31 resultados para philosophy, philosophie, ethics,


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Hannah Arendt est surtout connue pour avoir écrit une magistrale enquête historique sur le totalitarisme (Les origines du totalitarisme) et pour avoir défendu une conception exigeante de la politique développée dans un langage réputé pour être très hellénisant. Cette façon de concevoir la politique repose principalement sur le concept dâaction quâArendt travaille à redéfinir au sein dâun contexte historique et dâune tradition qui témoignent, selon elle, dâun « oubli de lâaction ». Ce quâArendt reproche au premier chef à la tradition de la philosophie politique est dâavoir confondu, dès ses premiers balbutiements, le faire et lâagir, interprétant ce dernier à lâaune de la fabrication (poiesis) et recouvrant du même souffle la spécificité de lâaction (praxis). Sa propre théorie politique travaille ainsi à repenser lâaction pour elle-même et à en faire de nouveau le centre de la vie politique. Câest donc notamment en se référant aux expériences politiques pré-philosophiques athéniennes quâArendt parvient à illustrer les potentialités que recèle lâaction comprise comme spontanéité dévoilante. Or, il nous apparaît que ses efforts achoppent finalement sur le contexte moderne et que ce fait nâéchappe probablement pas à Arendt elle-même. Lâimpasse suscitée par la modernité est ainsi à nos yeux lâoccasion de mettre au jour un versant plus proprement poétique de lâÅuvre dâArendt, se dessinant en filigrane de sa théorie politique et qui nâest que très peu abordé au sein de la littérature secondaire francophone. Pour ce faire, nous proposons dans un premier temps dâinterroger les efforts dâArendt pour valoriser lâaction politique afin de faire ressortir les ressources de ce concept. Dans un second temps, nous confrontons le concept dâaction au contexte moderne tel que le conçoit Arendt pour montrer quâil existe dans ses écrits un modèle alternatif de rapport au monde et à autrui que celui mis en avant par lâaction et que cet autre modèle doit énormément au poétique.

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La présente thèse entend donner sens à un concept qui occupe une place centrale au sein de la pensée de Theodor W. Adorno mais qui, parce que notoirement difficile à définir, nâa pas reçu lâattention quâil mérite : la mimêsis (Mimesis). Il sâagira, plus exactement, de comprendre la mimêsis comme un point nodal de la critique adornienne, qui nous permet de comprendre au nom et en vue de quoi elle se déploie. Car sous toutes ses acceptions â et nous verrons quâelles sont fort variées â la mimêsis adornienne est toujours invoquée dans le but de contrecarrer les tendances hétéronomes (câest-à-dire : déshumanisantes) propres aux sociétés capitalistes avancées. Surtout, elle est constamment présentée comme un correctif matérialiste au type de rationalité abstraite qui sous-tend ces sociétés. Cette tâche sâavère dâautant plus lourde que, malgré son important poids normatif, la mimêsis ne fait pas lâobjet, chez Adorno, dâune théorisation explicite. Il nous faudra pallier cette indétermination, en identifiant dâabord les assises normatives les plus premières de la critique adornienne (0.0. Introduction : les fondements normatifs de la critique adornienne), pour ensuite rendre compte des fonctions particulières quâoccupe la mimêsis au sein de cette critique (1.0. Les fonctions critiques de la mimêsis adornienne). Ce travail de débroussaillage exégétique et interprétatif nous permettra de constater que la mimêsis adornienne recèle trois types de potentiels critiques distincts. Dâabord, en ce quâelle est présentée â dans les travaux des années 1930 et 1940 surtout â comme une impulsion psychosomatique à même de trahir, lâinstant dâune brève résistance, la violence infligée à la nature intérieure et extérieure de lâhomme par les forces réificatrices de la rationalité instrumentale (Instrumentelle Vernunft), la mimêsis adornienne peut être comprise comme un mimétisme (Mimikry) bioanthropologique dont la valeur est principalement expressive (2.O. Mimikry : le potentiel bioanthropologique de la mimêsis). Ensuite, lorsquâelle sera pensée â à partir de la fin des années 50 surtout â comme une compétence proprement épistémique qui permet au sujet connaissant de rencontrer à nouveau puis de redéterminer les objets de son expérience, la mimêsis adornienne peut être comprise comme un correctif critique à la logique appropriative de la pensée identifiante (identifizierendes Denken) (3.O. Affinität et Entäusserung : le potentiel épistémique de la mimêsis). Enfin, dans la mesure où elle informe le modus operandi de lâoeuvre dâart dâavant-garde telle que défendue par Adorno dans la Théorie esthétique, et qui consiste à détourner, en les retournant contre elles-mêmes, les contraintes imposées par le monde totalement administré (total verwaltete Welt), la mimêsis peut être comprise comme une Methexis subversive, câest-à-dire comme une stratégie séditieuse à même de conjurer lâhétéronomie sociale en lâanticipant et en lâincorporant (4.0. Methexis subversive : le potentiel stratégique de la mimêsis). Ainsi, tout en voulant rendre justice à la très grande polysémie du concept, nous aimerions démontrer que la mimêsis adornienne pointe constamment vers une forme ou une autre de résistance : comme expression, comme extériorisation ou comme subversion.

