131 resultados para Allophones montréalais
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L’histoire identitaire du Québec a constamment été marquée par des enjeux d’ordre «linguistique». En effet, de par l’isolement de cette province majoritairement francophone, entourée de provinces et d’un pays anglophones, nous avons été témoins de plusieurs débats passionnés sur l’avenir du français au Québec. Mais qu’en est-il réellement de la situation linguistique et plus particulièrement de la fécondité au Québec? Avec le constat que le Québec, tout comme la plupart des pays occidentaux, n’assure plus le remplacement de ses générations par son accroissement naturel, l’immigration devient la seule alternative. Certains se sont alors interrogés sur la représentativité future des francophones au sein de leur province. Axée essentiellement sur la langue d’usage, nous avons effectué plusieurs analyses comparatives de l’indice synthétique de fécondité (ISF) selon les groupes linguistiques, mais également selon les régions. Trois facteurs importaient : déterminer les différences de fécondité entre les groupes linguistiques; déterminer les différences de fécondité entre l’ensemble du Québec, l’île de Montréal et le reste du Québec; et déterminer quel jeu d’hypothèses de construction de l’ISF se rapproche le plus de la réalité. C’est à l’aide de six combinaisons d’hypothèses que nous avons effectué l’analyse de la fécondité des groupes linguistiques, soit trois hypothèses de redistribution des naissances dont la langue d’usage de la mère est inconnue, et deux hypothèses de distribution des effectifs, soit la population féminine âgée de 15 à 49 ans. L’analyse annuelle de la fécondité des groupes linguistiques au Québec nous a permis d’observer des variations pour le moins importantes au cours des deux dernières décennies, ce que des analyses de la fécondité limitées aux années censitaires seulement ont en quelque sorte atténué. Bien que les allophones aient des ISF plus «instables» que les deux autres groupes linguistiques, à cause de leurs faibles effectifs, il appert que leur ISF est en-deçà du seuil de remplacement depuis 1996, pour progressivement se rapprocher de celui des deux autres groupes linguistiques.
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Ayant recours aux théories de la «surconscience linguistique», du «choc des langues» et des «zones de contact» telles que développées par Lise Gauvin, Sherry Simon et Catherine Leclerc, ce mémoire a pour objectif de développer une littérature montréalaise activée par la langue et les langues dans un contexte contemporain. S'inspirant des débats entourant la littérature anglo-québécoise, et la place accordée à l'imaginaire anglo-montréalais et à ses représentants dans l'histoire, deux romans sont analysés du point de vue des langues : La logeuse d'Eric Dupont et Heroine de Gail Scott. À la lumière d'une interdiction formulée par Gilles Marcotte dans « Neil Bissoondath disait… », célèbre brûlot qui prohibe l’analyse conjointe des littératures de langue française et anglaise, l'approche adoptée dans ce mémoire vise par l'intermédiaire des romans à dépasser les propos de Marcotte afin de créer une spécificité montréalaise orientée par des préoccupations linguistiques. Ce mémoire démontre que les propos de Gilles Marcotte sont intenables dans le contexte actuel où les langues ne sont plus une source de division, mais bien un prétexte à joindre dans un propos qui les englobe et les dépasse les corpus de langue anglaise et française dans le contexte montréalais. La logeuse et Heroine témoignent d'un imaginaire et de préoccupations linguistiques comparables et de ce fait, permettent de définir les contours d'une littérature montréalaise activée par les langues. Enfin, ce mémoire se questionne sur l'équation entre langue et culture, mais également entre littérature et culture afin qu'une langue montréalaise, à l'instar d'une littérature montréalaise, prenne forme.
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Travail d'intégration réalisé dans le cadre du cours PHT-6113.
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Ce mémoire porte sur les jeunes issus de l’immigration haïtienne à Montréal. Il propose une analyse qualitative des propos recueillis sur les trajectoires sociales de ces jeunes fondée sur l’approche sociologique constructiviste des relations ethniques. L’analyse comparative des expériences vécues par les jeunes femmes et les jeunes hommes tant dans le milieu scolaire, sur le lieu de travail, en matière de logement, de ressources économiques que dans leurs rapports avec les jeunes Montréalais canadien-français, a permis d’observer un effet de genre en matière d’intégration et de vision de la société. Les résultats de cette étude suggèrent que le parcours des jeunes femmes témoigne d’une intégration sociale plus réussie que celui des jeunes hommes. Ces derniers qui, au cours de leurs trajectoires sociales, rapportent avoir vécu des expériences racistes, s’identifient moins comme Québécois et développent de moins bonnes relations d’amitié avec les jeunes Québécois canadien-français que ne le font les jeunes femmes ayant vécu les expériences similaires. Ce qui semble expliquer un sentiment d’insatisfaction et des propos peu flatteurs dans les discours des jeunes hommes envers la société québécoise.
