et articulation de la trace, d'une origine qui ne peut être que raturée, véhicule d'une irrémédiable fêlure. La volet littéraire de la déconstruction a pour but de mettre en évidence le fonctionnement de l'"indécidabilité" du discours, soit une certaine ambivalence dans la signification qui caractérise tout texte. L'objectif principal de la présente recherche est de fournir une compréhension plus approfondie de la déconstruction en insistant sur l'ancrage langagier de tout texte. Le discours philosophique n'échappe ainsi pas au mécanisme différentiel du langage et de la dérive métaphorique. La parenté entre la perspective déconstructiviste derridienne et la conception mallarméenne du langage poétique semble frappante. La mise en oeuvre, par Mallarmé, d'une dislocation de l'espace textuel, son minutieux "creusement" du vers après renoncement à toute quête d'"Idéal", la mise en relief du leurre de l'appropriation langagière, voilà qui trouve un écho particulier dans les thèses derridiennes. La "mimésis" platonicienne se voit au travers du prisme de la "mimique" mallarméenne. La déconstruction poursuit son travail de "luxation" de l'oreille philosophique, insérant les philosophèmes dans la matrice langagière, les livrant ainsi au hasard du cheminement textuel et les confrontant à l'aporie. La philosophie n'a alors d'autre choix que d'abandonner ses prétentions transcendantales. La marche de la "différance" instaure une inexorable distance qui prive le sujet de tout rapport direct avec une origine assurée et lui ôte toute possibilité de maîtrise sur le monde. Au travers de la langue, se profile la question de l'altérité, de la relation dissymétrique qui nous lie à cet "autre", ce "tout-autre" qui nous fonde et nous constitue. L'accueil inconditionnel de cette altérité nous mènera à l'étude de la "religion", la déconstruction se tournant vers le "religieux" tout en effectuant un "retournement" habile de tout credo essentialiste.
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International audience
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La suppléance à la communication (SC) est un moyen qui permet aux personnes qui ne peuvent pas communiquer par la parole de transmettre des informations à leur environnement et d'interagir de manière fonctionnelle avec lui. Le développement de la SC connaît des avancées importantes depuis quelques années, surtout avec l'avènement de nouvelles technologies. Toujours est-il qu'une compréhension plus approfondie des mécanismes qui sous-tendent l'utilisation de la SC reste primordiale. De plus, les relations qui existent entre l'utilisation du langage oral et de symboles graphiques sont peu explorées à ce jour. La présente étude fait partie d'un projet plus large visant donc à mieux explorer la nature des compétences nécessaires à une utilisation optimale de symboles graphiques dans la SC. Ainsi, et afin de mieux comprendre cette relation entre le langage oral et l'utilisation de symboles graphiques aussi bien en production qu'en compréhension, ainsi que pour mieux explorer l'effet d'âge et de genre, nous avons recruté 79 enfants (37 filles et 42 garçons), âgés entre 4;1 ans et 9;11ans, et qui présentent un développement typique du langage. L'étude du développement typique nous permet d'étudier certaines habiletés qui peuvent être difficiles à évaluer chez des enfants présentant des déficits sévères. Les sujets ont été répartis en 3 groupes selon leur âge: groupe 4-5 ans (n=26), groupe 6-7 ans (n=35) et groupe 8-9 ans (n=18). Plusieurs tâches ont été crées; celles-ci comprenaient des tâches de compréhension et de production, avec comme matériel des symboles graphiques, des objets ou des mots, qui étaient répartis au sein d'énoncés formés de trois, quatre, six ou huit éléments. Les résultats montrent tout d'abord deux profils distincts: chez les jeunes enfants, on observe une meilleure performance aux tâches d'interprétation par rapport aux tâches de production. Cependant, cette différence n'est plus évidente pour les groupes des plus âgés, et la distinction principale se situe alors au niveau de la différence de performance entre les tâches orales et les tâches symboliques au profit des premières. Par ailleurs, et conformément aux observations sur le développement du langage oral, la performance des filles est supérieure à celle des garçons à toutes les tâches, et cette différence semble disparaître avec l'âge. Enfin, nos résultats ont permis de montrer une amélioration plus marquée de la maîtrise du langage oral avec l'âge par comparaison à la maîtrise du traitement du symbole graphique. Par contre, l'interprétation et la production semblent être maîtrisées de manière similaire. Notre étude vient appuyer certains résultats rapportés dans la littérature, ainsi qu'élargir les connaissances surtout au niveau des liens qui existent entre la production et l'interprétation orale et symbolique en fonction de l'âge et du genre.
