392 resultados para philosophy, philosophie, ethics,


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Lâobjectif de cette thèse est double. Premièrement, il sâagira de comprendre lâimpact que lâinternet peut avoir sur la démocratie, câest-à-dire de montrer ce que cette technologie change à la démocratie, en développant un cadre conceptuel précis et en mâappuyant sur un corpus empirique important. Il sâagira ensuite de développer un projet normatif, afin de montrer ce quâil est nécessaire de faire afin de garantir que lâimpact de lâinternet sur la démocratie sera positif. Pour mener à bien ces objectifs, il me faudra dâabord disposer dâune conception claire de la démocratie. Câest pourquoi je proposerai dans une première partie de la comprendre à partir du concept dâautonomie politique dont je proposerai une analyse conceptuelle au premier chapitre. Jâanalyserai ensuite deux éléments centraux de ce concept, à savoir la vie privée et lâespace public. Je proposerai dans une deuxième partie une analyse à la fois précise et empiriquement fondée de lâimpact de lâinternet sur ces deux éléments, afin de présenter un argument qui ne sera pas simplement a priori ou spéculatif. Les conclusions que je présenterai ne vaudront, cependant, que pour lâinternet tel quâil est aujourdâhui, car il est certain quâil peut évoluer. Il est alors tout à fait possible que ses propriétés cessent de permettre lâaugmentation de lâautonomie politique que je décris au cours de ma deuxième partie. Il est donc important de mener à bien une réflexion normative afin dâidentifier dans quelle mesure il pourrait être nécessaire de faire quelque chose afin de garantir lâimpact positif de lâinternet sur lâautonomie politique. Je montrerai donc dans une dernière partie quâil est nécessaire dâassurer à lâinternet une architecture non-discriminante, mais quâil nâest pas nécessaire de protéger outre mesure la générativité de son écosystème. Je conclurai en montrant lâimportance dâoffrir à tous des éléments dâune littératie numérique, si lâon souhaite que tous puissent bénéficier des opportunités offertes par le réseau des réseaux.

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Les Méditations cartésiennes exposent sommairement le rôle de la phénoménologie dans le projet de refondation des sciences. Husserl y discutera, à partir du doute cartésien, une sortie du scepticisme vers une fondation de la connaissance. Pour cela, deux choses devront être exposées : premièrement, le principe central à la subjectivité nommé « lâego transcendantal » qui permettra de comprendre ce qui constitue lâessence de la subjectivité. Deuxièmement, la communauté intersubjective elle-même qui, une fois atteinte, permettra la constitution dâune connaissance certaine. Ce mémoire retracera le développement fait entre la première réduction, qui semble restreindre le phénoménologue à sa propre subjectivité, à celle de lâatteinte dâune communauté intersubjective. En exposant méthodiquement lâavancée de Husserl, nous montrerons comment une réelle intersubjectivité est développée, tout en soulevant certaines objections qui limitent la portée de cette entreprise, afin de parvenir à deux choses : premièrement, une remise en contexte dâun argument complexe se laissant trop souvent réduire à une lecture idéaliste au sens classique du terme; deuxièmement, que le corps joue un rôle central dans le projet husserlien et que ce sera sur celui-ci, pris en un sens spécifique, que sâédifiera la communauté existant entre les différentes monades.

