60 resultados para violences domestiques


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La problématique des enfants de la rue touche toutes les grandes villes du monde, Port-au-Prince en particulier nâest pas épargné par ce phénomène. Durant ces vingt dernières années, Haïti a connu une crise généralisée. La situation socioéconomique des familles particulièrement les familles défavorisées devient de plus en plus précaire. Câest ainsi que lâon trouve bon nombre dâenfants qui laissent leur toit familial pour sâinstaller dans les rues. Ces enfants occupent les places publiques, les cimetières, les marchés publics. Ils vivent de la prostitution, de vol, de la drogue et de toute autre activité susceptible de leur rapporter un peu dâargent. Pour se protéger contre les actes de violences systématiques à leur égard, ils se regroupent en bande et forment leur propre monde. Ils sont aussi exposés aux maladies sexuellement transmissibles et à dâautres infections opportunistes. Ainsi, la rue devient un champ dâintervention où bon nombre dâinstitutions se donnent pour mission de nettoyer la rue. Autrement dit, beaucoup dâacteurs passent par tous les moyens pour forcer ces enfants à laisser la rue pour regagner les espaces de socialisation. Lâobjectif de cette étude est de dégager une compréhension globale des modèles dâintervention réalisés par les institutions de prise en charge auprès des enfants de la rue à Port-au-Prince. Dâune manière spécifique, lâétude vise à comprendre les représentations sociales des intervenants de la problématique des enfants de la rue à Port-au-Prince, comprendre les stratégies dâinterventions de ces institutions, saisir le sens et lâorientation de ces pratiques dâintervention. Pour ce faire, neuf entrevues semi-dirigées ont été réalisées à Port-au-Prince auprès des intervenants travaillant dans trois institutions ayant des structures différentes (fermées, ouvertes, semi-ouvertes ou semi-fermées). Les résultats nous ont permis de découvrir que les intervenants perçoivent les enfants de la rue de trois manières : délinquants, victimes et acteurs. Toutefois, les interventions réalisées par les institutions auprès de ces enfants ne les considèrent surtout que comme des délinquants, parfois des victimes, mais pas tellement des acteurs en maîtrise de leurs vies. Ce faisant, les institutions priorisent la réintégration familiale, lâinsertion ou la réinsertion scolaire et lâapprentissage dâun métier. Lâobjectif principal de ces interventions est de porter les enfants à changer de comportement afin quâils regagnent leur place dans la société.