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Les projets interdisciplinaires constituent rarement le terrain des études sur le processus de conception en design. Les théories générales du design, en tentant de définir ce qui est commun à toutes les disciplines du design, ont davantage étudié les cas typiques que les cas atypiques. Or, nous croyons qu’il existe dans les projets interdisciplinaires une négociation argumentative et une ouverture vers l’autre, propice à l’analyse du processus de conception en design. Pour réaliser l’étude de ce processus, la stratégie empruntée a été la «recherche-projet» qui propose une participation active sur le terrain. À l’intérieur de cette stratégie méthodologique, nous avons réalisé l’étude de cas d’un projet hybride, une signalétique identitaire destinée à marquer les écocentres montréalais et orienter leurs usagers. Comme plusieurs autres pratiques du design, la complexité des projets interdisciplinaires demande l’apport de plusieurs acteurs dans le processus. Ces personnes conçoivent le projet à travers des représentations visuelles et des échanges verbaux, nous avons choisi de faire porter notre étude principalement sur le second. Pour ce faire, nous avons choisi comme cadre théorique le Traité de l’argumentation de Chaïm Perelman et Lucie Olbrechts-Tyteca en nous intéressant plus spécifiquement aux concepts d’«accord» et d’«auditoire». Parce que le véhicule de l’action en design est la notion de «projet», l’Anthropologie du projet de Jean-Pierre Boutinet sera notre guide à travers cette conduite. L’objet de recherche de ce mémoire sera donc le processus de conception en design qui sera étudié à travers le regard de l’argumentation. L’argumentation s'est révélée la clé du problème que posent les jugements de valeur, commune à toutes les disciplines du design. Qu’est-ce qu’un «bon» projet réalisé? Est-il possible de répondre à cette question, sans tomber dans un cadre argumentatif, sans devoir révéler les arguments qui nous permettent de croire vraisemblable une telle proposition? C’est en mettant en lien la théorie du projet en design et la théorie de l’argumentation que nous avons éclairé la pratique du designer, sa relation à ses collègues et ultimement avec lui-même. L’argumentation s’est avérée un outil permettant la construction de la réalité dans le projet interdisciplinaire.
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Les changements économiques des dernières décennies telles que la mondialisation et la libéralisation des marchés ont modifié la structure des entreprises et les flux d’échanges, et ce en affectant l’organisation du territoire. Les services gouvernementaux, appuyés des organismes communautaires, ont réagi en développant diverses stratégies à l’échelle locale. Ainsi, ils répondent à une variété de besoins socioéconomiques et s'adaptent aux changements dans les quartiers montréalais. Sur le plan économique, diverses organisations favorisent l'entrepreneuriat local par diverses actions et stratégies. Cette recherche s'intéresse au rôle et aux effets des organismes communautaires dans le développement et la consolidation de petites entreprises via leur rôle sur la viabilité et la vitalité des entreprises dans l’un des arrondissements les plus hétérogènes de Montréal. Spécifiquement, elle s’intéresse à l’effet de ces actions sur le développement entrepreneuriale locale dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges/ Notre-Dame-de-Grâce à cause de son caractère hétérogène sur le plan ethnique, sur le plan socio-économique et de ses particularités géographiques. Les résultats obtenus indiquent que la viabilité des entreprises est à la base de la majorité des actions et stratégies déployés par les organismes de soutien. Pour ce qui est de l’enracinement des entreprises, il y a beaucoup d’externalités liées au marché qui influencent les décisions du lieu d’établissement et de relocalisation et qui sont hors de portée des actions des organisations. Globalement, nous pouvons dire que Montréal est une ville résiliente. En effet, l’organisation du milieu communautaire permet, malgré quelques lacunes dans les stratégies de promotions et de répartitions des tâches, un soutien adéquat aux entrepreneurs. Du travail reste à faire afin de valoriser l’entrepreneuriat comme métier auprès de la population et encourager les universitaires à auto-entreprendre.
