308 resultados para Linguistique soviétique - phonologie - alphabets - langues caucasiennes
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Relevant globalement de l'analyse de discours, cette thèse se propose en deux temps (questions de méthode, puis analyses) d'étudier dans le détail et d'interpréter des lettres asilaires initialement gardées au sein d'archives médicales de différents hôpitaux psychiatriques de Suisse romande et désormais conservées à la Collection de l'Art Brut, à Lausanne. Ce transfert institutionnel noue le problème central posé par le corpus recueilli : quelle lecture accorder à ces productions qui, dans ces conditions, semblent échapper à toute catégorisation générique a priori ou, en reformulant l'interrogation, en quoi est-ce que les oeuvres d'art brut dépassent-elles leur statut de documents cliniques? Pour répondre à cette ample question, il faut une théorie du langage qui conceptualise des modalités de réception. En l'occurrence, les textes retenus sont abordés à partir de la théorie de Yénonciation, élaborée au moins depuis Emile Benveniste, qui implique de saisir le langage non à partir de la perspective de l'interprété mais depuis celle de l'interprétant.¦Une fois ce fondement énonciatif posé, de nombreux problèmes peuvent être posés et permettent d'architecturer le travail. L'énonciation installe en premier lieu l'univers du discours, qui implique de tenir globalement compte du primat de l'interdiscursivité, autant dans le geste raisonné de constitution du corpus que dans la conduite de son interprétation. En l'occurrence, la thématique de la folie est ici centrale : les production retenues ont en effet d'abord fait l'objet du diagnostic psychiatrique et y ont eu valeur de symptômes ; elles ont ensuite intégré les rangs de la Collection de l'Art Brut, dont les principaux artisans (Jean Dubuffet et Michel Thévoz en tête) ont beaucoup insisté sur le renouvellement du regard à apporter sur la folie, celle-ci y étant considérée pour ses vertus créatrices et contestatrices.¦Le cadrage (doublement) dialogique du corpus implique à grands traits de lier la folie et le langage ou, plus spécifiquement, de faire de la folie non plus une pathologie mais un problème de (théorie du) langage. Pour conceptualiser ce passage, les notions de manie et de manière (Dessons) sont primordiales. La première est dotée d'une mémoire psychiatrique et fait de la folie une maladie mentale dont souffre un individu doté de son empirie et d'une psycho-biologie. La seconde, en revanche, est énonciative et concerne la subjectivation d'un langage, si spécifique qu'il implique de sortir des catégories linguistiques conventionnelles pour le désigner et le décrire, inaptes à le rationaliser. La manière rejoint donc la folie parce qu'elle rend, littéralement, fou (elle déstabilise nos grilles préformatées de lecture). En ce sens, elle implique, dans le discours, de passer d'une énonciation qui n'est pas une simple interlocution (où le langage permet à un sujet de communiquer à propos de quelque chose à un autre sujet) à une énonciation dont la réception fait problème.¦Pour saisir cette énonciation dans le discours, il importe de se débarrasser d'une rhétorique des genres pour passer, radicalement, à une poétique de Γénonciation. La rhétorique ne peut appréhender la spécificité des textes retenus ou, autrement dit, leur mode propre de signifier, pour plusieurs raisons : elle se centre sur les effets provoqués par le discours sur un « auditoire » en vue de certaines visées préalables, elle instrumentalise le langage à des fins uniquement communicatives, elle repose sur un réalisme linguistique (le rapport presque naturel entre le signifiant et le concept qu'il est censé transcrire de façon transparente), elle n'a pas de théorie du sujet (sinon un bien trop flou « locuteur »).¦Une poétique de l'énonciation offre « au contraire » (l'opposition est caricaturale ici) l'avantage de traiter dans le discours d'une énonciation qui n'est pas pensée à partir de modèles collectifs (genres, signe linguistique, ...). Dans ce dernier cas, l'appréhension du discours ne peut considérer que des variations (quand ce n'est pas des « déviances » ou des symptômes) internes à tel ou tel modèle générique, pas remis en cause comme tel. En somme, une poétique renverse la pensée du langage : elle ne l'appréhende plus à partir de catégories qui lui sont externes, mais s'intéresse à des « procédés » indésignables a priori, ou, plus globalement, à un mode spécifique de signifier, c'est-à-dire qu'il ne « fait sens » que pour un seul langage - et pas un autre.¦Le langage est alors si subjectivé qu'il confond son statut d'objet avec celui de sujet. Pour preuve, on ne le désigne plus dans le discours à partir d'une catégorie sociale générique (« c'est une lettre »), mais à partir d'un « nom d'auteur » ou, plus spécifiquement, une manière (« c'est un Aloïse », par exemple pour le cas d'une oeuvre apparentée à l'art brut), sujet théorique de l'énonciation artistique. Cette forme-sujet, comme la nommait Henri Meschonnic dans sa théorie dite du poème, se reconnaît dans l'unité (sémantique) du texte et ouvre dans le discours à un système-sujet d'organisation identifiable à l'échelle élargie d'une oeuvre. Elle permet d'inscrire pleinement la démarche dans le cadre englobant non seulement de l'analyse du discours mais aussi d'une anthropologie linguistique.¦En somme, l'objet au centre de nos préoccupations fait de ce passage (d'une rhétorique à une poétique) un problème épistémologique. Les oeuvres d'art brut impliquent de passer d'une discursivité à une autre, d'une folie psychiatrique à une folie artistique, déplaçant la folie dans le champ social. Le langage dessine bel et bien la société. Ce travail permet finalement de comprendre la contribution du langage à la construction des réalités sociales, dans l'élaboration du sens qui s'y fabrique. Son orientation herméneutique aboutit à identifier une nouvelle figure de l'altérité, inscrite au sein même de la pensée linguistique.
