444 resultados para Grimm
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Loin d'être « purement allemands », nombre de contes des Grimm réécrivent les contes français largement diffusés en Allemagne au 18e siècle en les « reconfigurant » selon leurs propres paradigmes esthétiques et idéologiques. L'étude introductive de la comparatiste Ute Heidmann montre que ce dialogisme européen est resté peu exploré en raison d'une « scénographie en trompe-l'oeil » qui les présente comme issus du « terroir » hessois. Toutefois, les notes des Grimm (constituées en volume autonome dès 1822), dont une partie importante est traduite et commentée ici pour la première fois en français par Loreto Núñez, indiquent ces intertextes tout en les faisant passer pour des « correspondances » dues à une origine commune. L'étude de Jean Mainil retrace le dialogue intertextuel de Rapunzel (Raiponce) avec Persinette de La Force et Petrosinella de Basile. Les cinq études suivantes de Cyrille François, Nathalie Prince, Pascale Auraix-Jonchière, Jean-Michel Adam et Marcio Venício Barbosa retracent les dialogues intertextuels que les contes des Grimm, eux-mêmes fondamentalement intertextuels, ont sollicité à leur tour dans des textes du 19e et du 20e siècle. Elles montrent comment Hans-Christian Andersen, Jean Lorrain (dont l'étonnant conte Neigefleur est reproduit à la suite de l'étude de Nathalie Prince), Robert Walser, Henry Pourrat et les écrivains brésiliens Millôr Ferandes, Mario Prata, Chico Buarque et Guimarães Rosa inventent de nouvelles formes et des procédés intertextuels originaux en réponse aux contes des Grimm en créant de nouveaux contes originaux comme l'avaient fait les Grimm eux-mêmes en réponse aux narrateurs français. Dans les Mélanges, Veronica Bonanni prolonge ce dossier par une étude consacrée à la traduction par Collodi de L'Oiseau bleue de Marie-Catherine d'Aulnoy, qui procède également d'un véritable dialogue intertextuel.
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Dans «La Belle au bois dormant» et «Dornröschen», des personnages aux pouvoirs magiques déterminent l'avenir des héroïnes en leur accordant des dons positifs ou négatifs. La comparaison des textes montre toutefois que les fées et les weise Frauen (femmes sages), issues de traditions différentes, ne jouent pas les mêmes rôles dans les intrigues et que leurs actions ne sont pas présentées de la même manière. Si le conte de Perrault explique les motivations des fées et en fait des êtres réfléchis, le Märchen des Grimm représente les weise Frauen comme des figures énigmatiques appartenant à un univers où se déroulent des événements inexpliqués. Ainsi, le traitement de ces personnages féminins emblématiques reflète une volonté de rationaliser le merveilleux chez Perrault, contrairement aux Grimm, et témoigne ainsi de différences génériques, mais aussi historiques et culturelles plus larges. / Both in «La Belle au bois dormant» and in «Dornröschen», characters with magical powers determine the future of the heroines by endowing them with positive or negative gifts. The comparison of the two texts nonetheless shows that the fées (fairies) and the weise Frauen (wise women) -coming as they do from different cultural traditions- do not play the same role in the plot, nor are their actions presented in the same way. Whereas Perrault's conte explains the fairies' motivations and portrays them as rational beings, Grimm's Märchen depicts weise Frauen as mysterious women who belong to a universe of unexplained events. The treatment of these wondrous feminine figures thus testifies to a willingness to rationalise the marvellous in Perrault, and to present it as self-evident in Grimm, thereby reflecting generic as well as broader historical and cultural differences.