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La suppléance à la communication (SC) est un moyen qui permet aux personnes qui ne peuvent pas communiquer par la parole de transmettre des informations à leur environnement et d'interagir de manière fonctionnelle avec lui. Le développement de la SC connaît des avancées importantes depuis quelques années, surtout avec l'avènement de nouvelles technologies. Toujours est-il qu'une compréhension plus approfondie des mécanismes qui sous-tendent l'utilisation de la SC reste primordiale. De plus, les relations qui existent entre l'utilisation du langage oral et de symboles graphiques sont peu explorées à ce jour. La présente étude fait partie d'un projet plus large visant donc à mieux explorer la nature des compétences nécessaires à une utilisation optimale de symboles graphiques dans la SC. Ainsi, et afin de mieux comprendre cette relation entre le langage oral et l'utilisation de symboles graphiques aussi bien en production qu'en compréhension, ainsi que pour mieux explorer l'effet d'âge et de genre, nous avons recruté 79 enfants (37 filles et 42 garçons), âgés entre 4;1 ans et 9;11ans, et qui présentent un développement typique du langage. L'étude du développement typique nous permet d'étudier certaines habiletés qui peuvent être difficiles à évaluer chez des enfants présentant des déficits sévères. Les sujets ont été répartis en 3 groupes selon leur âge: groupe 4-5 ans (n=26), groupe 6-7 ans (n=35) et groupe 8-9 ans (n=18). Plusieurs tâches ont été crées; celles-ci comprenaient des tâches de compréhension et de production, avec comme matériel des symboles graphiques, des objets ou des mots, qui étaient répartis au sein d'énoncés formés de trois, quatre, six ou huit éléments. Les résultats montrent tout d'abord deux profils distincts: chez les jeunes enfants, on observe une meilleure performance aux tâches d'interprétation par rapport aux tâches de production. Cependant, cette différence n'est plus évidente pour les groupes des plus âgés, et la distinction principale se situe alors au niveau de la différence de performance entre les tâches orales et les tâches symboliques au profit des premières. Par ailleurs, et conformément aux observations sur le développement du langage oral, la performance des filles est supérieure à celle des garçons à toutes les tâches, et cette différence semble disparaître avec l'âge. Enfin, nos résultats ont permis de montrer une amélioration plus marquée de la maîtrise du langage oral avec l'âge par comparaison à la maîtrise du traitement du symbole graphique. Par contre, l'interprétation et la production semblent être maîtrisées de manière similaire. Notre étude vient appuyer certains résultats rapportés dans la littérature, ainsi qu'élargir les connaissances surtout au niveau des liens qui existent entre la production et l'interprétation orale et symbolique en fonction de l'âge et du genre.
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Descartes pose l’identité entre l’animal et la machine sur le plan de leur nature. Le présent texte examine l’importance de la notion de langage dans l’expérience de pensée de Descartes portant sur l’animal, et ce, à partir du test du langage présenté dans le Discours de la méthode. L’échec au test du langage témoigne de leur incapacité à manifester des aptitudes langagières minimales ce qui supporte le jugement cartésien voulant que les animaux soient des machines dénuées d’âme et de pensée. De plus, le discours sur la nature des animaux est l’occasion de faire valoir le caractère universel de la raison.
