Timing pubertaire et adaptation psychosociale à l'adolescence : le rôle des relations interpersonnelles et des vulnérabilités individuelles

Cette thèse avait pour objectif d’examiner les liens longitudinaux entre le timing pubertaire et les problèmes de comportement intériorisés et extériorisés à l’adolescence, soit les problèmes de conduite et les symptômes dépressifs. Guidé par la perspective théorique biosociale et le modèle de vulnérabilité-stress, le rôle modérateur de l’environnement social et des vulnérabilités personnelles préexistantes était également évalué. Les hypothèses initiales étaient qu’un timing pubertaire précoce ou déviant de la norme (précoce et tardif) serait associé à des niveaux plus élevés de problèmes de conduite et de symptômes dépressifs, mais que ce lien serait accentué dans des contextes sociaux et interpersonnels plus à risque et en présence de vulnérabilités individuelles chez les adolescents. Pour vérifier ces hypothèses, des données provenant de l’Enquête Longitudinale Nationale sur les Enfants et les Jeunes (ELNEJ) ont été analysées. Gérée par Statistique Canada, l’ELNEJ est une enquête prospective biennale comportant différents échantillons représentatifs d’enfants et d’adolescents canadiens. Les mesures utilisées dans cette thèse ont été collectées à différents cycles de l’enquête, soit à 10–11 ans, 12–13 ans, 14–15 ans et 16–17 ans, directement auprès des adolescents et de leurs parents par le biais de questionnaires et d’entrevues. Le premier article de la thèse a vérifié si l’interaction entre le timing pubertaire et des caractéristiques du contexte social des pairs (c.-à-d. l’affiliation avec des pairs déviants et l’implication amoureuse en début d’adolescence) prédisait la présentation de problèmes de conduite avec et sans agressivité physique à l’adolescence. Les résultats ont montré que le contexte social des pairs modérait l’association entre le timing pubertaire et les problèmes de conduite. Une interaction significative entre le timing pubertaire et l’affiliation à des pairs déviants a indiqué qu’une puberté plus précoce était associée à des fréquences plus élevées de problèmes de conduite agressive seulement chez les filles et les garçons qui fréquentaient des pairs déviants. Autrement dit, parmi les adolescents s’affiliant à des pairs déviants en début d’adolescence, les adolescents pubères précoces tendaient à présenter plus de problèmes de conduite agressive deux ans plus tard, en comparaison à leurs pairs pubères dans les temps moyens ou tardifs. Une seconde interaction significative obtenue chez les filles a montré que la puberté plus précoce était prédictrice des problèmes de conduite non-agressive seulement en présence d’un engagement amoureux en début d’adolescence. En effet, dans un contexte d’implication amoureuse, les filles pubères précoces présentaient plus de problèmes de conduite non-agressive que leurs pairs. Le deuxième article de la thèse avait pour objectif d’évaluer le rôle modérateur des vulnérabilités individuelles à la dépression (présence de symptômes intériorisés à la fin de l’enfance), du contexte social des pairs (affiliation à des pairs déviants, expérience amoureuse précoce et perception de popularité auprès des pairs) et des relations parent-adolescent (perception de rejet de la part des parents) dans l’association longitudinale entre le timing pubertaire et les symptômes dépressifs en fin d’adolescence. Chez les filles, une interaction triple a révélé que la puberté plus précoce était liée à davantage de symptômes dépressifs, mais seulement chez celles qui présentaient des symptômes intériorisés à la fin de l’enfance et une implication amoureuse précoce. Chez les garçons, un effet curvilinéaire du timing pubertaire a été observé alors que la puberté précoce et tardive était associée à plus de symptômes dépressifs, mais seulement chez les garçons qui manifestaient des symptômes intériorisés à la fin de l’enfance. La puberté plus précoce était aussi liée à des niveaux plus élevés de symptômes dépressifs en présence d’affiliation à des pairs déviants (garçons) et de perceptions plus importantes de rejet parental (filles et garçons). En somme, la mise en évidence d’interactions significatives entre le timing pubertaire, les caractéristiques de l’environnement social et les vulnérabilités individuelles suscite différentes réflexions au plan théorique et pratique. Tout d’abord, les résultats suggèrent que le timing pubertaire en lui-même ne paraît pas représenter un facteur de risque généralisé des problèmes de comportement intériorisés et extériorisés à l’adolescence. Plus particulièrement, ces résultats soulignent l’importance de considérer l’environnement social et les facteurs de risque individuels préexistants afin de mieux comprendre l’effet de la transition pubertaire sur l’adaptation psychosociale des adolescents.