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Ce mémoire explore la relation qui lie démocratie et légitimité politique, dans une perspective épistémique. La démocratie, dans son acception la plus générale, confère à chacun la possibilité de faire valoir les intérêts qu'il estime être les siens et ceux de sa communauté, en particulier à lâoccasion dâun scrutin. Cette procédure décisionnelle quâest le vote consacre ainsi en quelque sorte la liberté et lâégalité dont profitent chacun des citoyens, et confère une certaine légitimité au processus décisionnel. Cela dit, si le vote nâest pas encadré par des considérations épistémiques, rien ne garantit que le résultat politique qui en découlera sera souhaitable tant pour les individus que pour la collectivité: il est tout à fait permis dâimaginer que des politiques discriminatoires, économiquement néfastes ou simplement inefficaces voient ainsi le jour, et prennent effet au détriment de tous. En réponse à ce problème, différentes théories démocratiques ont vu le jour et se sont succédé, afin de tenter de lier davantage le processus démocratique à lâatteinte dâobjectifs politiques bénéfiques pour la collectivité. Au nombre dâentre elles, la démocratie délibérative a proposé de substituer la seule confrontation dâintérêts de la démocratie agrégative par une recherche collective du bien commun, canalisée autour de procédures délibératives appelées à légitimer sur des bases plus solides lâexercice démocratique. à sa suite, la démocratie épistémique sâest inspirée des instances délibératives en mettant davantage lâaccent sur la qualité des résultats obtenus que sur les procédures elles-mêmes. Au final, un même dilemme hante chaque fois les différentes théories : est-il préférable de construire les instances décisionnelles en se concentrant prioritairement sur les critères procéduraux eux-mêmes, au risque de voir de mauvaises décisions filtrer malgré tout au travers du processus sans pouvoir rien y faire, ou devons-nous avoir dâentrée de jeu une conception plus substantielle de ce qui constitue une bonne décision, au risque cette fois de sacrifier la liberté de choix qui est supposé caractériser un régime démocratique? La thèse que nous défendrons dans ce mémoire est que le concept dâégalité politique peut servir à dénouer ce dilemme, en prenant aussi bien la forme dâun critère procédural que celle dâun objectif politique préétabli. Lâégalité politique devient en ce sens une source normative forte de légitimité politique. En nous appuyant sur le procéduralisme épistémique de David Estlund, nous espérons avoir démontré au terme de ce mémoire que lâatteinte dâune égalité politique substantielle par le moyen de procédures égalitaires nâest pas une tautologie hermétique, mais plutôt un mécanisme réflexif améliorant tantôt la robustesse des procédures décisionnelles, tantôt lâatteinte dâune égalité tangible dans les rapports entre citoyens.