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Ce mémoire de maîtrise est une recherche exploratoire sur les expériences de localisation vécues dans l’espace urbain montréalais par des sujets en relation à l’information dite « de localisation ». La localisation est un processus d’orientation spatiale où l’emplacement d’un lieu dans l’espace est un problème à résoudre. Cette exploration est basée sur la théorisation de l’information proposée par Bateson (1972) et le développement du concept de dispositif par Belin (2002) et Agamben (2007) à la suite de Foucault, la localisation étant le concept empirique exploratoire. Le processus de localisation est investigué quant à son caractère médiatique : l’information de localisation est le medium qui, en étant un résultat et une cause de l’action, donne forme à ce processus mené par l’effort. Un travail de terrain ethnométhodologique déployé par le biais d’observations empiriques et d’entrevues qualitatives permet d’identifier certaines conditions qui rendent possibles, dans la vie quotidienne, les relations entre l’information de localisation, l’espace urbain et un sujet. Étant majoritairement vécue lors de déplacements présents, futurs ou passés, la localisation est ainsi conceptualisée en tant que wayfinding : l’action de déterminer quelles voies ou trajets emprunter pour se rendre d’un point A à un point B. Ce mémoire est en réalité une problématisation ouverte qui vise à explorer et identifier certains enjeux qui sont au cœur des processus de localisation dans l’espace urbain montréalais. Si « [l]e fait humain par excellence », comme le souligne Leroi-Gouhran (1965) « est peut-être moins la création de l’outil que la domestication du temps et de l’espace » (p. 139), le fait d’habiter en un certain temps et en un certain espace est en soi une relation problématique de confiance. Le vivant et le non-vivant habitent des espaces aménagés qui sont continuellement transformés par leur détermination mutuelle. En partant du constat que l’environnement construit se déploie en étant produit et aménagé dans des dispositions où certains de nos gestes sont délégués, peut-on envisager être libre sans (se) faire confiance ?
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Ce mémoire porte sur le cèdre blanc (Thuja occidentalis) dans les contextes de colonisation et d’exploitation forestière de l’arrière-pays montréalais au XIXe siècle. Il vise, d’une part, à documenter les stratégies d’exploitation locale du cèdre blanc au XIXe siècle et l’évolution du paysage culturel domestique d’un établissement colonial depuis sa concession initiale. D’autre part, ce mémoire cherche à identifier les réseaux d’échanges du cèdre blanc acheminé à Montréal au XIXe siècle pour la construction des bâtiments et des infrastructures portuaires. En raison de la quasi-absence de documents historiques sur le sujet, il devient évident que seule l’application de la dendrochronologie et de la dendroprovenance permet d’atteindre ces objectifs. Nous vous présentons ici l’analyse détaillée de six sites ruraux situés dans les vallées de l’Outaouais et du haut Saint-Laurent. Les analyses dendrochronologiques effectuées permettent d’aborder l’établissement colonial d’une façon originale. La deuxième partie de ce mémoire se consacre aux analyses de dendroprovenance de sept sites montréalais préalablement étudiés par Poudret-Barré (2007) et le Groupe de recherche en dendrochronologie historique (GRDH). Pour ce faire, les sites ruraux discutés précédemment servent de point d’ancrage géographique afin de déterminer l’origine des pièces de cèdre blanc retrouvées à Montréal. L’étude du cèdre blanc et les résultats des analyses de dendrochronologie et de dendroprovenance réalisées dans le cadre de cette étude permettent d’aborder le patrimoine architectural et archéologique sous un angle nouveau. Venant compléter les données historiques disponibles, il ouvre la voie à de nouvelles recherches de ce genre.
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Dans le cadre des politiques migratoires québécoises du début des années 2000, quelques familles juives argentines ont décidé de s'établir à Montréal. Ces migrants adhérent à un judaïsme culturel, où l’ethnicité devient une dimension identificatoire plus importante que la religion. Les Juifs argentins sont porteurs des histoires de migration familiales des ancêtres, lesquelles sont encore présentes dans la mémoire collective. Dans le cadre de leur établissement au Québec, ils se trouvent confrontés au contexte juif montréalais qui présente d’autres façons de vivre les judéités. Comment ces migrants perçoivent la rencontre et la cohabitation parmi les judéités montréalaises? Continueront-ils à se reconnaitre dans la spécificité de leurs judéités argentines? Les histoires migratoires de famille jouent-elles un rôle précis dans leur actuel processus d’établissement? Au-delà de l’adhésion à un judaïsme culturel, ces migrants croient-ils à une forme de transcendance?