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Le présent mémoire se penche sur la dramaturgie que mettent en scène le Banquet et le Phédon de Platon. Dans le cas du premier dialogue, une étude de l'épilogue et du discours d'Alcibiade, assortie de parallèles ponctuels dans la République et la Lettre VII, permet de déceler un exemple de la rétention d'information platonicienne, telle que comprise sous l'égide des écoles platoniciennes de Tübingen et de Milan, de même qu'une attestation de l'existence de doctrines non-écrites qualitativement supérieures à celles que renferment les dialogues. L'épilogue du Banquet fait ensuite, à la lumière des conclusions susmentionnées, l'objet d'une interprétation qui distingue trois niveaux de lecture des dialogues platoniciens : l'extériorité, l'intériorité et l'oralité philosophique, symbolisées respectivement par le poète comique Aristophane, le poète tragique Agathon et le poète philosophique Socrate. Il va de soi que ce dernier renvoie sémantiquement au philosophe par excellence, titre que Platon endosse volontiers. L'essai exégétique touchant le Phédon se concentre pour sa part sur la dernière volonté de Socrate. Celle-ci survient au dénouement de la partie la plus « dramaturgique » du dialogue, c'est-à-dire après les discours proprement philosophiques sur l'immortalité de l'âme. En ciblant ces moments, de même que l'introduction, nous distinguons l'adjonction des tons tragique et comique, illustrant par là un procédé inhabituel dont le but, ultimement, est de soustraire le dialogue au registre tragique afin d'éviter la propagation d'émotions contraires à la philosophie. En exploitant l'oxymore comique-tragique sur un plan mimétique, nous montrerons que la dernière volonté de Socrate véhicule un dessein parénétique.

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Cette thèse a pour point de départ lâidée du jeune Heidegger selon laquelle le sens de lâêtre doit être recherché au moyen dâune phénoménologie ontologique, plus précisément par lâanalytique existentiale du Dasein et la destruction de lâhistoire de lâontologie ; ou, comme nous lâinterprétons, dans la transcendance du Dasein et la transcendance de lâêtre. Lâétude du problème de la transcendance fait lâobjet dâune approche phénoménologique, laquelle porte une attention particulière au vécu en tant que tel ainsi quâaux conditions de possibilité de ce vécu, et repose sur une lecture attentive et critique des Åuvres de Heidegger. Câest une telle approche phénoménologique qui nous permettra de mener à bien notre analyse du problème de la transcendance dans le corpus heideggérien. Nous serons par ailleurs en mesure dâaborder le débat opposant à ce sujet la tradition analytique (plus particulièrement lâapproche pragmatiste) et la tradition continentale, notre étude sâinscrivant dans le cadre de cette dernière. Nous proposons ici une phénoménologie du problème de la transcendance qui fait également figure de phénoménologie du sens, de la possibilité et de la normativité. Prenant pour point de départ certaines contributions issues de la tradition continentale, nous soutenons que le sens de lâêtre peut être compris comme le problème de la transcendance. Lâhistoire de la philosophie doit être perturbée, déconstruite et repensée afin que le chemin de la philosophie, encore non pensé, puisse être mis au jour. Lâaccès à cet autre commencement doit être recherché dans la transcendance en tant que telle â de lâappel de la conscience fondé dans la nullité à lâencontre authentique avec la mort et lâouverture de la temporalité ; de lâavènement historial de lâêtre jusquâà, ultimement, le i! ! ! ! refus de lâêtre et le retrait du rien. Lâévénement (Ereignis) de lâêtre est donc compris comme processus de dépassement de soi à partir duquel la transcendance de lâêtre â ou, comme le formule Heidegger, la fin des questions â est possible.

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Le présent texte porte sur la question du ressort ou mobile (« Triebfeder ») de lâaction morale chez Kant. Lâinterprétation qui y est soutenue consiste à dire quâil nây a pas quâun seul ressort de ce type chez Kant, comme le soutiennent maints commentateurs, mais plutôt deux : la loi morale et le sentiment de respect. Le nerf argumentatif de cette thèse réside dans la prise en compte systématique des aspects des facultés de lâesprit humain impliquées dans la question du ressort moral chez Kant. Deux éléments jouent ici un rôle particulièrement important : (i) les deux sens explicites attribués par Kant au mot « volonté », mot qui peut signifier (a) la raison pratique et (b) la faculté de désirer, et (ii) la division de la faculté de désirer en (a) (libre) arbitre et (b) raison pratique. Plus dâune douzaine dâinterprétations, réparties sur plus dâun siècle, sont analysées de manière critique, et deux modifications du manuscrit allemand de la « Critique de la raison pratique » sont proposées pour le chapitre « Des ressorts de la raison pure pratique ».