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Certains philosophes affirment que les relations causales sont fondées sur les lois de la nature. Cette conception cadre mal avec la réalité des sciences biomédicales et des sciences humaines. Pour se rapprocher de la pratique réelle des diverses sciences, James Woodward propose une conception de la causalité et de lâexplication causale fondée sur une relation beaucoup moins exigeante que celle de loi de la nature, quâil appelle lâinvariance. Le but de ce mémoire est de présenter le concept dâinvariance et les autres concepts causaux qui sây rattachent et, dâidentifier certaines difficultés, dans le but de cerner lâusage approprié de cette famille de concepts. La conception causale de Woodward suppose que le but de la recherche des causes est pratique plutôt que simplement épistémique : il sâagit pour les agents de sâappuyer sur les causes pour modifier les phénomènes. Cette conception est également non-réductive; elle utilise des contrefactuels et reflète les méthodes expérimentales des diverses sciences. La cohérence de cette conception avec les généralisations causales réelles des sciences fait en sorte quâelle abandonne lâobjectif dâuniversalité rattaché à la notion de loi de la nature, en faveur dâun objectif de fiabilité temporaire. De plus, comme le critère dâinvariance est peu exigeant, dâautres critères doivent lui être ajoutés pour identifier, parmi les relations causales (câest-à-dire invariantes), les relations les plus susceptibles dâêtre employées pour modifier les phénomènes de façon fiable.

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Le mouvement derridien de la différance marque la rupture avec l'affirmation de la métaphysique de la présence, avec l'autorité du signifié transcendantal. Dans cet univers mouvant de signifiants qui se renvoient perpétuellement les uns aux autres, la logique d'univocité se disloque. La "présence" n'est que fantomatique, s'esquissant au sein d'une chaîne ininterrompue de signifiants et se laissant toujours creuser par la marque d'un irréductible manque. Face au logocentrisme, corollaire de l'affirmation de la présence, l'écriture se veut siège et articulation de la trace, d'une origine qui ne peut être que raturée, véhicule d'une irrémédiable fêlure. La volet littéraire de la déconstruction a pour but de mettre en évidence le fonctionnement de l'"indécidabilité" du discours, soit une certaine ambivalence dans la signification qui caractérise tout texte. L'objectif principal de la présente recherche est de fournir une compréhension plus approfondie de la déconstruction en insistant sur l'ancrage langagier de tout texte. Le discours philosophique n'échappe ainsi pas au mécanisme différentiel du langage et de la dérive métaphorique. La parenté entre la perspective déconstructiviste derridienne et la conception mallarméenne du langage poétique semble frappante. La mise en oeuvre, par Mallarmé, d'une dislocation de l'espace textuel, son minutieux "creusement" du vers après renoncement à toute quête d'"Idéal", la mise en relief du leurre de l'appropriation langagière, voilà qui trouve un écho particulier dans les thèses derridiennes. La "mimésis" platonicienne se voit au travers du prisme de la "mimique" mallarméenne. La déconstruction poursuit son travail de "luxation" de l'oreille philosophique, insérant les philosophèmes dans la matrice langagière, les livrant ainsi au hasard du cheminement textuel et les confrontant à l'aporie. La philosophie n'a alors d'autre choix que d'abandonner ses prétentions transcendantales. La marche de la "différance" instaure une inexorable distance qui prive le sujet de tout rapport direct avec une origine assurée et lui ôte toute possibilité de maîtrise sur le monde. Au travers de la langue, se profile la question de l'altérité, de la relation dissymétrique qui nous lie à cet "autre", ce "tout-autre" qui nous fonde et nous constitue. L'accueil inconditionnel de cette altérité nous mènera à l'étude de la "religion", la déconstruction se tournant vers le "religieux" tout en effectuant un "retournement" habile de tout credo essentialiste.

