988 resultados para Tournant des Lumières
Resumo:
En avril 1975, les Khmers rouges prennent le pouvoir du Cambodge et forcent l’évacuation presque complète des villes du pays vers les campagnes. Le régime restreint à l’extrême les droits individuels, dont la propriété privée. À la chute du régime khmer rouge en janvier 1979, le foncier urbain est en théorie détaché de tous droits antérieurs. Par une enquête historique et ethnographique menée à Battambang, ce mémoire explore comment les relations de propriété autour des ressources foncières et immobilières préexistantes de la ville se sont développées dans ce contexte. Il examine plus précisément les mécanismes d’accès et d’exclusion, issus à la fois des normes politico-légales et de la coutume, qui ont alors légitimé la propriété sur divers types de biens immobiliers situés surtout en ville. La recherche couvre une période historique allant de 1979 à 1992-1993, années de la transition du régime socialiste vers une démocratie libérale. Les résultats montrent que plusieurs logiques d’accès et de possession se sont croisées durant ces années, souvent en marge de la loi et parfois de manière conflictuelle et violente. La diversité de relations de propriété révélée par l’éclairage historique « par en bas » nuance l’idée que l’allocation de la propriété en contexte socialiste a été essentiellement chaotique et contrôlée par un État néopatrimonial. Elle nuance aussi l’idée qu’une pleine privatisation de la propriété a eu lieu au tournant des années 1990. Les nombreuses frictions qui ont résulté de cette formalisation, particulièrement entre l’État local et les petits occupants, invitent à conceptualiser la propriété de manière plus large et à repenser les penchants normatifs pour un régime foncier strict basé sur des droits de propriété individuels et exclusifs, particulièrement dans des régimes post-conflit. En outre, le mémoire sert à donner une profondeur historique à la crise foncière que connaît actuellement le Cambodge.
Resumo:
[en] This article aims at examining the theoretic and literary models of sexuality offered in the libertine novel Thérèse philosophe, focusing on its representation of the Cadière-Girard affair. During this scandalous trial that took place in the Parliament of Aix-en-Provence in 1731, Jean-Baptiste Girard (Jesuit priest) was accused by Marie-Catherine Cadière (penitent) of sorcery and sexual abuse, while he claimed these charges were calumnies. We seek to show the development of a rationalist, demystifying, scientific perspective on this affair, characteristic of Enlightenment in the eighteenth century, which tended to neutralize and obliterate charismatic religiosity. [fr] Cet article a pour but d’examiner les modèles théoriques et littéraires de la sexualité offerts par le roman libertin Thérèse philosophe, en se concentrant sur la façon dont l’affaire Cadière-Girard y est représentée. Pendant ce procès judiciaire qui a eu lieu au Parlement d’Aix-en-Provence en 1731, Jean-Baptiste Girard (père jésuite) a été accusé par Marie-Catherine Cadière (pénitente) de sorcellerie et abus, ayant reçu elle-même une dénonciation pour calomnies. On cherche à montrer le développement, autour de cette affaire, d’une perspective rationaliste, démystifiante et scientifique, propre des Lumières au XVIIIe siècle, à partir de laquelle la religiosité charismatique se neutralise au point de l’oblitération.
Resumo:
Nous étudions la progression, au siècle des Lumières en France, de la critique de l'Inquisition espagnole à partir de l'oeuvre de Montesquieu, en montrant comment Voltaire, principal défenseur de la tolérance religieuse du siècle, a approfondi l'analyse de Montesquieu pour faire de l'Inquisition espagnole un modèle exemplaire du fanatisme religieux, et comment finalement Voltaire a pour sa part influencé les articles sur le sujet rédigés par Louis de Jaucourt pour l'Encyclopédie.