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Contient : Lettres de Klüpfel à Grimm (1764-1765)
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Il y a deux cents ans, en 1812, parut le premier volume des Contes pour les enfants et la maison collectés par les Frères Grimm. Un second lui succéda en 1815. Depuis lors, l'ouvrage a constamment été réédité et traduit. Les auteurs eux-mêmes l'ont profondément remanié, l'augmentant d'une édition à l'autre, et finalement, d'un troisième volume contenant des annotations, des « Témoignages » (Zeugnisse) et une section « Littérature » (Literatur). L'intérêt de cet apparat paratextuel pour la recherche sur le conte est inestimable. Le but de cette contribution est de rendre plus accessible une partie de ces paratextes : les « Témoignages » et la section « Littérature ». La première partie de cette étude, consacrée aux « Témoignages », s'intéresse à leur emplacement au sein de l'oeuvre et à leur présentation chronologique. Une attention particulière est prêtée à la sélection des sphères linguistiques et culturelles que les Grimm ont effectuée ainsi qu'au vocabulaire étranger choisi pour définir par équivalence leur concept de Märchen. On analyse aussi les mises en scène narratives que les Grimm ont élaborées, leur maniement des citations et des sources des « Témoignages ». On montre comment ils ont utilisé et fonctionnalisé ces derniers pour légitimer la « scénographie » et le projet des Kinder- und Hausmärchen gesammelt durch die Brüder Grimm. La deuxième partie propose une traduction française inédite du début de la section « Littérature ». Les Grimm y ont traité des recueils de contes italiens (Straparola, Basile), des Gesta Romanorum, et de l'Espagne, ainsi que des auteurs de contes français, dont Perrault et Madame d'Aulnoy. Cette section offre donc un intérêt particulier pour la recherche sur les littératures et cultures européennes.
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Durant molts anys els infants d'arreu del món varen adquirir gran part deis seus coneixements mitjançant els contes transmesos oralment. Els germans Grimm varen col-laborar de manera rellevant a passar aquesta informació del suport oral al paper, a la tradició escrita. El projecte Grimm pretén introduir a les aules d'educació infantil un canvi: del paper al multimedia, la qual cosa su posa una nova manera d'aprendre.
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Durant molts anys els infants d'arreu del món varen adquirir gran part deis seus coneixements mitjançant els contes transmesos oralment. Els germans Grimm varen col-laborar de manera rellevant a passar aquesta informació del suport oral al paper, a la tradició escrita. El projecte Grimm pretén introduir a les aules d'educació infantil un canvi: del paper al multimedia, la qual cosa su posa una nova manera d'aprendre.
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La circulation de livres et d'individus d'une culture à une autre est un phénomène extrêmement important qui stimule la production littéraire et permet la création de nouveaux courants et la modification de certains genres. Parmi les échanges artistiques qu'elle favorise, le dialogue intertextuel, sur lequel porte cet article, est une opération par laquelle un écrivain développe une oeuvre en répondant à une autre oeuvre ou en se positionnant par rapport à elle.Les contes écrits européens sont l'objet de très nombreux échanges. Catalogues de bibliothèques et autres documents attestent la circulation de textes dont les écrivains ont connaissance lorsqu'ils rédigent leurs recueils. Prenant l'exemple des frères Grimm, cet article montre que c'est dans un dialogue avec d'autres auteurs (l'accent est mis sur Charles Perrault) qu'ils élaborent leurs Kinder- und Hausmärchen (contes de l'enfance et du foyer). Même si les philologues allemands prétendent recueillir leurs histoires dans le peuple et les transmettre le plus fidèlement possible, la comparaison de contes français et allemands révèle la manière dont ils utilisent les textes de Perrault pour créer leur recueil 'typiquement allemand'.