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Lâidée selon laquelle les enfants sont des sujets à part entière de considérations de justice nâest pas très contestée. Les enfants ont des intérêts qui leur sont propres et ont un statut moral indépendant de leurs parents : ils ne sont ni la propriété de ces derniers ni une simple extension de leur personne. Pourtant, les travaux des plus grands théoriciens de la justice en philosophie politique contemporaine ne contiennent pas de discussion systématique du statut moral et politique des enfants et du contenu de nos obligations à leur égard. Cette thèse contribue à remédier à cette omission à travers lâexamen de quatre grandes questions principales. (1) Quelles sont les obligations de justice de lâétat libéral envers les enfants ? (2) Quels types de politiques publiques en matière dâéducation des enfants sont moralement légitimes ? (3) Jusquâà quel point est-il moralement acceptable pour les parents de délibérément forger la vision du monde de leurs enfants ? (4) Quels critères moraux devraient guider lâélaboration de politiques en matière dâéducation morale dans les écoles ? Cette thèse est constituée de quatre articles. Le premier, « Political Liberalism and Childrenâs Education », aborde les questions du fondement normatif et des implications du principe de â˜neutralité éducativeâ ou â˜anti-perfectionnisme éducatifâ. Selon ce principe, il nâest pas légitime pour lâÃtat libéral de délibérément promouvoir, à travers ses politiques publiques en éducation, une conception particulière de la vie bonne. Lâarticle défend les idées suivantes. Dâabord, ledit principe est exclusivement fondé sur des raisons de justice envers les parents. Ensuite, lâanti-perfectionnisme libéral nâest pas, pour autant, â˜mauvais pour les enfantsâ, puisquâune vaste gamme dâinterventions politiques dans la vie familiale et lâéducation des enfants sont, de manière surprenante, justifiables dans ce cadre théorique. Le deuxième article, « On the Permissibility of Shaping Childrenâs Values », examine la question de savoir si les parents ont un droit moral de forger délibérément lâidentité, la conception du monde et les valeurs de leurs enfants. Lâarticle développe une critique de la conception anti-perfectionniste des devoirs parentaux et propose un nouvel argument libéral à lâappui dâun droit parental conditionnel de forger lâidentité de leurs enfants. Lâarticle introduit également une distinction importante entre les notions dâéducation compréhensive et dâ« enrôlement » compréhensif. Le troisième article, « Common Education and the Practice of Liberal Neutrality: The Loyola High School Case », défend trois thèses principales à travers une analyse normative de lâaffaire juridique de lâécole Loyola. Premièrement, il est légitime pour lâÃtat libéral dâadopter un modèle dâéducation commune fort. Deuxièmement, la thèse selon laquelle la neutralité comme approche éducative serait impossible est injustifiée. Troisièmement, il existe néanmoins de bonnes raisons pour lâÃtat libéral dâaccommoder plusieurs écoles religieuses qui rejettent le modèle de la neutralité. Le quatrième article, « Which Moral Issues Should be Taught as Controversial? », critique à la fois le critère â˜Ã©pistémiqueâ dominant pour déterminer quels enjeux moraux devraient être enseignés aux jeunes comme â˜controversésâ, et à la fois la manière dont le débat sur lâenseignement des enjeux controversés fut construit au cours des dernières années, dâun point de vue substantiel et méthodologique. Lâarticle propose une manière alternative dâaborder le débat, laquelle prend adéquatement en compte la pluralité des objectifs de lâéducation et un ensemble dâautres considérations morales pertinentes.

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Cette thèse porte sur les fondements philosophiques des institutions démocratiques canadiennes et analyse comment leur conception réelle contribue à les atteindre. Pour passer de la théorie à la pratique, la démocratie doit être institutionnalisée. Les institutions ne sont pas que de simples contraintes sur les actions du gouvernement. Elles incarnent des normes démocratiques. Cependant, les théories démocratiques contemporaines sont souvent abstraites et désincarnées. Alors quâelles étudient les fondements normatifs de la démocratie en général, elles réfléchissent rarement sur les mécanismes permettant dâatteindre lâidéal démocratique. à lâinverse, la science politique tente de tracer lâensemble du paysage institutionnel entourant lâaction de lâÃtat. Mais lâapproche de la science politique a une faiblesse majeure : elle nâoffre aucune justification épistémologique ou morale des institutions démocratiques. Cette dichotomie entre les principes et les institutions est trompeuse. Les principes de la démocratie libérale sont incarnés par les institutions. En se concentrant sur les fondements philosophiques des institutions démocratiques et libérales, cette thèse fait revivre une longue tradition dâAristote à John Stuart Mill et réunissant des penseurs comme Montesquieu et James Madison. Actuellement, la recherche universitaire se détourne encore des questions institutionnelles, sous prétexte quâelles ne seraient pas assez philosophiques. Cependant, le design institutionnel est une question philosophique. Cette thèse propose des améliorations pour que les institutions démocratiques remplissent leur rôle philosophique de manière plus adéquate. Le suicide médicalement assisté est utilisé comme un exemple de lâinfluence des institutions sur la démocratie.

