189 resultados para Éthique substitutive
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Le rationnement a mauvaise presse, en partie parce qu'il véhicule une image misérable de guerre et de famine. C'est ainsi que pour éviter la brutalité du mot rationnement, on cherche des mots plus fréquentables, tels que «rationalisation» ou «meilleure gestion», comme si la notion même de limitation était insupportable. Cette difficulté est peut-être propre à la démocratie, comme cela avait été remarqué à propos des Etats-Unis : «Ces mots abstraits qui remplissent les langues démocratiques (...) rendent l'expression plus rapide et l'idée moins nette. (...) Les hommes des pays démocratiques ont souvent des pensées vacillantes ; il leur faut donc des expressions très larges pour les renfermer. (...) Un mot abstrait est comme une boîte à double fond : on y met les idées que l'on désire, et on les en retire sans que personne ne le voie.»1Intuitivement, le rationnement peut être évoqué avec une liste d'exemples telle que celle-ci : ablation de tatouage, traitement de l'infertilité, physiothérapie pour les blessures de sport, changement de sexe, prise en charge de la contraception. Cette liste comporte des procédures dont la nécessité (ou, au moins, la prise en charge par le système public) peut être con-testée, d'autant plus si la demande de soins réputés nécessaires va croissante dans un contexte de restrictions budgétaires. Dans son sens le plus simple, le rationnement désigne les procédures améliorant l'allocation des services de santé dans une communauté, étant donné que les ressources disponibles sont limitées. Aussi, tout rationnement est-il lié à un système de priorités, produisant une liste d'individus éligibles ou de services admissibles.Il existe déjà une grande expérience de rationalisation des soins de santé dans les pays développés, à commencer par celle des pays scandinaves (qui ont entrepris des démarches explicites de rationnement depuis plus de dix ans). L'analyse des stratégies de rationnement aujourd'hui utilisées montre qu'ellestournent autour de trois grandes approches :I la limitation des bénéficiaires, qui utilise une ou plusieurs caractéristiques des individus pour rendre inéligibles certains d'entre eux pour un service particulier : l'âge, la nationalité, l'état de santé général, le revenu sont autant d'exemples. L'utilisation de l'âge en particulier suscite beaucoup de débats, en partie émotionnels, bien qu'il y ait un fondement éthique raisonnable à cette utilisation...
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De nos jours, les comportements discriminatoires sont mal vus par la société. On tend à montrer du doigt les personnes s'engageant dans de tels comportements et à médiatiser les entreprises prises en flagrant délit de discrimination, tant au niveau du processus d'embauche (p. ex., rejet systématique des candidatures venant de candidats d'origine étrangère), qu'au niveau des différences de traitement au sein des entreprises (p. ex., différence de salaires entre les femmes et les hommes). Si les comportements discriminatoires sont si mal perçus, pourquoi sont-ils toujours d'actualité ? Comment est-ce que des personnes s'engageant dans de tels comportements peuvent garder à la fois une image positive d'eux-mêmes et éviter de se faire réprimander par d'autres personnes qui pourraient avoir connaissance de leurs mauvais agissements ? C'est à cette problématique que je m'atèle dans ma recherche. A travers une expérience sur le thème de la discrimination à l'embauche, je démontre que les individus ayant tendance à se désengager moralement de leur propre action sont plus à même de s'engager dans des comportements discriminatoires que les autres individus. Le désengagement moral est un processus par lequel les individus justifient leur propre comportement non-éthique afin de les rendre acceptable (Bandura, 1986). En particulier, les résultats ont révélé que cette relation entre désengagement moral et discrimination est modéré par le degré de préjugés des individus. Parmi les individus ayant des préjugés marqués envers les étrangers, plus leur tendance au désengagement moral est élevé, plus ils sont à même de s'engager dans des comportements discriminatoires.
