987 resultados para Socialisation professionnelle--Ontario
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Cette thèse voudrait expliquer l'émergence et l'autonomisation d'un groupe professionnel récent en France, celui des céramistes d'art, « inventé » au milieu du XXe siècle, et qui s'est largement développé après 1968. Il s'agit d'analyser l'apparition d'un groupe social dans la division du travail, puis sa capacité à assurer les moyens de sa reproduction et de sa pérennisation, tant par l'étude de ses dynamiques internes que par ses rapports à l'hors-groupe. Au-delà de l'aspect monographique, cette recherche interroge la professionnalisation de cet espace du travail artistique peu légitime culturellement, et les obstacles à celle-ci (définition des frontières, contrôle des pratiques). Les normes professionnelles - émergentes, codifiées, transmises, défendues ou contestées - constituant le point d'entrée de cette recherche : liant du groupe, elles sont aussi révélatrices de ses transformations, clivages internes et modes d'institutionnalisation. Dans cette optique, la recherche restitue la diversité des dimensions du métier en tenant ensemble travail et hors- travail : sociogenèse du métier, rapport des céramistes d'art au travail artistique et à la culture légitime, engagement dans les organisations professionnelles (associatives et syndicales), récèption des politiques publiques qui concernent le secteur. Cette recherche réaffirme ainsi la centralité du travail comme espace au carrefour de plusieurs espaces sociaux et de plusieurs types d'investissements, c'est-à-dire comme un rapport social général et non comme enclave sociale que l'on pourrait appréhender par elle-même. La thèse montre aussi que l'hybridité constitutive du métier, entre art et artisanat, constitue l'une des bases de sa professionnalisation : la contestation des principes et des critères de légitimité culturelle en sont les manifestations majeures. Enfin, l'étude de la politisation chez les différentes unités-générationnelles qui composent le métier met en évidence la portée instituante de l'auto-organisation associative et les modes de constitution d'une identité collective. Elle révèle également la présence de l'Etat en filigrane, par opposition ou par coopération. Tels sont les multiples fondements de cette professionnalisation multi-située et constamment évolutive évolutive. Cette recherche repose essentiellement sur des observations - directes et participantes - dans les lieux de vie, de travail et de socialisation des céramistes d'art, et sur 62 entretiens semi-directifs. En plus de l'enquête ethnographique, la thèse s'appuie sur les résultats d'une enquête par questionnaire (218 répondants) et de la documentation professionnelle (archives syndicales, compte-rendu associatifs, supports de communication, etc.).
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La ségrégation professionnelle horizontale et verticale selon le sexe est l'un des traits dominants du marché du travail: les femmes et les hommes exercent rarement le même type d'activité ou la même fonction. L'objectif de la recherche réalisée dans le cadre de mon mémoire de licence est de cerner les mécanismes sociaux qui contribuent au maintien de la division hiérarchique du travail entre les sexes. L'enquête a été menée au sein d'une administration cantonale et combine une étude de la politique de gestion du personnel et de trajectoires d'activité professionnelle d'employé·e·s et de cadres des deux sexes (« employé d'administration » est une fonction féminisée, celle d'« adjoint » est majoritairement occupée par des hommes). Elle met en évidence l'influence des rapports sociaux de sexe dans la production des différences de sexe. L'étude du système de classification des fonctions, de promotion et de formation continue met au jour la manière dont les stéréotypes de sexe et les représentations de rôles de sexe structurent la politique de gestion du personnel. Il ressort que les « employées » interviewées ont un niveau de formation supérieur à celui de leurs homologues masculins. Par ailleurs, la mobilité professionnelle est régie par des logiques différentes : les femmes rapportent avoir demandé une promotion alors que les hommes disent avoir été promus par les supérieurs. L'analyse des trajectoires d'activité montre que les « employé·e·s » n'accomplissent pas le même type de tâches, les femmes sont cantonnées à un travail de secrétariat alors que les hommes assument des tâches diversifiées, ce qui se répercute ensuite sur le type de cours de formation continue suivis. Mais surtout la mobilité spatiale et l'autonomie féminines sont moindres. « Employée» n'est donc pas le féminin d'«employé». La fonction d'« adjoint » comprend l'exercice de responsabilités diverses, notamment la direction et l'encadrement de personnel administratif. Pourtant, les « adjointes » sont exclues des fonctions de direction - où se prennent les décisions - et quasi exclues des fonctions d'encadrement hiérarchique importantes. Par ailleurs, les dossiers en mains masculines concernent davantage des questions économiques, financières ou techniques, ceux des femmes des dimensions juridique et sociale. Enfin, les « adjointes » connaissent un avancement de carrière plus lent que leurs collègues de sexe masculin.
