8 resultados para Savoirs de la tradition

em Université Laval Mémoires et thèses électroniques


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Alors qu’elle se trouve au Mont Parnasse, la narratrice du Chemin de Long Estude de Christine de Pizan affirme reconnaître l’endroit pour l’avoir déjà lu chez Dante. Cette mention surprend considérant la quasi absence de la Comédie dans la littérature française de la fin du Moyen Âge, et si la tradition critique a eu tendance à y voir la revendication d’un projet mimétique, où le poème de Christine de Pizan serait une tentative d’imitation de la Comédie, les nombreux échos dantesques de l’oeuvre témoignent à l’inverse d’un important travail d’appropriation, en mettant systématiquement l’accent sur l’acquisition du savoir et l’inscription dans une filiation intellectuelle. Plus qu’une recension, le présent mémoire aspire à faire le point sur les présences de la Comédie dans le Chemin de Long Estude de même qu’à inscrire ces dernières dans un réseau. Cela amène non seulement à considérer l’oeuvre de Christine de Pizan dans sa totalité, mais aussi en regard des considérations littéraires de l’époque. Dans le premier cas, les renvois à Dante permettent de réfléchir au projet général de l’oeuvre, alors que le poème italien, plus que de représenter un idéal à reproduire, participe à une conquête de l’ordre par le savoir, aux côtés de la Consolation de Philosophie de Boèce et du Chemin de Long Estude lui-même. Dans le second cas, le fait de fonder le travail d’écriture sur la lecture préalable d’un auteur italien témoigne de la bibliophilie du siècle et de l’importance de la lecture, mais aussi de l’émergence timide de nouvelles autorités vernaculaires.

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Dans sa Philosophie politique, Éric Weil constate que le langage de la réflexion oppose, "comme entités autonomes et hostiles", "la civilisation et la tradition , le matériel et l’idéal, le nécessaire et le désirable, l’organisation et la justice, l’intérêt commun et la liberté des individus". Délaissant la pure réflexion, le philosophe a le devoir de montrer que la civilisation du travail se fonde en définitive sur la tradition morale porteuse de sens qui bénéficie en retour de sa rationalité et son universalité. Les couples mentionnés plus haut ne se séparent donc pas, mais s’impliquent et se confortent. L’action politique est l’illustration de cet entrelacement ou ce chiasme: elle transforme "ce qui est coexistence en conflit" ou ce qui se présente comme désaccordé et disparate en une unité indissociable, si on exclut la réflexion. Le mouvement de la philosophie politique d’Éric Weil laisse ainsi place à des rapprochements et à des réconciliations. La société, qui est l’organisation rationnelle de la lutte avec la nature et la négation de l’individualité, trouve son achèvement dans l’État moderne qu’elle rend possible et qui, conformément à son concept, est pour l’individu, le lieu du sens. Cet entrecroisement se vérifie de nouveau au plan de la politique étrangère. C’est grâce à la mise sur pied d’une société mondiale de gestion et de contrôle que les États particuliers, sans renoncer à leur souveraineté externe, en arrivent à considérer la question internationale comme d’intérêt commun et peuvent, libérés de la nécessité des préparatifs militaires, se consacrer à leur vocation essentielle: l’épanouissement de l’individu raisonnable. La violence cède peu à peu devant les institutions rationnelles et raisonnables: elle devient consciente dans la marche de l’histoire et la satisfaction des justes revendications laisse entrevoir le moment où elle sera inutile. La violence pure est certes irréductible, mais elle est démasquée comme discours incohérent ou comme silence sans pensée.

