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Résumé Amédée VIII, premier comte de Savoie à accéder au titre ducal en 1416, est bien connu pour avoir édicté les Statuta Sabaudie en 1430, pour être devenu ermite à Ripaille près de Thonon en 1434 et, enfin, pour avoir été élu antipape en 1439 sous le nom de Félix V. Mais ce sont surtout ses capacités de fin diplomate qui émergent de l'historiographie. Amédée VIII a en effet su rester en dehors de la guerre de Cent Ans en arbitrant les différentes parties entre 1407 et 1435, puis en continuant son oeuvre d'intermédiaire en Italie jusqu'en 1438. Loin d'être désintéressée, cette activité diplomatique a été utilisée à bon escient pour les propres intérêts du duché. Cette importante activité diplomatique s'est traduite par un nombre élevé d'ambassades envoyées auprès des protagonistes des différents conflits. La politique matrimoniale d'Amédée VIII, visant à un potentiel agrandissement du duché, a généré un tout aussi considérable va-et-vient. Néanmoins, les acteurs des négociations, qu'il s'agisse d'ambassadeurs, d'officiers ou de messagers, ainsi que les modalités pratiques et matérielles de leurs missions, ont totalement été négligés, les historiens s'étant surtout attelés à reconstituer les événements politiques et à vanter l'habileté diplomatique d'Amédée VIII. En étudiant l'exceptionnelle série de comptes conservée aux Archives d'Etat de Turin, les documents émanant des notaires ducaux ou de la Chambre, ainsi que les recueils d'instructions, il résulte qu'Amédée VIII a organisé les voyages de ses officiers au niveau législatif, administratif, financier et pratique, afin d'en faire un instrument de pouvoir et de gouvernement maîtrisé et performant. L'enjeu est en effet fondamental: au niveau international, les ambassadeurs permanents n'existant pas encore, chaque négociation est tributaire d'un voyage pour faire valoir ses droits, protéger ou élargir ses frontières, négocier un mariage, s'assurer une aide militaire ou signer un traité de paix. Les Statuta Sabaudiae sont ainsi les premiers édits savoyards conservés à évoquer les ambassadeurs. La création de dossiers diplomatiques organisés autour des négociations avec un Etat, notamment Milan, met aussi en lumière cette nécessité de contrôler l'intense activité diplomatique déployée par Amédée VIII. La bonne gestion de la diplomatie passe donc également par un important effort de classification de la documentation qu'elle génère en de véritables archives diplomatiques. De même, il ressort très clairement que la diplomatie d'Amédée VIII s'appuie sur une utilisation particulièrement ciblée de ses officiers. Le duc utilise ainsi au mieux les compétences de chacun, qu'il soit question d'ambassadeurs devant traiter de négociations capitales ou de simples chevaucheurs. Dans le cas des légats, c'est principalement dans l'entourage direct du prince qu'ils sont choisis, parmi les conseillers ou les officiers. Ils bénéficient de la confiance de leur seigneur et sont en plus au fait de la situation politique environnante. Les ambassades savoyardes sont d'ailleurs principalement composées d'après un modèle alliant le prestige de la noblesse aux capacités juridiques. Dans ce sens, les légations unissant un officier noble à un juriste sont monnaie courante. Le premier pourra briller au sein de la cour par sa maîtrise du cérémonial, tandis que le second veillera aux problèmes liés au droit et à la rédaction des actes. Amédée VIII pratique également une diplomatie de continuité en envoyant régulièrement les mêmes ambassadeurs auprès d'un seigneur. Ce procédé tend à instaurer un climat de confiance entre les deux parties, le souvenir personnel étant un facteur parfois fondamental lors de négociations. Il donne en outre aux envoyés du duc l'avantage de suivre un même dossier sur une longue période et, ainsi, d'en maîtriser les moindres aspects. Au fil des missions naissent ainsi de véritables spécialistes d'un Etat ou d'affaires particulières. Ces derniers ne sont toutefois pas cantonnés à gérer un seul type de négociation, bien que l'on puisse définir des traits particuliers. Devenu pape, Amédée VIII gardera néanmoins, jusqu'à sa mort en 1451, une influence prépondérante sur son fils Louis dépourvu de son sens aigu de la diplomatie. Le principat de Louis ne peut donc être envisagé séparément de celui de son père. Louis conservera d'ailleurs les supports établis par Amédée VIII pour son appareil diplomatique. Le nouveau duc devra cependant affronter de lourds déboires financiers et une grande instabilité du personnel administratif qui déboucheront in fine sur un refus du voyage diplomatique de la part de certains officiers, remettant ainsi en cause le service du prince.