Resumo:
Sujet peu abordé par l'historiographie helvétique, le château, comme « institution » et comme monument, est pourtant indissociable du paysage politique et culturel suisse au XVIIIe siècle. Lieu de pouvoir et de mémoire, centre administratif et agricole, création artistique marquante, il est pour les élites de l'époque le symbole même de la réussite sociale. Ce colloque interdisciplinaire cherche à comprendre de quelle manière le château est utilisé et habité par ces élites, quelles formes d'arts s'y développent et, plus largement, quel sens il conserve dans les petites républiques qui constituent la Suisse de l'Ancien Régime. Le château sera ainsi étudié comme centre économique et symbolique d'une entité seigneuriale. La perception qu'en avaient des patriciens soucieux de légitimer leur aptitude traditionnelle au commandement politique retiendra également l'attention, de même que la vie culturelle qui s'y développa, sous l'influence des Lumières. Son « programme » architectural sera comparé aux édifices féodaux plus anciens, afin de mettre en évidence comment les agencements du XVIII e siècle conjuguent tradition et modernité. L'intérêt se portera encore sur son décor intérieur et sur son mobilier, à la recherche de l'imaginaire iconographique qui entoure la vie hors la ville. Enfin, le jardin qui accompagne le château permettra de mettre en évidence l'inscription de l'édifice dans son cadre topographique.
Resumo:
Le système éducatif encourage une histoire positiviste, ordonnée, unilatérale et universelle; par l´incorporation de le découpage chronologique de l´histoire en quatre étapes. Mais, est-ce qu´il serait posible que les élèves puissent étudier leur propre présent? Mon commuication poursuit d´exposer, comme Saab affirmait, le présent est “le point de départ et d´arrivée de l´enseignement de l´histoire détermine les allers et les retours au passé”. La façon d´approcher l´enseignement de l´histoire est confortable. Il n´y a pas de questions, il n´y a pas de discussions. Cette vision de l´histoire interprétée par l´homme blancoccidental-hétérosexuel s´inscrit dans le projet de la modernité du Siècle des Lumières. Par conséquent, cette histoire obvie que nous vivons dans una société postmoderne de la suspicion, de la pensée débile. En ce qui concerne la problématique autour de la pollution audiovisuelle et la façon dont les enseignants et les élèves sont quotidiennement confrontés à ce problème. Par conséquent, il est nécessaire de réfléchir à la question de l´enseignement de l´histoire quadripartite. Actuellement, les médias et les nouvelles technologies sont en train de changer la vie de l´humanité. Il est indispensable que l´élève connaisse son histoire presente et les scénarioshistoriques dans l´avenir. Je pense en la nécessité d´adopter une didactique de l’histoire presente et par conséquent, nous devons utiliser la maîtrise des médias et de l´information. Il faut une formation des enseignants que pose, comme Gadamer a dit: “le passé y le présent se trouvent par une négociation permanente”. Una formation des enseignants qui permette de comprendre et penser l´histoire future / les histoires futures. À mon avis, si les élèves comprennent la complexité de leur monde et leurs multiples visions, les élèves seront plus tolérantes et empathiques.
Resumo:
La pénétration en Allemagne des philosophies des lumières françaises et écossaises concorde avec l’émergence de la Popularphilosophie. Ce courant, prenant conscience de la place de la philosophie dans la société, suscite un repositionnement du discours philosophique en l’envisageant comme s’exerçant publiquement. Cet article se propose d’examiner certaines conséquences de cette mutation par le prisme d’un débat entre deux philosophes : Kant et Herder. Tous deux inspirés par l’Aufklärung, leurs conceptions de l’articulation entre raison et langage les mènent pourtant dans deux directions opposées : vers l’universalité et la clarté avec Kant ou vers le particularisme et l’expressivité avec Herder.
Resumo:
La pénétration en Allemagne des philosophies des lumières françaises et écossaises concorde avec l’émergence de la Popularphilosophie. Ce courant, prenant conscience de la place de la philosophie dans la société, suscite un repositionnement du discours philosophique en l’envisageant comme s’exerçant publiquement. Cet article se propose d’examiner certaines conséquences de cette mutation par le prisme d’un débat entre deux philosophes : Kant et Herder. Tous deux inspirés par l’Aufklärung, leurs conceptions de l’articulation entre raison et langage les mènent pourtant dans deux directions opposées : vers l’universalité et la clarté avec Kant ou vers le particularisme et l’expressivité avec Herder.