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D'après S. Bulgakov, c'est chez W. Humboldt qu'il trouve les idées implicites les plus fondamentales aur le genèse de la parole et du langage, le lien entre la forme et le contenu. Dans son livre "La Philosophie du nom"(Filosofija imeni) il lui consacre un chapitre "Le Langage d'après Humboldt". La question essentielle qui intéresse Bulgakov est de savoir comment se passe le preocessus du lien entre le nom et la chose. De l'autre côté, Bulgakov intervient en tant que continuateur des idées des Pères de l'Eglise orientale: Denys l'Aréopagite, Saint Grégoire de Nysse. Bulgakov, comme ses précurseurs néoplatoniciens, insiste sur la nécessité de comprendre la capacité humaine de parler comme expression divine.
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[Sommaire] Résumé. - 1 Introduction (Brève description du Monitorage suisse des addictions. - Module). - 2 Questions de recherche et Méthode pour l'enquête téléphonique: module 4 (module spécifique dans l'enquête CoRolAR) (Questions de recherche. - Méthode. - Limites. - Présentation du questionnaire. - Traitements statistiques). - 3 Données sociodémographiques. - 4 Données descriptives par catégorie d'âge et de sexe (Aperçu des consommations de substances psychoactives. - Multi-consommation lors de la dernière sortie. - Détail des consommations de substances psychoactives. - Prise de risques. - Finances. - Lieu de sortie). - 5 Données descriptives par région linguistique (Consommation. - Prise de risque). - 6 Consommations excessives (Les consommateurs à risque lors de la dernière sortie de fin de semaine. - Comparaisons des données sociodémographiques dans les deux populations d'intérêt. - Comparaison des consommations de substances psychoactives dans les deux populations d'intérêt. - Prise de risques. - Finances). - 7 Les jeunes qui ne sortent pas (Comparaisons des données sociodémographiques. - des consommations de substances psychoactives dans les deux échantillons). - 8 Conclusion. - 9 Références
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Phénomène reconnu de longue date, dont les rhéteurs et les écrivains ont même souvent vanté l'efficacité pour réaliser un portrait moral convaincant, la caractérisation langagière des personnages n'a été que peu observée selon une perspective générale, comme si son étude ne pouvait s'envisager en dehors du projet esthétique d'un auteur particulier. Cependant, on peut envisager la caractérisation langagière comme procédant d'une poétique du récit, c'est-à-dire comme un mécanisme du texte narratif, dont certaines constantes peuvent être décrites. L'objectif du présent travail est ainsi de mettre au jour les conditions, tant textuelles que contextuelles, devant être réunies pour que certains aspects des discours rapportés fassent sens en tant qu'éléments de caractérisation. La nature indirecte de ce phénomène demande en effet de porter une attention particulière à ce qui relève des conditions de production et d'interprétation du texte, autrement dit des éléments contextuels que le texte convoque (liés à la langue, aux genres, au « texte » de la culture, etc.) afin de (re)construire par inférence ce qui est dit « sans être dit ». Ainsi la caractérisation langagière reposet- elle sur la reconnaissance d'un rôle thématique endossé par le personnage, rôle défini en partie par certains « habitus » discursifs. Mais il importe également de considérer la caractérisation langagière comme un effet de la textualité. Cela concerne d'abord des unités manipulées par les auteurs (mots, structures syntaxiques, phonologie...). Néanmoins, rien ne se joue sur un unique élément ; au contraire, d'une part, il faut qu'une série de traits s'organisent en un réseau isotope, et cela de la réplique isolée au texte entier ; d'autre part, la caractérisation dérive encore des relations que le discours d'un personnage entretient avec des discours avoisinants, en premier lieu celui du narrateur. Se concentrant sur des oeuvres comiques ou satiriques des XVIIe et XVIIIe siècles, l'approche proposée ici veut également tenir compte d'une tradition rhétorique et poétique qui associe portrait moral et parole représentée, tradition encore très présente dans un tel corpus, qui a par ailleurs l'avantage de laisser entrer dans le monde de la fiction des personnages de toutes conditions, dotés de leurs langages spécifiques.