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Le traité De lââme (DA) et les traités connexes (Parva Naturalia) contiennent les éléments dâune théorie de la phantasia, souvent nommée « imagination », ou « représentation ». Dans ce texte, Aristote affirme à plusieurs reprises quâil est impossible de penser quoi que ce soit sans phantasia. Le DA contient toutefois peu de précisions quant à la portée de cette affirmation. Ce que cela signifie trouve cependant une élucidation si lâon transfert la théorie de la phantasia à un autre texte, les Seconds Analytiques II, 19, portant sur lâacquisition du premier savoir universel à partir de la perception, et des premiers principes intelligibles. Cette étude se propose dâabord de montrer en quoi la théorie de la phantasia sâapplique aux SA, et comment ce texte, lu en regard de la phantasia, peut répondre à la question de savoir ce que cela signifie que lâintellect doit nécessairement sâappuyer sur la phantasia pour penser.

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Lâherméneutique de Gadamer sâinscrit-elle dans la foulée de la critique heideggérienne de la métaphysique ? Devrait-on, par surcroit, la considérer comme une forme de nihilisme, où lâêtre serait réduit au langage et partant, à la pluralité des interprétations ? La présente étude vise plutôt à montrer, sous la conduite des indications de Gadamer lui-même, quâil est impératif de reconnaître à son maître-ouvrage une dimension métaphysique certaine et cruciale et dont la portée consiste précisément à sâopposer aux interprétations nihiliste et nominaliste de notre rapport à lâêtre. Pour ce faire il sera dâabord établi que le concept dâappartenance (ZugehÃrigkeit) est le maître-concept de Vérité et méthode, comme lâavait vu Ricoeur, puis comment Gadamer rattache explicitement celui-ci à la métaphysique médiévale des transcendantaux, métaphysique qui demeure visible jusque dans les dernières conclusions de lâouvrage qui traitent de la métaphysique de la lumière (Lichtmetaphysik). Nous verrons que câest précisément à la lumière de cette proximité constante avec la métaphysique des transcendantaux quâil faut comprendre la thèse de Gadamer à lâeffet que lâêtre susceptible dâêtre compris est langage, de manière à y voir une affirmation soutenue de lâintelligibilité de lâêtre, comme lâavait dâailleurs saisi Heidegger lui-même. Notre intention est ainsi de rendre perceptibles les sources et le cadre de cette métaphysique des transcendantaux, qui ont été négligés dans la réception de Gadamer. Nous porterons donc notre regard sur les sources médiévales de sa pensée que Gadamer connaît et commente, soit Thomas dâAquin et Nicolas de Cues, mais aussi sur des auteurs moins connus de la tradition herméneutique, dont Philippe le Chancelier, auteur indispensable lorsquâil sâagit de traiter de la métaphysique des transcendantaux à laquelle Gadamer se réfère. Cette enquête nous amènera à démontrer comment lâherméneutique de Gadamer sâinscrit dans la conception traditionnelle de la vérité comme adaequatio rei et intellectus, définition dont nous devons surtout à Thomas de lâavoir léguée à la postérité mais quâont aussi reprise les modernes, incluant Kant et Heidegger. Câest ainsi une nouvelle lecture du rapport de Gadamer à son maître Heidegger et à sa critique de la métaphysique qui résultera de cette archéologie des sources métaphysiques du concept dâappartenance ; il sera en effet démontré que lâhéritage de Gadamer est à comprendre, de son propre aveu, en continuité et non en rupture avec la métaphysique. Enfin, fidèle à lâesprit herméneutique de lâapplication, nous éprouverons cette compréhension renouvelée du concept dâappartenance à lâaune dâune discussion de nature plus théologique, de manière à jeter un éclairage nouveau sur la fécondité de lâherméneutique gadamérienne dans le contexte de la théologie moderne. Câest ainsi que le concept de foi, compris habituellement dans le cadre imposé par la métaphysique moderne de la subjectivité qui le réduit à une « croyance » ou à un « choix personnel », sera mis à lâépreuve du tournant ontologique pris par lâherméneutique avec Gadamer et qui incite à dépasser la dichotomie entre le sujet et son objet en pensant le sujet à partir de lâêtre. Câest une compréhension de la foi comme appartenance, au sens précis que Gadamer donne à ce concept, qui sera ici mise au jour.

