L'oeil d'Elephant: l'espace d'un regard

Cette étude envisage le film de Gus Van Sant à partir des théories de l'énonciation narrative, rediscutées à travers cet exemple singulier où le spectateur est convié - du moins en apparence - à adopter successivement, grâce à une « caméra subjective » dont on sonde toute l'ambiguïté, le point de vue de différents personnages. Ce contexte théorique permet de dévoiler certains mécanismes de l'organisation du film et les raisons de l'enraiement de l'identification aux figures de l'écran, fantômes qui semblent s'effacer devant une présence appuyée de la caméra rappelant qu'il s'agit avant tout d'un regard porté sur un fait divers, non d'une explication basée sur des phénomènes d'intériorisation psychologique - Elephant trouve à cet égard, comme l'auteur le montre ici, une position intermédiaire entre le film homonyme réalisé par Alan Clarke en 1989 pour la BBC et Bowling for Columbine de Michael Moore (2002). On y envisage la démarche du cinéaste de façon concrète, comme une manière d'arpenter un espace en prenant des personnages en « filature ».

Le scaphandre et le papillon et l'adaptation filmique du "je" littéraire: l'oeil qui écrit

Lorsque le cinéaste Julian Schnabel propose, dix ans après la sortie du livre "Le scaphandre et le papillon" de Jean-Dominique Bauby (1997), une "adaptation" de cette autobiographie, il prend pour sujet sa création même, en plaçant au premier plan les éléments qui, dans le péritexte, thématisaient les conditions de l'écriture. Bauby a en effet écrit cette autobiographie alors qu'il souffrait de locked-in syndrome, étant entièrement paralysé à l'exception de son oeil gauche. C'est avec l'oeil qu'il écrivait, dictant chaque lettre d'un battement de cils tandis qu'une assistante récitait à voix haute un code alphabétique. L'acte d'écriture devenait ainsi une performance audiovisuelle, saisissable cinématographiquement. Or, cet article montre comment Schnabel complexifie ce dispositif en faisant "plonger" le spectateur dans l'univers intérieur de Bauby à l'aide de procédés filmiques (caméra subjective, voix over à la première personne, flashbacks, visions) qui permettent de transposer toute la poésie et la force du texte. Narrant au "je" la vie, la pensée et les sens qui vibrent derrière les battements d'"aile" de cet oeil-papillon, cette autobiographie traduit de fait un univers visionnaire que Bauby lui-même appelle son "cinéma personnel". Schnabel actualise cette métaphore avec son film qui repousse les limites de la focalisation interne et met en abyme les pouvoirs du cinéma.

Trois films de Robert Morin : pour une exploration des mécanismes de l’autofiction cinématographique.

S’inscrivant dans le retour des débats entourant l’autofiction, après les années folles que furent les décennies 1960-1970, ce mémoire s’avère une exploration des potentialités de ce « genre » au cinéma. L’auteur cherche, à travers une étude de cas spécifique consacrée à Robert Morin, à déterminer les possibilités et modalités d’actualisation de l’autofiction cinématographique. Pour ce faire, il présente les tenants et aboutissants de ce concept littéraire, pour par la suite l’aborder avec les outils théoriques du cinéma : la narratologie filmique et la conduite du récit, la subjectivité, la caméra intradiégétique et l’hybridité générique des œuvres. S’inspirant de différents travaux réalisés sur le cinéma narratif « classique », l’auteur s’affère à les complémenter afin de rendre compte des spécificités propres à la pratique autofictive.

