22 resultados para performatif
Resumo:
En ce qui concerne la littérature féministe, il s’y trouve un chevauchement important et intéressant entre le manifesto en tant que forme littéraire et la fiction utopique. Les deux se servent d’une image imaginée de l'avenir ou d'un meilleur état futur pour critiquer et dénoncer tant les conditions actuelles que celles du passée qui ont donné naissance à celles-là. Cette thèse aborde à la fois le manifesto et la fiction utopique / dystopique pour élaborer les conditions de l’espace essentiel des femmes et du féminin. Ce lieu utopique se veut plus qu'un endroit où aller ; il exprime les origines du féminin, lesquelles vont au-delà de ce qui est masculin en visant un épanouissement du féminin en dehors et au-delà de la stricte dichotomie masculin-féminin de la société patriarcale. J'examine d'abord les termes en usage puis je discute du manifesto comme une forme littéraire d'un intérêt particulier pour les écrivains féministes. Je passe ensuite en revue des théories de fiction utopique, lesquelles me conduisent à des possibilités fructueuses du langage pour assurer une voix aux femmes ainsi que l’expression du féminin. Je prends comme exemple le livre The Activist de Renée Gladman pour appuyer mes arguments concernant le pouvoir performatif du manifesto comme une forme qui s’empiète sur la fiction utopique dans le but d'imaginer l'espace du féminin. Dans la deuxième partie de la thèse, j’entre dans une utopie fictive dans le cadre d'une exploration personnelle de ce qu’est le féminin et son expression. Le récit emmène le lecteur au pays de Cwenaland. A chaque étape de la narration d’autres voix percent et découpent le texte. Certaines sont sous la forme d'une image ou d'un portrait, d'autres sont des cris ou des gémissements qui dérangent la voix narrative. Ces voix en tangente et en diagonale enracinent mon utopie fictive dans la diversité d'expérience et d'expression féminine.
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Cette thèse porte sur trois textes autobiographiques qui questionnent, à travers l’élaboration d’une pensée de l’événement, les oppositions convenues entre fiction et témoignage. L’Événement (2000) d’Annie Ernaux, Le jour où je n’étais pas là (2000) d’Hélène Cixous et L’Instant de ma mort (1994) de Maurice Blanchot présentent le récit autoréférentiel d’un événement traumatique, soit un avortement clandestin pour Ernaux, la mort en bas âge d’un enfant trisomique pour Cixous et la mise en joue par un soldat nazi lors de la Seconde Guerre mondiale pour Blanchot. Ce corpus, quoique hétérogène à plusieurs égards, loge à l’enseigne d’une littérature placée sous le signe de l’aveu, de la confession et de la révélation ; cette littérature porterait au jour ce qui était jusque-là demeuré impossible à dire. Partant de la figure de la honte inscrite dans ces trois œuvres, mais aussi dans d’autres textes de ces écrivains qui permettent de déployer ce qui se trame de secret et d’événement dans le corpus principal, cette thèse a pour objectif d’analyser les déplacements et les retours d’un trauma gardé secret pendant une quarantaine d’années et qui remonte, par la voie de l’événement, à la surface de l’écriture. Sous la double impulsion de la pensée de Jacques Derrida et de l’approche psychanalytique, cette thèse s’intéresse à la question de l’événement à l’œuvre chez Ernaux, Cixous et Blanchot. Dans chacune de ces œuvres, un événement traumatique intervient comme révélateur de l’écriture et d’un rapport singulier à la pensée de l’événement, marqué soit historiquement et politiquement (Blanchot), soit intimement (Cixous et Ernaux). Par l’écriture, ces auteurs tentent en effet de rendre compte de l’authenticité de l’événement ressenti, problématisant du même coup la nature et la fonction de l’événement tant réel que psychique dans le récit de soi. L’événement est ainsi abordé dans son caractère historique, psychanalytique mais également philosophique, ontologique ; la pensée de l’événement mise à l’épreuve des textes d’Ernaux, de Cixous et de Blanchot permet d’explorer les figures de la date, de l’archive, de la mort et du deuil qui lui sont liées, en plus de donner lieu à une poétique singulière chez chacun. Enfin, la thèse traite du rapport entre l’aveu de l’événement et la langue qui, défiant l’opposition traditionnelle du constatif et du performatif, entraîne l’événement du récit, cet autre événement qui arrive en même temps que le récit de l’événement traumatique.
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Mémoire de recherche et création, incluant une partie essai et un texte de création.