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Dans De vilde Svaner (Les cygnes sauvages), conte des Eventyr, fortalte for Børn (Contes, racontés aux enfants), H. C. Andersen raconte une histoire très proche de celle de Die sechs Schwäne (Les six cygnes), des Kinder- und Hausmärchen (Contes de l'enfance et du foyer) des Grimm. On peut fort justement se demander si l'auteur danois ne réécrit pas le Märchen de 1812 lorsqu'il publie son eventyr, en 1838. Mais l'étude de plusieurs récits d'enfants transformés en cygnes - de l'histoire du septième sage du Dolopathos de Jean de Haute-Seille, à la fin du xiie siècle, et Die sieben Schwäne, un Feen-Märchen de 1801, à De elleve Svaner de Winther, en 1823 - montre qu'Andersen réécrit vraisemblablement ce dernier texte danois et que le dialogue intertextuel avec les Grimm s'effectue sur un autre mode. L'auteur des Eventyr, fortalte for Børn se positionne par rapport aux Kinder- und Hausmärchen, développant ainsi une nouvelle conception du genre qui ressort de la comparaison des manières de raconter propres à chaque auteur, leur plume. It is the pen which makes the tale. the Grimm brothers' Die sechs Schwäne and Christian Andersen's De vilde Svaner In De vilde Svaner, a tale from Eventyr, fortale for Børn, H. C. Andersen tells a story that is very close to that of Die sechs Schwäne from the Grimms' Kinder- und Hausmärchen. One could legitimately wonder whether the Danish author was inspired by the 1812 Märchen when he published his own eventyr in 1838. The study of other narratives about children transformed into swans (including the story of the seventh wise man in Jean de Haute-Seille's Dolopathos at the end of the twelth century; Die sieben Schwäne, a Feen-Märchen from 1801; and Winther's 1823 De elleve Svaner) shows that Andersen rewrote this last Danish text and that the intertextual dialogue with the Grimms takes place at another level. Andersen distinguishes himself from the Grimms by developing a new conception of the genre, which becomes clear in his very different way of telling a tale.
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Ute Heidmann Le dialogisme intertextuel des contes des Grimm Préalables pour une enquête à mener « Le caractère le plus important de l'énoncé, ou en tous les cas le plus ignoré, est son dialogisme, c'est-à-dire sa dimension intertextuelle », constate Todorov en référence à la conception dialogique du langage proposée par Bakthine. Cet article introductif postule que ce constat s'applique aussi aux contes des Grimm. En partant des recherches déjà menées sur Apulée, Straporola, Basile, Perrault, La Fontaine et Lhéritier*, il présente des concepts (réponse intertextuelle, reconfiguration générique et scénographie en trompe-l'oeil) dont il illustre l'efficacité pour l'analyse des Kinder- und Hausmärchen. L'analyse de la préface de 1812 montre que les Grimm créent une scénographie pour légitimer le genre des Kinder- und Hausmärchen en les présentant comme des contes "d'origine" qui auraient "poussé" comme des plantes dans leur région et qu'ils n'auraient fait que "collecter". Cette scénographie en trompe-l'oeil permet de dissimuler le fort impact des contes européens et notamment français sur les Kinder- und Hausmärchen. Leurs commentaires paratextuels permettent en revanche de retracer ces dialogues intertextuels qui ne se limitent pas à imiter les "voix déjà présentes dans le choeur complexe" des narrateurs des contes déjà racontés, mais qui créent des effets de sens nouveaux et significativement différents en guise de réponse aux "histoires ou contes du passé", comme l'avaient déjà fait Charles Perrault avant eux. *(dans Féeries 8 et Textualité et intertextualité des contes, Editions Classiques Garnier 2010) "The most important feature of the utterance, or at least the most neglected, is its dialogism, that is, its intertextual dimension" states Todorov in reference to Bakthin's dialogical conception of human speech. Ute Heidmann's introductory essay argues that this applies also to the Grimm's tales. Extending her former theoretical and intertextual investigation on Apuleius, Straporala, Basile, Perrault, La Fontaine and Lhéritier*, she proposes a series of conceptual options (as intertextual response, scenography, trompe l'oeil, generic reconfiguration, discursive strategy) that