Le collectif contrarié : analyse des manifestations du sujet national et de sa remise en cause dans l'oeuvre de Robert Morin

La nation s’est affirmée à partir de la fin du 18e siècle comme l’un des grands paramètres de la modernité. Sa remise en cause, tout spécialement dans les dernières décennies du siècle dernier, est à la fois partie prenante et symptomatique de l’actuel phénomène d’effritement des identités collectives. Le Québec n’échappe pas à ce courant de fond, comme en témoigne l’œuvre du vidéaste et cinéaste Robert Morin, qui propose une galerie de personnages en manque d’attaches et souvent réduits à leur propre subjectivité. Dans un contexte de questionnement généralisé des concepts de nation et de collectivité, ces individualités se sentent isolées et tentent désespérément de réactualiser les liens qui les unissent à leurs semblables, mais sans grand succès. La communauté revêt ainsi une dimension nostalgique, parcourant l’œuvre de Morin dans son entièreté et se manifestant de différentes manières, tant à l’écran qu’à travers son approche du médium qui reste grandement tributaire des pratiques filmiques et vidéographiques des années ’60 et ’70. Écartelé entre la prise de conscience de son isolement et son désir d’appartenir à une entité collective, qu’elle soit nationale ou autre, le sujet délié que l’on retrouve chez Morin, comme cette thèse tente de le démontrer, subit ce phénomène de déliaison et lutte simultanément pour l’enrayer.

Le collectif contrarié : analyse des manifestations du sujet national et de sa remise en cause dans l'oeuvre de Robert Morin

La nation s’est affirmée à partir de la fin du 18e siècle comme l’un des grands paramètres de la modernité. Sa remise en cause, tout spécialement dans les dernières décennies du siècle dernier, est à la fois partie prenante et symptomatique de l’actuel phénomène d’effritement des identités collectives. Le Québec n’échappe pas à ce courant de fond, comme en témoigne l’œuvre du vidéaste et cinéaste Robert Morin, qui propose une galerie de personnages en manque d’attaches et souvent réduits à leur propre subjectivité. Dans un contexte de questionnement généralisé des concepts de nation et de collectivité, ces individualités se sentent isolées et tentent désespérément de réactualiser les liens qui les unissent à leurs semblables, mais sans grand succès. La communauté revêt ainsi une dimension nostalgique, parcourant l’œuvre de Morin dans son entièreté et se manifestant de différentes manières, tant à l’écran qu’à travers son approche du médium qui reste grandement tributaire des pratiques filmiques et vidéographiques des années ’60 et ’70. Écartelé entre la prise de conscience de son isolement et son désir d’appartenir à une entité collective, qu’elle soit nationale ou autre, le sujet délié que l’on retrouve chez Morin, comme cette thèse tente de le démontrer, subit ce phénomène de déliaison et lutte simultanément pour l’enrayer.

Dialectique des regards - l’autre et la construction du récit de soi dans l’auto-filmage pathographique

Le présent mémoire entend analyser la pratique de l’auto-filmage dans deux films : La Pudeur ou l’impudeur (Hervé Guibert) et Tarnation (Jonathan Caouette). Nous regroupons ces long-métrages sous l’étiquette « auto-filmage pathographique ». Le malade, s’émancipant de l’imagerie médicale et des pratiques cinématographiques institutionnelles, reprend l’image filmique à son compte, aidé en cela par une technologie toujours plus ergonomique. Cette résurgence de l’image du corps malade dans le champ social ne se fait pas sans heurt ; l’exposition de corps décharnés et agoniques convoque un imaginaire catastrophiste et contredit les rituels d’effacement du corps auxquels procède la société occidentale. La forme que prend le récit de soi dans l’auto-filmage pathographique dépend de la maladie qui affecte chaque créateur. Nous observons une redéfinition de la sincérité, en lien avec l’exercice autobiographique. Il s’agit d’utiliser, dans l’auto-filmage pathographique, certains procédés fictionnels pour créer un discours sur soi-même dont la véracité repose sur d’autres critères que ceux communément admis. L’auto-filmage pathographique suppose en ce sens un véritable changement d’attitude et la mise en place de techniques de soi. Il induit une forme de réconciliation avec sa propre identité physique et psychique. En cela, l’écriture filmique de soi est un agent transformateur de la vie et un exercice spirituel. Les réalisateurs ne sont cependant pas uniquement tournés vers eux-mêmes. Chacun inclut quelques privilégiés au coeur de sa démarche. Le soin de soi, dans l’auto-filmage pathographique, ne se désolidarise pas du soin des autres. Auto-filmage et caméra subjective entretiennent un lien dialectique qui donne son sens à l’auto-filmage pathographique et voit leur antagonisme éclater. L’individu s’auto-filmant n’est pas seul ; sa démarche n’est pas qu’un solipsisme. Elle se voit dépassée par l’émergence de l’autre dans le champ ou parfois même, sa prise en main de la caméra.