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Contexte : Pour favoriser l’allaitement, la Condition 3 de l’Initiative des amis des bébés (IAB) (OMS / UNICEF) vise à offrir une information complète aux femmes enceintes. Or, cette condition est implantée de façon variable dans les CLSC de Montréal car les intervenants de la santé ne semblent pas confortables à faire la promotion de l’allaitement en prénatal, surtout dans les milieux « québécois » et défavorisés. Objectif : Explorer les expériences personnelles et professionnelles des infirmières en santé communautaire qui sont reliées à la promotion de l’allaitement en prénatal en milieu défavorisé. Dans la présente étude, les informations moins souvent transmises, soit les risques du non-allaitement ainsi que la recommandation de poursuite de l’allaitement jusqu’à deux ans ou au-delà, ont été examinées. Méthodologie : La collecte des données de cette recherche qualitative s’est effectuée auprès d’infirmières de huit CLSC montréalais offrant des services à une population importante de femmes défavorisées, francophones, nées au Canada et ce, sous forme d’entrevues individuelles (n=12 infirmières) et d’entrevues de groupe (n=36 infirmières). Résultats : Les principaux facteurs favorables au niveau de confort des infirmières à faire la promotion de l’allaitement sont d’avoir suivi 20 heures ou plus de formation en allaitement dans les cinq dernières années, et d’avoir des croyances profondes positives quant à la valeur de l’allaitement comparativement aux préparations commerciales pour nourrissons (PCN). Craindre de susciter la culpabilité nuit à la promotion de l’allaitement. De plus, les infirmières exposées à la culture d’allaitement pendant l’enfance, ayant eu une expérience personnelle d’allaitement positive, qui perçoivent que leur rôle est d’encourager les mères à allaiter, ou qui recommandent rarement de donner des PCN en postnatal en cas de problèmes d’allaitement, sont plus confortables à informer les femmes enceintes des risques du non-allaitement. Conclusion : Plusieurs infirmières semblent manquer de connaissances sur la qualité supérieure de l’allaitement par rapport à l’alimentation artificielle et sur les risques du non-allaitement. De plus, il semble que plusieurs infirmières n’aient pas les habiletés cliniques optimales pour soutenir les mères dans leur allaitement. Des formations appropriées aideraient les infirmières à avoir davantage confiance dans leur capacité à soutenir les mères en postnatal, ainsi qu’à promouvoir l’allaitement en prénatal. Finalement, les infirmières devraient prendre conscience de leurs biais personnels, afin d’en réduire les impacts négatifs sur leur pratique professionnelle.
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Au cours des dernières décennies, l’important mouvement de déconcentration territoriale évoluant au sein de nombreuses métropoles à travers le monde a indéniablement su bouleverser leurs dynamiques territoriales, notamment en termes d’organisation spatiale des fonctions urbaines et de mobilité. Ce phénomène n’a pas manqué de susciter l’intérêt de nombreux auteurs, toutefois, face à la variété des facteurs d’influence et aux nombreuses spécificités locales, ces études se sont régulièrement révélées divergentes, voire contradictoires. Ainsi, de nombreuses incertitudes demeurent. La déconcentration des activités serait-elle en mesure de favoriser une meilleure adéquation des lieux de résidence et de travail au sein des territoires métropolitains? Quels en sont les conséquences sur les migrations alternantes? À l’heure où la mobilité constitue à la fois un facteur clé du développement des villes et un enjeu majeur quant aux ’émissions de GES et, alors que le mouvement de déconcentration demeure très actuel et poursuit sa progression, ce mémoire vise à enrichir le débat en proposant une étude basée sur l’analyse des plus récentes formes de distribution des activités métropolitaines en lien avec les caractéristiques de navettage, le tout dans une optique d’évaluation de la durabilité des déplacements. Le cas de Montréal, une métropole dont l’organisation spatiale a été considérée atypique en Amérique du nord, a été observé. L’analyse réalisée comprend trois grandes étapes. L’espace métropolitain montréalais a d’abord fait l’objet d’une caractérisation basée sur une typologie développée en France et basée sur divers critères reliés à la localisation emploi-résidence. Cette typologie a ensuite servi de base à une analyse des déplacements pendulaires, entre 2003 et 2008. Le portrait obtenu a finalement été opposé à celui résultant d’une analyse basée sur un découpage plus traditionnel « centre-banlieue-périphérie » de l’espace métropolitain. Les résultats suggèrent, à l’instar d’autres études, que la seule proximité des lieux d’emploi et de résidence ne suffit pas à favoriser des pratiques de navettage plus durables. D’un point de vue méthodologique, l’étude révèle également la pertinence des deux types d’approches proposés, de même que leur complémentarité.
