1000 resultados para Éducation à la citoyenneté (enseignement primaire) -- France -- Ouvrages avant 1800
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Le but principal de cette recherche était d'identifier l'impact de rencontres à caractère expérientiel auprès de parents d'élèves du premier cycle du primaire sur la relation de coopération avec l'enseignant. Les données ont été recueillies auprès d'un échantillon de vingt-deux parents. À quatre reprises durant l'année scolaire, les parents ont été invités à participer à des rencontres à caractère expérientiel, en vue de leur permettre d'acquérir de nouvelles connaissances et de nouvelles habiletés par le biais d'expériences et de réflexions personnelles. Le sujet des rencontres avait préalablement été choisi par les parents et il était basé sur les questions et les besoins qu'ils avaient manifestés en lien avec le sujet. Les objectifs de ces rencontres étaient d'établir les conditions favorables pour mener une rencontre expérientielle de qualité, de vérifier l'impact qu'elles pouvaient avoir auprès du parent dans l'accompagnement de son enfant, auprès du parent dans sa relation avec l'enseignant, et auprès de l'enseignant dans sa relation avec le parent. À la fin de chaque rencontre, un document était remis aux parents afin qu'ils aient des outils pour soutenir leur enfant quant au sujet abordé. De plus, un questionnaire d'évaluation était rempli par les parents afin de vérifier l'impact de ces rencontres au regard des objectifs mentionnés. Finalement, une entrevue individuelle a été réalisée auprès de deux parents afin qu'ils témoignent de leur expérience.
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L'enseignement primaire et secondaire au Québec donnait lieu à une vaste consultation auprès de tous les agents de l'éducation et auprès du grand public en général. Depuis ce temps, l'idée de projet éducatif est dans l'air. Comme l'indique le Livre vert "cette idée de projet éducatif n'est pas entièrement nouvelle puisque les commissions scolaires et les écoles ont déjà pris des initiatives sous diverses formes et appellations" (5.15 p. 141). Au printemps 1979, le Ministère de l'éducation du Québec publiait l'École québécoise: énoncé de politique et plan d'action. Tel que défini par l'École québécoise, le projet éducatif est une "démarche dynamique par laquelle une école grâce à la volonté concertée des parents, des élèves, de la direction et du personnel entreprend la mise en oeuvre d'un plan général d'action" (p. 35). Un projet éducatif, on le sent, vise donc à la concertation des agents de l'éducation en vue d'atteindre une meilleure qualité de l'éducation. Un terrain sur lequel il doit d'abord y avoir entente c'est sur les valeurs que le système scolaire doit transmettre. Naud et Morin (1979) dans l'ouvrage L'esquive, l'école et les valeurs le souligne lorsqu'ils disent que l'idée de projet éducatif "se trouve dépouillée de toute réalité véritable tant qu'on ne réussit pas à se dire les valeurs qu'on veut préconiser" {p. 15). Quelles sont les valeurs qu'une école doit mettre de l'avant? Voilà une question qui ne trouve pas sa réponse à l'intérieur d'une seule journée pédagogique. On voit s'opposer les idéologies, les philosophies, les styles de gestion, les luttes de pouvoir. Trop souvent nous sommes tentés de penser que fixer les priorités et les buts de l'école ne regarde que les spécialistes de la question c'est-à-dire: cadres de commissions scolaires, enseignants, directeurs d'école. Pourtant les étudiants, surtout au secondaire se forment une opinion sur ce sujet et dans le sens de concertation du projet éducatif il est important de connaître leurs opinions sur les valeurs qu'ils privilégient pour leur école. La présente recherche s'efforcera donc de connaître les valeurs éducatives privilégiées par les étudiants d'une polyvalente.