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Lâobjectif principal de ce mémoire de maîtrise sera dâexaminer en détails les arguments que Gorgias avance dans le Traité sur le non-être pour supporter sa thèse de lâimpossibilité de la connaissance. Ces arguments sont au nombre de trois : a) rien nâest; b) Si quelque chose est, câest inconnaissable; c) Si câest connaissable, câest indémontrable aux autres. En plus de sâattaquer à la thèse parménidienne de la correspondance entre le « penser » (noein) et « lâêtre » (einai), ces arguments viennent justifier lâart rhétorique. En effet, sans la connaissance qui nous permettrait de départager le vrai du faux, lâêtre humain nâa plus rien dâautre que ses intérêts personnels et les moyens rhétoriques de les faire triompher. Dans un tel contexte, la rhétorique devient, à proprement parler, la seule science véritablement légitime.

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Ce présent mémoire porte sur la conception historique de la phénoménologie dans le dernier ouvrage de Husserl, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale (1937). Le chapitre 1 avance, quâil nây a pas, du point de vue de ses motifs internes, de « tournant historique » de la phénoménologie. Le projet dâune théorie transcendantale de lâhistoire doit se comprendre comme étant lâaboutissement nécessaire de la pensée husserlienne. Le chapitre 2 sâintéresse à la manière par laquelle la phénoménologie serait censée renouveler lâidentité collective de lâEurope et résoudre la séparation entre la pensée et l'action. La phénoménologie, à partir dâune critique de lâobjectivisme des sciences, serait la réalisation du telos de la pensée moderne. Cependant, lâexigence dâauthenticité de Husserl sâavère insuffisante pour parvenir à une juste compréhension des implications de la responsabilité. Bien que cette visée humaniste soit dâun intérêt évident, elle sâavère trop rudimentaire.

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Ce texte a pour but de monter que lâefficience telle quâutilisée par les économistes dans le cadre de recommandations de politiques publiques suppose toujours lâadoption de certains critères moraux. Je voudrai dâabord montrer que les recommandations des économistes en matière de politiques publiques ont déjà été identifiées aux recommandations de lâutilitarisme. Plusieurs économistes ont voulu abstraire leur science de toute discussion morale au XXe siècle. Cette séparation entre faits et valeur sâest soldée par lâapparition de lâefficience de Pareto, grandement utilisée dans le cadre de lâéconomie du bien-être. Cependant, cette utilisation de lâefficience suppose à la fois quâil est moralement désirable dâaméliorer le bien-être des individus et que ce bien-être peut être évalué en termes de satisfaction des préférences, ce qui constitue un jugement de nature éthique et morale qui ne peut être fait seulement à partir de faits scientifiques. Lâefficience ne peut plutôt être utilisée de manière non moralement discutable seulement si lâon examine au préalable les objectifs sociaux que lâutilisation de cette mesure présuppose. Dâun point de vue scientifique, lâéconomiste qui veut utiliser une mesure dâefficience doit donc toujours prendre pour acquis les éléments normatifs qui sont intégrés aux calculs dâefficience. La discussion concernant la pertinence de ces objectifs sociaux ainsi que lâimportance relative de chacun des objectifs sociaux est une discussion portant avant tout sur des questions morales qui ne sont pas du domaine des sciences économiques.

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Ce mémoire est consacré à la condition de lâestime de soi telle que défendue par Paul Benson au sein de sa théorie substantielle de lâautonomie. Soulevant lâinsuffisance des théories procédurales dans les cas dâoppressions, cette condition défend la nécessité de considérer les relations intersubjectives et le sentiment de mérite à agir au sein de la définition même de lâautonomie. En ce sens, les théories relationnelles permettent également de rendre compte de lâimpact du contexte social sur les valeurs intériorisées par un agent, mais aussi sur la manière dont un agent sâévalue en fonction de ses expériences. Afin dâapprofondir cette condition de lâestime de soi, jâétudie le rôle des émotions autoréflexives sur la perception dâun agent à lâégard de soi tout en soulevant comment ces dernières peuvent lâinformer des valeurs qui lui sont propres, de celles provenant dâun contexte dâoppression. Dans un premier temps, jâexplore en quoi consiste la condition de lâestime de soi selon Benson, son lien avec lâidentité et comment elle met en lumière lâinsuffisance des théories procédurales. Dans un deuxième temps, je la distingue des autres conceptions similaires telles que retrouvées dans les théories relationnelles tout en défendant que lâestime de soi nâest pas un phénomène affectif distinct, mais plutôt un jugement normatif sâélaborant à partir des expériences affectives vécues par un agent. Bien que défendant la thèse de Benson dans une perspective relationnelle, jâapprofondis la définition de la condition de lâestime de soi en soulevant comment les émotions morales sâavèrent nécessaires pour quâun agent soit autonome à lâégard de ses actions, de ses pensées et de ses valeurs.