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En entreprise, les supérieurs hiérarchiques ont une influence non négligeable sur la prise de décision de leurs subordonnés. Ces derniers tendent à se conformer à l'avis de leur supérieur pour prendre leurs décisions. Toutefois, cette conformité des subordonnés à l'avis de leur supérieur peut devenir un problème lorsque l'avis reçu est questionnable d'un point de vue éthique. Les études antérieures menées à ce sujet ont démontré que le contenu n'a pas d'impact, c'est-à-dire que du moment qu'un avis est donné par un supérieur hiérarchique, les subordonnés tendent à se conformer à cet avis quelque soit son contenu. Dans la présente expérience, nous nous sommes intéressés à ce phénomène de conformité dans une prise de décision ayant des conséquences sur des personnes. En particulier, nous avons étudié le rôle de l'empathie, définit comme l'habilité de ressentir les émotions des autres ou de se mettre à leur place. Notre première hypothèse concerne l'effet principal de l'avis du supérieur : les participants tiennent compte de l'avis de leur supérieur dans leur prise de décision. Notre seconde hypothèse concerne le rôle modérateur de l'empathie: les participants haut en empathie sont moins sensibles à l'avis de leur supérieur que les participants bas en empathie étant donné qu'ils anticipent les conséquences de leur décision vis-à-vis des personnes concernées. Cent-douze étudiants ont participé à un exercice de mise en situation. Dans la peau d'un chef de Département d'une entreprise, ils devaient entre autres réfléchir au problème du niveau des salaires du personnel peu qualifié et en particulier au fait que cette catégorie de salariés était surpayée par rapport à ce qui se pratiquait sur le marché du travail. Cette expérience était composée de deux conditions, où l'avis du supérieur était manipulé. Dans la condition 1, l'avis du supérieur était de baisser les salaires, alors que dans la condition 2 l'avis était de garder les salaires constants. Les résultats ont confirmé nos hypothèses. Les participants recevant l'avis de leur supérieur de baisser les salaires ont effectivement pris la décision de baisser les salaires. Il a aussi été démontré que le niveau d'empathie modère cette relation. Les participants haut en empathie ont eu tendance à ne pas suivre l'avis donné contrairement aux participants bas en empathie. Cela démontre ainsi l'influence que peut avoir le contexte sur les individus et leur prise de décision mais aussi que les caractéristiques personnelles ont une influence non négligeable.
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On trouvera ici un recueil des grands textes médicaux, littéraires, de philosophie et de sciences sociales sur l'expérience de la maladie et du soin. Il révèle combien cette expérience était déjà au coeur de la pensée la plus classique, mais aussi comment elle est devenue classique dans la pensée la plus contemporaine. D'Hippocrate à Georges Canguilhem, de Tolstoï à Susan Sontag, de Montaigne à Michel Foucault et Erving Goffman, ces classiques permettent d'appréhender les tensions les plus profondes et actuelles du soin : geste technique et relation éthique ; souci de soi et présence à l'autre ; quête de sens et travail ; solidarité et risque d'exclusion ; raison d'être ou point aveugle de la médecine. Chaque texte est suivi d'un commentaire destiné aux étudiants de philosophie et de médecine (notamment de Première Année Commune des Études de Santé) et à tous ceux qu'intéressent les dimensions scientifiques, éthiques et sociales du soin.
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On trouvera ici un recueil des grands textes médicaux, littéraires, de philosophie et de sciences sociales sur l'expérience de la maladie et du soin. Il révèle combien cette expérience était déjà au coeur de la pensée la plus classique, mais aussi comment elle est devenue classique dans la pensée la plus contemporaine. D'Hippocrate à Georges Canguilhem, de Tolstoï à Susan Sontag, de Montaigne à Michel Foucault et Erving Goffman, ces classiques permettent d'appréhender les tensions les plus profondes et actuelles du soin : geste technique et relation éthique ; souci de soi et présence à l'autre ; quête de sens et travail ; solidarité et risque d'exclusion ; raison d'être ou point aveugle de la médecine. Chaque texte est suivi d'un commentaire destiné aux étudiants de philosophie et de médecine (notamment de Première Année Commune des Études de Santé) et à tous ceux qu'intéressent les dimensions scientifiques, éthiques et sociales du soin.