Le rôle modérateur de la participation aux activités parascolaires dans la relation entre la déviance des amis et le désengagement comportemental chez les adolescents

Ce projet de mémoire vise à examiner dans quelle mesure la participation aux activités parascolaires modère le lien entre l'affiliation aux pairs déviants et le désengagement comportemental différentiel des adolescents et des adolescentes entre la première et la deuxième secondaire. L'échantillon initial est composé de 448 élèves de première secondaire fréquentant deux écoles de la région de Montréal. Au cours de deux années consécutives, le niveau de désengagement comportemental, la participation aux activités parascolaires et le nombre d'amis déviants ont été évalués à partir de mesures auto-révélées par l'élève. Les résultats démontrent qu'au-delà du niveau de scolarité de la mère et du niveau de déviance du jeune, l'affiliation à des pairs déviants est positivement associée au désengagement comportemental de l'adolescent. Par ailleurs, la participation aux activités parascolaires semble être un facteur aggravant pour le désengagement comportemental du jeune. De plus, nos résultats révèlent que l'effet de la participation aux activités parascolaires n’est pas le même pour les garçons et pour les filles. En discussion, plusieurs pistes de réflexion sont soulevées pour expliquer ces résultats surprenants. Les implications pour la recherche et l’intervention sont également présentées.

Pratiques éducatives des parents d’adolescents présentant un TDAH : perception des parents et des adolescents en lien avec les comportements à risque

La présente étude vise à examiner d’une part le lien entre les pratiques éducatives rapportées par la mère et celles perçues par son adolescent ayant un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et examiner le lien avec l’adoption de comportements à risque chez l’adolescent (délinquance et association aux pairs déviants). Cinq pratiques éducatives ont été étudiées de manière distincte, soit l’engagement parental, les pratiques positives, la discipline inconstante, la faible supervision ainsi que la punition corporelle. Chacune d’entre elles a été mesurée par la mère, son adolescent et une variable de désaccord a ensuite été créée. L’échantillon est composé de 32 dyades mère-adolescent ayant participé cinq ans auparavant au programme Ces Années Incroyables. Les adolescents ont tous un diagnostic de TDAH et sont âgés entre 10 ans et 15 ans. Les résultats démontrent une absence de corrélation entre chacune des pratiques éducatives rapportées par la mère et celles perçues par l’adolescent. La mère tend à avoir une perception plus positive des pratiques éducatives que son adolescent. Les résultats démontrent aussi que la perception de l’adolescent sur les pratiques éducatives est associée à la compréhension des comportements à risque. Finalement, la perception de l’adolescent s’est avérée être un facteur aggravant de la relation entre l’ampleur du désaccord mère adolescent et l’association aux pairs déviants. La discussion explique ces résultats et aborde les importantes implications cliniques.