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De grandes enquêtes en milieu scolaire, au Québec comme ailleurs, ont documenté depuis les années 2000 la portée des violences homophobes, particulièrement à lâécole secondaire, ainsi que leurs impacts négatifs sur les élèves qui en sont victimes, quâils sâidentifient ou non comme lesbiennes, gais, bisexuel(le)s ou en questionnement (LGBQ). La diffusion des résultats de ces enquêtes, ainsi que les constats similaires dâacteurs sur le terrain, ont fait accroitre les appels à la vigilance des écoles quant aux discriminations homophobes pouvant prendre forme en leur enceinte. Plusieurs des responsabilités résultant de cette mobilisation ont échoué par défaut aux enseignants, notamment en raison de leur proximité avec leurs élèves. Cependant, malgré la panoplie de publications et de formations visant explicitement à les outiller à ce sujet, les enseignants rapportent de manière consistante manquer de formation, dâhabiletés, de soutien et dâaise à lâidée dâintervenir contre lâhomophobie ou de parler de diversité sexuelle en classe. Cette thèse de doctorat vise à comprendre les pratiques dâintervention et dâenseignement que rapportent avoir les enseignants de lâécole secondaire québécoise, toutes orientations sexuelles confondues, par rapport à la diversité sexuelle et à lâhomophobie. Dans une perspective interdisciplinaire, nous avons interrogé la sociologie de lâéducation, les études de genre (gender studies) et les études gaies et lesbiennes, ainsi quâemprunté aux littératures sur les pratiques enseignantes et sur lâintervention sociale. Les données colligées consistent en des entrevues semi-structurées menées auprès de 22 enseignants du secondaire, validées auprès de 243 enseignants, par le biais dâun questionnaire en ligne. Ãtayés dans trois articles scientifiques, les résultats de notre recherche permettent de mieux saisir la nature des pratiques enseignantes liées à la diversité sexuelle, mais également les mécanismes par lesquels elles viennent ou non à être adoptées par les enseignants. Les témoignages des enseignants ont permis dâidentifier que les enseignants sont globalement au fait des attentes dont ils font lâobjet en termes dâintervention contre lâhomophobie. Ceci dit, en ce quâils sont guidés dans leurs interventions par le concept limité dâhomophobie, ils ne paraissent pas toujours à même de saisir les mécanismes parfois subtils par lesquels opèrent les discriminations sur la base de lâorientation sexuelle, mais aussi des expressions de genre atypiques. De même, si la plupart disent condamner vertement lâhomophobie dont ils sont témoins, les enseignants peuvent néanmoins adopter malgré eux des pratiques contribuant à reconduire lâhétérosexisme et à alimenter les mêmes phénomènes dâinfériorisation que ceux quâils cherchent à combattre. Sauf exception, les enseignants tendent à comprendre le genre et lâexpression de genre davantage comme des déterminants de type essentialiste avec lesquels ils doivent composer que comme des normes scolaires et sociales sur lesquelles ils peuvent, comme enseignants, avoir une quelconque influence. Les stratégies de gestion identitaire des enseignants LGB influencent les pratiques quâils rapportent être en mesure dâadopter. Ceux qui optent pour la divulgation, totale ou partielle, de leur homosexualité ou bisexualité peuvent autant rapporter adopter des pratiques inclusives que choisir de se tenir à distance de telles pratiques, alors que ceux qui favorisent la dissimulation rapportent plutôt éviter autant que possible ces pratiques, de manière à se garder de faire face à des situations potentiellement délicates. Ãgalement, alors que les enseignants LGB étaient presque exclusivement vus jusquâici comme ceux chez qui et par qui se jouaient ces injonctions à la vie privée, les enseignants hétérosexuels estiment également être appelés à se positionner par rapport à leur orientation sexuelle lorsquâils mettent en Åuvre de telles pratiques. Nos résultats révèlent un double standard dans lâévocation de la vie privée des enseignants. En effet, la divulgation dâune orientation hétérosexuelle, considérée comme normale, est vue comme conciliable avec la neutralité attendue des enseignants, alors quâune révélation similaire par un enseignant LGB est comprise comme un geste politique qui nâa pas sa place dans une salle de classe, puisquâelle se fait au prix du bris dâune présomption dâhétérosexualité. Nos résultats suggèrent quâil existe de fortes prescriptions normatives relatives à la mise en genre et à la mise en orientation sexuelle à lâécole. Les enseignants sâinscrivent malgré eux dans cet environnement hétéronormatif. Ils peuvent être amenés à y jouer un rôle important, que ce soit en contribuant à la reconduction de ces normes (par exemple, en taisant les informations relatives à la diversité sexuelle) ou en les contestant (par exemple, en expliquant que certains stéréotypes accolés à lâhomosexualité relèvent dâaprioris non fondés). Les discours des enseignants suggèrent également quâils sont traversés par ces normes. Ils peuvent en effet choisir de se conformer aux attentes normatives dont ils font lâobjet (par exemple, en affirmant leur hétérosexualité), ou encore dây résister (par exemple, en divulguant leur homosexualité à leurs élèves, ou en évitant de conforter les attentes dont ils font lâobjet) au risque dâêtre conséquemment pénalisés. Bien entendu, cette influence des normes de genre diffère dâun enseignant à lâautre, mais semble jouer autant sur les enseignants hétérosexuels que LGB. Les enseignants qui choisissent de contester, explicitement ou implicitement, certaines de ces normes dominantes rapportent chercher des appuis formels à leurs démarches. Dans ce contexte, une telle quête de légitimation (par exemple, la référence aux règlements contre lâhomophobie, la mobilisation des similitudes entre lâhomophobie et le racisme, ou encore le rapprochement de ces enseignements avec les apprentissages prescrits pour leur matière) est à comprendre comme un outillage à la contestation normative. La formation professionnelle des enseignants sur lâhomophobie et sur la diversité sexuelle constitue un autre de ces outils. Alors que les enseignants québécois continuent dâêtre identifiés comme des acteurs clés dans la création et le maintien dâenvironnements scolaires non-discriminatoires et inclusifs aux réalités de la diversité sexuelle, il est impératif de les appuyer en multipliant les signes formels tangibles sur lesquelles leurs initiatives peuvent prendre appui (politiques explicites, curriculum scolaire inclusif de ces sujets, etc.). Nos résultats plaident en faveur dâune formation enseignante sur la diversité sexuelle, qui ferait partie du tronc commun de la formation initiale des maîtres. Chez les enseignants en exercice, il nous apparait préférable de miser sur une accessibilité accrue des formations et des outils disponibles. En réponse toutefois aux limites que pose à long terme une approche cumulative des formations spécifiques portant sur différents types dâoppressions (lâhomophobie, le racisme, le sexisme, etc.), nous argumentons en faveur dâun modèle dâéducation anti-oppressive au sein duquel les élèves seraient invités à considérer, non seulement la multiplicité et le caractère situé des divers types dâoppressions, mais également les mécanismes dâattribution de privilège, de constitution de la normalité et de la marginalité, et de présentation de ces arbitraires culturels comme des ordres naturels.