can efficiently be used for the work on the Kinder- und Hausmärchen, gesammelt durch die Brüder Grimm. The article shows how the Grimms skilfully construct a highly suggestive scenography and topography for the new generic form thus creating the idea of a genuine tale, having grown naturally in the earth of their own region and how it is efficiently used to dissimulate the strong impact of the European and namely the French fairy tales on the Grimm's tales. The extensive paratextual commentaries are shown to serve the same purpose. Once these strategies are "deconstructed" as such, the way is free to trace the very complex intertextual dialogues with already existing Italian, French, German tales, that underlie the Kinder- und Hausmärchen. Comparative textual analysis can then make us discover, that these dialogues are from just "imitating" "the many other voices already present in the complex chorus" of fairy tale writers and narrators: they actually create new and different meaning by responding to them. * (in Féeries 8, Textualité et intertextualité des contes, Classiques Garnier 2010)
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« The Brothers Grimm » (2005) n'est pas un biopic de Terry Gilliam sur Jacob et Wilhelm Grimm, auteurs du célèbre livre Contes de l'enfance et du foyer (Kinder- und Hausmärchen, 1812), mais un film fantastique s'inspirant du monde merveilleux associé à leurs noms. Cet article étudie la manière dont les auteurs allemands et leurs textes sont représentés dans le film, souvent au travers de phénomènes de réception dus en grande partie aux adaptations pour enfants, à l'instar des dessins animés de Walt Disney. Il analyse ensuite la façon dont l'intrigue convoque le genre du conte de fées tout en exploitant les codes du film fantastique, et décrit la mise en scène de l'écriture et de l'objet livre qui fait de The Brothers Grimm une sorte de récit de la genèse des Contes de l'enfance et du foyer.
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Les contes de Charles Perrault, des frères Jacob et Wilhelm Grimm, et de Hans Christian Andersen sont parmi les plus connus du genre, mais leur rapprochement masque parfois le fait qu'ils n'ont pas été écrits à la même époque, ni dans la même culture, et qu'ils comportent de nombreuses différences, notamment du point de vue thématique. Il y a cependant aussi des textes extrêmement proches dans leurs recueils : « La belle au bois dormant » raconte comme « Dornröschen » (« Rose d'épine ») l'histoire d'une princesse condamnée à dormir cent ans, puis réveillée par un prince ; « Die sechs Schwäne » (« Les six cygnes ») et « De vilde Svaner » (« Les cygnes sauvages ») relatent tous les deux l'histoire d'une princesse à la recherche de ses frères transformés en cygnes par leur belle-mère. Ces cas-là aident à appréhender les différences essentielles entre les textes, mais aussi à mieux comprendre pourquoi, en dépit des différences, ils sont reconnus comme des parangons du genre. Avec une double approche linguistique et comparatiste, cette thèse s'attache à montrer que les auteurs construisent des manières de raconter particulières. Cela concerne par exemple la place du narrateur dans le récit, la logique selon laquelle s'enchaînent les événements, ou encore l'utilisation du discours représenté. Loin de constituer de simples préférences stylistiques, ces stratégies narratives doivent être mises en relation avec un « projet discursif » : en décidant de publier un recueil de contes, comment les auteurs envisagent-ils le genre, et comment se situent-ils dans le contexte littéraire et culturel de l'époque ? Bien que Perrault, les Grimm et Andersen développent chacun un projet différent, ils exploitent tous trois un mode d'énonciation particulier, à la façon d'un discours rapporté : le conte apparaît comme un enchevêtrement de voix où un conteur relate une histoire déjà racontée auparavant, comme s'il rapportait la voix d'un autre conteur, s'inscrivant ainsi dans une tradition où l'on parle toujours à la suite de quelqu'un. L'analyse des différences entre Perrault, les Grimm et Andersen permet ainsi de construire une poétique du genre : écrire un conte, c'est convoquer une tradition populaire et, d'un point de vue énonciatif, c'est inscrire sa voix dans le concert des voix généré par le conte.