L’évolution de l’argument contre l’idéalisme dans la Critique de la raison pure

Chacune des éditions de la Critique de la raison pure contient une preuve de la réalité du monde externe : la première se trouve dans le « quatrième paralogisme » et la deuxième dans la « Réfutation de l’idéalisme ». Ce travail examine l’évolution du premier argument vers le deuxième, en rendant compte de deux critiques importantes de la première édition qui ont influencé le second travail de Kant. La deuxième partie de ce travail se concentre sur des problèmes propres à la Réfutation, où sont traités des sujets particulièrement problématiques, tel que la structure de la conscience empirique déterminée, le rôle du permanent dans l’établissement de l’objectivité, ainsi qu’un argument secondaire présenté dans les notes de bas de page du texte principal et de la préface.

Sur l'interprétation Heideggérienne du chapitre "Du schématisme des concepts purs de l'entendement" de la critique de la raison pure de Kant

Cette analyse porte sur le schématisme des concepts purs de l’entendement, tel que présenté par Emmanuel Kant dans la Critique de la raison pure et interprété par Martin Heidegger. La lecture proposée par Heidegger est critiquée par un bon nombre de commentateurs dans la mesure où ils considèrent que son interprétation ne lui sert qu’à faire valoir ses propres théories philosophiques au sujet du Dasein et de l’ontologie fondamentale. Notre approche se distingue de la leur dans la mesure où nous tentons de comprendre les raisons qui ont poussé Heidegger à défendre l’interprétation du schématisme qui est la sienne. Notre étude s’attarde au texte de Kant de manière à en souligner les éléments qui ont permis à Heidegger d’établir sa lecture, telle qu’il la présente dans son ouvrage de 1929, ayant pour titre Kant et le problème de la métaphysique. La méthode utilisée est comparative, car notre but est de démontrer la valeur de l’interprétation heideggérienne contre celle des commentateurs qui le critiquent pour des raisons insuffisantes. Bref, le thème du schématisme kantien est analysé de long en large et la conclusion à laquelle nous parvenons est que Heidegger a permis des avancées philosophiques considérables par son herméneutique de la Critique et qu’il est nécessaire de leur accorder l’attention qui leur est due.

L’analogie juridique dans la Critique de la raison pure

La Critique de la raison pure est traversée de part en part par une analogie juridique dont l’étude peut enrichir la compréhension de l’œuvre. Il est ainsi question, dès la préface, d’une raison qui se juge elle-même devant son propre tribunal, ce qui constituera le point de départ de notre analyse. Or, ce tribunal très particulier doit se fonder sur une connaissance de soi approfondie de la raison. Cette entreprise est de fait réalisée au fil des développements de la Critique. Le rôle bien particulier joué à cet égard par les trois déductions présentes dans l’œuvre sera dûment examiné. On verra par ailleurs que la déduction doit elle-même être considérée plutôt comme procédure d’inspiration juridique que comme inférence, tout en conservant pourtant un statut de preuve philosophique. Les nombreuses allusions juridiques effectuées par Kant au fil de l’œuvre seront ainsi mises à profit dans le cadre de cette interprétation.

The typic in Kant’s critique of practical reason : moral judgment and symbolic representation

