1 resultado para Exposition universelle de Paris en 1855.
em Université de Montréal
Resumo:
La question du développement en Afrique a été perçue, dès 1962, par l’agronome René Dumont, comme le fait d’une occasion perdue. Mais peu à peu, ce diagnostic lucide a fait l’objet d’une vulgate colportée jusque dans les salons diplomatiques et enceintes officielles du développement international, de Washington à Paris en passant par Londres et Ottawa. Sujette à toutes les complaisances, la critique du développement international est elle-même devenue une « occasion perdue ». Mais en remontant la piste historique, on constate que les séquelles postcoloniales, tant politiques qu’économiques, ont façonné le contexte dans lequel les Africains se sont vus durablement privés de l’occasion de prendre en main leur destin. C’est ainsi que la structure économique extravertie et le poids d’une dette insolvable ont projeté plus profondément encore les pays africains dans la dépendance et la tutelle au monde industrialisé, en particulier à travers les programmes néolibéraux de la Banque mondiale, quelle que soit la mouture sous laquelle ils s’affichent (ajustement structurel ou lutte à la pauvreté). Dans cette veine, le critère de sélectivité dans l’aide publique au développement, mis en avant par l’institution internationale, et qu’adopte notamment le Canada, ouvre la porte aux abus de toutes sortes que commande le réalisme politique.