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On entend souvent affirmer que l'agressivité et la violence s'amplifient de nos jours. Comme la plupart des sociétés modernes, le Québec n'échappe pas à la recrudescence de la violence sous toutes ses formes. Ses manifestations sont de plus en plus fréquentes et elles affectent l'éducation dès l'école primaire. À l'école De La Chanterelle, où je suis directrice, notre milieu scolaire (parents, professeurs et direction) s'inquiète depuis quelques temps des différentes manifestations de violence observables dans nos murs. Les explications de ce phénomène demeurent confuses et parfois contradictoires et de là les solutions difficiles à trouver. Par ailleurs, selon Jean-Marc Domenach, l'agressivité et la violence dans le milieu scolaire ne seraient pas plus grave aujourd'hui qu'autrefois. "La condition humaine en a toujours été une de violence. Ce qu'il y a de nouveau, c'est qu'on cherche aujourd'hui une racine commune aux manifestations de violence. La conscience de la violence, l’intolérance de la violence sont des phénomènes récents". […]
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De tous les temps, les individus formant une société se sont donné des moyens pour communiquer. Des langages gestuels, oraux ou écrits se sont alors développés. Entre autres processus de communication, nous retrouvons l'écriture et la lecture. Les Égyptiens, 2500 ans avant Jésus-Christ, possédaient déjà un code écrit. Par la suite, et pendant de nombreux siècles, la lecture a été réservée à une certaine élite. C'est avec l'avènement de l'imprimerie et de l'école obligatoire (de 1500 à 1800), que l'on a assisté à une certaine démocratisation de la lecture. De nos jours, la majorité de la population a accès aux livres, aux périodiques et aux journaux, par l'intermédiaire de nombreux points de vente ou de prêt. Depuis un siècle, plusieurs études dans le domaine de la lecture ont été effectuées, allant des préoccupations d'ordre physiologique, sociologique aux études psychologiques ou pédagogiques. La présente recherche appartient à la dernière catégorie, c'est-à-dire qu'elle est d'ordre pédagogique. Nous nous intéressons ici au développement du goût de lire chez des jeunes de dix et onze ans qui fréquentent le système scolaire québécois. Dans ce contexte, nous nous attardons particulièrement à un médium littéraire en général apprécié chez les jeunes lecteurs, c'est-à-dire la bande dessinée humoristique. L'étude menée ici se déroule dans le contexte d'une approche pédagogique particulière que l'on pourrait nommer la lecture régulière libre.
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Considérations méthodologiques Nous avons limité aux précisions indispensables à la compréhension de notre propos les considérations sur la gigantomachie en général. Nous renvoyons aux études signalées plus haut (supra, p. 7, n. 2), principalement pour ce qui concerne les géants avant leur transformation en anguipèdes à partir de l'époque hellénistique. Notre recherche de parallèles reposera sur quelques oeuvres d'art encore existantes : les sculptures décorant les plus importantes d'entre elles feront dès lors figure d'archétype, même si, bien sûr, rien ne permet d'exclure qu'il en ait existé de plus significatives. Parmi les nombreux monuments aujourd'hui disparus, respectivement parmi ceux qui seraient encore à découvrir, il s'en trouvait sans doute qui auraient été susceptibles de servir de modèle pour les sculptures ornant le fanum de Lousonna, duquel bien peu de restes nous sont parvenus. A l'exception de quelques renvois ponctuels, notre démarche s'est appuyée exclusivement sur du matériel et des informations déjà publiés. Pour la reconstitution des bas-reliefs de Lousonna, nous nous sommes inspiré généralement de sculptures hellénistiques et romaines dont l'ornementation présentait des similitudes avec les fragments à notre disposition ; la plupart des parallèles sont mentionnés dans le Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae. L'examen des volumes du Corpus Signorum Imperii Romani et de quelques autres recueils nous a permis de faire des propositions pour les cas restés en suspens. A une exception près, l'échantillonnage aéré formé à partir d'ensembles sculptés qui devaient avoir les mêmes caractéristiques que le matériel que nous tenterons d'identifier : ils comportaient des monstres anguipèdes avec les jambes se terminant par la tête du serpent, remontant au plus tard à la fin de la période romaine et produits dans un atelier gréco-romain. Afin de recréer avec le plus de vraisemblance possible l'environnement du fanum de Lousonna, nous avons recherché des édifices de caractéristiques semblables dans les catalogues de temples gallo-romains dressés par P. D. HORNE et A. C. KING (1980), respectivement I. FAUDUET et P. ARCELIN (1993). Tant l'absence presque complète de restes architecturaux susceptibles d'être rapportés à l'édifice religieux que la nature somme toute modeste du vicus lémanique nous ont fait opter pour une variante minimaliste, se limitant finalement à la structure supportant la gigantomachie devant un temple sans aucune décoration. Pour tenter de préciser les modalités de la transmission du thème des géants, nous envisagerons trois cheminements possibles : la tradition