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Contient : Extrait des Annales S. Dionysii ad cyclos paschales [cf. E. Berger, dans Bibl. de l'Ecole des chartes, t. XL, p. 270] ; Extrait de la chronologie des rois de France, de Bernard Gui, d'après un ms. de Petau, communiqué par Camuzat ; Fragment sur Philippe le Bel, par un moine de Saint-Denis (Frère Ives) [cf. Molinier, Sources, n° 2847] ; Extrait du Chronicon Colmariense [Mon. Germ., SS., t. XVII, p. 240] ; Lettre de Philippe IV relative à la bataille de Mons-en-Pévèle, septembre 1304 ; Fragment (1285-1343) de la chronique de l'Anonyme de Caen [Molinier, n° 1163] ; Extraits historiques relatifs aux fils de Philippe le Bel ; Chartes de Guillaume le Conquérant et d'Henri Ier pour l'abbaye de Montebourg ; Notice de la fondation de ladite abbaye ; Gesta abbatum Fontanellensium, rédaction abrégée. Incipit : « Wandregisilus qui et Wando... » [cf. Archiv, VIII, 373] ; Gesta abbatum Fontanellensium, précédés de la Commemoratio Ansberti [cf. éd. Loewenfeld, Hanovre, 1888, in-8°, et D'Achery, Spicil., éd. in-fol., t. II, p. 263] ; Chartes de l'abbaye de Saint-Wandrille (1024-1177) et extraits de pièces des XIIIe et XIVe siècles relatives à la même abbaye ; Extraits de la chronique de Robert de Thorigny, d'après un ms. du Mont-Saint-Michel ; Extraits d'Annales de Rouen, d'après un ms. de Bigot [ms. lat. 5530 ; cf. L. Delisle, dans Hist. littér., t. XXXII, p. 196] ; Chronologia urbis Rothomagensis (94-1549), composée par M. de La Mare ; Chron. Nortmannorum [cf. Duchesne, Rer. Franc. scriptores, t. II, p. 524, et L. Delisle, dans Notices et extraits, t. XXXVIII, p. 697] ; Annales de Saint-Wandrille, dites Chronicon Thosanum, [cf. Hist. littér., t. XXXII, p. 204] ; Eloge en vers de Lanfranc [Mabillon, AA. SS. Ben., t. VI, II, p. 659], d'après un ms. de Saint-Florent-lès-Saumur ; Trêve de Dieu pour la Normandie, du temps de Gullaume le Conquérant ; Extrait d'un ms. intitulé « Cursus Normanniae », communiqué par J. Sirmond ; Notice sur les abbés de Fécamp, jusqu'à Henri de Lorraine (1613-1642), d'après un ms. de M. de la Meschinière ; Catalogue des abbés du même monastère jusqu'à François de Joyeuse (1600-1613) ; Extraits d'un cartulaire de Saint-Michel du Tréport ; Extraits d'un calendrier de la même abbaye ; Extraits de la vie de saint Exupère, évêque de Bayeux ; Vers sur l'abbaye de Jumièges, attribués au moine Adrien (cf. Frère, Bibliogr. normand, t. I, p. 154) ; Extraits d'un calendrier des chanoines d'Eu ; Liste des évêques de Lisieux jusqu'à Guillaume Du Vair (1618-1621) ; Evêques de Bayeux jusqu'à Jacques d'Angennes (1606-1647) ; Evêques de Coutances jusqu'à Nicolas de Briroi (1589-1620) ; Evêques d'Evreux jusqu'à François de Péricard (1613-1646) ; Notes sur les chartes de l'abbaye de Savigny ; Chartes du Breuil-Benoît ; Catalogue des abbés de Jumièges ; Fondation de l'abbaye de Blanchelande (1154), et extraits des chartes de ce monastère ; Notes sur le fouage à lever en Normandie et sur les forteresses occupées par le roi, d'après les registres du Trésor des chartes ; Extraits des archives de Notre-Dame d'Ardenne ; Extraits des archives de Saint-Etienne de Caen ; Chartes diverses relatives à la Normandie (1217-1262) ; Annales d'Avranches, 837-1359 [cf. Hist. de Fr., t. XXIII, p. 568] ; Extraits de deux rédactions de la Vita Vanengi [Bibl. hag. lat., 8811 et 8813] ; Traité entre Abu-Issac et Vibaldus, envoyé de l'empereur Frédéric II (1231), traduction latine par M. Obelius Cicero [Mon. Germ., Const., t. II, p. 187] ; Extraits de chroniques arabes relatifs à l'histoire de Sicile, traduits par le même