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Cet essai envisage le deuil du point de vue d’un homme endeuillé. Sur la base de ma propre expérience de deuil, j’ai questionné les théories freudiennes sur le sujet. Face aux théories derridiennes sur l’archive, je me positionne non pas comme un archiviste professionnel mais comme une personne endeuillée trouvée engagée dans un processus d’archivage. Au regard de la psychanalyse et de l’archive, ce texte n’entend ni ne prétend avancer de nouvelles théories sans prendre en compte leurs histoires respectives. Ce texte propose une étude comparée pour une tentative de définitions à la lumière d’une expérience personnelle. Ces questions seront finalement mises à l’épreuve dans le monument performatif audio-visuel Dylan Walsh – dance.
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En partant de la documentation filmique de deux performances (Da ist eine kriminelle Berührung in der Kunst [Ulay, 1976] et Data [Gagnon, 2010]) qui a comme particularité commune d’avoir été soumise à des manœuvres cinématographiques, ce mémoire élabore une théorisation permettant de les penser autrement qu’en tant que documents, mais en tant que films, et plus précisément en tant qu’œuvres esthétiques complémentaires à la performance d’origine. Tombant dans une béance théorique par le fait de leur hybridité supposément contradictoire (performance, éphémère/cinéma, préservation), les deux films nous invitent à penser une conceptualisation renouvelée de la performance. Depuis cette perspective, nous démontrerons que, si le geste de performance est lui-même enchâssé dans le geste cinématographique, c’est en fonction de cette co-constitution des œuvres qu’il faut les aborder : en plus de référer à un contenu performatif, ces films performent une réalité inachevée, en termes de classification théorique mais aussi en termes de valeur politique. Nous verrons finalement qu’à travers le thème fédérateur du détournement artistique, pensé dans un rapport critique des institutions culturelles, les deux œuvres ont pour visée une transformation qui a pour but l’établissement de nouveaux rapports sociaux et politiques. Ultimement, nous défendrons que cette intervention à même une structure sociale établie ne soit possible que si la performance d’origine est présentée cinématographiquement, par le concept du geste cinématographique de performance.
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En partant de la documentation filmique de deux performances (Da ist eine kriminelle Berührung in der Kunst [Ulay, 1976] et Data [Gagnon, 2010]) qui a comme particularité commune d’avoir été soumise à des manœuvres cinématographiques, ce mémoire élabore une théorisation permettant de les penser autrement qu’en tant que documents, mais en tant que films, et plus précisément en tant qu’œuvres esthétiques complémentaires à la performance d’origine. Tombant dans une béance théorique par le fait de leur hybridité supposément contradictoire (performance, éphémère/cinéma, préservation), les deux films nous invitent à penser une conceptualisation renouvelée de la performance. Depuis cette perspective, nous démontrerons que, si le geste de performance est lui-même enchâssé dans le geste cinématographique, c’est en fonction de cette co-constitution des œuvres qu’il faut les aborder : en plus de référer à un contenu performatif, ces films performent une réalité inachevée, en termes de classification théorique mais aussi en termes de valeur politique. Nous verrons finalement qu’à travers le thème fédérateur du détournement artistique, pensé dans un rapport critique des institutions culturelles, les deux œuvres ont pour visée une transformation qui a pour but l’établissement de nouveaux rapports sociaux et politiques. Ultimement, nous défendrons que cette intervention à même une structure sociale établie ne soit possible que si la performance d’origine est présentée cinématographiquement, par le concept du geste cinématographique de performance.
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Cette recherche étudie le vécu des spectateurs d’un dispositif performatif particulier basé sur la pratique de la pédagogie perceptive : les performances sur le mode du Sensible. La relation entre spectateurs et performeurs est un processus intersubjectif (Barba, 2004) ; celle qui s’établit entre le pédagogue perceptif et la personne accompagnée (Bourhis, 2009). Mais plus précisément, quelles sont les spécificités de la résonance chez le spectateur lorsque cette relation prend source dans les processus de réciprocité du Sensible transposés dans le cadre performatif ? Une méthodologie qualitative d’inspiration phénoménologique permet d’extraire à travers neuf entretiens, réalisés à l’issue de trois performances, six niveaux de résonance donnant à voir un spectateur « résonnant », actif et mobilisé. Les résultats confirment des natures de résonance mises en évidence dans la littérature (physiologique, proprioceptive, tonique, émotionnelle) et ouvrent à d’autres types de résonance (d’états et du Sensible), plus spécifiques à la pratique de la pédagogie perceptive.