Generosity is a sign of trustworthiness—the punishment of selfishness is not

Peer-punishment is an important determinant of cooperation in human groups. It has been suggested that, at the proximate level of analysis, punitive preferences can explain why humans incur costs to punish their deviant peers. How punitive preferences could have evolved in humans is still not entirely understood. A possible explanation at the ultimate level of analysis comes from signaling theory. It has been argued that the punishment of defectors can be a type-separating signal of the punisher's cooperative intent. As a result, punishers are selected more often as interaction partners in social exchange and are partly compensated for the costs they incur when punishing defectors. A similar argument has been made with regard to acts of generosity. In a laboratory experiment, we investigate whether the punishment of a selfish division of money in a dictator game is a sign of trustworthiness and whether punishers are more trustworthy interaction partners in a trust game than non-punishers. We distinguish between second-party and third-party punishment and compare punitive acts with acts of generosity as signs of trustworthiness. We find that punishers are not more trustworthy than non-punishers and that punishers are not trusted more than non-punishers, both in the second-party and in the third-party punishment condition. To the contrary, second-party punishers are trusted less than their non-punishing counterparts. However, participants who choose a generous division of money are more trustworthy and are trusted more than participants who choose a selfish division or participants about whom no information is available. Our results suggest that, unlike for punitive acts, the signaling benefits of generosity are to be gained in social exchange.

Exploring how parents and peers influence the behaviour of young drivers

Despite ongoing enhancements to graduated licensing systems, young drivers continue to have a high risk of being killed or injured in car crashes. This study investigated the influence of parents and peers on the risky behaviour of young drivers, utilising Akers’ social learning theory. The specific factors examined related to parent and peer norms perceived by the young driver, and the rewards and punishments anticipated by the young driver from their parents and peers. A questionnaire was completed by 165 young drivers. Regression analysis revealed that these factors explained 54% of the variance in risky driving. The strongest predictor was anticipated parent rewards, followed by peer norms, and anticipated peer rewards. Exploratory analyses however revealed the profile of predictors varied for male and female participants, and for self-reported offenders and non-offenders. The results highlight the role of psychosocial factors in the risky behaviour of young drivers and the need for road safety policies and programs to consider the influence of both parents and peers upon this behaviour.

Video-stimulated accounts: Young children accounting for interactional matters in front of peers

Research in the early years places increasing importance on participatory methods to engage children. The playback of video-recording to stimulate conversation is a research method that enables children’s accounts to be heard and attends to a participatory view. During video-stimulated sessions, participants watch an extract of video-recording of a specific event in which they were involved, and then account for their participation in that event. Using an interactional perspective, this paper draws distinctions between video-stimulated accounts and a similar research method, popular in education, that of video-stimulated recall. Reporting upon a study of young children’s interactions in a playground, video-stimulated accounts are explicated to show how the participants worked toward the construction of events in the video-stimulated session. This paper discusses how the children account for complex matters within their social worlds, and manage the accounting of others in the video-stimulated session. When viewed from an interactional perspective and used alongside fine grained analytic approaches, video-stimulated accounts are an effective method to provide the standpoint of the children involved and further the competent child paradigm.

Deviant knowledge : criminology, politics and policy

The “political” dynamics and the details of conducting criminological research on a day-to-day basis are examined. The role of government and commercial contracts in contemporary criminological scholarship are explored, as well as the various obstacles that criminologists must negotiate during the completion of a research project. The criminological implications of the ways in which academic environments are changing under new managerialist philosophies are examined. The ways in which notions of “critique” have become subordinate to the politics of existing governing rationalities are also examined. Chapter 1 details the questions, contours, and methods of “deviant knowledge.” Chapter 2 discusses the contours of criminological knowledge, including early criminological developments, international reconstruction and developments in criminological research following World War II, the United Nations, and the rise of critical genres. Chapter 3 explores criminology, government, and public policy, including the policies of the Home Office of England and Wales; the National Institute of Justice in Washington, DC; and the Australian Institute of Criminology in Canberra. The politics and control of criminological knowledge are discussed in chapter 4, along with ethical and legal issues, gathering and accessing data, and publishing results of research. Chapter 5 describes the “War on Terror” and government intolerance and suppression of free speech. Chapter 6 examines the new modes of governance and the commercialization of criminological knowledge. Chapter 7 discusses intellectual independence and collective concern, and the value of critique. 3 appendices, 546 references, index

Resiliency profiles of children with intellectual disability and their typically developing peers

