4 resultados para Tirailleurs


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Pendant la Première Guerre mondiale, les puissances occidentales étaient obligées d’utiliser toutes leurs ressources afin de vaincre. Dans les colonies allemandes, les troupes coloniales, la Schutztruppe, la plupart étant des Africains noirs, avaient la responsabilité de défendre les colonies contre tout envahisseur. Pour sa part, la France craignait, depuis la fin de la guerre franco-allemande, l’écart démographique vis-à-vis de l’Allemagne. Elle a finalement pris la décision de renforcer ses troupes par des soldats africains, les Tirailleurs sénégalais étant les plus nombreux. Ce mémoire vise à analyser et à comparer le recrutement et le déploiement dans les deux cas, particulièrement l’idéologie qui soutenait ce recrutement, les relations entre Africains et Européens pendant la guerre, la contribution des Africains à l’effort de guerre, ainsi que les conséquences de la visibilité accrue des Africains dans la société européenne. En général, nous pouvons remarquer d’importantes ressemblances entre les deux cas, en particulier le fait que l’utilisation de troupes coloniales a eu pour fonction de justifier leurs politiques coloniales et de condamner celles de leur adversaire.

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Cette thèse, au croisement de l’histoire et de l’anthropologie, prend pour objet les représentations d’un massacre colonial, la répression sanglante de tirailleurs sénégalais survenue au camp de Thiaroye, à proximité de Dakar, le 1er décembre 1944. Il s’agit d’abord de mieux documenter l’événement historique lui-même qui, soixante-dix ans après les faits, reste un sujet de controverse historiographique. D’autre part, inscrire les réappropriations passées et actuelles de ce drame dans diverses temporalités donne à lire la trajectoire de la nation sénégalaise postcoloniale à travers le prisme de la mobilisation de référents historiques. Ce travail sur la mémoire de cet événement s’appuie sur plus de soixante entretiens, l’analyse des œuvres d’art traitant de cet événement, un travail d’archives – des sources coloniales mais aussi différents journaux depuis 1945 jusqu’à aujourd’hui –, enfin une dimension ethnographique de recherche action, notamment auprès de lycéens sénégalais. Aujourd’hui, au Sénégal, les représentations attachées à l’événement du 1er décembre 1944 apparaissent comme un des paradigmes de la mémoire coloniale. Tenter de décrire ces usages du passé sur plus de soixante-dix ans permet alors d’envisager l’articulation entre des mémoires dominantes – officielles ou non –, des formes particulières de rappel du passé et le rôle de ce passé dans certaines dynamiques identitaires.