44 resultados para Cochran regressione lineare stima inferenza statistica
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Cotutelle de thèse réalisée en littérature comparée (option épistémologie) avec l'Université de Montréal sous la direction de Terry Cochran et en philosophie avec Paris X (Nanterre) sous la direction d'Alain Milon.
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La question posée dans ce mémoire concerne ce que des philosophes comme Georg Lukács, Walter Benjamin et Theodor. W. Adorno appellent le contenu de vérité des œuvres littéraires. Le but de ma réflexion est de montrer qu’un tel contenu de vérité ne doit pas être recherché dans la réalité extra-littéraire par rapport à laquelle la littérature apparaît comme une représentation, pas plus que dans les intentions introduites du dehors par l’auteur ou dans la réception de l’œuvre par ses lecteurs, mais plutôt directement dans la sphère de sa production. À partir d’une lecture comparative des différentes positions défendues dans le débat des années 1930 entre Georg Lukács, Walter Benjamin, Bertolt Brecht et Ernst Bloch, la production littéraire est définie comme un phénomène par lequel l’esprit, en s’objectivant, transcende la réalité dans laquelle il s’inscrit. Il en résulte une conception du littéraire comme processus au sein duquel la relation épistémologique entre le sujet et l’objet est appréhendée d’une manière irréductible aux autres formes de connaissance.
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Aucune figure, au XXe siècle et aujourd'hui, n'est comparable au zombie. Sa prolifération et sa réitération en font un cas d'étude exceptionnel. Or, une figure est inséparable des discours qui la voient naître. Il existe un subtil et profond arrimage entre la production d'une figure, son interprétation et l'économie de sens qui la voit naître. Ma modeste ambition, dans ce mémoire, s'insère dans une réflexion à caractère épistémologique où les enjeux narratifs et les notions critiques encadrant le phénomène zombie seront interrogés. De même, afin de faire émerger cette économie de sens, les modalités de sens de la métaphore doivent être cernées. Ce mémoire est donc une série de prolégomènes nécessaires à l'intelligence d'un important problème contemporain : l'interprétation d'une figure telle que le zombie. Le premier chapitre est une synthèse des manifestations de la figure et de sa compréhension. Les années 60 opèrent une importante transformation dans le corpus filmique zombie (et d'horreur) qui s'incarne dans Night of the Living Dead, de George Romero. Le second chapitre s'intéresse aux enjeux narratifs et aux notions critiques qui encadrent le phénomène zombie. La distinction entre thématique et esthétisme s'incarne alors dans la séparation stricte entre forme et contenu et se fait sentir dans les interprétations offertes du phénomène de l'horreur et dont les études sur le zombie sont tributaires. Cela fait, je rappellerai la vision de Todorov et d'Ingarden sur la représentation afin de cerner les enjeux véritables d'une interprétation. En définitive, la question sera de savoir si le zombie peut être pris à la lettre. Le troisième chapitre sera le moment d'interroger la métaphore afin qu'émergent les modalités de sens qui lui sont inhérentes. Ce chapitre se divisera en deux parties qui reprennent les moments essentiels de la métaphore : sa production et sa lecture. Pour ce faire, je parcourrai la tradition théorique sur la métaphore afin de saisir la portée de l'affirmation poétique qui établit un rapport métaphorique entre les zombies et les humains. Quelle est la signification de cette affirmation qui assume et guide la mise en récit d'une figure (le zombie), et qui assume et guide une lecture métaphorique de l'être humain? En guise de conclusion, je réfléchirai sur les modalités de la lecture en vue d'une interprétation de la figure du zombie. En ce sens, j'explorerai cette inséparabilité entre la manière, c'est-à-dire la métaphore, et son contenu, c'est-à-dire ses interprétations.