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En sâinscrivant dans la perspective du féminisme intersectionnelle et en mobilisant des méthodes mixtes, cette recherche tente de mieux comprendre la violence domestique envers les femmes au Mexique, à la fois à travers une analyse du discours des féministes mexicaines et dâune analyse statistique multidimensionnelle de données dâenquête identifiant les facteurs institutionnels, économiques et socioculturels associés au risque de vivre de la violence domestique. Cette thèse se démarque des réflexions féministes traditionnelles faites au Mexique puisquâelle approche les rapports de genre en lien avec dâautres systèmes dâoppression et de subordination, fondés notamment sur les rapports de classe et lâethnicité. Ainsi, elle appréhende la violence faite aux femmes en lien avec le patriarcat, sans réduire ce dernier à quelques indicateurs sociodémographiques et comportementaux mesurés au niveau individuel, mais en tenant compte du contexte dâinégalité de genre au niveau régional. Ce faisant, la recherche tente de réconcilier les deux grandes perspectives théoriques qui expliquent la violence conjugale, soit les approches de la violence familiale (qui sâattardent à des facteurs au niveau microsocial) et les approches féministes (qui mettent lâaccent sur la structure patriarcale, câest-à-dire le contexte plus large des inégalités de genre). Les résultats des entretiens réalisés avec des féministes représentant les trois branches du féminisme mexicain (féminisme hégémonique, populaire et autochtone) ont révélé les fractures existantes à lâintérieur du mouvement féministe au Mexique (antagonisme entre lâinstitutionnalisation et lâautonomie du mouvement féministe). De façon générale, lâanalyse des entretiens a montré que lâengagement des féministes envers la cause des femmes est en accord avec les «idéaux types» des trois branches du féminisme mexicain. Les féministes hégémoniques mettent surtout lâaccent sur la structure patriarcale de la société mexicaine et sur les inégalités de genre lorsquâil sâagit de trouver des causes à la violence faite aux femmes. Pour les féministes du secteur populaire, la violence faite aux femmes sâexplique autant par les inégalités de genre, que par les effets du système économique capitaliste. Le discours des femmes autochtones semble, quant à lui, tenir davantage compte de lâarticulation des rapports de genre, des rapports ethniques, ainsi que des rapports socio-économiques. Néanmoins, nous constatons que les féministes de la branche hégémonique et populaire semblent de plus en plus sensibles à lâentrecroisement de systèmes de domination et dâoppression. Par ailleurs, lâanalyse multiniveau effectuée à partir des données de lâEnquête nationale portant sur la dynamique des relations dans les ménages (2006), a révélé plusieurs résultats importants qui méritent dâêtre soulignés. Dâabord on constate que les différences de prévalence des violences entre les municipalités mexicaines sont en grande partie expliquées par leur composition sociale, câest-à-dire par des caractéristiques des femmes et de leur couple (niveau micro), plutôt que par des différences entre le niveau des inégalités de genre dans les municipalités mexicaines mesurées par lâISDH (Indice Sexospécifique du Développement Humain). Les résultats des analyses montrent que les femmes autochtones ont en général des taux de violences moins élevés que les femmes métisses (groupe majoritaire). Enfin, en ce qui a trait à la relation entre le contexte dâinégalité de genre et la violence conjugale, les résultats suggèrent que plus lâISDH dâune municipalité est élevée, plus il y a de femmes qui subissent les formes de violences. Cela va à lâencontre des postulats habituels des théories féministes et suggèrent que les progrès récents de la situation de la femme en matière de santé, dâéducation et de revenu nâont pas bouleversé les rapports de genre encore très patriarcales qui continuent à privilégier la suprématie des hommes (Casique, 2004).

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La musique aujourdâhui est régulièrement accompagnée dâenvironnements visuels. Depuis les propositions en provenance du vidéoclip jusquâaux Åuvres installatives en passant par lâart web ou le cinéma, lâaudiovisuel occupe une place considérable dans notre monde médiatisé et constitue un foyer important du développement des pratiques musicales. Lâalliage entre son et image est souvent rattachée à lâhistoire du cinéma mais les prémisses entourant lâaudiovisuel remontent en réalité à lâAntiquité. Les correspondances entre sons et couleurs ont pris racine en premier chez les Pythagoriciens et cet intérêt se poursuit encore aujourdâhui. Lâavènement de différentes technologies est venu reformuler au fil des siècles cette recherche qui retourne du décloisonnement artistique. Lâarrivée de lâélectricité permet au XIXe siècle le développement dâune lutherie expérimentale avec entre autres lâorgue à couleur dâAlexander Rimington. Ces instruments audiovisuels donnent naissance plus tard au Lumia, un art de la couleur et du mouvement se voulant proche de la musique et qui ne donne pourtant rien à entendre. Parallèlement à ces nouvelles propositions artistiques, il se développe dès les tout début du XXe siècle au sein des avant-gardes cinématographiques un corpus dâÅuvres qui sera ensuite appelé musique visuelle. Les possibilités offertes par le support filmique vient offrir de nouvelles possibilités quant à lâorganisation de la couleur et du mouvement. La pratique de cet art hybride est ensuite reformulée par les artistes associés à lâart vidéo avant de connaitre une vaste phase de démocratisation avec lâavènement des ordinateurs domestiques depuis les années 1990. Je retrace le parcours historique de ces pratiques audiovisuelles qui sâinscrivent résolument sur le terrain du musical. Un parcours appuyé essentiellement sur des Åuvres et des ouvrages théoriques tout en étant parsemé de réflexions personnelles. Je traite des enjeux théoriques associés à ces propositions artistiques en les différenciant dâun autre format audiovisuel majeur soit le cinéma. Cet exposé permet de préparer le terrain afin de présenter et contextualiser mon travail de création. Je traite de deux Åuvres, Trombe (2011) et Lungta (2012), des propositions qui héritent à la fois des musiques visuelles, de lâart interactif et de lâart cinétique.

