1000 resultados para révolution est-allemande
Resumo:
En 1989, la Pologne, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la République démocratique allemande (RDA) furent secouées par des mouvements de protestations qui précipitèrent la dissolution de leur régime communiste. Il est souvent admis, dans l’historiographie comme dans la mémoire populaire, que les intellectuels, dont plusieurs écrivains, ont joué un rôle déterminant lors de ces bouleversements. Or, l’analyse de la révolution en Allemagne de l’Est et des prises de position de son intelligentsia littéraire démontre qu’une telle conclusion s’applique mal à cet État : les auteurs phares de la RDA, qui se sont pourtant présentés pendant et après la révolution comme des victimes et des opposants au régime, n’ont jamais partagé les revendications anticommunistes de leurs concitoyens et ont conservé un discours socialiste. Ce mémoire entend expliquer cette réaction particulière des écrivains les mieux établis de l’Allemagne de l’Est – soit Christa Wolf, Heiner Müller, Stefan Heym, Volker Braun et Christoph Hein. En étudiant leurs textes non fictifs et en analysant la relation qu’ils entretenaient avec le régime, la population et l’idéologie promue en RDA, nous démontrerons que ces auteurs avaient développé, avant l’ouverture du mur de Berlin, une stratégie d’action alliant loyauté socialiste et critique de l’autoritarisme, ce qui leur avait permis de cumuler un important capital social et culturel. À l’automne 1989 et lors du processus de réunification allemande, l’intelligentsia littéraire a en fait agi en fonction de cette même stratégie ; celle-ci, toutefois, n’était pas adaptée aux nouvelles conditions sociales.
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En 1989, la Pologne, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la République démocratique allemande (RDA) furent secouées par des mouvements de protestations qui précipitèrent la dissolution de leur régime communiste. Il est souvent admis, dans l’historiographie comme dans la mémoire populaire, que les intellectuels, dont plusieurs écrivains, ont joué un rôle déterminant lors de ces bouleversements. Or, l’analyse de la révolution en Allemagne de l’Est et des prises de position de son intelligentsia littéraire démontre qu’une telle conclusion s’applique mal à cet État : les auteurs phares de la RDA, qui se sont pourtant présentés pendant et après la révolution comme des victimes et des opposants au régime, n’ont jamais partagé les revendications anticommunistes de leurs concitoyens et ont conservé un discours socialiste. Ce mémoire entend expliquer cette réaction particulière des écrivains les mieux établis de l’Allemagne de l’Est – soit Christa Wolf, Heiner Müller, Stefan Heym, Volker Braun et Christoph Hein. En étudiant leurs textes non fictifs et en analysant la relation qu’ils entretenaient avec le régime, la population et l’idéologie promue en RDA, nous démontrerons que ces auteurs avaient développé, avant l’ouverture du mur de Berlin, une stratégie d’action alliant loyauté socialiste et critique de l’autoritarisme, ce qui leur avait permis de cumuler un important capital social et culturel. À l’automne 1989 et lors du processus de réunification allemande, l’intelligentsia littéraire a en fait agi en fonction de cette même stratégie ; celle-ci, toutefois, n’était pas adaptée aux nouvelles conditions sociales.
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En réussissant à s’ancrer dans les Länder d’Allemagne occidentale, et en devenant de ce fait une formation politique “relevant” à l’échelle de l’ensemble de la République fédérale –et non de sa seule partie orientale–, le parti de la gauche antilibérale Die Linke (La Gauche) a mis fin au système quadripartite qui avait perduré outre-Rhin malgré la présence du Parti du socialisme démocratique au Bundestag depuis 1990. Interrogeant les succès électoraux de Die Linke, qui tiennent non seulement à des facteurs endogènes propres à l’Allemagne (plus grande sensibilité aux inégalités sociales depuis la réunification, désaffection touchant un SPD “désidéologisé” mis en difficulté par les réformes de l’Agenda 2010), mais aussi à des facteurs exogènes dont les effets se font sentir dans de nombreux autres pays européens (paupérisation des classes moyennes et inférieures, réaction anti-libérale à l’encontre des politiques de dérégulation prônées par l’Union Européenne, etc.), le présent article tente de cerner la menace électorale que ce nouvel acteur politique fait peser sur le SPD, ainsi que les réponses que ce dernier y apporte. Il montre également que la percée de Die Linke entraînera à court terme une redéfinition des jeux d’alliances partisanes affectant la constitution et la stabilité des exécutifs gouvernementaux aussi bien régionaux que fédéraux, et augmentant corollairement les risques de “cohabitation à l’allemande”.