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Ce mémoire s’intéresse aux transformations littéraires et poétiques mises en œuvre par le mouvement de la Beat Generation au milieu du vingtième siècle en Amérique du Nord. En me penchant sur le recueil de poésie « Howl and Other Poems » du poète Allen Ginsberg, le texte emblématique de cette révolution littéraire, je montre comment le mouvement des Beats représente une transformation dans la tradition littéraire et poétique américaine, occidentale, en ce qui concerne à la fois la forme, les sujets abordés et la pratique d’écriture. Dans un premier temps, j’étudie l’histoire de ces changements en examinant la réception de « Howl », qui a bouleversé les attentes du milieu littéraire de l’époque à cause de son approche inclusive qui accueille tout dans la représentation. Mon deuxième chapitre se penche sur la vision du poète, la vision poétique. Je montre comment la perspective du poète face au monde change chez Ginsberg et les Beats. Au lieu de concevoir la transcendance, l’universel, comme quelque chose d’éloigné du particulier, comme le véhicule la tradition poétique occidentale, les Beats voient l’universel partout, dans tout. Enfin, je m’intéresse à la place du langage dans l’expression de cette nouvelle vision. J’observe comment Ginsberg et les Beats, en s’inspirant de la poésie de Walt Whitman, développent un langage spontané ne relevant plus de la maîtrise de soi.
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Afin de se perpétuer dans le temps, la tradition recourt à des figures qui la véhiculent. Cette étude prend pour objet la figure du vampire qui, en transmettant des aspects importants de la tradition culturelle, prend la forme d’une tradition en soi, se manifestant dans une série de récits et d’œuvres littéraires et culturelles. Ces figures possèdent le plus grand pouvoir de transmission puisqu’elles ne sont pas des traditions à la base, mais elles ne peuvent rester culturellement importantes seulement qu’en devenant des traditions. C’est-à-dire que la figure du vampire possède sa propre tradition littéraire et/ou filmique, tout en offrant une vision de la transmission, de la tradition et de l’éducation. Afin de demeurer présentes à travers le temps, les traditions doivent posséder un noyau principal, tout en restant assez malléables afin que des caractéristiques secondaires de celles-ci puissent changer et évoluer. Le vampire est une figure toute aussi malléable que les traditions, faisant donc d’elle l’emblème parfait du concept. De plus, cinq nœuds de tradition réapparaissent, à différents niveaux, dans la littérature vampirique. Le choix de la victime, la morsure vampirique et l’échange de sang transformatif – et le lien de ceux-ci à une vision perverse de la sexualité, le processus d’éducation, le désir d’appartenir à une famille ou à une communauté et le besoin de comprendre ses origines, illustrent tous le lien indéniable entre la figure du vampire et le concept de la tradition. Ce mémoire explore l’impact de la figure du vampire comme emblème de la tradition à travers le roman vampirique classique – le plus traditionnel – Dracula de Bram Stoker et à travers les trois premiers tomes des Vampire Chronicles d’Anne Rice, soit Interview with the Vampire, The Vampire Lestat et Queen of the Damned, ainsi que leurs adaptations cinématographiques.
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L’époque actuelle se caractérise par un processus de sécularisation irrésolu. Les inconsistances de notre modernité relèvent à la fois d’une dissolution de l’hégémonie de la religion en occident et d’une diversification de régimes de valeurs, croyances et représentations ayant pour effet la persistance de différends idéologiques que le phénomène de globalisation à la fois accentue et résorbe sans les abolir. Cette thèse examine la pertinence de la traduction pour interroger les fondements littéraires des enjeux esthétiques et politiques de cette condition. En tant que procédé poïétique, modèle de subjectivité éthique et figure de pensée, la traduction constitue un dispositif littéraire intimement relié au problème de la sécularisation. Chacune des études qui composent la thèse cherche à approfondir, dans une perspective comparatiste, une intuition de base : le mode de dépossession inhérent au fait littéraire de traduire permet d’appréhender un certain ethos séculier dont le caractère historique ne serait pas totalement coupé d’un rapport à la transcendance dans le contexte de l’économie culturelle globale. Le problème de la traduction est abordé à partir de deux axes principaux : la distorsion de la tradition religieuse par la formation d’une religiosité d’ordre littéraire (un ethos séculier) et la distorsion d’un certain humanisme d’après l’expérience catastrophique et la manière dont cet ethos permet d’y survivre. Cette thèse vise à dégager de l’idée de traduction une capacité de régénérer un rapport éthique à autrui par la construction de liens inédits avec le passé et l’avenir ; une attention à la finitude humaine caractérisée par une disposition critique et affective face à ces artefacts humains que nous nommons littérature. Les écrits de la poète et traductrice Anne Carson jouent un rôle déterminant dans le cadre de cette recherche puisqu’ils exemplifient une capacité singulière de faire usage de la tradition qui permet d’envisager, ultimement, une régénération de la question du sens de l’humain, c’est-à-dire, d’une pensée sensible à l’inhumain entre nous.