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Coxiella burnetii est une bactérie zoonotique affectant un grand nombre dâespèces animales. Chez les ruminants domestiques, lâinfection est généralement asymptomatique, mais parfois associée à des problèmes reproducteurs. Néanmoins, le cycle de transmission de lâinfection chez ceux-ci demeure peu connu. Dans ce contexte, nous avons réalisé une étude auprès de fermes bovines, ovines et caprines dans deux régions administratives du Québec afin dâestimer les prévalences de cette infection et dâidentifier les facteurs de risque, aux niveaux individuel et troupeau, associés à la positivité. Nous avons estimé une prévalence de positivité au niveau troupeau de 44.6 % (IC95%=33.0-56.6) chez les bovins, de 70.8 % (IC95% =48.9-87.4) chez les ovins et de 66.7 % (IC95% =22.3-95.7) chez les caprins. Une association a été observée chez les troupeaux bovins entre leur positivité et la densité de petits ruminants par kilomètre carré dans un rayon de cinq kilomètres entourant la ferme. Chez les petits ruminants, une association avec la positivité des troupeaux a été observée avec la taille des troupeaux et la présence dâun chien sur la ferme. Au niveau individuel, le nombre de jours en lait ainsi que lââge des petits ruminants étaient associés à la positivité, et ce dernier facteur était modulé par lâaccès des animaux au pâturage. Aucun agrégat spatial de fermes positives nâa été détecté chez aucune des trois espèces. Lâinfection par Coxiella burnetii est donc fréquente dans les troupeaux de ruminants domestiques québécois et semble associée à certaines pratiques de régie et à la présence, ou proximité, dâautres animaux domestiques.

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Depuis plusieurs décennies, des études empiriques réalisées sur plusieurs pays développés ou en émergence ont montré que la baisse de la taille de la famille favorise lâinvestissement dans lâéducation des enfants, expliquant quâun nombre élevé dâenfants a un effet dâamenuisement des ressources familiales. Les retombées positives de la baisse de la fécondité sur lâéducation sont largement étudiées et connues. En dépit des résultats controversés des premières études portant sur les pays de lâAfrique de lâOuest, les récentes études empiriques tendent à confirmer lâeffet positif de la baisse de la taille de la famille dans le contexte africain, du moins en milieu urbain. Par contre, jusquâà présent, très peu dâétudes semblent intéressées à analyser la répartition de ces retombées entre les enfants, et encore moins à comprendre comment ces dernières affecteraient la structure des inégalités éducatives existantes. Notre étude sâintéresse à explorer la potentielle dimension démographique des inégalités socioéconomiques, notamment les inégalités éducatives dans le contexte de la baisse de la fécondité. Elle vise à apporter des évidences empiriques sur le lien entre la réduction de la taille de la famille et les inégalités éducatives au sein des ménages dans le contexte dâOuagadougou, Capitale du Burkina Faso, qui connait depuis quelques décennies la chute de la fécondité. Elle analyse aussi lâeffet de cette réduction sur la transmission intergénérationnelle des désavantages éducatifs. Pour ce faire, nous proposons un cadre conceptuel pour comprendre les mécanismes par lesquels la relation entre la réduction de la taille de la famille et les inégalités éducatives se tisse. Ce cadre conceptuel sâappuie sur une recension des écrits de divers auteurs à ce sujet. Par la suite, nous procédons à des analyses empiriques permettant de tester ces liens en utilisant les données du projet Demtrend collectées. Les résultats empiriques sont présentés sous forme dâarticles scientifiques. Les conclusions du premier article indiquent que la relation entre le nombre dâenfants de la famille et lâéducation varie selon le contexte socioéconomique. En effet, pour les générations qui ont grandi dans un contexte socioéconomique colonial et postcolonial, où le mode de production était essentiellement agricole et lâéducation formelle nâétait pas encore valorisée sur le marché du travail, la relation est très faible et positive. Par contre, pour les récentes générations, nous avons observé que la relation devient négative et fortement significative. De plus, les résultats de cet article suggèrent aussi que la famille dâorigine des femmes a une incidence significative sur leur comportement de fécondité. Les femmes dont la mère avait un niveau de scolarité élevé (et étaient de statut socioéconomique aisé) ont moins dâenfants comparativement à celles dont leurs parents avaient un faible niveau de scolarité (et pauvres). En retour, leurs enfants sont aussi les plus éduqués. Ce qui sous-tend à un éventuel effet de levier de la réduction de la taille de la famille dans le processus de transmission intergénérationnelle des désavantages éducatifs. Le second article fait une comparaison entre les ménages de grande taille et ceux de petite taille en matière dâinégalités éducatives entre les enfants au sein des ménages familiaux, en considérant le sexe, lâordre de naissance et les termes dâinteraction entre ces deux variables. Les résultats de cet article montrent que généralement les enfants des familles de petite taille sont plus scolarisés et atteignent un niveau dâéducation plus élevé que ceux des grandes familles. Toutefois, les filles ainées des petites familles sâavèrent moins éduquées que leurs pairs. Ce déficit persiste après avoir considéré seulement les ménages familiaux monogames ou encore après le contrôle de la composition de la fratrie. Lâémancipation des femmes sur le marché du travail résultant de la réduction de la taille de la famille et la faible contribution des pères dans les activités domestiques expliqueraient en partie cette situation. Malheureusement, nous nâavons pas pu contrôler lâactivité économique des mères dans les analyses. Finalement, dans le cadre du troisième et dernier article, nous avons examiné lâeffet dâavoir été confié par le passé sur les inégalités éducatives au sein de la fratrie, en comparant ceux qui ont été confiés aux autres membres de leur fratrie qui nâont jamais été confiés. Dans cet article, nous avons considéré lâaspect hétérogène du confiage en le différenciant selon le sexe, la relation de la mère avec le chef du ménage dâaccueil et lââge auquel lâenfant a été confié. Les résultats montrent quâavoir été confié dans le passé influence négativement le parcours scolaire des enfants. Cependant, cet effet négatif reste fort et significatif que pour les filles qui ont été confiées après leurs 10 ans dââge. Un profil qui correspond à la demande de main-dâÅuvre en milieu urbain pour lâaccomplissement des tâches domestiques, surtout dans le contexte de la baisse de la taille de la famille et lâémancipation des femmes sur le marché du travail.