orale, la transmission littéraire et, enfin, la représentation iconographique, qu'il s'agisse de monuments, d'objets mobiliers ou même des quelques rares illustrations de textes antiques. Sauf indication contraire, les textes anciens sont cités dans les traductions des Belles-Lettres, des Sources chrétiennes ou de la Loeb Classical Library dont la liste figure à la page 161. La version française des textes dont aucune traduction n'était disponible est généralement due à François Mottas (traduction F.M.). Nous ne reportons les dates de naissance des auteurs ou des artistes mentionnés que lorsqu'elles sont utiles à la compréhension de notre exposé. En plus du rôle qu'ont pu jouer les oeuvres d'art disparues au cours des deux derniers millénaires, divers facteurs ont dû assurer la constitution et la mise au point d'un imaginaire de plus en plus élaboré des gigantomachies. La mémoire a certes sa part dans l'inspiration des artistes qui réalisèrent les sculptures de la cité lémanique; mais si un mythe ou le récit d'un événement peuvent s'être transmis de bouche à oreille au cours des siècles, certaines ressemblances dans l'attitude des personnages sont trop frappantes, même en tenant compte de ces gestes qu'il n'existe qu'une seule façon de représenter: il n'est dès lors pas possible d'imaginer que la transmission des détails des scènes se serait pratiquée uniquement par voie orale. Si le voyage touristique; tel que nous l'entendons de nos jours, n'a pas existé, les personnes susceptibles d'avoir ramené des informations de leurs déplacements à travers l'Empire sont plus nombreuses qu'on ne le croirait au premier abord. Fonctionnaires allant prendre leur charge ou en mission dans une contrée voisine; soldats, parmi lesquels des mercenaires gaulois; pèlerins ayant visité de grands sanctuaires, comme celui d'Esculape à Pergame, emplacement de la gigantomachie la plus impressionnante, ou d'autres lieux de culte; jeunes fortunés ayant étudié à Athènes; commerçants accompagnés par des muletiers ou des portefaix acheminant leurs marchandises; membres de corporations ou artisans exerçant des métiers itinérants; esclaves, dont l'exportation devait représenter une source de revenus intéressante pour les commerçants romains; en dernier lieu, sans parler des artistes eux-mêmes, ces arpenteurs-géomètres chargés de toutes sortes de relevés qui accompagnaient les empereurs lors de leurs déplacements (infra, p. 36). Il faudra cependant rester prudent quant à l'affirmation d'une connaissance visuelle directe que les sculpteurs de Lousonna auraient eue des réalisations antiques avec lesquelles nous mettrons la gigantomachie en parallèle. Même si elle n'a toujours pas pu être prouvée, la circulation de cahiers de modèles semble bel et bien assurée: dans un atelier, les maîtres ont forcément passé leurs croquis à leurs successeurs et ceci s'est peut-être répété pour plusieurs générations d'artisans. Sans parler des monnaies, d'autres moyens de transmission peuvent encore être mentionnés : éventuelles éditions illustrées de textes antiques, motifs gravés sur des gemmes ou représentés sur des récipients décorés... Une observation s'impose ici : la plupart des monuments que nous utiliserons pour notre reconstitution existaient encore lors de l'érection de notre gigantomachie. Une fois les bas-reliefs de Lousonna reconstitués, restait donc à combler l'absence de toute étude sur la survie de la gigantomachie à travers les âges et à préciser l'emploi qui en serait fait à la Renaissance. Divers recueils d'ouvrages consacrés à la mythologie et remontant à cette période nous ont permis de décrire les modalités de la reprise du récit de la guerre des géants; en l'absence de toute synthèse sur ceux-ci dans la peinture de la Renaissance, c'est en partant de l'examen des nombreux travaux consacrés au Palazzo del Te à Mantoue que nous avons pu établir un lien entre les représentations de géants peintes durant la première moitié du 16ème siècle, au cours duquel la gigantomachie était redevenue un sujet d'actualité. Le monument de la bourgade lémanique comporte encore neuf personnages et constitue, avec celui d'Yzeures-sur-Creuse, l'exemplaire le plus complet découvert dans la partie occidentale de l'Empire romain : il méritait bien d'être à l'origine d'une telle démarche.
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Cet article vise à repenser l'influence de la culture sur les phénomènes contestataires par le biais des récits sociaux et imaginaires collectifs. Les narrations collectives mettent à disposition un stock spécifique de ressources culturelles et symboliques, elles façonnent les identités des acteurs et, finalement, elles dessinent des opportunités discursives qui facilitent ou, au contraire, limitent l'engagement et l'expression politique des acteurs contestataires. En examinant l'action des organisations antiracistes et des acteurs qui se solidarisent au sort des migrants en France et en Suisse, nous verrons que les imaginaires de la nation et les récits collectifs de la citoyenneté nous offrent des outils conceptuels qui nous permettent de comprendre la présence de ces acteurs dans l'espace public, le répertoire d'action qu'ils mobilisent pour porter leurs revendications dans la sphère politique, mais aussi le contenu de leurs interventions publiques.