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Si la littérature est rarement considérée comme une science, comme vraie, comme créatrice d’un savoir, toujours un peu à l’écart, avec ses fictions, et ce malgré un médium, le langage, commun à la philosophie et dont la qualité discursive correspond au mode d’expression de la pensée, malgré sa place acquise parmi les disciplines académiques, c’est parce que nous refusons de voir quel rôle vital joue l’affect dans la naissance et l’élaboration de la pensée. Le rejet de l’affect par la science est lui-même le produit de plusieurs affects — peur, orgueil — à partir desquels nous créons le concept de « pensée » qui nous convient le mieux, qui nous rassure le plus : rationalité, linéarité, objectivité. En réalité, cette dernière est chaotique et subjective et c’est seulement à travers son expression dans le langage qu’elle s’ordonne et acquiert une apparence d’objectivité. Mais le langage est lui-même le produit d’affects : nulle vérité infaillible ne sous-tend l’élaboration de nos langues, de leurs règles grammaticales et des sens de leurs mots. Ainsi la littérature, malgré (ou à cause de) la fiction, les fables, les inventions, parce qu’elle est création langagière, parce qu’elle remet toujours en question le langage est, en réalité, plus lucide que la raison. De plus, toujours aux prises avec l’image, elle connaît, d’une certaine façon, l’affect. Elle tente de le représenter, afin de frapper et d’ébranler la conscience du lecteur. C’est à travers elle que j’ai voulu élaborer non pas un savoir rationnel, mais un savoir sur l’affect, un savoir affectif. Pensée critique et affect sont en effet deux composantes essentielles de la création littéraire, ce qui apparaît particulièrement dans l’œuvre d’Ingeborg Bachmann, qui compte à la fois une thèse en philosophie sur Heidegger, des recueils de poésie, de nouvelles, des essais et un cycle romanesque inachevé, Todesarten. Je me suis penchée plus précisément sur certaines de ses nouvelles ainsi que sur son seul roman achevé, Malina, afin d’y étudier la représentation de l’affect chez certains personnages féminins qui, pour éviter de trop souffrir, construisent autour d’elles un mur de mensonges. J’ai également porté une grande attention aux théories de Bachmann sur la littérature, qu’elle énonce dans ses Leçons de Francfort, ce qui m’a permis, en considérant en même temps ses œuvres de fiction de même que celles de quelques autres écrivains, d’expliquer (de façon non exhaustive) certains rôles de l’affect à la fois chez l’écrivain et chez le lecteur.
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INTRODUCTION : L’articulation temporo-mandibulaire (ATM) est un système articulaire excessivement complexe. L'étiologie des désordres temporo-mandibulaires (DTM) est encore incertaine et le lien de cause à effet des traitements orthodontiques en tant que facteur de risque est une question qui a longuement été discutée. Cette étude clinique prospective vise à évaluer les effets à long terme du port continu de coquilles correctrices Invisalign® sur l’ATM et les muscles du complexe facial. MATÉRIELS ET MÉTHODES : L'étude incluait 43 adolescents et adultes âgés entre 13 et 51 ans (25 femmes et 18 hommes). Deux d'entre eux ont été exclus en raison de mauvaise coopération causant l’arrêt du traitement orthodontique. Les effets dans le temps des coquilles sur l'ATM et les muscles du complexe facial ont été évalués en utilisant l’examen du Research Diagnostic Criteria for Temporomandibular Disorders (RDC/TMD). Le nombre de contractions musculaires durant le sommeil a été mesuré objectivement par enregistrements électromyographiques (EMG) et la fréquence de grincement et de serrement des dents à l’éveil a été rapportée subjectivement par les patients à l’aide de questionnaires. Des mesures répétées ont été effectuées aux temps suivants: avant le début du traitement pour les données contrôles (T1), deux semaines (T2), et six mois (T3) après le début du traitement. Les données numériques ont été analysées par l’analyse de variance (ANOVA) en mesures répétées et la méthode de Brunner-Langer, alors que les données nominales ont été évaluées par le test de Cochran-Mantel-Haenszel. Les résultats ont été considérés significatifs si p < 0.05. RÉSULTATS ET DISCUSSION : Le nombre de contractions