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Lâamyloïdose, une maladie progressive et incurable, implique une vaste panoplie de pathologies et de pathogénèses, qui est expliquée par la grande variabilité biologique et structurale des protéines responsables de la formation des dépôts dâamyloïde. Lâamyline (polypeptide amyloïde des îlots pancréatiques, IAPP) est une protéine très susceptible de subir des changements de conformation impliquant les feuillets bêta et conférant aussi des propriétés physicochimiques distinctes. Cette protéine prend alors une forme fibrillaire et se dépose dans les îlots de Langerhans chez les humains atteints de diabète de type 2 ou dâinsulinome. Ces dépôts dâamyloïde pancréatique (AIAPP) ont été décrits chez certaines espèces animales telles que les félins domestiques, les grands félins, le raton laveur et les primates non humains. La formation de dépôts dâamyloïde contribue à la pathogénèse du diabète de type 2, mais les mécanismes qui induisent la conversion de lâamyline (IAPP) en amyloïde (AIAPP) ne sont pas complètement compris. Les hypothèses du projet sont que certaines variations présentes dans les séquences peptidiques de lâIAPP provenant de différentes espèces animales jouent un rôle critique pour la formation de fibrilles et que plusieurs composés chimiques aromatiques/phénoliques sont capables dâabroger la formation de dépôts dâamyloïde. Le projet de recherche consiste donc à caractériser la propension des différentes isoformes animales dâIAPP à former de lâamyloïde in vitro afin dâidentifier les acides aminés jouant un rôle clé dans cette transformation structurale et ultimement dâinhiber la formation dâamyloïde pancréatique. Le projet se divise en deux volets principaux. Le premier consiste à identifier les différentes séquences peptidiques de lâIAPP retrouvées chez les espèces animales. Lâobjectif est dâidentifier les acides aminés jouant un rôle clé dans la formation dâamyloïde. Le gène de lâIAPP a été séquencé chez plus dâune quarantaine dâespèces. Le potentiel dâagrégation des séquences obtenues a été simulé à lâaide dâoutils bioinformatique. Une librairie de 23 peptides a été commandée afin de procéder à des analyses physicochimiques in vitro permettant dâévaluer le potentiel amyloïdogénique (test fluorimétrique à la thioflavine T, essai de liaison au rouge Congo, dichroïsme circulaire, microscopie électronique à transmission) et cytotoxique (sur une lignée cellulaire provenant dâinsulinome : INS-1). Les analyses effectuées à partir de la librairie constituée de 23 peptides ont permis dâidentifier trois séquences ne formant pas dâamyloïde et qui proviennent des espèces animales suivantes : le tamarin lion doré (Leontopithecus rosalia), le grand dauphin (Tursiops truncatus) et lâalpaga (Vicugna pacos). Un site potentiellement critique est le segment 8-20 présentant le motif NFLVH qui ne forme plus dâamyloïde lorsquâil est remplacé par le motif DFLGR ou KFLIR. Les acides aminés 29P, 14K et 18R sont également impliqués dans lâinhibition de la transformation structurale en fibrille. La dernière partie du projet consiste à inhiber la formation de lâamyloïde en utilisant des composés chimiques commercialisés (hypoglycémiants, anti-inflammatoires non stéroïdiens) ou nouvellement synthétisés dans notre laboratoire (les aryles éthyles urées). Un criblage dâune soixantaine de composés chimiques a été conduit dans cette étude. Leur efficacité a été testée sur lâIAPP humaine, qui possède un fort potentiel amyloïdogénique. Les techniques utilisées sont les mêmes que celles exploitées précédemment. Lâessai de liaison croisée photo-induite ("photo-induced cross-linking of unmodified proteins", PICUP) a été réalisé afin dâétudier les formes intermédiaires (monomères, oligomères). Un total de 11 composés chimiques a démontré un potentiel à inhiber lâagrégation des fibrilles. Pour la classe des hypoglycémiants, le glyburide, le répaglinide et la troglitazone ont montré lâactivité thérapeutique la plus élevée pour retarder et réduire la formation de fibrilles. Les anti-inflammatoires antiamyloïdogènes actifs incluaient le diclofenac, le méloxicam, le phénylbutazone, le sulindac et le ténoxicam. Les aryles étyles urées les plus intéressantes étaient la EU-362 et la EU-418. Tous ces composés ont conféré une protection cellulaire contre lâactivité cytotoxique des fibrilles. Les molécules actives possèdent des éléments structuraux communs tels des substituants donneurs dâélectrons (alcool, amine, halogène) sur un noyau benzène. En conclusion, ce projet de recherche a permis de caractériser lâIAPP chez diverses espèces animales, dont plusieurs chez lesquelles elle nâavait pas encore été décrite, de déterminer les sites jouant un rôle clé dans sa transformation en amyloïde et, ultimement, de tester le potentiel thérapeutique de nouveaux agents antiamyloïdogènes dans le diabète de type 2. Nous espérons que ce projet ouvrira ainsi la porte à de nouvelles stratégies de traitement.