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Les enseignantes et les enseignants du collégial accordent beaucoup de valeur au développement intellectuel de leurs élèves. La pensée critique représente l'idéal d'une pensée accomplie et son développement est un des buts de la formation générale au cégepl. Les professeurs de philosophie savent d'expérience que leur discipline se déploie souvent selon un mode conceptuel abstrait, étrange pour plusieurs élèves, novices dans la vie intellectuelle. En philosophie, la pensée critique est reconnue pour sa capacité à développer une réflexion rationnelle en profondeur et à structurer les concepts nécessaires à l'élaboration d'une pensée autonome. Les enseignantes et les enseignants de philosophie du collégial savent bien que les élèves qui pratiquent ou qui développent la pensée critique peuvent acquérir une formation philosophique de base, intéressante et pertinente. Mais, qu'arrive-t-il à ceux et celles qui ne la possèdent pas ? Notre position est qu'avec une perspective pédagogique, l'ensemble des élèves peut parvenir à développer des habiletés de pensée critique qui leur permettent d'accéder à une réflexion de haut niveau. Afin de poser le problème de recherche, nous avons débuté par l'examen de plusieurs difficultés liées à l'enseignement de la pensée critique. Ce qui frappe d'abord, c'est l'ampleur d'un problème conceptuel; la pensée critique est un terme générique attrayant, mais inconsistant et qui se révèle ambigu à l'usage. Ensuite, il faut reconnaître la présence d'un problème pédagogique : pour enseigner la pensée critique, les professeurs de philosophie ont besoin de ressources et d'une pratique pédagogique propre à la discipline. Après l'examen de quelques manuels utilisés dans les cours de philosophie au collégial, nous avons noté que leur orientation n'est pas dirigée vers le développement de la pensée critique. On peut alors se demander ce que peuvent faire les professeurs pour développer la pensée critique des élèves lorsque celle-ci s'avère insuffisante. Un relevé sommaire de la documentation nous a permis de découvrir que l'enseignement de la pensée critique pouvait être fondé sur plusieurs modèles théoriques. Nous en avons examiné quatre qui vont soutenir le choix du cadre de référence de notre recherche : 1) une sensibilité à la métacognition, 2) un enseignement par infusion, 3) une enculturation à la pensée critique, et 4) une épistémologie développementale. Nous mentionnons ensuite les problèmes concernant l'évaluation de la pensée critique : pour certains auteurs, les instruments d'évaluation ne sont pas assez sensibles pour rendre compte de changements graduels et subtils à l'intérieur d'une session. Malgré cette difficulté, on trouve tout de même dans les écrits plusieurs stratégies d'enseignement qui pourraient avoir des effets sur le développement de la pensée critique des élèves. Un bref inventaire de ces stratégies nous conduit à choisir l'approche de Bean (2001) comme cadre de référence et comme modèle pour l'enseignement de la pensée critique. Dans son ouvrage, Engaging ideas: The professor's guide to integrating writing, critical thinking, and active learning in the classroom, Bean (2001) intègre l'enseignement de la pensée critique à l'appropriation d'un contenu disciplinaire. L'auteur distingue quatre phases de développement de la pensée critique, inspirées de Kolb : l'expérience concrète, l'observation réflexive, l'abstraction conceptuelle et l'expérimentation active. Il présente pour chacune des phases des activités d'écriture qui pourraient être transférables ou applicables au niveau collégial. Ce choix nous amène à formuler notre objectif de recherche : produire un répertoire de stratégies pédagogiques pour l'enseignement de la pensée critique dans les cours de philosophie au collégial sur le modèle proposé par Bean (2001). Ainsi, l'approche de la recherche développement nous sert bien à atteindre cet objectif. Selon cette approche, nous avons conçu un répertoire de stratégies pédagogiques à l'intention des professeurs de philosophie, en nous inspirant des activités d'écriture proposées par Bean (2001). Ce répertoire a ensuite été soumis à quatre professeurs de philosophie pour validation. Ces experts avaient la tâche d'évaluer le matériel pédagogique et de soumettre des avis pour l'améliorer. La version validée du répertoire constitue le document que nous soumettons pour supporter les professeurs qui ont à coeur de développer la pensée critique dans les cours de philosophie au collégial. Cette recherche devrait contribuer à mieux comprendre la problématique du développement de la pensée critique, à envisager des perspectives pour l'enseigner et à saisir les enjeux pour son enseignement dans les cours de philosophie. Ces avenues devraient intéresser particulièrement la communauté collégiale.
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L’ambition de ce mémoire de fin d’études est d’offrir un aperçu général sur la présence des stéréotypes de genre et de sexe au niveau du langage utilisé aussi bien dans l’Hexagone qu’au Maroc relativement à l’univers professionnel et au milieu des entreprises. L’analyse comparative entre le français de France et sa variété marocaine fait ressurgir un éventail d’éléments similaires et en parallèle des nuances en matière des divergences liées au genre des candidates employées pour un poste. En tout premier lieu, ce mémoire montre ce que signifient réellement les stéréotypes de genre et de sexe et en même temps aide à formuler une vue d’ensemble sur les tentatives de lutte contre cet écart existant en termes d’opportunités au niveau du travail. Dans la perspective de fournir une comparaison solide, cette recherche s’appuie sur deux enquêtes de terrain qui décrivent la situation de la France et celle du Maroc. D’un côté, les recherches menées à l’Université de Grenoble et de l’autre côté, l’analyse menée à l’Université de Rabat que nous avons analysées révèlent, à différents degrés, qu’il existe encore une perception d’inégalité à l’intérieur de l’univers professionnel. Au bout du compte, ce mémoire vise à approfondir les stéréotypes déjà existants et leurs implications au quotidien, en y ajoutant à la fois des alternatives envisageables et admissibles à cet écart.