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Le rôle du médecin psychiatre, lorsqu'il intervient comme expert dans le domaine pénal, répond à des impératifs spécifiques, tant du point de vue de la clinique que du positionnement éthique. L'appréciation du degré de responsabilité pénale repose sur le diagnostic rétrospectif et la compréhension du processus de passage à l'acte. L'évaluation du risque de récidive est devenue une question cruciale de l'expertise. Elle peut justifier l'usage d'outils standardisés, pondéré de l'appréciation clinique du médecin. Si la préconisation de mesures thérapeutiques relève du rôle du psychiatre, il est plus discutable que ce soit le cas pour l'internement.
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La dermatite irritative est décrite comme une réaction réversible, non immunologique caractérisée par des lésions d'aspect très variable, allant de la simple rougeur jusqu'à la formation de bulles voire d'une nécrose, accompagnée de prurit ou d'une sensation de brûlure suite à I' application d'une substance chimique. Le teste de prédiction d'irritation cutanée est traditionnellement depuis les années 1940 le Test de Draize. Ce test consiste en l'application d'une substance chimique sur une peau rasée de lapin pendant 4h et de regarder à 24h si des signes cliniques d'irritations sont présents. Cette méthode critiquable autant d'un point de vue éthique que qualitative reste actuellement le teste le plus utilisé. Depuis le début des années 2000 de nouvelles méthodes in vitro se sont développées tel que le model d'épiderme humain recombiné (RHE). Il s agit d'une multicouche de kératinocyte bien différencié obtenu depuis une culture de don d'ovocyte. Cependant cette méthode en plus d'être très couteuse n'obtient au mieux que 76% de résultat similaire comparé au test in vivo humain. Il existe donc la nécessité de développer une nouvelle méthode in vitro qui simulerait encore mieux la réalité anatomique et physiologique retrouvée in vivo. Notre objectif a été de développer cette nouvelle méthode in vitro. Pour cela nous avons travaillé avec de la peau humaine directement prélevée après une abdominoplastie. Celle ci après préparation avec un dermatome, un couteau dont la lame est réglable pour découper l'épaisseur souhaitée de peau, est montée dans un système de diffusion cellulaire. La couche cornée est alors exposée de manière optimale à 1 ml de la substance chimique testée pendant 4h. L'échantillon de peau est alors fixé dans du formaldéhyde pour permettre la préparation de lames standards d'hématoxyline et éosine. L'irritation est alors investiguée selon des critères histopathologiques de spongioses, de nécroses et de vacuolisations cellulaires. Les résultats de ce.tte première batterie de testes sont plus que prometteurs. En effet, comparé au résultat in vivo, nous obtenons 100% de concordance pour les 4 même substances testes irritantes ou non irritantes, ce qui est supérieur au model d épiderme humain recombiné (76%). De plus le coefficient de variation entre les 3 différentes séries est inférieur à 0.1 ce qui montre une bonne reproductibilité dans un même laboratoire. Dans le futur cette méthode va devoir être testée avec un plus grand nombre de substances chimiques et sa reproductibilité évaluée dans différents laboratoires. Mais cette première evaluation, très encourageante, ouvre des pistes précieuses pour l'avenir des tests irritatifs.
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Problématique. Le cancer digestif est une maladie qui s'accompagne de nombreux décès. L'annonce d'un tel diagnostic engendre une crise existentielle composée d'un sentiment de finitude de la vie. Des réactions psychosociales accompagnent cette mauvaise nouvelle. Un concept particulier appelé le transitoriness est omniprésent. La personne lutte pour continuer à vivre. Elle adopte des stratégies de coping pour s'ajuster aux difficultés imposées par ce sentiment de finitude de vie. But. Décrire le niveau de sentiment de finitude de vie et les stratégies de coping utilisées face à l'annonce du diagnostic d'un cancer digestif et explorer la présence d'associations entre les variables. Méthode. Cette étude descriptive corrélationnelle a été conduite auprès de 40 personnes hospitalisées pour une intervention chirurgicale, recrutées selon un échantillonnage de convenance. Le protocole de recherche a été avalisé par le comité cantonal d'éthique. Les données ont été recueillies par un formulaire de données sociodémographiques et de santé ainsi que deux instruments de mesure : le SEKT (Subjektive