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Ce numéro spécial de la revue a contrario offre un large éventail d'analyses concernant l'application du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECR) dans le contexte universitaire ; la réflexion des auteurs s'appuie sur des expériences pratiques d'enseignement menées à l'Université de Lausanne (Cours de vacances, École de français langue étrangère) et à l'EPFL (Centre de langues) ; ils soulignent la contradiction entre des normes abstraites d'évaluation et les processus à l'oeuvre dans l'acquisition d'une langue où pointent le danger de détournement du projet de citoyenneté européenne du CECR à des fins discriminatoires en matière de politique d'intégration.
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This research project conducted in the Psychology Department of the University of Lausanne (Switzerland) evaluated the therapeutic alliance with Hispanic American Patients. From the patient's perspective, the therapeutic alliance was explored in two types of frameworks: the dyadic and the triadic setting. The dyadic setting is the encounter between a therapist (health professional) and a patient who ideally share the same language. The triadic setting is the encounter of a therapist and a patient who speak different languages, but are able to interact using the help of an interpreter. My specific interest focuses on studying the therapeutic alliance in a cross- cultural setting through a mixed methodology. As part of the quantitative phase, non- parametric tests were used to analyze 55 questionnaires of the Therapeutic Alliance for Migrants - Health Professionals' version (QALM-PS). For the qualitative phase, a thematic analysis was used to analyze 20 transcript interviews. While no differences were found concerning the strength of the therapeutic alliance between the triadic and dyadic settings, results showed that the factors that enrich the therapeutic alliance with migrant patients depend more on an emotional alliance (bond) than on a rational alliance (agreements). Indeed, the positive relationship with the interpreter, and especially with the therapist, relies considerably on human qualities and moral values, bringing the conception of humanity as an important need when meeting foreign patients in health care settings. In addition, the quality of communication, which could be attributed to the type of interpreter in the triadic setting, plays an important role in the establishment of a positive therapeutic relationship. Ce projet de recherche mené au Département de psychologie de l'Université de Lausanne (Suisse) a évalué l'alliance thérapeutique avec les patients hispano-américains. Du point de vue du patient, l'alliance thérapeutique a été étudiée dans deux types de dispositifs: le cadre dyadique et triadique. Le cadre dyadique est la rencontre d'un thérapeute (professionnel de la santé) et d'un patient qui, idéalement, partagent la même langue. Le cadre triadique est la rencontre d'un thérapeute et d'un patient qui parlent différentes langues, mais sont capables d'interagir grâce à l'aide d'un interprète. Mon intérêt porte en particulier sur l'étude de l'alliance thérapeutique dans un cadre interculturel au travers d'une méthodologie mixte. Dans la phase quantitative, des tests non paramétriques ont été utilisés pour les analyses des 55 questionnaires de l'alliance thérapeutique pour les migrants, version - professionnels de la santé (QALM-PS). Pour la phase qualitative, une analyse thématique a été utilisée pour l'analyse des 20 entretiens transcrits. Bien qu'aucune différence n'a été constatée en ce qui concerne la force de l'alliance thérapeutique entre les cadres dyadiques et triadiques, les résultats montrent que les facteurs qui enrichissent l'alliance thérapeutique avec les patients migrants dépendent plus de l'alliance émotionnelle (lien) que sur une alliance rationnelle (accords). En effet, la relation positive avec l'interprète, et en particulier avec le thérapeute, repose en grande partie sur des qualités humaines et des valeurs morales, ce qui porte la conception de l'humanité comme un besoin important lors de la rencontre des patients étrangers dans un cadre de santé. En outre, la qualité de la communication, qui pourrait être attribuée au type d'interprète dans le cadre triadique, joue un rôle important dans l'établissement d'une relation thérapeutique positive.
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Lors de l'apprentissage d'une langue étrangère, l'apprenant ne s'interroge guère sur la légitimité d'appréhender la langue cible via sa langue maternelle. En témoignent l'achat et l'utilisation rarement questionnés du dictionnaire bilingue. Pourtant, sur le long terme, ces pratiques sont loin d'être exemptes d'écueils. Cet article examinera quelques-uns des inconvénients d'une telle stratégie d'apprentissage.
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À l'époque classique, la notion d'identité grecque s'est constituée par rapport à celle de « barbare ». Qu'en est-il dans les deux premiers siècles de l'Empire, où la diffusion de l'hellénisme est notamment le fait de sophistes grecs d'Asie Mineure, au sein d'un Empire caractérisé par la diversité ethnique, culturelle, religieuse et linguistique, et qui prône une politique d'intégration ? Le sophiste Dion de Pruse et l'écrivain Lucien de Samosate sont deux représentants de cet hellénisme impérial qui n'étaient pas des Grecs de Grèce propre, avaient beaucoup voyagé et éprouvé des déceptions dans leurs rapports avec le pouvoir romain. Cette étude compare leur réception et leurs usages des préjugés et des modèles grecs traditionnels, ainsi que leur représentation des notions d'altérité et de barbarie. Dion et Lucien diffusent, sous des aspects différents, un hellénisme qui est construit par rapport à la grécité classique et aux préjugés archétypaux que celle-ci transmettait.