1000 resultados para bibliothèques privées, Berne, siècle des lumières, langue italienne


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La pensée de l'art développée par Jean Dubuffet sous le nom d'« art brut » passe par le langage et concerne les textes autant que les dessins, les peintures ou les sculptures. D'anciens écrits asilaires conservés à la Collection de l'Art Brut, à Lausanne, sont ici présentés et analysés. Ces « histoires de fou » posent à la critique des difficultés théoriques nombreuses et souvent inédites - autant de problèmes qui impliquent de s'ouvrir à une poétique de l'énonciation, dans le prolongement d'Émile Benveniste et d'Henri Meschonnic. Les « écrits bruts » déplacent la question de l'altérité de l'aliéné vers le langage. Déplacement historicisé. Moderne par excellence. C'est ce déplacement qui fait le brut de l'art. C'est ce déplacement qu'explore le présent ouvrage.

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Etudiant les images viatiques des Alpes présentes dans la base de données VIATIMAGES, au tournant des XVIIIe-XIXe siècles, l'article montre que la prépondérance du sens de la vue dans la perception des paysages est une construction historique et anthropologique. En analysant plus précisément ces images, on peut y repérer des personnages identifiés aux habitants des lieux visités par les voyageurs. Au-delà des stéréotypes du "berger des Alpes", ces images nous disent quelque chose sur la perception pluri-sensorielle et sur l'immédiateté de la présence au monde des paysans alpins. Cependant, une équivoque demeure, que les sources viatiques ne permettent pas de lever, car les qualités attribuées aux paysans des Alpes sont celles mêmes dont les élites urbaines voyageantes sont privées. Dans les zones de contact que sont les sites touristiques au début du XIXe siècle, le regardant et le regardé mettent en miroir leurs qualités sans les partager.

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Dans un monde toujours plus globalisé depuis le milieu du XXcmc siècle, le couple linguistiquement mixte est une constellation conjugale de plus en plus fréquente en Suisse comme ailleurs. Le choix du lieu de la vie commune implique souvent la migration de l'un des partenaires vers le pays de l'autre, et donc parfois vers une nouvelle langue - en l'occurrence ici le français - qu'il s'agit de s'approprier. Cette thèse se penche donc sur les liens entre ce contexte a priori positif que représente le couple, et l'appropriation langagière du/de la partenaire alloglotte. De par sa base affective, mais surtout de par le fait que la personne migrante peut compter sur quelqu'un qui est prêt et disposé à l'aider, notamment parce que la migration a été décidée dans le cadre d'un projet commun, le couple favorise la socialisation et donc le contact de la personne nouvellement arrivée avec différentes (variétés de) langues qu'elle s'approprie progressivement : contrairement à beaucoup de migrant-e-s venu-e-s seul-e-s dans un nouveau pays, le/la partenaire alloglotte de ces couples se voit souvent pourvu-e d'une famille (belle-famille et enfants), d'un réseau social (ami-e-s du partenaire francophone), et d'une médiation culturelle et linguistique utile pour accéder notamment au marché de l'emploi, mais également pour comprendre les différents enjeux sociaux dans lesquels elle se voit plongée. Cette médiation affective, linguistique et socio-culturelle proposée par le couple lui permet d'identifier plus aisément des solutions utiles pour dépasser certaines barrières sociales, économiques, administratives, linguistiques et/ou culturelles. Pour autant, le/la partenaire alloglotte du couple linguistiquement mixte est avant tout un acteur social à part entière, qui vit aussi hors du couple et s'aménage - sans doute plus vite, plus facilement et plus naturellement que d'autres migrant-e-s - ses propres modalités de socialisation, en fonction de son vécu et de ses projections pour le futur. Dans une perspective fondamentalement socioconstructiviste du développement humain, l'appropriation langagière est donc ici considérée comme la construction par la personne d'une capacité à agir dans l'espace social et dans la langue. Si l'appropriation a lieu dans et par l'interaction, il s'agit d'investiguer à la fois certains des enjeux de pouvoir dans lesquels s'inscrit cette interaction, et le sens que la personne donne à ces enjeux en fonction de sa subjectivité propre. Le cadre épistémologique de ce travail convoque ainsi des outils issus de la sociologie bourdieusienne et foucaldienne, de la sociolinguistique critique, de la psychologie sociale et de la psycho-sociolinguistique afin d'explorer certaines des limites sociales et psycho-affectives qui influencent les modalités de l'appropriation langagière de la personne alloglotte. La méthode adoptée pour explorer ces deux types de limites s'inscrit dans la tradition de la recherche sur les récits de vie, tout en s'en distanciant sur deux points. D'une part, si le récit de vie considère la personne qui se raconte comme narratrice de sa propre vie, l'autobiographie langagière réflexive met l'accent sur une démarche potentiellement formatrice lui permettant de « penser » sa trajectoire de vie en lien avec son appropriation langagière. D'autre part, les analyses menées sur ces textes écrits et oraux sont tout à la fois thématiques et discursives, puisque la manière dont les événements sont racontés permet de retracer les enjeux souvent ambivalents, parfois contradictoires, qui influencent le sens que la personne donne à son parcours avec le français et la construction de son sentiment de légitimité ou d'illégitimité à vivre en Suisse et en français. En dernière instance, cette thèse défétichise le couple, considéré comme la rencontre de deux subjectivités autour d'un projet de « vivre ensemble », plus que comme un lien romantique et amoureux. Elle défétichise la langue, comprise comme un répertoire langagier forcément plurilingue et hétéroglossique. Elle défétichise l'appropriation langagière, qui apparaît comme un effet collatéral et contextuel de la vie en couple et en société. Elle défétichise enfin le récit de soi, en le poussant vers la réflexion d'un soi ancré dans le social. Si les partenaires des huit couples interrogés ont une voix forte dans l'entier de ce texte, c'est qu'ils et elles existent comme personnes, indépendamment du couple, de la langue, de l'appropriation langagière et de la démarche autobiographique réflexive qui les font se rejoindre dans le contexte particulier de cette recherche mais qui ne constituent que certains de leurs positionnements identitaires et sociaux.

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A partir d'une base de données originale sur les professeurs de droit et de sciences économiques des universités suisses sur l'ensemble du XXe siècle, cet article rend compte des diverses dynamiques d'internationalisation de ces élites. Trois enseignements majeurs peuvent être tirés de nos analyses. D'abord, d'un point de vue diachronique, il est possible de diviser le XXe siècle en trois phases historiques : une internationalité forte des élites académiques au début du siècle, une nationalisation ou « relocalisation » suite à la Première Guerre mondiale, puis une « ré-internationalisation » à partir des années 1960 et de manière accélérée depuis les années 1980. Ensuite, les professeurs de sciences économiques, en terme de nationalités ou de lieu de formation, sont plus cosmopolites et ont moins d'ancrage local que leurs homologues juristes. Enfin, la prédominance germanique parmi les professeurs des universités suisses au début du siècle, qui s'explique autant par une internationalité d'« excellence » que de « proximité », laisse place, surtout en sciences économiques, à une montée de l'influence des Etats-Unis, révélatrice d'un effritement de l'internationalité de « proximité ».

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1833 (T2).

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1833 (T1).