musculaires par heure (index) durant le sommeil et leur durée moyenne n’ont pas été statistiquement différents entre les trois nuits d’enregistrement EMG (Brunner Langer, p > 0.005). Cependant, 67 % des participants ont rapporté avoir eu du grincement ou du serrement des dents la nuit au T2 et 64 % au T3 comparativement à 39 % au T1, ce qui était une augmentation significative (Cochran-Mantel-Haenszel, p = 0.0112). Quarante-quatre pour cent des patients ont signalé du grincement ou du serrement des dents pendant le jour au T1, tandis qu'un pourcentage nettement plus élevé de 66 % en a rapporté au T2 et 61 % au T3 (Cochran-Mantel-Haenszel, p = 0.0294). Au T1, 12 % des sujets ont indiqué qu'ils se sont réveillés avec une douleur musculaire, comparativement à 29 % au T2, ce qui était une augmentation significative (Cochran-Mantel-Haenszel, p = 0.0347). Au T2, il y avait une réduction significative des mouvements maximaux de la mandibule dans toutes les directions (ANOVA en mesures répétées, p < 0,05). De plus, il y a eu une augmentation significative du nombre de sites douloureux et de l'intensité de la douleur à la palpation de l'ATM et des muscles faciaux avec l'évaluation du RDC/TMD au T2 en comparaison aux T1 et T3 (Brunner Langer, p < 0,05). CONCLUSION : La présente étude n’a révélé aucun effet des coquilles sur l’activité oro-faciale durant le sommeil au fil du temps mesurée objectivement à l’aide des enregistrements EMG, mais une augmentation significative de la fréquence du grincement et du serrement des dents rapportée subjectivement par les patients au moyen des questionnaires aux T2 et T3. Au T2, il y avait une augmentation significative des symptômes de l'ATM et des muscles du complexe oro-facial, mais ces symptômes sont retournés au niveau initial avec le temps.
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Cette étude s’organise autour d’une articulation : celle entre un médium (la photographie), une ville (Beyrouth), et les événements qui ont marqué son passé récent. Le thème des rapports entre la photographie et l’histoire, avec la pluralité de sens qui le décrit, vient, en arrière-fond de ces questions, délimiter l’horizon de cette étude ; le lien entre voir et savoir, antiquement aux sources de la connaissance historique (Hartog, Loraux), en représente la ligne de fuite. En premier plan, la relation photographique et historienne à l’événement constitue l’objet de cette recherche dont le propos est d’identifier dans la photographie une référence à l’histoire considérée en tant qu’écriture. Concrètement, cet argument se déplie sur deux mouvements. Il exige, dans un premier temps, une série d’analyses théoriques visant à étudier le potentiel de connaissance et le caractère formel de la photographie en qualité de représentation événementielle. En partant des expérimentations des avant-gardes (Lugon, Baqué), jusqu’au jumelage entre la photographie et la presse, il s’agira de montrer la part de lisibilité qui appartient aux narrations photographiques (Barthes, Lavoie). Ensuite, on prendra en considération le travail opéré par l’historien lors de l’opération historiographique visant à produire, autour de l’événement, une représentation historique (de Certeau, Ricœur, Ginzburg). Outre faire ressortir le caractère de visibilité qui appartient à l’écriture historienne, ce passage sera aussi l’occasion de produire une étude comparée de la photographie et de l’histoire (Kracauer) autour de notions ponctuelles, comme celles d’empreinte, d’indice et de témoignage. Le moteur de ce premier mouvement est la notion d’événement. Abordée d’un point de vue phénoménologique (Zarader, Marion, Dastur, Diano), elle nous permettra d’observer la photographie et l’histoire d’après la génétique de leur construction. Finalement, Beyrouth et son histoire façonnées par les images constituent le cadre à l’intérieur duquel s’organise le deuxième mouvement. Les analyses des œuvres de Sophie Ristelhueber (Beyrouth photographies, 1984), Robert Frank (Come again, 1991) et Lamia Joreige (Beyrouth, autopsie d’une ville, 2010) sont conçues comme autant d’espaces dialogiques entre la photographie, l’épistémologie de l’histoire et les événements historiques qu’elles représentent. Le propos est de faire ressortir le basculement qu’elles mettent en scène : de la chronique vers l’écriture d’histoire.