Einschätzung von Krankheitssituation und Todesnähe) a permis de mesurer le sentiment de finitude de vie et le JCS (Jalowiec Coping Scale) a été employé pour recueillir les stratégies de coping. Les deux instruments de mesure n'étant pas disponibles en français, une procédure de traduction et retraduction a été effectuée et avalisée par un comité d'expert. Des analyses descriptives et corrélationnelles ont été réalisées. Résultats. L'échantillon est composé majoritairement d'hommes (51%), âgés entre 56- 74 ans (52,5%), mariés (45%) et avec enfants âgés de plus de 20 ans (60%). Il apparaît une forte proportion de personnes d'une autre nationalité (40%) que la suisse et avec une formation obligatoire (40%). Le sentiment de finitude de vie est présent: 62% réalisent que le cancer représente une menace pour leur vie. Les préoccupations autour de la mort sont « quelquefois » présentes (32,5%). Les personnes se sentent « un peu » à « proche » de la mort et le score total de la proximité est de M = 3,37 (ĒT= 1,77 ; rang: 0-8). Le style de coping privilégié est l'optimisme (M = 2,10), puis l'indépendance (M = 1,95) et l'affrontement de la situation (M =1,80). Aucune relation entre le sentiment de finitude de vie et le score total de coping n'apparaît, si ce n'est une probabilité p< 0,08 entre le sentiment de finitude de vie et les styles de coping expression des émotions et indépendance. La relation entre le sentiment de finitude de vie et la variable sociodémographique la nationalité présente une probabilité marginale (p= 0,058). Certains facteurs sociodémographiques influencent l'utilisation des différentes stratégies de coping : affrontement de la situation (p= 0,0007), coping palliatif (p= 0,0449) et niveau de formation; optimisme et genre (p= 0,0424) ; expression des émotions et âge (p= 0,045); indépendance et nationalité (p= 0,0319); soutien social et nombre d'enfants (p= 0,0016). Conclusion. Les professionnels de la santé doivent être sensibilisés aux spécificités du transitoriness et aux facteurs influençant l'utilisation de stratégies de coping efficaces afin de détecter les personnes vulnérables et de cibler leurs interventions de soins pour diminuer le risque de détresse et son impact sur la qualité de vie du patient.
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Introduction Selon les recommandations internationales, l'angioplastie primaire est le traitement de choix de l'infarctus transmural aigu du myocarde (STEMI). L'évidence de ce constat reste peu claire en ce qui concerne certaines sous-‐populations. C'est le cas, par exemple, des personnes d'âge avancé. La problématique du traitement de l'infarctus du myocarde chez le sujet âgé semble essentielle à une époque de vieillissement démographique mondial, et ce car le patient type présentant un STEMI évolue parallèlement à ce phénomène. L'objectif de la présente étude était d'observer la survie à long terme des octogénaires résidant en Suisse après traitement d'un infarctus de type STEMI selon les recommandations internationales. Méthodologie Inclusion rétrospective de tous les patients âgés de ≥ 80 ans victimes d'un STEMI entre janvier 2008 et novembre 2011. Informations démographiques et pathologiques récoltées à partir des archives et dossiers informatisés du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). Critère d'évaluation principal : mortalité à 3 ans, toutes causes confondues. Données de mortalité obtenues par le dossier informatisé (si décès intra-‐hospitalier) ou par contact avec les autorités administratives de la Suisse romande. Critères d'évaluation secondaire : réussite de l'intervention et événements intra-‐hospitaliers (informations obtenues grâce au dossier informatisé). Ce\e recherche clinique a reçu l'aval de la Commission d'éthique cantonale vaudoise. Résultats 108 patients correspondaient à nos critères dans la période sélectionnée ; 5 ont été exclus car non domiciliés en Suisse. Collectif final (103 patients) âgé en moyenne de 84.3 ans. Une majorité de femmes (51.4%) et une plus faible proportion de tabagiques étaient les divergences par rapport à la population STEMI générale. À 3 ans, une mortalité supérieure à 32% fut enregistrée dont plus du tiers des décès survenant dans le premier mois suivant l'infarctus. Discussion et conclusion La mortalité objectivée chez l'octogénaire traité par angioplastie pour un STEMI est particulièrement élevée, inattendue et semble plus importante que celle d'un octogénaire non coronarien. Ce constat devra être confirmé par d'autres auteurs car les études concernant cette problématique sont encore rares.