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Ce mémoire explore la relation qui lie démocratie et légitimité politique, dans une perspective épistémique. La démocratie, dans son acception la plus générale, confère à chacun la possibilité de faire valoir les intérêts qu'il estime être les siens et ceux de sa communauté, en particulier à lâoccasion dâun scrutin. Cette procédure décisionnelle quâest le vote consacre ainsi en quelque sorte la liberté et lâégalité dont profitent chacun des citoyens, et confère une certaine légitimité au processus décisionnel. Cela dit, si le vote nâest pas encadré par des considérations épistémiques, rien ne garantit que le résultat politique qui en découlera sera souhaitable tant pour les individus que pour la collectivité: il est tout à fait permis dâimaginer que des politiques discriminatoires, économiquement néfastes ou simplement inefficaces voient ainsi le jour, et prennent effet au détriment de tous. En réponse à ce problème, différentes théories démocratiques ont vu le jour et se sont succédé, afin de tenter de lier davantage le processus démocratique à lâatteinte dâobjectifs politiques bénéfiques pour la collectivité. Au nombre dâentre elles, la démocratie délibérative a proposé de substituer la seule confrontation dâintérêts de la démocratie agrégative par une recherche collective du bien commun, canalisée autour de procédures délibératives appelées à légitimer sur des bases plus solides lâexercice démocratique. à sa suite, la démocratie épistémique sâest inspirée des instances délibératives en mettant davantage lâaccent sur la qualité des résultats obtenus que sur les procédures elles-mêmes. Au final, un même dilemme hante chaque fois les différentes théories : est-il préférable de construire les instances décisionnelles en se concentrant prioritairement sur les critères procéduraux eux-mêmes, au risque de voir de mauvaises décisions filtrer malgré tout au travers du processus sans pouvoir rien y faire, ou devons-nous avoir dâentrée de jeu une conception plus substantielle de ce qui constitue une bonne décision, au risque cette fois de sacrifier la liberté de choix qui est supposé caractériser un régime démocratique? La thèse que nous défendrons dans ce mémoire est que le concept dâégalité politique peut servir à dénouer ce dilemme, en prenant aussi bien la forme dâun critère procédural que celle dâun objectif politique préétabli. Lâégalité politique devient en ce sens une source normative forte de légitimité politique. En nous appuyant sur le procéduralisme épistémique de David Estlund, nous espérons avoir démontré au terme de ce mémoire que lâatteinte dâune égalité politique substantielle par le moyen de procédures égalitaires nâest pas une tautologie hermétique, mais plutôt un mécanisme réflexif améliorant tantôt la robustesse des procédures décisionnelles, tantôt lâatteinte dâune égalité tangible dans les rapports entre citoyens.

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La question de lâidéalisme leibnizien, qui permet dâentrer au cÅur de la métaphysique de Leibniz, intéresse encore aujourdâhui de nombreux commentateurs. Ceux-ci utilisent les termes « réalisme », « idéalisme », voire « phénoménalisme », pour caractériser la métaphysique leibnizienne et un travail doit être fait pour rassembler et comparer leurs analyses, ce que nous proposons de faire dâabord dans ce mémoire. Ce sont surtout les textes mêmes de Leibniz qui seront abordés dans le présent travail et qui permettront de proposer la lecture suivante : si la métaphysique leibnizienne est réaliste en ce sens quâelle met en place une entité elle-même « mind-independent », c'est-à-dire la monade, elle peut être considérée comme idéaliste (idéalisme substantiel), puisque cette entité, étant sans partie et sans étendue, est en ce sens idéelle. Et si tout peut se réduire à cette monade, câest toute la fondation de la métaphysique de Leibniz qui se retrouve à être idéelle. Or, ceci ne règle pas le statut des corps qui peuvent être considérés soit comme de simples phénomènes réductibles aux perceptions des monades (idéalisme matériel), soit comme des êtres ayant une réalité indépendante dâun esprit, lesquels se réduiraient cette fois aux monades qui les composent (réalisme matériel). Face à ces deux possibilités, nous développerons une position mitoyenne qui défend lâidée que les corps sont en effet composés de monades qui leur procurent une certaine réalité, mais quâils dépendront toujours de lâaction dâun esprit qui lui seul pourra leur procurer une certaine unité.