Resumo:
Dans certains milieux syndicaux québécois, des initiatives porteuses destinées à prévenir les problèmes de santé mentale au travail ont vu le jour. Des représentants syndicaux pionniers ont mis en place des structures d’entraide opérantes, obtenu des jurisprudences importantes et développé des approches innovantes pour corriger ou bonifier l’organisation du travail, et ce depuis plus de trois décennies. Alors que la montée de l’idéologie néolibérale et les principes d’organisation du travail qu’elle sous-tend engendrent une intensification du travail qui fragilise la psyché des travailleurs et que le rapport de force des syndicats s’effrite, il apparaît porteur d’interroger l’expérience de ces représentants syndicaux pour mieux comprendre comment se structure l’action syndicale en santé mentale au travail. Cette thèse fait l’étude de réalisations syndicales québécoises en matière de santé mentale au travail visant à prévenir et à corriger les problèmes de détresse psychologique, d’épuisement professionnel, de harcèlement, de dépression, de violence, de suicides reliés au travail, etc. Pour ce faire, un cadre théorique mixte a été utilisé. D’une part, une perspective large a été adoptée pour comprendre les enjeux entourant les rapports humains au travail et l’action. Pour ce faire, quatre auteurs influents de la philosophie des Lumières et de la philosophie contemporaine ont été sélectionnés, soit Thomas Hobbes, Adam Smith, Karl Marx et Hannah Arendt. Dégager ces différentes perspectives du monde, de l’action et du lien social avait pour objectif de mettre en place une grille d’analyse susceptible de relier l’expérience de représentants syndicaux à ces visions du monde. Il est apparu essentiel de mieux saisir les bases idéologiques sur lesquelles ces derniers ont construit leur action pour comprendre comment elles ont influencé leur démarche singulière et collective. D’autre part, la théorie de l’expérience sociale a été retenue (Dubet, 2009; 1994) pour analyser plus finement le travail des représentant syndicaux. Celle-ci distingue trois logiques d’action complémentaires et en tension avec lesquelles doivent composer les acteurs sociaux : une logique d’intégration, une logique stratégique et logique appuyée sur la subjectivation. La coexistence de ces trois logiques signifie que l’expérience que les individus font du monde n’est pas une simple reproduction de déterminismes qui les précèdent. Les acteurs sont aussi sujets de leur expérience et capables de prendre une distance du social pour comprendre les significations de leur agir; ils s’inscrivent dans le monde dans une dialectique critique. Cette théorie apporte un éclairage permettant de dégager à la fois ce qui freine et ce qui facilite l’action individuelle et collective en matière de santé mentale au travail et de décrire comment des représentants syndicaux se mobilisent pour répondre aux nombreuses attentes des membres. Cette recherche qualitative s’est appuyée sur une méthodologie de récit de vie (Rhéaume 2008; Bertaux 2006). Vingt représentants syndicaux ont témoigné de la souffrance au travail (Dejours, 2008) vécue par leurs membres et ont présenté des actions déployées pour leur venir en aide. Les réalités décrites par les participants montrent comment certains éléments de l’organisation du travail sont associés à des expériences de domination (Martuccelli, 2004): les méfaits du productivisme et de l’hyperflexibilité, les accidents de travail, les maladies professionnelles et les situations d’horreur au travail, les rapports sociaux au travail devenus délétères et les utilisations abusives de l’appareil judiciaire. L’étude démontre aussi à quel point des initiatives portées par des représentants syndicaux contribuent à une résolution de problèmes dans une perspective d’interdépendance, de développement du pouvoir d’agir, de justice sociale et de lutte pour la dignité. Quatre catégories d’initiatives ont été retenues : l’entretien du lien social dans l’entraide au quotidien, la défense juridique et légale des membres, les clauses de convention collective et les actions sur l’organisation du travail. Enfin, la recherche dégage trois profils de représentants syndicaux : la militance qui tente de former un nous, la professionnalisation qui tente de faire reconnaitre son utilité et sa compétence, et l’entraide qui cherche à développer une action engageant le Je. Leur rencontre laisse entrevoir le développement d’une praxis syndicale qui vise à promouvoir et protéger la dignité du travail et des travailleurs.
Resumo:
1944/01 (N1).