2 resultados para Moyen âge

em Université Laval Mémoires et thèses électroniques


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Alors qu’elle se trouve au Mont Parnasse, la narratrice du Chemin de Long Estude de Christine de Pizan affirme reconnaître l’endroit pour l’avoir déjà lu chez Dante. Cette mention surprend considérant la quasi absence de la Comédie dans la littérature française de la fin du Moyen Âge, et si la tradition critique a eu tendance à y voir la revendication d’un projet mimétique, où le poème de Christine de Pizan serait une tentative d’imitation de la Comédie, les nombreux échos dantesques de l’oeuvre témoignent à l’inverse d’un important travail d’appropriation, en mettant systématiquement l’accent sur l’acquisition du savoir et l’inscription dans une filiation intellectuelle. Plus qu’une recension, le présent mémoire aspire à faire le point sur les présences de la Comédie dans le Chemin de Long Estude de même qu’à inscrire ces dernières dans un réseau. Cela amène non seulement à considérer l’oeuvre de Christine de Pizan dans sa totalité, mais aussi en regard des considérations littéraires de l’époque. Dans le premier cas, les renvois à Dante permettent de réfléchir au projet général de l’oeuvre, alors que le poème italien, plus que de représenter un idéal à reproduire, participe à une conquête de l’ordre par le savoir, aux côtés de la Consolation de Philosophie de Boèce et du Chemin de Long Estude lui-même. Dans le second cas, le fait de fonder le travail d’écriture sur la lecture préalable d’un auteur italien témoigne de la bibliophilie du siècle et de l’importance de la lecture, mais aussi de l’émergence timide de nouvelles autorités vernaculaires.

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Au milieu du XIIe siècle, l’Occident chrétien assiste à l’apparition d’un nouveau rituel liturgique au cours duquel le prêtre élève au-dessus de sa tête l’hostie qui vient d’être consacrée et transformée en corps du Christ. Selon l’historiographie, ce que l’on nomme « élévation de l’hostie » doit permettre aux fidèles de voir et d’adorer l’objet pour pallier la diminution progressive de la fréquence des communions depuis la Réforme grégorienne dans le dernier quart du XIe siècle. Or, cette thèse apparait problématique dans la mesure où les textes liturgiques ainsi que les conciles synodaux ordonnent aux fidèles de s’incliner, de s’agenouiller, de baisser les yeux et même de se prosterner. De plus, une multitude d’obstacles physiques comme des jubés, des clôtures, des rideaux ou un certain nombre de clercs ne peut que limiter la visibilité de l’objet. Ensuite, du point de vue théologique, on ne cesse de rappeler qu’il est impossible de voir Dieu par les yeux du corps et que la visio dei, qui relève des yeux spirituels, ne peut se réaliser en cette vie. Une foi réelle doit d’ailleurs se passer de la vision, de la science ou de la connaissance, car comme le disent les Écritures, « heureux ceux qui ont cru sans voir ». Il en résulte une certaine ambivalence, voire parfois une dévalorisation de la vision corporelle. Sens le plus spirituel, il est aussi le plus dangereux lorsque mal utilisé. La présente recherche porte sur l’apparition, l’évolution et la fixation du rituel de l’élévation de l’hostie du milieu du XIIe siècle à la fin du XIVe siècle et tente de démontrer que sa fonction n’est pas de montrer l’hostie aux fidèles qui sont largement découragés, par une multitude de moyens, de la regarder et qu’elle possède une fonction sociale et liturgique indépendante de leur regard.