Comment pouvons-nous représenter un principe moral universel de manière à le rendre applicable à des cas concrets ? Ce problème revêt une forme aiguë dans la philosophie morale d’Emmanuel Kant (1724-1804), tout particulièrement dans sa théorie du jugement moral, car il soutient que l’on doit appliquer la loi morale « suprasensible » à des actions dans le monde sensible afin de déterminer celles-ci comme moralement bonnes ou mauvaises. Kant aborde ce problème dans un chapitre de la Critique de la raison pratique (1788) intitulé « De la typique de la faculté de juger pratique pure » (KpV 5: 67-71). La première partie de la thèse vise à fournir un commentaire compréhensif et détaillé de ce texte important, mais trop peu étudié. Étant donné que la loi morale, en tant qu’Idée suprasensible de la raison, ne peut pas être appliquée directement à des actions dans l’intuition sensible, Kant a recours à une forme particulière de représentation indirecte et symbolique. Sa solution inédite consiste à fournir la faculté de juger avec un « type [Typus] », ou analogue formel, de la loi morale. Ce type est la loi de la causalité naturelle : en tant que loi, il sert d’étalon formel pour tester l’universalisabilité des maximes ; et, en tant que loi de la nature, il peut aussi s’appliquer à toute action dans l’expérience sensible. Dès lors, le jugement moral s’effectue par le biais d’une expérience de pensée dans laquelle on se demande si l’on peut vouloir que sa maxime devienne une loi universelle d’une nature contrefactuelle dont on ferait soi-même partie. Cette expérience de pensée fonctionne comme une « épreuve [Probe] » de la forme des maximes et, par ce moyen, du statut moral des actions. Kant soutient que tout un chacun, même « l’entendement le plus commun », emploie cette procédure pour l’appréciation morale. De plus, la typique prémunit contre deux menaces à l’éthique rationaliste de Kant, à savoir l’empirisme (c’est-à-dire le conséquentialisme) et le mysticisme. La seconde partie de la thèse se penche sur l’indication de Kant que la typique « ne sert que comme un symbole ». Un bon nombre de commentateurs ont voulu assimiler la typique à la notion d’« hypotypose symbolique » présentée dans le § 59 de la Critique de la faculté de juger (1790). La typique serait un processus de symbolisation esthétique consistant à présenter, de façon indirecte, la représentation abstraite de la loi morale sous la forme d’un symbole concret et intuitif. Dans un premier chapitre, cette interprétation est présentée et soumise à un examen critique qui cherche à montrer qu’elle est erronée et peu judicieuse. Dans le second chapitre, nous poursuivons une voie d’interprétation jusqu’ici ignorée, montrant que la typique a de plus grandes continuités avec la notion d’« anthropomorphisme symbolique », une procédure strictement analogique introduite auparavant dans les Prolégomènes (1783). Nous en concluons, d’une part, que la typique fut un moment décisif dans l’évolution de la théorie kantienne de la représentation symbolique et que, d’autre part, elle marque la réalisation, chez Kant, d’une conception proprement critique de la nature et de la morale comme deux sphères distinctes, dont la médiation s’opère par le biais des concepts de loi et de conformité à la loi (Gesetzmässigkeit). En un mot, la typique s’avère l’instrument par excellence du « rationalisme de la faculté de juger ».

A policy critique of Stansted Airport's expansion to 25 million passengers per annum (MPPA)

In this paper we undertake a preliminary assessment of the regional planning and development implications of BAA Stansted Airport’s planning permission to grow to 25 million passengers per annum (mppa) by 2010. Our concern is not simply to consider the overall growth of the airport on the airport site itself but the nature and type of growth both on- and off-site. In this document we focus on the submitted planning permission documents and test them. The methodology we employed was to draw on published and unpublished numerical estimates of the airport’s growth – particularly including estimates produced by the airport owner, BAA, and their economic and planning consultants DTZ Pieda - and critically, and systematically analyse their figures. We adopted this approach because unless the figures which were employed in the initial calculations were correct then all of the subsequent projections which flow from them - and the polices which could then be based on them – could be flawed. The analysis is divided into two parts – firstly, are the growth forecasts correct?; and secondly, what do these forecasts actually mean in developmental terms? In effect, what we have done is to produce a critique of the existing body of evidence by questioning underpinning assumptions and then draw some preliminary conclusions for the region based on this analysis. A major focus of this report has been analyse the figures involved in the planning application to expand Stansted to 25mppa. Ironically, one of our key findings, that the local impact of Stansted’s proposed expansion in employment terms might well be less than was originally thought, might make it easier to gain the acceptance of the relevant local authorities involved to allow the development to take place. Our main overall findings are that the BAA projections over-estimate the local employment impact of the airport’s proposed growth and under-estimate its potential regional ‘transportation’ employment effect. These two findings are, of course, related to each other in important ways, and we also feel that they have potentially significant medium and long-term economic, competitiveness and planning policy implications for the East of England region

Beyond a constructivist curriculum : a critique of competing paradigms in music education