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Cette thèse propose de suivre la lecture deleuzienne de Spinoza afin de montrer comment Deleuze inscrit sa philosophie de la différence dans l’histoire de la philosophie et de la métaphysique. Loin d’être condescendant envers l’histoire de cette discipline, Deleuze légitime sa conception bi-univoque de la différence à l’aide du parallélisme entre la Nature naturante et la Nature naturée de Spinoza. La différenciation de l’actuel (les modes, l’événement) se fait dans la différentiation du virtuel et c’est en procédant de la sorte que Deleuze participe de plain-pied à la tradition immanentiste de la philosophie où l’être se dit seulement de la différence qu’il exprime. Plus encore, cette thèse explique comment Deleuze reprend les principes de cette métaphysique immanentiste pour établir sa conception de la subjectivité. Là aussi, sa lecture de Spinoza est essentielle, car en affirmant la non-substantialisation de l’âme comme le fait Spinoza, Deleuze peut attaquer, à la racine, les fondements épistémologiques des philosophies du sujet de son époque (existentialisme et phénoménologie en tête). Pour Deleuze, cette conception modale de l’âme et de la subjectivité appuie, métaphysiquement parlant, une épistémologie fondée sur la passivité du sujet. Loin d’être le fondement de la vérité des idées, la conscience d’un moi dans l’âme est, pour Deleuze, un résultat synthétisé, jamais une fonction synthétisante. En ce sens, l’ultime réduction de la philosophie n’est plus l’ego cogito cartésien, mais consiste à reconnaître la fêlure du Je. Deleuze construit ainsi, en envisageant la place de l’imagination dans la puissance de connaître l’âme, une autre épistémologie que celle du sujet fondateur transcendantal ou transcendant. Pour lui, le constat est clair : comment pouvons-nous croire que nous sommes responsables de l’idée que nous formons de nous-mêmes (et s’établir sur celle-ci pour fonder, épistémologiquement, nos idées sur les choses) si nous ne savons même pas ce que peut notre corps, ni comment celui-ci peut affecter et être affecté par notre âme ? Ce principe de « l’inconnu du corps » relativise l’éminence de l’âme et inscrit Deleuze à la fois dans l’une des plus importantes batailles philosophiques de la Modernité (celle de Spinoza contre Descartes) et dans la crise de la subjectivité qui caractérise la pensée française au moment des années soixante. Mots clés : Deleuze ; Spinoza ; Descartes ; histoire de la philosophie ; métaphysique ; épistémologie ; subjectivité ; différence ; actuel ; virtuel ; Je fêlé ; corps ; imagination ; éthologie.

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Les Pensées de Marc-Aurèle représentent un véritable chant du cygne pour le concept grec d’amor fati. Dans le sillon initié par la tradition stoïcienne, Marc-Aurèle, en déployant cette idée, ne met ainsi en lumière qu’un concept qui se trouve en filigrane depuis fort longtemps dans la pensée antique. L’amor fati, ou littéralement « l’amour du destin », bénéficie en effet d’un échafaudage logique et conceptuel déjà riche et développé. Or, le christianisme émergeant à l’époque de Marc-Aurèle, par son idéologie à la fois puissante et populaire, a relayé l’amor fati aux oubliettes pour plusieurs siècles. C’est sous la plume de Friedrich Nietzsche, à la fin du XIXe siècle, que l’amor fati connait sa renaissance la plus éloquente. Un changement majeur est toutefois flagrant : l’amor fati nietzschéen est loin, au premier abord, de s’inscrire dans la foulée d’un néostoïcisme. Systématicité d’un côté et aphorisme de l’autre, ordre d’un côté et chaos de l’autre, raison d’un côté et affect de l’autre, ataraxie d’un côté et joie extatique de l’autre : les couples antimoniques s’additionnent et rendent pour le moins suspecte la thèse du partage du même concept. Cette radicale transfiguration opérée par Nietzsche de l’amor fati suggère l’incommensurabilité des paradigmes stoïcien et nietzschéen. Peut-être empruntent-ils simplement les mêmes mots pour signifier une réalité toute différente? Afin de dissiper l’ambiguïté, l’analyse minutieuse de l’amor fati que développent les stoïciens de l’époque impériale (Marc-Aurèle et Épictète en tête de liste) et Friedrich Nietzsche devient nécessaire.

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Cette recherche porte sur dix romans d’auteurs francophones : Monnè, outrages et défis, d’Ahmadou Kourouma ; La mère du printemps et Naissance à l’aube, de Driss Chraïbi ; L’escargot entêté et Les 1001 années de nostalgie, de Rachid Boudjedra ; La déchirure et Le régiment noir, d’Henry Bauchau ; Prochain épisode, Trou de mémoire et L’antiphonaire, d’Hubert Aquin. Au-dedes différences sociohistoriques de leurs origines, les œuvres accusent des fortes similitudes tant au niveau de l’écriture qu’au plan de leur thématique. Nourries – pour la plupart – de l’expérience de vie des auteurs, elles s’ancrent dans l’époque ou convoquent les événements du passé (invasions, colonisation, guerres, résistances) afin de produire une intelligence de l’Histoire. Par métonymisation, cette dernière s’incarne dans un « Je » narrateur halluciné, blessé à l’origine et psychologiquement décomposé, qui engage désespérement l’écriture pour dire son mal être et, peut-être s’en guérir. La fiction de soi sert de moyen pour écrire l’Histoire et celle-ci se confond avec le récit, le discours sur le roman en train de s’écrire tendant à devenir l’objet même de la narration. Dans une autre perspective, prenant le détour de l’allégorie, les textes montrent à travers des événements plus anciens, même vécus ailleurs, des motifs et des figures qui illustrent le mécanisme cyclique, les modes de fabrication de l’Histoire, et témoignent de la résistance des peuples ainsi que de leurs stratégies de survie. Par une approche herméneutique, s’inspirant aussi du paradigme de « mort et naissance » à l’aune duquel Pierre Nepveu lit la littérature québécoise, cette analyse met en lumière la médiation symbolique à l’œuvre dans les romans. Tout en mettant en scène la déshérence des sujets (individuels ou collectifs) et l’impasse historique, ils proposent d’inventer des voies de dépassement. En montrant que les fausses évidences et tout « ce-qui-va-de-soi » dans les imaginaires ont été à l’origine choisis et fabriqués en réponse à des besoins contingents, les fictions du roman francophone attirent notre attention sur un principe majeur de regénération des mondes : une tradition, une culture, une civilisation s’invente ; précisément, elle invente le temps et, inversement, le temps la réinvente.