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L'état de nature de Thomas Hobbes repose sur une étude des limites de la connaissance de l'être humain. Ces limites sont considérables, si bien qu'il est selon Hobbes impossible pour le genre humain de naturellement instaurer un système de vérité commun à l'espèce. L'homme est à l'état de nature dans une situation que nous qualifions « d'anarchie épistémologique » ce qui se traduit dans le Léviathan de Hobbes comme étant une situation de guerre de chacun contre chacun. Ce n'est que par l'institution d'un souverain tout puissant que l'homme peut espérer dépasser la condition de misère qui caractérise sa situation à l'état de nature. Le projet philosophique et politique de Hobbes concerne donc essentiellement l'être humain dans sa situation politique domestique. Hobbes ne consacre effectivement rien de substantiel à l'analyse des relations internationales. Pourtant, le nom de Thomas Hobbes revient souvent à ce niveau d'analyse, particulièrement lorsqu'il s'agit de conceptualiser les rapports interétatiques comme étant analogues à ceux des hommes à l'état de nature. Cette transposition est à notre avis problématique plutôt que constructive puisqu'elle ne reflète en rien les analyses du philosophe. Nous proposons de démontrer ce point par le biais d'une étude exégétique de la pensée de Hobbes.

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Une des questions centrales de la métaéthique est celle de savoir si les propriétés morales sont des propriétés naturelles ou non-naturelles. Ce mémoire fait valoir que nous ferions bien de remettre en question une constellation dâarguments en faveur du non-naturalisme moral : lâargument de la question ouverte, lâintuition normative et lâargument du gouffre. Lâinfluent argument de la question ouverte de Moore, dâabord, ne soutient le non-naturalisme que sâil commet une pétition de principe. Lâintuition normative commet ou bien le sophisme dâinférer sur la base de sa différence spécifique quâune chose nâappartient pas à un genre donné, ou bien sous-estime la panoplie de propriétés naturelles qui possèdent les caractéristiques censées être distinctives des propriétés morales et normatives. Lâargument du gouffre, quant à lui, sous-estime lâubiquité du fossé logique et conceptuel censé marquer une discontinuité métaphysique profonde entre les domaines normatif et naturel.

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Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.

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Cette recherche part dâun double intérêt. Pour la spiritualité, dont on entend beaucoup parler dans un 21e siècle inquiet et en quête de nouveaux repères. Et pour le cinéma, ou 7e art, phénomène culturel phare des temps modernes, qui reflète abondamment les problématiques et questionnements du monde. à une époque où on observe une tendance à lâhomogénéisation culturelle, résultat de la mondialisation économique, cette thèse traite du « cinéma transnational ». Elles aussi, les Åuvres de ce cinéma traversent lâespace planétaire, mais tout en conservant un solide ancrage local et une singularité artistique. Ce sont en bonne partie les films que lâon retrouve dans les festivals internationaux, tels Cannes, Venise et Berlin. Le cinéma traduisant toutes les interrogations possibles du présent, plusieurs films apparaissent donc porteurs dâun questionnement à portée spirituelle. Et ce, avec des moyens non discursifs, propres à lâart cinématographique. Ils invitent aussi à la rencontre de lâautre. Lâobjectif de la thèse consiste à décrire comment, par lâanalyse dâune douzaine de films transnationaux, on peut dégager de nouveaux concepts sur la façon avec laquelle se vit la spiritualité à notre époque, en relation avec lâautre, et pourquoi cette spiritualité sâaccompagne nécessairement de considérations éthiques. Pour accomplir cette tâche, la thèse sâappuie sur les travaux de deux philosophes, Gilles Deleuze (France) et Stanley Cavell (Ãtats-Unis), qui ont marqué les études cinématographiques au cours des dernières décennies, par des approches jugées complémentaires pour cette recherche. Le premier a développé sa pensée à partir de ce qui distingue le cinéma des autres arts, et le second, à partir de lâimportance du cinéma pour les spectateurs et les spectatrices. Enfin, la thèse se veut une théologie, ou pensée théologico-philosophique, indépendante dâune tradition religieuse et au diapason des réalités du 21e siècle.