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Au Canada, la prévalence de l'intimidation par les pairs (IPP) est estimée à environ 20 %. L'IPP est associée à de nombreuses difficultés sur le rendement scolaire et le fonctionnement émotionnel, cognitif et comportemental de la victime. Afin de s'investir dans la lutte contre l'IPP, le Québec a promulgué en 2012 la Loi visant à lutter contre l'intimidation et la violence à l'école. Ainsi, les écoles ont pour obligation d'instaurer un plan d'action contre l'intimidation. Toutefois, les services d'aide aux victimes sont parfois limités. C'est pourquoi l'application mobile « +Fort » a été développée. +Fort vise à soutenir les victimes d'IPP à réduire leurs expériences et à prévenir les difficultés associées. Le présent mémoire a trois objectifs: (1) décrire l'expérience des victimes d'IPP ayant utilisé +Fort pendant quatre semaines, (2) effectuer une première appréciation de l'utilité de +Fort à partir des récits des victimes et (3) décrire comment +Fort soutien les jeunes à réduire leurs expériences d'intimidation. Des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de 12 victimes d'IPP (12 à 16 ans) de la région de Montréal puis analysées thématiquement. Les résultats suggèrent que +Fort agirait comme un facilitateur dans les démarches de changement des victimes pour réduire l'IPP. Les ressources offertes par +Fort procureraient aussi une impression de soutien aux victimes qui influencerait ensuite leur désir et leur motivation à entreprendre des actions pour que cesse l'intimidation. Ainsi, les technologies mobiles représenteraient une plateforme attrayante pour soutenir le mieux-être des jeunes vivant de l'intimidation.

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Lâobjectif général de notre projet est dâétudier lâinterrelation entre espaces intérieurs, temporalité et sociabilités dans la littérature dite « mémorialiste » de Buenos Aires de la période 1880-1910. Notre recherche privilégie lâanalyse des textes dâinspiration mémorialiste parus à Buenos Aires entre 1881 et 1904: Buenos Aires, desde setenta años atrás (José A. Wilde); La Gran Aldea (Lucio V. López); Las beldades de mi tiempo (Santiago Calzadilla); Memorias de un viejo (Víctor Gálvez) et Memorias. Infancia y adolescencia (Lucio V. Mansilla). Plus spécifiquement, nous essayons de définir notre concept de « dimension intérieure », à partir de lâintersection entre espace et temps perceptible chez les auteurs mémorialistes dès le commencement de leurs récits évocateurs. Parallèlement, nous cherchons à prouver que ce concept sâexprime comme la progression graduelle, à partir de la pensée des auteurs (câest-à-dire, le premier espace intérieur, le plus intime), jusquâà la conquête des espaces plus vastes, comme la maison de lâenfance, le quartier, la ville, la Nation. En même temps, nous explorons la relation problématique entre mémoire et espace intime, dâun côté, et les complexes relations entre mémoire et histoire nationale, de lâautre côté. Parallèlement, nous analysons la transition historique de la période coloniale à la période moderne -ce qui José Luis Romero appelle les ères « créole » et « alluviale »- depuis la perspective des sociabilités de la « haute société » et des « secteurs populaires ». Pour ce faire, nous analysons, en premier lieu, les espaces domestiques des grandes maisons coloniales de la « haute société » de Buenos Aires, dans Memorias. Infancia y adolescencia (Lucio V. Mansilla), avant de nous consacrer à dâautres sites qui nous permettent dâidentifier les variables sociabilités historiques: « tertulias », magasins, « pulperías », cafés et clubs.

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Cette étude vise à comprendre le phénomène de la violence physique vécue par les éducateurs oeuvrant dans dix Centres Jeunesse (CJ) du Québec. Pour ce faire, un sondage de victimisation a été administré à 586 éducateurs en internat. En premier lieu, la prévalence de cette problématique sera établie. Par la suite, les facteurs individuels et environnementaux prédisposant aux agressions physiques seront identifiés. Des éducateurs sondés, 53,9 % rapportent avoir été victimes de violence physique au cours de la dernière année. Sur le plan individuel, être affecté par les manifestations agressives des clients et la fréquence des violences psychologiques subies augmentent les risques de victimisation physique. Quant au contexte, lââge de la clientèle et le motif de lâintervention (basé sur la loi justifiant le placement) auprès de lâenfant ou de lâadolescent influencent lâoccurrence des actes violents dirigés contre les éducateurs. Nos analyses montrent également que les violences physiques dont sont victimes les éducateurs affectent autant lâindividu que lâinstitution. Lâidentification de facteurs permettant de prédire les risques de victimisation pourrait notamment servir à orienter les programmes de prévention de la violence dans les CJ, mais aussi à cibler les éducateurs les plus à risque afin de leur fournir un soutien adapté.