La caméra catalytique : du transfert d’affects du corps-filmant au corps-regardant dans les films de John Cassavetes et de Philippe Grandrieux

Cette étude a pour principal objectif d’examiner l’usage de la caméra à l’épaule dans les films de fiction Faces de John Cassavetes et La Vie nouvelle de Philippe Grandrieux. Loin d’associer la caméra portée à la vision subjective d’un personnage, ces cinéastes semblent plutôt inscrire la caméra et son tremblé comme un tiers autonome qui entre néanmoins dans la zone fictionnelle. Par la position similaire qu’ils attribuent à la caméra et par l’importance qu’ils accordent à l’improvisation au tournage, ces deux cinéastes créent une proximité entre le personnage et la caméra, qui a un impact sur l’esthétique visuelle de leurs films. De par cette esthétique affectée, l’expérience vécue par le spectateur devant le film est intensifiée. En interrogeant le processus de création, l’esthétique de la caméra à l’épaule ainsi que la réception spectatorielle, nous verrons comment un tel transfert d’affect est rendu possible par cette tripartition. Pour faire l’analyse de ce transfert affectif, phénomène causé par ce que nous pourrons appeler la caméra catalytique, nous nous appuierons sur quelques philosophies choisies.

Comparing predictions of extinction risk using models and subjective judgement

Models of population dynamics are commonly used to predict risks in ecology, particularly risks of population decline. There is often considerable uncertainty associated with these predictions. However, alternatives to predictions based on population models have not been assessed. We used simulation models of hypothetical species to generate the kinds of data that might typically be available to ecologists and then invited other researchers to predict risks of population declines using these data. The accuracy of the predictions was assessed by comparison with the forecasts of the original model. The researchers used either population models or subjective judgement to make their predictions. Predictions made using models were only slightly more accurate than subjective judgements of risk. However, predictions using models tended to be unbiased, while subjective judgements were biased towards over-estimation. Psychology literature suggests that the bias of subjective judgements is likely to vary somewhat unpredictably among people, depending on their stake in the outcome. This will make subjective predictions more uncertain and less transparent than those based on models. (C) 2004 Elsevier SAS. All rights reserved.

STATIC IMAGES WITH DIFFERENT INDUCED INTENSITIES OF HUMAN BODY MOVEMENTS AFFECT SUBJECTIVE TIME

Modulation of subjective time was examined using static images eliciting perceptions of different intensities of body movement. Undergraduate students were exposed to photographs of dancer sculptures in different dance positions for 36 sec. and asked to estimate the exposure duration. Lower movement intensities were related to shorter estimated durations. Mean durations for images of unmoving dancers were underestimated and for dancers taking a ballet step were overestimated. Temporal estimations were also related to the order of presentation of the stimuli, which suggested that subjective time estimations were influenced by the experimental context. Subjective time is related not only to the visual perception of moving images, but also of elicited perceptions of movement in static images, suggesting an embodiment effect on subjective time estimation.

Tonal Modulation and Subjective Time

This work investigated listeners` sense of the temporal expression of tonal modulation. One experiment described the effects on retrospective reproductions of sudden and gradual modulations to close and distant keys. The results showed that modulations elicit time underestimations as an inverse function of interkey distances, with a major impact for sudden modulations. A proposed vectorial model - ""Expected Development Fraction"" (EDF) - describes the development of expectations when an interkey distance is traversed during a certain time interval. This expected development is longer than the perceived duration, leading to underestimation of the time.

The tannin-degrading species Streptococcus gallolyticus and Streptococcus caprinus are subjective synonyms

The tannin-degrading species Streptococcus gallolyticus and Streptococcus caprinus have been shown to be subjective synonyms on the basis of their levels of 16S rRNA sequence similarity (98.3%) and DNA-DNA homology (>70%) and the phenotypes of their type strains. S. gallolyticus has nomenclatural priority according to Rule 24b(2) of the International Code of Nomenclature of Bacteria.