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Né en 1394, Charles d'Orléans, prince à la fleur de lys, est fait prisonnier à la bataille d'Azincourt (1415). C'est avant tout l'image du poète vêtu de noir, exilé pendant vingt-cinq ans en Angleterre, qui s'est imposée auprès du public. Les ballades, rondeaux, chansons et complaintes écrites après son retour en France témoignent pourtant d'une conception du lyrisme bien moins marquée au sceau de la mélancolie que ne le voudrait notre vision romantique. S'il a été malheureux en politique, Charles d'Orléans a su faire de son château de Blois un centre culturel vivant où se rencontraient amis et écrivains de passage : leurs poésies côtoient celles du prince dans le célèbre manuscrit 25458, en partie autographe, du fonds français de la Bibliothèque Nationale de France. La présente édition/traduction réunit les textes de cette « coterie », avec l'espoir de permettre au lecteur de saisir le fonctionnement spécifique de l'album personnel de Charles d'Orléans, entre 1440 et 1465. Il s'agit d'un véritable Livre d'Amis non pas dominé par un seul je, mais fondé sur le désordre de l'écriture collaborative et de voix multiples qui se répondent à travers un réseau d'images et de thèmes qui donnent au recueil son unité. L'ordre des pièces, tel qu'il se présente dans le manuscrit, a été respecté afin de rendre au mieux l'aspect social et ludique d'une poésie qui naît de la dynamique culturelle et littéraire du cercle de Blois, réuni autour d'un prince et poète qui sait jouer de l'ironie et pratique volontiers le clin d'oeil allusif, réservé à ceux qui savent en goûter la finesse.
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In the past two decades, international recommendations have made inclusive education a priority issue. Many countries have adopted school policies inciting players to question their representations about the duties and purposes of schooling and their role therein. In Switzerland, a new national and cantonal framework defines the integration of students with disabilities or special educational needs in the regular classroom as a priority. However, progress in this area is modest and many researchers are left wondering how teachers could be better prepared to meet the special needs of some students. Initial training is thus seen as essential in bringing pre-service teachers to develop open attitudes toward students with disabilities or special educational needs. While many studies have examined the role of training in building professional attitudes, very few deal with teacher representations of inclusive education, let alone those of future teachers. Our research focuses on two samples of pre-service teachers in the beginning, middle or end of their initial training. 261 pre-service teachers for primary education and 212 pre-service teachers for secondaiy education are involved in the study. The research aims to highlight the role of their representative thinking in building their attitudes towards inclusive education. Our results show that objectification remains essentialist and focuses on the prototypes of the most publicized disabilities. They also showed the weakness of the training system as perceived by future teachers. Even though they have maintained or strengthened positive attitudes towards integration, most leave their training with a reinforced sense of apprehension when faced with the disabilities or special educational needs that they expect to encounter in their future work. Although pre-service teachers consider their training insufficient, it nevertheless positively influences their attitudes toward integration. In particular, greater internship practice, however modest it may be, has a significant effect on attitudes of future teachers by increasing their perception of competence and confidence. -- Ces deux dernières décennies, les recommandations internationales ont fait de l'inclusion scolaire une thématique prioritaire. De nombreux pays ont adopté des politiques scolaires obligeant les acteurs scolaires à interroger leurs représentations des missions de l'école et leur rôle au sein de celle-ci. En Suisse, un nouveau cadre national et cantonal a défini comme prioritaire l'intégration dans l'école ordinaire des élèves en situation de handicap ou ayant des besoins éducatifs particuliers. Or, les avancées en la matière restent modestes et de nombreux chercheurs se questionnent sur la manière dont les enseignant-e-s pourraient être mieux préparés à répondre aux besoins éducatifs particuliers de certains élèves. La formation initiale est ainsi perçue comme essentielle pour amener les futurs enseignant-e-s pour développer des attitudes ouvertes envers les élèves en situation de handicap ou ayant des besoins éducatifs particuliers. Si beaucoup d'études portent sur le rôle de la formation dans la construction d'attitudes professionnelles, très peu traitent des représentations des enseignant-e-s à l'égard de l'intégration scolaire et encore moins de celles des futurs enseignant-e-s. Notre recherche porte sur deux populations de futurs enseignant-e-s en début, au milieu ou en fin de formation. Elles sont composées respectivement de 261 étudiant-e-s se destinant à l'enseignement primaire et de 212 étudiant-e-s se destinant à l'enseignement secondaire. La recherche vise à mettre en évidence l'intervention de leur pensée représentative dans leurs prises de position envers l'intégration scolaire. Nos résultats montrent que l'objectivation reste essentialiste et se focalise sur les prototypes de situations de handicap les plus médiatisés. Nos résultats font également fait apparaître la faiblesse du dispositif de formation tel que perçu les futurs enseignant-e-s. Quand bien même ont-ils conservé ou renforcé des attitudes favorables à l'intégration, ils quittent pour la plupart leur formation avec une appréhension renforcée à l'égard des situations de handicap ou de besoins éducatifs particuliers qu'ils s'attendent à rencontrer dans leur future pratique. Bien que la formation soit jugée insuffisante par les étudiant-e-s, elle oriente néanmoins favorablement leurs prises de position envers l'intégration des élèves concernés. En particulier, une plus grande pratique de stage, si modeste soit-elle, a un effet important sur ces prises de position par l'augmentation du sentiment de compétence et la perception d'assurance des futurs enseignant-e-s.