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Le travail domestique est une des formes dâemploi les plus anciennes au monde. Au Brésil, ce type de service tire son origine de lâesclavage, technique dâexploitation économique qui a marqué lâhistoire du pays durant environ 400 (quatre cents) ans. Encore au XXIème siècle, le travail domestique est sous-évalué et peine à être reconnu comme un vrai travail. La législation nationale a progressé au point de reconnaitre aux employés de maison les mêmes droits dont jouissent les autres salariés (amendement constitutionnel, 2013). Le droit international du travail joue un rôle crucial dans lâencadrement de la situation des travailleuses domestiques au monde. La Convention concernant le travail décent pour les travailleurs et travailleuses domestiques (n° 189) et la Recommandation n° 201 lâaccompagnant de lâOrganisation internationale du travail (OIT) occupent une place importante dans la promotion du travail décent aux travailleurs domestiques. Malgré lâexistence de normes â nationales et internationales â importantes, la problématique de la condition de travail et de vie des travailleuses domestiques au Brésil va au-delà de la législation, impliquant la notion culturelle de dévalorisation du travail domestique, cette même conception qui associe le travail à domicile à lâesclavage.

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La notion de chez-soi est porteuse dâun imaginaire foisonnant et génère un grand intérêt dans notre culture et société. Bien quâelle soit une considération importante pour la plupart dâentre nous, lâarchitecte occupe une position privilégiée qui lui permette dâagir sur le chez-soi de manière significative et tangible. La présente recherche explore le concept du chez-soi tel quâétudié par les architectes et non-architectes de manière à comprendre son impact sur la création du lieu et sur la construction des environnements domestiques en Amérique du nord. Un regard porté sur les connotations entre espace et lieu, à travers la temporalité, les comportements et les perspectives sociales, supporte lâépistémologie du chez-soi comme un élément important des théories et pratiques de design contemporain. Le démantèlement hypothétique dâun espace en ses composantes suppose que les dispositifs architecturaux peuvent être modelés de manière à ce quâils opèrent un transfert depuis la maison, en tant quâélément physique, vers le domaine psychologique du chez-soi. Afin dâélargir la maniabilité des éléments constitutifs du bâtiment et de son environnement, six thèmes sont appliqués à trois champs de données. Les six thèmes, qui incluent lâentre-deux, la limite, la voie, le nÅud, le détail et la représentation, illustrent des moments architecturaux déterminants, potentiellement présents à lâintérieur et à lâextérieur du projet domestique et qui transforment les comportements physiques et psychiques. Depuis la pratique normalisée du logement social et abordable au Canada, une analyse de photographies de maisons abordables existantes, du discours critique sur cette typologie et de projets de recherche-création conduits par des étudiants en architecture, révèle le caractère opérationnel de la notion de chez-soi et consolide les valeurs de communauté et de frontière. Lâobjectif premier de la recherche est dâavancer la production de connaissances en architecture par lâexploration de la notion de chez­soi dans lâenseignement, la recherche et le design. Lâapproche fonctionnaliste vis-à-vis le < penser > en design, place lâusager au centre de lâenvironnement domestique, soutient la proposition que le chez­soi donne sens et utilité au logement, et renforce la responsabilité éthique de lâarchitecte à faire de cette notion une partie intégrante de la réalité quotidienne.