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Le concept de gène est central en biologie. Certains ont avancé (Ruse (1971, 1976)) que la génétique classique pouvait être réduite à la génétique moléculaire. Dans le même ordre d'idée, Richard Dawkins, dans The Extended Phenotype, offre une double définition de son concept de gène qui présuppose qu'il soit possible d'opérer cette réduction. Nous comptons montrer que la génétique moléculaire et la génétique des populations ont chacune leurs problématiques propres en reconstituant l'histoire de la génétique depuis Darwin. Ensuite, nous expliciterons la position de Dawkins et soulignerons les contradictions auxquelles il parvient en raison de cette réduction infondée. à la suite de quoi, nous nous attarderons aux nouvelles découvertes moléculaires qui montrent qu'il n'est pas possible d'opérer la réduction d'un des concepts à l'autre. Nous terminerons en soulignant que la thèse génocentriste de Dawkins n'est pas mise en péril par l'abandon de la réduction, mais qu'il est nécessaire de tempérer ces prétentions. La conclusion globale de ce mémoire est qu'il est possible d'admettre le concept de Dawkins, mais pas la manière dont il l'utilise. Le concept est bon, il n'est tout simplement pas dans le bon cadre théorique.

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Cette étude vise à comprendre le rôle de lâhistoire dans la philosophie de Nietzsche et à faire ressortir son lien étroit avec lâarticulation du corps vivant comme fil conducteur philosophique. Notre objectif principal est de montrer comment cette philosophie aphoristique a su maintenir les préoccupations historiographiques de jeunesse en permutant leur sens à lâaune de la pulsionnalité interprétative du corps. Prenant notre départ des considérations critiques écrites lors de son professorat à Bâle, nous démontrons que le sens historique se manifeste alors comme une sensibilité historique déterminée par une saisie intuitive, mais existentiellement difficile, du passé. Nous procédons ensuite à décrire comment le renouveau philosophique de sa période intermédiaire peut être vu comme une réduction pathologique de lâhistoire de la métaphysique qui emprunte ses éléments critiques au scepticisme de Michel de Montaigne, à lâévolutionnisme naissant et au développement du néo-kantisme. Cette réduction, qui ramène lâexpression des valeurs morales et métaphysiques au corps vécu (Leib). Par sa déconstruction de la subjectivité au profit dâune réalité pulsionnelle primordiale, mais irréductible, nous démontrons ensuite comment Nietzsche a su réinterpréter lâhérédité biologique comme une mémoire physiologique incorporée dont lâexpression première est la reconduction de la notion dâespèce à celle de type. Enfin, par un retour à la sensibilité historique et notre analyse du phénomène historique en tant que tel, nous proposons de comprendre lâarticulation ultime de la philosophie nietzschéenne comme une philosophie historique qui ne cherche pas à comprendre ou à expliquer le devenir, mais en opérer la synthèse par le truchement de « lâinstant décisif ».