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L'œuvre à l'étude dans cet essai est la nouvelle intitulée Premier Amour de Samuel Beckett. À travers l'analyse de deux mises en scène de l’acte d'inscription présentes dans cette courte fiction, ce mémoire traite de la question que nous posent les inscriptions lorsque nous les lisons et lorsque nous les inscrivons. Il se divise donc en deux chapitres : le premier déploie l'étude de l'inscription linguistique en tant qu'inscription visible et lisible; le second se concentre sur l'inscription en tant qu'elle est marquée par le concept de legs. En caractérisant et en comparant ces deux inscriptions, d’une part funéraire (l'épitaphe que compose le narrateur pour lui-même suite à la mort de son père) et d’autre part amoureuse (le nom que trace le narrateur au moment où il « tombe amoureux »), ce mémoire expose comment Premier Amour peut être envisagé comme un premier pas dans une compréhension générale de la constitution écrite d'un « legs littéraire ». Surtout, il explicite comment s’orchestre l'imbrication conceptuelle de l’inscription et du legs qu'elle véhicule et présuppose, puisque cette imbrication est inhérente à la compréhension de notre monde et de la littérature. En conclusion, cette étude mène à considérer le rapport conflictuel entre la contemporanéité rêvant d’un monde sans inscriptions et l’inévitabilité de l’inscription.
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L'objectif de cette recherche est de réfléchir à la notion de vrai dans l'économie discursive du témoignage. C'est-à-dire que ce mémoire se concentre sur le rapport entre le discours critique et académique d'une part, et le discours littéraire de l'autre. Une première partie s'attache à délimiter les contours de du problème, à partir notamment des notions de de vrai et de vraisemblable. Une étude comparative permet d'introduire trois auteurs qui serviront d'exemple tout au long de la recherche: Primo Levi, Jorge Semprun, et Charlotte Delbo. On fait un bref survol de l'évolution des deux économies discursives depuis les tout premiers témoignages (années 40-50) jusqu'au tournant narratif symbolisé par le procès Eichmann. Cela correspond aussi à la parution d'un témoignage à part: Le sang du ciel, de Piotr Rawicz. La seconde partie est un état de la question sur le roman de Rawicz. Comment le fait qu'il s'agisse d'une fiction, notamment, a été discuté par la critique et dans les contributions universitaires qui lui sont consacrées. Cette incursion dans l'herméneutique nous permet d'identifier trois vagues critiques distinctes, selon les époques et les pays. Enfin, la dernière partie s'attache à montrer que Le sang du ciel est un témoignage pensé comme un projet esthétique, dont la modernité ne cède pas à la facilité du refus de dire de quoi on parle, mais qui au contraire pose des questions de son temps et ose aborder les sujets que l'on doit taire selon la doxa.
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Ce mémoire porte sur le rapport entre la maison et la littérature dans l’œuvre de Carolina Maria de Jesus, notamment dans son livre Quarto de despejo. Étant une écrivaine pauvre issue d’une favela de São Paulo, son œuvre déborde de réflexions, témoignages et vécus qui nous révèlent la relation intrinsèque entre écrire et bâtir, la littérature et la maison et entre l’habitation et l’écriture. Il s’agit dans ce mémoire d’accompagner de près les pas de Carolina bâtissant cette œuvre tout à fait inattendue, vu ses conditions matérielles et intellectuelles (elle vivait misérablement dans un barracão, et n’avait que deux ans d’instruction); il est question ici, également, de suivre la construction de ses demeures, d’abord le barracão où elle habitait qui a été édifié avec ses propres mains, ensuite la maison en brique qu’elle a pu acheter grâce au succès de son livre et, principalement, la vraie maison à soi qui s’avère être son écriture, ses mots, le mouvement double et inséparable de bâtir et écrire qui a dicté sa vie et son œuvre. Pour trouver le vocabulaire juste pour cette approche difficile, les mots du poète Edmond Jabès nous accompagneront tout au long de notre parcours, ainsi que la pensée perçante du philosophe Gaston Bachelard.