Subjective memory impairment in a rural population with low education in the Amazon rainforest: an exploratory study

Background: The high prevalence of subjective memory impairment (SMI) in the elderly living in developed countries may be partly dependent on greater demand placed on them by new technologies. As part of a comprehensive study on cognitive impairment in a population living in the Amazon rainforest, we evaluated the prevalence of SMI and investigated the features associated with it. Methods: We evaluated 163 subjects (82 females) with a mean age of 62.3 years (50-94 years), 110 of whom were illiterate, using the answer to a single question ""Do you have memory problems?"" to classify them into groups with or without SMI. The assessment involved application of the Mini-mental State Examination (MMSE), delayed recall from the Brief Cognitive Battery designed for the evaluation of low educated and illiterate individuals, the Patient Questionnaire (PQ) of the Primary Care Evaluation of Mental Disorders (PRIME-MD), and the Happiness Analogical Scale. Results: A very high prevalence of SMI (70%) was observed, exceeding rates reported by similar studies conducted in developed countries. SMI was more frequent in women, whereas age and education did not impact on prevalence. Subjects with SMI had significantly more somatic and psychiatric symptoms on the PQ, as well as lower means on the MMSE, but not on the delayed recall test. Multiple logistic regressions showed that the most important factor associated with the presence of SMI was a high score on the PQ (OR: 3.84, p = 0.011). Conclusion: Psychological and somatic symptoms may be the principal cause of SMI in this population.

Comparison of Quantitative Imaging Devices and Subjective Optic Nerve Head Assessment by General Ophthalmologists to Differentiate Normal From Glaucomatous Eyes

Purpose: To compare the ability of Subjective assessment of optic nerve head (ONH) and retinal nerve fiber layer (RNFL) by general ophthalmologists and by a glaucoma expert with objective measurements by optical coherence tomography (Stratus OCT, Carl Zeiss Meditec Inc), confocal scanning laser ophthalmoscope (HRT III; Heidelberg Engineering, Heidelberg. Germany), and scanning laser polarimetry (GDx enhanced corneal compensation; Carl Zeiss Meditec Inc, Dublin, CA) in discriminating glaucomatous and normal eyes. Methods: Sixty-one glaucomatous and 57 normal eyes or 118 subjects Were included in the study. Three independent general ophthalmologists and I glaucoma expert evaluated ONH stereo-photographs. Receiver operating characteristic curves were constructed for each imaging technique and sensitivity at fixed specificity was estimated. Comparisons or areas under these curves (aROCs) and agreement (k) were determined between stereophoto grading and best parameter from each technique. Results: Best parameter from each technique showed larger aROC (Stratus OCT RNFL 0.92; Stratus OCT ONH vertical integrated area = 0.86; Stratus OCT macular thickness = 0.82; GDx enhanced corneal compensation = 0.91, HRT3 global cup-to-disc ratio = 0.83; HRT3 glaucoma probability score numeric area score 0.83) compared with stereophotograph grading by general ophthalmologists (0.80) in separating glaucomatous and normal eyes. Glaucoma expert stereophoto grading provided equal or larger aROC (0.92) than best parameter of each computerized imaging device. Stereophoto evaluated by a glaucoma expert showed better agreement with best parameter of each quantitative imaging technique in classifying eyes either as glaucomatous or normal compared with stereophoto grading by general ophthalmologists, The combination Of Subjective assessment of the optic disc by general ophthalmologists with RNFL objective parameters improved identification of glaucoma patients in a larger proportion than the combination of these objective parameters with Subjective assessment of the optic disc by a glaucoma expert (29.5% vs. 19.7%, respectively). Conclusions: Diagnostic ability of all imaging techniques showed better performance than subjective assessment of the ONH by general ophthalmologists, but not by It glaucoma expert, Objective RNFL measurements may provide improvement in glaucoma detection when combined with subjective assessment of the optic disc by general ophthalmologists or by a glaucoma expert.