Intellectual disability (ID) is associated with a range of risk factors that make children more vulnerable to adverse developmental outcomes including mental health problems. Nevertheless, some children with ID do much better than others, presumably because of the presence of protective factors that increase their resilience. The current study compared resiliency profiles of children with ID (n = 115, mean age 11.9 years) and their typically developing peers (n = 106, mean age 11.8 years) using the Resiliency Scales for Children and Adolescents (Prince-Embury, 2007) and the Healthy Kids Resilience Assessment (Constantine, Bernard & Diaz, 1999). In many respects children with ID and their typically developing peers reported similar levels of the protective factors that are associated with resilience. However, the children with ID reported higher levels of emotional sensitivity and lower tolerance, as well as fewer future goals. Compared with typically developing children, those with ID reported more support at school and less support within their communities. These findings have important implications for interventions that aim to promote positive developmental outcomes and to prevent the adverse sequelae that have been associated with low intelligence.

Does it matter whether friends, parents, or peers drink walk? Identifying which normative influences predict young pedestrian's decisions to walk while intoxicated

Drink walking, that is walking in a public place while intoxicated, is associated with increased risk of injury and fatality. Young people and males are especially prone to engaging in this behaviour, yet little is known about the factors associated with individual’s decisions to drink walk. The present research explores the role of different normative influences (friendship group norm, parent group norm, university peer group norm) and perceived risk, within an extended theory of planned behaviour (TPB) framework, in predicting young people’s self-reported drink walking intentions. One hundred and eighteen young people (aged 17-25 years) completed a survey including sociodemographic measures and extended TPB measures related to drink walking. Overall the extended TPB explained 72.8% of the variance in young people’s intentions to drink walk in the next six months with attitude, perceived behavioural control, friendship group norm, and gender (male) emerging as significant predictors. Males, as compared with females, had higher intentions to drink walk and lower perceptions of risk regarding drink walking. Together, these findings provide a clearer indication of the salient normative influences and gender differences in young pedestrian’s decisions to walk while intoxicated. Such findings can be used to inform future interventions designed to reduce injuries and fatalities associated with drink walking.

Where do consumers draw the line? : an investigation of deviant consumer behaviour

Using mixed-methods, this research investigated why consumers engage in deviant behaviors. It found that there is significant variation in how consumers perceive right and wrong, which calls for more tailored deterrence strategies to challenge how consumers justify deviant behaviours. Specifically, individuals draw on a number of factors when assessing right and wrong. While individuals agree on the polar acceptable and unacceptable behaviours, behaviours in between are questionable. When social consensus varies on a behaviour's acceptability, so to do the predictors of deviant behaviour. These findings contribute to consumer deviance and consumer ethics research.

Deviant consumer behaviour : a qualitative exploration

Deviant behaviour is an ongoing problem in the consumer marketplace (Daunt and Harris, 2012). To investigate this issue, a number of authors have focused on empirically assessing consumer perceptions of right and wrong behaviours, such as the Muncy-Vitell (1992) consumer ethics scale. While studies like this have provided extensive empirical insights, qualitative insight into why consumers make these behaviour classifications remains underexplored. The aim of this paper is to extend on that literature by exploring the reasoning behind behavioural classifications. Using interviews, seven factors were identified in consumer definitions of acceptable, questionable, and unacceptable consumer behaviours including; official classification, prevalence, ease of justification, perceived fairness, consequences, risk, and values. These results also provide actionable insights for marketers in that multi-level deterrence strategies must be employed to more effectively deter consumer deviance, as opposed to traditional deterrence strategies based on cost-benefit analyses.

When size matters: exploring perceptions and justifications of deviant consumer behavior

Deterrence strategies for deviant consumer behavior are criticised for their ‘one size fits all’ approach. In two studies, this paper examines how the size of harm and size of victim influences consumer perceptions of deviant consumer behavior. Deterrence strategies are recommended that overcome the differences in consumer perceptions of deviance.