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Cette étude porte sur les 1829 graffiti sur céramique d'époque gallo-romaine retrouvés sur le site d'Avenches. Ils offrent de précieux repères pour estimer les effets de la romanisation et les persistances des traditions indigènes. Soumis à un examen attentif combinant les approches linguistique, iconographique, céramologique, spatiale et chronologique, ils nous renseignent sur certains domaines, comme les pratiques religieuses, les modes de consommation, les usages commerciaux et le système de mesure employé, mais également sur la composition de la société, via les tendances onomastiques. Les dessins et les graffiti indéterminés, qui sont difficiles ou impossibles à comprendre, permettent néanmoins de susciter la réflexion sur plusieurs questions, comme la valeur des symboles et de certains dessins, le sens des graffiti équivoques. Les informations épigraphiques, la restitution des inscriptions et l'étude de l'alphabet fournissent également des renseignements importants sur l'écriture, la langue, l'éducation et le degré d'alphabétisation de la population. Se rapportant à une autre catégorie de la population d'Avenches, celle des artisans, les quelques graffiti ante cocturam livrent quant à eux des informations concernant l'organisation sociale et l'histoire des artisans. Combiner les résultats obtenus dans différents domaines est primordial pour comprendre le phénomène des graffiti à Avenches durant l'époque romaine. Deux questions reviennent systématiquement dans chacun de nos chapitres : l'identité des auteurs des graffiti et la signification du message gravé. Cette dernière est parfois limpide ; plus souvent elle donne lieu à diverses interprétations. Mais qui sont les scripteurs ? Certaines couches de la société sont-elles à exclure ou à privilégier ? On sait que l'élite des helvètes avait obtenu très tôt la citoyenneté romaine, mais les utilisateurs des récipients appartenaient-ils à cette élite ? En principe, tout un chacun avait la possibilité d'inscrire son nom sur un récipient, qu'il fût de basse extraction ou qu'il se trouvât au somment de la hiérarchie sociale de la cité. Ce sont les circonstances qui conduisent un individu à graver son nom sur un récipient : pour éviter de le perdre, pour qu'on ne l'utilise pas, ou pour le reconnaître à l'occasion d'une célébration, dans un cadre communautaire. Vu la prédominance des noms latins indigènes et gaulois, les nombreux noms grecs et la rareté des noms italiens, faut-il déduire que les scripteurs appartenaient aux couches basses et moyennes de la population ? Ce serait faire fi des mises en garde et des précautions appliquées tout au long de l'étude. D'un point de vue terminologique, il apparaît que la formule « marque de propriété » est une appellation générique se rapportant à un geste bien précis, mais réalisé dans des circonstances très variables. Les auteurs des graffiti ne composent en tout cas pas un groupe homogène. Des femmes, des hommes et peut-être des enfants ont laissé leurs traces sur les récipients. Leur statut, leur condition sociale et leur origine ne sont pas aisés à identifier. L'origine des noms révèle des tendances sur la mode onomastique, tandis que la forme qu'ils revêtent en relation avec le statut de la ville nous conduit à d'intéressantes constatations diachroniques sur l'onomastique de la population d'Avenches. La présence des indications chiffrées et des abréviations codifiées est à mettre en relation avec les besoins domestiques, de la cuisine et de l'approvisionnement, avec le monde du commerce et de l'artisanat, pour la vente ou pour le contrôle de la production. La variété des écritures est probablement liée au support et au type de message inscrit, mais elle témoigne également d'une production épigraphique provenant d'un spectre relativement large de la population, qui se tourne vers cette pratique de l'écrit pour répondre à des besoins quotidiens.