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Cette recherche articule des processus de socialisation et d'auto-sélection à partir d'une perspective de représentations sociales (RS). Les deux études présentées montrent comment le passage dans une filière universitaire, par un phénomène de socialisation qui succède à un processus d'auto-sélection, permet d'ancrer les prises de position dans des groupes. L'Etude 1 (N = 177) montre que les étudiant-e-s interrogé-e-s choisissent leur filière en fonction des études menées avant l'entrée à l'université, et que les étudiant-e-s en commerce et en droit prennent plus fortement position en faveur de l'économie libérale que les étudiant-e-s des sciences sociales et politiques et des lettres. Les résultats de l'Etude 2 (N = 92) indiquent que ces prises de position normatives sont stables au fil des ans en commerce et qu'elles remettent de plus en plus en question l'économie libérale en sciences sociales et politiques. Enfin, les prises de position dépendent de l'orthodoxie des connaissances économiques, une mesure de la perception de la valeur explicative des connaissances économiques qui est propre aux filières.
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Cette thèse est consacrée à l'analyse des parcours de vie d'un groupe d'anciens et anciennes élèves d'un établissement scolaire d'élite français (les Ecoles normales supérieures de Fontenay-aux-roses, Saint-Cloud et Lyon - promotions 1981-1987). A partir d'une approche longitudinale, son but est de montrer comment l'articulation entre la socialisation familiale, scolaire, professionnelle et conjugale participe à l'orientation progressive des parcours de vie des normalien-ne-s. Elle vise ainsi à remettre en question l'idée, largement répandue, selon laquelle l'intégration d'un cursus scolaire aussi sélectif et prestigieux que celui des ENS garantirait à Lou.te.s les élèves les mêmes chances d'accès aux positions dominantes de l'espace social. Alliant l'analyse de trois types de données (archives, questionnaires, entretiens), cette thèse met en évidence la manière dont inégalités relatives à l'origine sociale et au sexe se recomposent, une fois les portes de l'institution franchies. Elle montre que, dans un contexte socio-historique marqué par une forte expansion scolaire, il est plus que jamais nécessaire d'opérer une articulation systématique entre l'analyse des conditions sociales de réussite scolaire et l'analyse des conditions sociales d'exploitation des titres scolaires, afin de rendre compte des processus complexes de reproduction des inégalités et d'esquisser certaines de leur conditions de dépassement. Abstract: This thesis is dedicated to the life course analysis of alumni from one of the most prestigious French Grandes écoles (the Ecoles Normales Supérieures of Fontenay-aux- roses, Saint-Cloud and Lyon - classes of 1981.-1987). Through a longitudinal perspective, it aims to analyze how family, educational, professional and conjugal socialization processes combine to shape the life course of this particular group of graduates. The main goal of this research is to question the widespread belief that the French Grandes Ecoles guarantee automatic access to the very top of the professional and social hierarchy for all of their graduates. Based on a mixed methods research design (archive data, a questionnaire survey and semi-structured interviews), this thesis shows that, according to social origin and gender, ENS graduates actually adopt a diverse range of professional careers. It show how, in a socio-historical context characterized by a general increase in educational levels, any analysis of social inequalities should combine two levels of analysis: the social conditions of access to educational credentials, on the one hand, and the labor market value of formal qualifications, on the other hand. Our results suggest that the combined analysis of these two processes provide useful insight into the increasingly complex processes of social reproduction - and suggest fruitful perspectives for reducing some sources of inequality.