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La présente étude conduit les traditions fragmentées de la culture littéraire de Trieste vers les préoccupations contemporaines de la littérature mondiale à l’époque actuelle où la mondialisation est largement perçue comme le paradigme historique prédominant de la modernité. Ce que j’appelle la « littérature globalisée » renvoie à la refonte de la Weltliteratur – envisagée par Goethe et traduite comme « world literature » ou la « littérature universelle » – par des discours sur la culture mondiale et le post-nationalisme. Cependant, lorsque les études littéraires posent les questions de la « littérature globalisée », elles sont confrontées à un problème : le passage de l’idée universelle inhérente au paradigme de Goethe entre le Scylla d’un internationalisme relativiste et occidental, et le Charybde d’un mondialisme atopique et déshumanisé. Les spécialistes de la littérature mondiale qui tendent vers la première position acquièrent un fondement institutionnel en travaillant avec l’hypothèse implicite selon laquelle les nations sont fondées sur les langues nationales, ce qui souscrit à la relation entre la littérature mondiale et les littératures nationales. L’universalité de cette hypothèse implicite est réfutée par l’écriture triestine. Dans cette étude, je soutiens que l’écriture triestine du début du XXe siècle agit comme un précurseur de la réflexion sur la culture littéraire globalisée du XXIe siècle. Elle dispose de sa propre économie de sens, de sorte qu’elle n’entre pas dans les nationalismes littéraires, mais elle ne tombe pas non plus dans le mondialisme atopique. Elle n’est pas catégoriquement opposée à la littérature nationale; mais elle ne permet pas aux traditions nationales de prendre racine. Les écrivains de Triestine exprimaient le désir d’un sentiment d’unité et d’appartenance, ainsi que celui d’une conscience critique qui dissout ce désir. Ils résistaient à l’idéalisation de ces particularismes et n’ont jamais réussi à réaliser la coalescence de ses écrits dans une tradition littéraire unifiée. Par conséquent, Trieste a souvent été considérée comme un non-lieu et sa littérature comme une anti-littérature. En contournant les impératifs territoriaux de la tradition nationale italienne – comme il est illustré par le cas de Italo Svevo – l’écriture triestine a été ultérieurement incluse dans les paramètres littéraires et culturels de la Mitteleuropa, où son expression a été imaginée comme un microcosme de la pluralité supranationale de l’ancien Empire des Habsbourg. Toutefois, le macrocosme projeté de Trieste n’est pas une image unifiée, comme le serait un globe; mais il est plutôt une nébuleuse planétaire – selon l’image de Svevo – où aucune idéalisation universalisante ne peut se réaliser. Cette étude interroge l’image de la ville comme un microcosme et comme un non-lieu, comme cela se rapporte au macrocosme des atopies de la mondialisation, afin de démontrer que l’écriture de Trieste est la littérature globalisée avant la lettre. La dialectique non résolue entre faire et défaire la langue littéraire et l’identité à travers l’écriture anime la culture littéraire de Trieste, et son dynamisme contribue aux débats sur la mondialisation et les questions de la culture en découlant. Cette étude de l’écriture triestine offre des perspectives critiques sur l’état des littératures canoniques dans un monde où les frontières disparaissent et les non-lieux se multiplient. L’image de la nébuleuse planétaire devient possiblement celle d’un archétype pour le monde globalisé d’aujourd’hui.
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Le présent mémoire cherche à relever, à travers la lecture du texte Le bain de Diane de Pierre Klossowski, les modalités propres au littéraire pour penser les liens entre les concepts d’immanence et de transcendance. Proposant en premier lieu la mise en place des concepts nécessaires à une telle entreprise, je m’attarde à des auteurs tels que Platon, Apulée, Pierre Hadot, Gilles Deleuze et Michel Foucault, ayant contribué à la conception du démon tel qu’il est décrit chez Klossowski, ainsi qu’au concept de simulacre, concept clé de la pensée de l’auteur à l’étude. En retraçant la création et la représentation de ces concepts dans divers textes, pour ensuite les retracer dans Le bain de Diane, je cherche à montrer l’importance de la figuration littéraire dans le rapport complexe que nous entretenons avec les notions de sensible et de suprasensible.