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Les manifestations de crise, en Côte d'Ivoire, ont été extrêmement violentes. Au cours des quinze dernières années, plus de 400 personnes sont mortes, tuées dans des affrontements avec les forces de sécurités ou des contre-manifestants. Malgré la gravité du problème, peu dâétudes scientifiques y sont consacrées et les rares analyses et enquêtes existantes portent, de façon unilatérale, sur lâidentité et la responsabilité pénale des auteurs et commanditaires putatifs de cette violence. La présente étude sâélève contre le moralisme inhérent à ces approches pour aborder la question sous lâangle de lâinteraction : cette thèse a pour objectif de comprendre les processus et logiques qui sous-tendent lâusage de la violence au cours des manifestations. Le cadre théorique utilisé dans cette étude qualitative est lâinteractionnisme symbolique. Le matériel dâanalyse est composé dâentrevues et de divers documents. Trente-trois (33) entrevues semi-dirigées ont été réalisées avec des policiers et des manifestants, cooptés selon la technique de la boule de neige, entre le 3 janvier et le 15 mai 2013, à Abidjan. Les rapports dâenquête, de lâONG Human Rights Watch, sur les manifestations de crise, les manuels de formation de la police et divers autres matériaux périphériques ont également été consultés. Les données ont été analysées suivant les principes et techniques de la théorisation ancrée (Paillée, 1994). Trois principaux résultats ont été obtenus. Premièrement, le système ivoirien de maintien de l'ordre est conçu selon le modèle dâune « police du prince ». Les forces de sécurité dans leur ensemble y occupent une fonction subalterne dâexécutant. Elles sont placées sous autorité politique avec pour mandat la défense inconditionnelle des institutions. Le style standard de gestion des foules, qui en découle, est légaliste et répressif, correspondant au style dâescalade de la force (McPhail, Schweingruber, & Carthy, 1998). Cette « police du prince » dispose toutefois de marges de manÅuvre sur le terrain, qui lui permettent de moduler son style en fonction de la conception quâelle se fait de lâattitude des manifestants : paternaliste avec les foules dites calmes, elle devient répressive ou déviante avec les foules quâelle définit comme étant hostiles. Deuxièmement, à rebours dâune conception victimaire de la foule, la violence est une transaction situationnelle dynamique entre forces de sécurité et manifestants. La violence suit un processus ascendant dont les séquences et les règles dâenchainement sont décrites. Ainsi, le premier niveau auquel sâarrête la majorité des manifestations est celui dâune force non létale bilatérale dans lequel les deux acteurs, protestataires et policiers, ont recours à des armes non incapacitantes, où les cailloux des premiers répondent au gaz lacrymogène des seconds. Le deuxième niveau correspond à la létalité unilatérale : la police ouvre le feu lorsque les manifestants se rapprochent de trop près. Le troisième et dernier niveau est atteint lorsque les manifestants utilisent à leur tour des armes à feu, la létalité est alors bilatérale. Troisièmement, enfin, le concept de « lâindignité républicaine » rend compte de la logique de la violence dans les manifestations. La violence se déclenche et sâintensifie lorsquâune des parties, manifestants ou policiers, interprète lâacte posé par lâadversaire comme étant en rupture avec le rôle attendu du statut quâil revendique dans la manifestation. Cet acte jugé indigne a pour conséquence de le priver de la déférence rattachée à son statut et de justifier à son encontre lâusage de la force. Ces actes dâindignités, du point de vue des policiers, sont symbolisés par la figure du manifestant hostile. Pour les manifestants, lâindignité des forces de sécurité se reconnait par des actes qui les assimilent à une milice privée. Le degré dâindignité perçu de lâacte explique le niveau dâallocation de la violence.

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La rédaction de ce mémoire a été possible grâce à la bourse dâétudes supérieures du Canada (BESC M), Joseph-Armand-Bombardier du Centre de Recherche en Sciences Humaines (CRSH) du gouvernement du Canada, 2015.

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Considérant la « nouveauté » du phénomène de dénonciation auprès des policiers et lâutilisation croissante du concept social de « crime motivé par la haine », peu dâétudes ont été réalisées au Canada sur lâincidence de ces crimes pour les personnes comme pour la société. Cette recherche exploratoire a comme objectif de comprendre la façon dont ce type de crime se distingue des autres manifestations de conflits ou dâincidents et de comprendre les impacts de ce type de victimisation pour les homosexuels en particulier. Plus spécifiquement, ce mémoire vise à approfondir la compréhension du stigmate homosexuel et son impact sur la reportabilité des événements de victimisation criminelle aux autorités judiciaires. Pour ce faire, cinq intervenants communautaires, deux policiers, un avocat et quatre victimes considérant avoir vécu des événements de violence homophobe ont été interviewés. Cet échantillon diversifié a permis de mieux comprendre le phénomène de sous-déclaration des incidents de violences homophobes de la part des victimes et dâobtenir une vue dâensemble des perceptions des acteurs clés qui peuvent être confrontés au phénomène. Lâanalyse des entretiens suggère dâimportantes lacunes sur le plan de la formation des divers intervenants qui entrainent des difficultés à reconnaître une violence homophobe. Les intervenants confient ne pas se sentir pas suffisamment outillés pour intervenir auprès dâune victime de violence homophobe, nâestiment pas tous posséder les compétences et une compréhension suffisante des réalités des minorités sexuelles, de l'homophobie et de l'hétérosexisme, en somme, lâensemble des savoirs ultimement nécessaires à une assistance et un accompagnement efficaces pour la déclaration aux autorités dâune telle violence vécue par les victimes. Du côté des victimes de violence(s) homophobe(s), il ressort que la discrimination basée sur lâorientation sexuelle est encore prégnante dans leurs interactions quotidiennes. De leur point de vue, la banalisation et lâimpunité de certains comportements homophobes par les instances judiciaires viennent renforcer lâidée chez les victimes et la société dâune forme dâinfériorité de lâorientation homosexuelle. Lâapposition dâune étiquette homosexuelle paraît ainsi avoir de multiples conséquences psychologiques et sociales sur les victimes, notamment sur leur développement identitaire et sexuel. Lâintégration des stigmates homosexuels et lâautostigmatisation, qui les poussent à se déprécier, voire à déprécier lâensemble de la communauté homosexuelle, surgissent de leur perception de la présence de forts stéréotypes homosexuels, dâune société majoritairement hétérosexiste et de lâopérationnalisation sociale dâune distanciation entre le « nous » hétérosexuel et le « eux » homosexuel. Par leur marginalisation, leur mise en infériorité historique, lâambiguïté du concept de « crimes motivés par la haine », la noncompréhension de la violence et des répercussions quâont les intervenants communautaires et judiciaires de la situation et partant, dans bien des cas, de la prise en charge inadéquate qui en découle pour les victimes des violences homophobes, il est possible de comprendre les appréhensions mentales que les victimes entretiennent ainsi que leur réticence à solliciter de lâaide et encore plus à rapporter la victimisation vécue aux autorités judiciaires.