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Cette étude propose l’analyse de représentations queer dans le cinéma des années 2000. Plus précisément, elle porte sur la façon dont l’abus sexuel au masculin est représenté dans deux films produits en 2004, soit La mauvaise éducation (La mala educación), du réalisateur espagnol Pedro Almodovar, et Mysterious Skin, du réalisateur étatsunien Gregg Araki. À l’aide de la réflexion contenue dans Ça arrive aussi aux garçons : l’abus sexuel au masculin du sociologue Michel Dorais, l’objectif vise à démontrer comment cet événement traumatique influence de manière significative la construction identitaire et sexuelle des personnages principaux. De manière plus générale, ce mémoire positionne ces deux réalisateurs dans la grande et riche lignée du cinéma queer, qui met en scène des désirs hors norme et des identités sexuelles alternatives. Le premier chapitre porte sur les théories queer et ses diverses manifestations au grand écran. Il permet par la suite de réunir Almódovar et Araki dans une même étude et de souligner la pertinence de cette réunion. Le deuxième chapitre s’intéresse, à l’aide d’analyses d’extraits significatifs des films, à la façon dont chacun met en scène l’abus sexuel au masculin et comment cet événement se présente dans la vie des protagonistes. Le dernier chapitre se penche sur la construction identitaire et sexuelle des personnages principaux, afin de mieux comprendre l’incidence de l’abus sexuel. Jumelée aux travaux de Judith Butler, l’approche queer sera donc mise de l’avant dans cette étude qui se montre d’emblée attentive, d’un point de vue cinématographique, aux notions de sexe, de genre et de désir, et ce, à travers l’analyse de plusieurs extraits filmiques et d’éléments à la fois narratifs et structurels particulièrement significatifs quant à la représentation de l’abus sexuel au masculin.

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La cartographie participative est l’une des multiples disciplines de la géomatique. Elle a débuté dans les années 1980 afin d’aider les populations locales des pays du Sud à développer leur territoire. C’est en Nouvelle-Calédonie, dans la tribu de Wan Pwec que nous allons voir les intérêts, d’un tel processus de cartographie participative. Il est important de souligner que ce n’est pas pour développer son territoire que cette discipline est utilisée, mais plutôt pour montrer et démontrer les logiques traditionnelles de gestion de la terre existant dans les tribus kanak : logiques traditionnelles basées sur un savoir transmis de génération en génération de façon orale. C’est sur les terres coutumières de la tribu de Wan Pwec, que nous allons voir comment la vision mentale possédée par les chefs de familles et le chef de clan administre et gère les terres familiales. C’est dans une société kanak caractérisée par une forte tradition orale et n’ayant connu aucun support papier pour conserver et archiver ses connaissances que ce mémoire s’incorpore. À l’aide de la géomatique, d’une étude de cas sur le terrain et d’autres disciplines (comme l’anthropologie, le droit, l’histoire, la géographie, etc.), ce mémoire propose les résultats de ses travaux sur le savoir traditionnel du foncier coutumier.

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Ce mémoire traite du projet de création de l’aire protégée Ya’nienhonhndeh de la Nation huronne-wendat. À travers l’exploration de la production, de la circulation et de l’utilisation des savoirs relatifs à ce projet, nous cherchons à éclairer les dynamiques constitutives des relations entre la Nation huronne-wendat et l’État québécois dans le cadre de la gestion du territoire traditionnel huron-wendat, le Nionwentsïo. Ce mémoire vise d’abord à mettre en lumière les aspirations de la Nation huronne-wendat concernant l’avenir de son territoire ancestral ainsi qu’à documenter les types de savoirs produits pour les faire valoir. Ensuite, à partir de la cartographie du cheminement de ces savoirs, sont exposés les obstacles structurels qui entravent la réalisation de ces aspirations lorsqu’elles doivent passer par la bureaucratie québécoise. Puis, en s’appuyant sur quelques-unes des diverses utilisations qui furent faites de ces savoirs, la réflexion est élargie pour porter sur les rapports de pouvoir établis entre la Nation huronne-wendat et l’État québécois dans le cadre de questions territoriales. Mots clés : aire protégée, Hurons-Wendat, projet autochtone, aspirations autochtones, bureaucratie, institutions, rapports de pouvoir, État québécois