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Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal
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Ce mémoire veut, de prime abord, porter un regard sur la rue Saint-Laurent qui, depuis ses débuts, joue un rôle fondamental dans le tissu montréalais. Grâce à son visage bigarré et à son hétérogénéité, elle a su marquer l’histoire de la métropole et alimenter l’imaginaire d’un bon nombre d’écrivains. Michel Tremblay demeure un de ceux qui, dans l’ensemble de son oeuvre, explore le plus abondamment les clairs-obscurs et l’étrangeté de ce corridor urbain. Son écriture à la fois crue, marginale et théâtrale, s’inscrit pertinemment dans l’univers de la Main et, plus particulièrement, dans la partie du Redlight où aboutissent et se meuvent ses personnages les plus colorés. Ayant délaissé leur milieu d’origine, ces derniers s’imposent des changements radicaux afin de mieux cadrer avec la nature et les activités de leur terre d’accueil. Ce mémoire visera donc à penser l’« identité trafiquée » des personnages de Tremblay comme condition de leur inscription sur la rue Saint-Laurent. En outre, il sera question de l’esprit théâtral de cette artère qui pousse les travestis et les artistes en tout genre à se donner « en représentation » et à incarner un rôle de composition. Par l’entremise des masques – notamment celui du déguisement, du maquillage et du travestissement, mais aussi celui de la langue qu’ils modulent afin de mieux coller à leur personnage –, ils projettent une identité individuelle instable qui dévoile l’ambiguïté qui les habite. Plus largement, la présente étude s’intéressera à l’ensemble des marginaux qui arpentent la Main et qui cherchent à (re)définir leur identité culturelle, au milieu des cultures américaine et française. Bien qu’elle essaie de se forger une identité propre, cette collectivité peine à se définir sans calquer les modèles dont elle tente de se dissocier. Une telle contradiction évoque à bien des égards le paradoxe auquel se sont heurtées les communautés immigrantes de la rue Saint-Laurent, dont la lente adaptation à la culture nord-américaine s’est faite non sans un difficile constat de pertes et de gains face à la culture d’origine. Il s’agira donc de voir comment ces groupes, en apparence irréconciliables, trouvent dans le même univers un contexte favorable pour mener leur quête identitaire.
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Cette étude ethnographique porte sur le réseau social du tango argentin à Montréal, les valeurs esthétiques du tango, l’interprétation de l’expérience de la danse acquise au cours du processus de socialisation et les différents agents de socialisation. Dans un contexte de réappropriation et de déterritorialisation d’un savoir-faire comme le tango, les références symboliques relatives à son contexte d’origine, son imaginaire collectif et son contexte sociohistorique sont moins accessibles. Ceci semble appeler chez les danseurs montréalais une sorte de surdétermination de l’expérience immédiate, concrète et interactive de la danse dans la construction d’un sens collectif. Cette recherche s’intéresse plutôt à la transposition dans le réseau montréalais de certaines normes esthétiques en lien avec les modalités interactives de la danse. Ces normes esthétiques induisent une attention particulière portée à la qualité de l’expérience se reflétant dans les pratiques et les discours. Ces valeurs esthétiques remontent au contexte d’origine du tango et à la rencontre entre différents univers socialisateurs transnationaux à différentes étapes de son évolution. De ce type de rencontres «transesthétiques», s’est développé un dualisme entre le danser pour les autres et le danser pour soi, dans les représentations et la mise en forme d’une expérience dansée. À Montréal, c’est avec emphase qu’on observe la cohabitation de ces deux systèmes de valeurs en apparence antagonistes où, d’une part, est valorisé l’exhibition du soi et, d’autre part, sont priorisés l’intériorité et l’expérience subjective. En bref, ce mémoire explore les relations complexes qui existent entre les processus culturels et leurs produits, l’expérience et le sens, entre la subjectivité individuelle et la collectivité, et redéfinit l’agentivité des acteurs sociaux en étudiant les modes spécifiques de production du sens dans un art comme la danse.
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En réponse à la disproportion des familles de minorités visibles dans le système montréalais de la protection de la jeunesse, cette recherche explore, du point de vue de l'intervenant, le rôle de ses compétences culturelles et du soutien informel parental dans l’élaboration d'une relation de collaboration. L’analyse porte sur 24 entrevues individuelles, où 48 interventions sont racontées par des intervenants. Les résultats proposent une typologie, élaborée à partir de la collaboration des parents et de l’engagement de leur réseau informel dans l’intervention. Ils présentent ensuite une description des compétences culturelles et de leur utilisation auprès des dynamiques familiales comprises dans la typologie. La discussion aborde la résilience sociale, les stratégies d’intervention et le constructionnisme social. Trois principales idées sont évoquées : une conception de la collaboration qui inclut le réseau informel, une réflexion sur la notion de « compétences culturelles » et le développement d’une pratique réflexive.