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A investigação tem posto em evidência a correlação entre desenvolvimento linguístico e aprendizagem da leitura e da escrita. Procuramos, em primeiro lugar, explicar, do ponto de vista da linguística, as relações entre oral e escrita focalizando a linguagem da criança desde as primeiras produções à produção autónoma de variantes sintacticamente diversificadas. De seguida, abordamos a questão da passagem do oral à escrita dando especial atenção ao impacto sobre o funcionamento cognitivo do trabalho de ditado ao adulto. Finalmente, propomos pistas de reflexão sobre modalidades de interacção necessárias à entrada no modo escrito e ao seu percurso de aprendizagem dando conta de resultados de investigação acção e formação com a abordagem «Coup de pouce Langage».
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Tese de Doutoramento em Ciências da Educação (área de especialização em Desenvolvimento Curricular).
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L'objectif de la thèse est de rendre compte d'une pratique langagière particulière, le débat, et d'opérer ce travail à la fois à un niveau théorique - en tant qu'analyser la pratique du débat pose certaines questions aux sciences du langage - et à un niveau pratique - dans la mesure où la spécificité du débat repose sur certains observables qu'il s'agit d'identifier et de décrire et qui permettent à chacun de distinguer le débat d'autres formes de comportement, telles que l'anecdote, la dispute ou encore la réunion de travail.¦La thèse part du constat que la pratique du débat constitue un fait social attesté et reconnaissable comme tel, et ce aussi bien par les agents qui s'engagent dans son accomplissement que par un observateur externe. Le fait qu'aucune règle ne vienne pour autant décrire «ce qui fait débat» plaide pour l'adoption d'une perspective ethnométhodologique, sensible à la manière dont les agents pourvoient eux-mêmes, en agissant de façon méthodique et routinière, à la reconnaissabilité (accountability) des pratiques dans lesquelles ils s'engagent.¦La thèse questionne le caractère reconnaissable de la pratique du débat à partir de données originales. Le corpus est constitué de huit événements publics s'étant déroulés à l'Université de Lausanne et ayant été vidéo-enregistrés pour l'occasion. Ces rencontres ne relèvent donc pas d'événements télédiffusés, par exemple des débats de sociétés organisés par des chaînes de télévision. Il s'agit de confrontations verbales (de types « débats publics » ou « conférence-discussion ») où tous les participants, public compris, sont réunis en un même lieu et dans une même tranche temporelle.¦La thèse organise la réflexion en trois parties. Intitulée la parole en interaction médiatisée, la première partie est consacrée à la présentation et à la problématisation, grâce à divers extraits du corpus, des différentes dimensions analytiques mobilisées. Par l'articulation d'acquis en linguistique textuelle et énonciative et en analyse conversationnelle, il s'agit d'étudier la matérialité signifiante des actions verbales en lien avec les dynamiques discursives et interactionnelles dans lesquelles cette matérialité s'inscrit et prend sens. En d'autres termes, on considère la manière dont les unités linguistiques participent à l'accomplissement d'activités pratiques et les pressions que ces activités pratiques sont susceptibles d'exercer sur l'usage de ces unités. L'analyse du débat est en outre inscrite dans une approche multimodale des pratiques, qui entend dépasser l'analyse de la seule verbalité pour donner une place aux ressources corporelles, qu'il s'agisse de gestes, de mimiques ou de la répartition des participants dans l'espace.¦Une fois les différentes dimensions analytiques posées, les deux autres parties examinent chacune une composante - autrement dit un observable - qui spécifie le débat en tant que pratique langagière particulière. Mobilisant une approche dialogale de la pratique de l 'argumentation, la deuxième partie entend montrer que le débat gagne à être abordé comme un mode particulier de gestion du désaccord, fondé sur l'usage de ressources argumentatives. La troisième partie s'intéresse finalement à la problématique de l'inscription de l'identité dans le langage et dans l'interaction et considère la manière dont les traits identitaires que les agents s'attribuent, respectivement ou réciproquement, lorsqu'ils s'engagent dans un débat, participent à assurer le caractère reconnaissable de cette pratique.