2 resultados para création
em Instituto Superior de Psicologia Aplicada - Lisboa
Resumo:
Depuis longtemps, deux thèmes reviennent avec insistance dans mes réflexions et doivent sans doute prendre racine dans la plus lointaine curiosité infantile: “comment naît-on à la vie psychique, d’où viennent les processus créateurs”. Il s’agit pour l’une et l’autre question d’aller fouiller dans les histoires, la mienne, celle de mes patients, celle aussi du patrimoine pour tenter d’affronter l’énigme des origines à jamais insaisissable. Je pense à certaines situations cliniques d’analyse avec des patients considérés comme états limites qui présentent parfois de grands bouleversements économiques, source d’ébranlement identitaire. Ils sont alors au plus près de ces questions existentielles et ils les traversent avec effroi sur le divan, en ma présence. Ces questions nous mènent avec difficultés au plus authentique de l’être et à la création dans une atmosphère de violence et de destruction. Je retrouve ces thèmes dans mes lectures, derrière le divan et je tente d’y percevoir les forces vives et impitoyables aux origines de la vie psychique et jusque dans l’économie des processus créateurs. Elles sont de nature autoconservatrice et pulsionnelle d’une violence excessive destructrice et constructrice. C’est ainsi que j’entends, je regarde, je sens se déployer sur différentes scènes du livre ou de la clinique, les accents incisifs de la cruauté qui suivent un mouvement de la confusion identitaire jusqu’aux variations chatoyantes de la bisexualité. Il y a dans cette trajectoire qui mène le sujet à l’altérité, tout le jeu des échanges et des lieux de passage, l’enjeu des espaces intimes et privés ou communs et partagés; il y a aussi des histoires de frontières et d’inquiétante étrangeté. Un fil rouge n’a cessé de relier ces espaces hétérogènes; il leur permet de coexister et de se mélanger pour que les processus de transmission s’y développent; c’est le champ du transitionnel (D. Winnicott). Cet espace est intermédiaire entre l’intérieur et l’extérieur, entre le familier et l’étranger, le Soi et l’autre, le présent et l’absent, le “déjà mort” et “le pas encore né”, l’entre-deux paradoxal soit ni l’un ni l’autre et les deux à la fois. C’est dans l’alchimie de cet espace incertain aux frontières poreuses, à l’intérieur du sujet, de la famille, sur une aire de jeu et au fil des pages, qu’opère la magie des processus identificatoires, de la construction de l’être tout au long de sa vie.
Resumo:
Tout le monde sait que Balzac avait voulu au départ, vers 1831, qualifier Le Chef-d’œuvre inconnu1 de «conte fantastique» et qu’il avait choisi comme titre du premier chapitre «Maître Frenhofer», du nom du personnage singulier dont la présence devrait assurer à ce récit le mérite d’être baptisé «fantastique». Mais il a renoncé plus tard à son projet initial en le complétant (1836-37) par le développement de discours abondants sur les doctrines esthétiques et sur la technique picturale, pour l’intégrer dans la section «Études philosophiques» de La Comédie humaine. Selon Marc Eigeldinger, ce travail complémentaire l’a rendu deux fois plus long. On devine l’ambition de l’auteur de représenter un des secrets de la création en peinture.