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Hannah Arendt est surtout connue pour avoir écrit une magistrale enquête historique sur le totalitarisme (Les origines du totalitarisme) et pour avoir défendu une conception exigeante de la politique développée dans un langage réputé pour être très hellénisant. Cette façon de concevoir la politique repose principalement sur le concept dâaction quâArendt travaille à redéfinir au sein dâun contexte historique et dâune tradition qui témoignent, selon elle, dâun « oubli de lâaction ». Ce quâArendt reproche au premier chef à la tradition de la philosophie politique est dâavoir confondu, dès ses premiers balbutiements, le faire et lâagir, interprétant ce dernier à lâaune de la fabrication (poiesis) et recouvrant du même souffle la spécificité de lâaction (praxis). Sa propre théorie politique travaille ainsi à repenser lâaction pour elle-même et à en faire de nouveau le centre de la vie politique. Câest donc notamment en se référant aux expériences politiques pré-philosophiques athéniennes quâArendt parvient à illustrer les potentialités que recèle lâaction comprise comme spontanéité dévoilante. Or, il nous apparaît que ses efforts achoppent finalement sur le contexte moderne et que ce fait nâéchappe probablement pas à Arendt elle-même. Lâimpasse suscitée par la modernité est ainsi à nos yeux lâoccasion de mettre au jour un versant plus proprement poétique de lâÅuvre dâArendt, se dessinant en filigrane de sa théorie politique et qui nâest que très peu abordé au sein de la littérature secondaire francophone. Pour ce faire, nous proposons dans un premier temps dâinterroger les efforts dâArendt pour valoriser lâaction politique afin de faire ressortir les ressources de ce concept. Dans un second temps, nous confrontons le concept dâaction au contexte moderne tel que le conçoit Arendt pour montrer quâil existe dans ses écrits un modèle alternatif de rapport au monde et à autrui que celui mis en avant par lâaction et que cet autre modèle doit énormément au poétique.

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La présente thèse entend donner sens à un concept qui occupe une place centrale au sein de la pensée de Theodor W. Adorno mais qui, parce que notoirement difficile à définir, nâa pas reçu lâattention quâil mérite : la mimêsis (Mimesis). Il sâagira, plus exactement, de comprendre la mimêsis comme un point nodal de la critique adornienne, qui nous permet de comprendre au nom et en vue de quoi elle se déploie. Car sous toutes ses acceptions â et nous verrons quâelles sont fort variées â la mimêsis adornienne est toujours invoquée dans le but de contrecarrer les tendances hétéronomes (câest-à-dire : déshumanisantes) propres aux sociétés capitalistes avancées. Surtout, elle est constamment présentée comme un correctif matérialiste au type de rationalité abstraite qui sous-tend ces sociétés. Cette tâche sâavère dâautant plus lourde que, malgré son important poids normatif, la mimêsis ne fait pas lâobjet, chez Adorno, dâune théorisation explicite. Il nous faudra pallier cette indétermination, en identifiant dâabord les assises normatives les plus premières de la critique adornienne (0.0. Introduction : les fondements normatifs de la critique adornienne), pour ensuite rendre compte des fonctions particulières quâoccupe la mimêsis au sein de cette critique (1.0. Les fonctions critiques de la mimêsis adornienne). Ce travail de débroussaillage exégétique et interprétatif nous permettra de constater que la mimêsis adornienne recèle trois types de potentiels critiques distincts. Dâabord, en ce quâelle est présentée â dans les travaux des années 1930 et 1940 surtout â comme une impulsion psychosomatique à même de trahir, lâinstant dâune brève résistance, la violence infligée à la nature intérieure et extérieure de lâhomme par les forces réificatrices de la rationalité instrumentale (Instrumentelle Vernunft), la mimêsis adornienne peut être comprise comme un mimétisme (Mimikry) bioanthropologique dont la valeur est principalement expressive (2.O. Mimikry : le potentiel bioanthropologique de la mimêsis). Ensuite, lorsquâelle sera pensée â à partir de la fin des années 50 surtout â comme une compétence proprement épistémique qui permet au sujet connaissant de rencontrer à nouveau puis de redéterminer les objets de son expérience, la mimêsis adornienne peut être comprise comme un correctif critique à la logique appropriative de la pensée identifiante (identifizierendes Denken) (3.O. Affinität et Entäusserung : le potentiel épistémique de la mimêsis). Enfin, dans la mesure où elle informe le modus operandi de lâoeuvre dâart dâavant-garde telle que défendue par Adorno dans la Théorie esthétique, et qui consiste à détourner, en les retournant contre elles-mêmes, les contraintes imposées par le monde totalement administré (total verwaltete Welt), la mimêsis peut être comprise comme une Methexis subversive, câest-à-dire comme une stratégie séditieuse à même de conjurer lâhétéronomie sociale en lâanticipant et en lâincorporant (4.0. Methexis subversive : le potentiel stratégique de la mimêsis). Ainsi, tout en voulant rendre justice à la très grande polysémie du concept, nous aimerions démontrer que la mimêsis adornienne pointe constamment vers une forme ou une autre de résistance : comme expression, comme extériorisation ou comme subversion.