The distinction between learning to perform on an instrument or voice and learning music in a wider sense is one that is made in many countries, and is especially pertinent in England in the context of recent policy developments. This article argues that, whilst this distinction has come to represent curricula based on the opposing paradigms of behaviourist and constructivist approaches to learning, this opposition does not necessarily extend to the pedagogy through which the curricula are taught. A case study of the National Curriculum in England highlights the characteristics of a curriculum based on constructivist principles, along with the impact this has when taught in a behaviourist way. It is argued that conceiving the curriculum in terms of musical competencies and pedagogy in terms of musical understanding would provide a basis for greater continuity and higher quality in the music education experienced by young people.

TR-2015001: A Survey and Critique of Facial Expression Synthesis in Sign Language Animation

Sign language animations can lead to better accessibility of information and services for people who are deaf and have low literacy skills in spoken/written languages. Due to the distinct word-order, syntax, and lexicon of the sign language from the spoken/written language, many deaf people find it difficult to comprehend the text on a computer screen or captions on a television. Animated characters performing sign language in a comprehensible way could make this information accessible. Facial expressions and other non-manual components play an important role in the naturalness and understandability of these animations. Their coordination to the manual signs is crucial for the interpretation of the signed message. Software to advance the support of facial expressions in generation of sign language animation could make this technology more acceptable for deaf people. In this survey, we discuss the challenges in facial expression synthesis and we compare and critique the state of the art projects on generating facial expressions in sign language animations. Beginning with an overview of facial expressions linguistics, sign language animation technologies, and some background on animating facial expressions, a discussion of the search strategy and criteria used to select the five projects that are the primary focus of this survey follows. This survey continues on to introduce the work from the five projects under consideration. Their contributions are compared in terms of support for specific sign language, categories of facial expressions investigated, focus range in the animation generation, use of annotated corpora, input data or hypothesis for their approach, and other factors. Strengths and drawbacks of individual projects are identified in the perspectives above. This survey concludes with our current research focus in this area and future prospects.

Marx and the Bible: José Miranda’s Critique of the Philosophy of Oppression

This paper critically examines the liberation theology of José Porfirio Miranda, as expressed in his Marx and the Bible (1971), with a focus on the central idea (and subtitle) of this work: the “Critique of the Philosophy of Oppression.” Miranda’s critique is examined via certain key tropes such as “power,” “justice,” and “freedom,” both in the context of late twentieth-century Latin American society, and in the state of the “post-Christian” and “post-Marxist” world more generally, vis-à-vis contemporary liberal justice theory. Close examination of the potentialities, paradoxes and subtle evasions in Miranda’s critique leads not to the conclusion that Miranda does not go far enough in his application of Christian principles to justice theory.

Eros and Transgression in an Age of Immanence: Georges Bataille’s (Religious) Critique of Kinsey

This paper explores the religious implications of eroticism in Western culture since the Sexual Revolution, a period at once applauded for its open and immanent view of sexuality and denounced for its shamelessness and promiscuity. After discussing the work and effects of Alfred C. Kinsey, the father of the Sexual Revolution, I focus on a critical appraisal of Kinsey written by French theorist Georges Bataille (“Kinsey, the Underworld and Work,” in L’Erotisme, 1957). Bataille situates contemporary Western sexuality within a larger historical movement towards the “desacralization” of all aspects of human life: sex, under the scientific gaze of the Kinsey team, became simply another “object” to be analyzed and classified, and “good” sex defined solely in terms of frequency and explosiveness of orgasm. For many, including Hugh Hefner, this approach to sex occasioned a refreshing awakening from the long dark night of Victorian sexual repression. However, as Bataille’s protégé Foucault has shown, the scientific approach to sexuality often masks a desire to control and delimit sexual behaviour, not “liberate” it. Moreover, Bataille makes the point that the desacralization of sexuality denudes sex of a vital component—eroticism—which is necessary for real pleasure and ecstasy. Beyond the “moral” critiques one often hears leveled against Kinsey and his work, Bataille provides a “religious” critique, one that stands, perhaps surprisingly, on the “near side” of sexuality.