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Certains philosophes affirment que les relations causales sont fondées sur les lois de la nature. Cette conception cadre mal avec la réalité des sciences biomédicales et des sciences humaines. Pour se rapprocher de la pratique réelle des diverses sciences, James Woodward propose une conception de la causalité et de lâexplication causale fondée sur une relation beaucoup moins exigeante que celle de loi de la nature, quâil appelle lâinvariance. Le but de ce mémoire est de présenter le concept dâinvariance et les autres concepts causaux qui sây rattachent et, dâidentifier certaines difficultés, dans le but de cerner lâusage approprié de cette famille de concepts. La conception causale de Woodward suppose que le but de la recherche des causes est pratique plutôt que simplement épistémique : il sâagit pour les agents de sâappuyer sur les causes pour modifier les phénomènes. Cette conception est également non-réductive; elle utilise des contrefactuels et reflète les méthodes expérimentales des diverses sciences. La cohérence de cette conception avec les généralisations causales réelles des sciences fait en sorte quâelle abandonne lâobjectif dâuniversalité rattaché à la notion de loi de la nature, en faveur dâun objectif de fiabilité temporaire. De plus, comme le critère dâinvariance est peu exigeant, dâautres critères doivent lui être ajoutés pour identifier, parmi les relations causales (câest-à-dire invariantes), les relations les plus susceptibles dâêtre employées pour modifier les phénomènes de façon fiable.

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Le mouvement derridien de la différance marque la rupture avec l'affirmation de la métaphysique de la présence, avec l'autorité du signifié transcendantal. Dans cet univers mouvant de signifiants qui se renvoient perpétuellement les uns aux autres, la logique d'univocité se disloque. La "présence" n'est que fantomatique, s'esquissant au sein d'une chaîne ininterrompue de signifiants et se laissant toujours creuser par la marque d'un irréductible manque. Face au logocentrisme, corollaire de l'affirmation de la présence, l'écriture se veut siège et articulation de la trace, d'une origine qui ne peut être que raturée, véhicule d'une irrémédiable fêlure. La volet littéraire de la déconstruction a pour but de mettre en évidence le fonctionnement de l'"indécidabilité" du discours, soit une certaine ambivalence dans la signification qui caractérise tout texte. L'objectif principal de la présente recherche est de fournir une compréhension plus approfondie de la déconstruction en insistant sur l'ancrage langagier de tout texte. Le discours philosophique n'échappe ainsi pas au mécanisme différentiel du langage et de la dérive métaphorique. La parenté entre la perspective déconstructiviste derridienne et la conception mallarméenne du langage poétique semble frappante. La mise en oeuvre, par Mallarmé, d'une dislocation de l'espace textuel, son minutieux "creusement" du vers après renoncement à toute quête d'"Idéal", la mise en relief du leurre de l'appropriation langagière, voilà qui trouve un écho particulier dans les thèses derridiennes. La "mimésis" platonicienne se voit au travers du prisme de la "mimique" mallarméenne. La déconstruction poursuit son travail de "luxation" de l'oreille philosophique, insérant les philosophèmes dans la matrice langagière, les livrant ainsi au hasard du cheminement textuel et les confrontant à l'aporie. La philosophie n'a alors d'autre choix que d'abandonner ses prétentions transcendantales. La marche de la "différance" instaure une inexorable distance qui prive le sujet de tout rapport direct avec une origine assurée et lui ôte toute possibilité de maîtrise sur le monde. Au travers de la langue, se profile la question de l'altérité, de la relation dissymétrique qui nous lie à cet "autre", ce "tout-autre" qui nous fonde et nous constitue. L'accueil inconditionnel de cette altérité nous mènera à l'étude de la "religion", la déconstruction se tournant vers le "religieux" tout en effectuant un "retournement" habile de tout credo essentialiste.