Pour une autobiographie de la disjointure : autour de quelques textes récents de Jacques Derrida

Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.

La déconstruction de l'onto-théologie par Jacques Derrida : détour littéraire et mise en relief de la matrice langagière comme "différance".

Le mouvement derridien de la différance marque la rupture avec l'affirmation de la métaphysique de la présence, avec l'autorité du signifié transcendantal. Dans cet univers mouvant de signifiants qui se renvoient perpétuellement les uns aux autres, la logique d'univocité se disloque. La "présence" n'est que fantomatique, s'esquissant au sein d'une chaîne ininterrompue de signifiants et se laissant toujours creuser par la marque d'un irréductible manque. Face au logocentrisme, corollaire de l'affirmation de la présence, l'écriture se veut siège et articulation de la trace, d'une origine qui ne peut être que raturée, véhicule d'une irrémédiable fêlure. La volet littéraire de la déconstruction a pour but de mettre en évidence le fonctionnement de l'"indécidabilité" du discours, soit une certaine ambivalence dans la signification qui caractérise tout texte. L'objectif principal de la présente recherche est de fournir une compréhension plus approfondie de la déconstruction en insistant sur l'ancrage langagier de tout texte. Le discours philosophique n'échappe ainsi pas au mécanisme différentiel du langage et de la dérive métaphorique. La parenté entre la perspective déconstructiviste derridienne et la conception mallarméenne du langage poétique semble frappante. La mise en oeuvre, par Mallarmé, d'une dislocation de l'espace textuel, son minutieux "creusement" du vers après renoncement à toute quête d'"Idéal", la mise en relief du leurre de l'appropriation langagière, voilà qui trouve un écho particulier dans les thèses derridiennes. La "mimésis" platonicienne se voit au travers du prisme de la "mimique" mallarméenne. La déconstruction poursuit son travail de "luxation" de l'oreille philosophique, insérant les philosophèmes dans la matrice langagière, les livrant ainsi au hasard du cheminement textuel et les confrontant à l'aporie. La philosophie n'a alors d'autre choix que d'abandonner ses prétentions transcendantales. La marche de la "différance" instaure une inexorable distance qui prive le sujet de tout rapport direct avec une origine assurée et lui ôte toute possibilité de maîtrise sur le monde. Au travers de la langue, se profile la question de l'altérité, de la relation dissymétrique qui nous lie à cet "autre", ce "tout-autre" qui nous fonde et nous constitue. L'accueil inconditionnel de cette altérité nous mènera à l'étude de la "religion", la déconstruction se tournant vers le "religieux" tout en effectuant un "retournement" habile de tout credo essentialiste.

Pour une autobiographie de la disjointure : autour de quelques textes récents de Jacques Derrida

Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.

La déconstruction de l'onto-théologie par Jacques Derrida : détour littéraire et mise en relief de la matrice langagière comme "différance"

Le mouvement derridien de la différance marque la rupture avec l'affirmation de la métaphysique de la présence, avec l'autorité du signifié transcendantal. Dans cet univers mouvant de signifiants qui se renvoient perpétuellement les uns aux autres, la logique d'univocité se disloque. La "présence" n'est que fantomatique, s'esquissant au sein d'une chaîne ininterrompue de signifiants et se laissant toujours creuser par la marque d'un irréductible manque. Face au logocentrisme, corollaire de l'affirmation de la présence, l'écriture se veut siège et articulation de la trace, d'une origine qui ne peut être que raturée, véhicule d'une irrémédiable fêlure. La volet littéraire de la déconstruction a pour but de mettre en évidence le fonctionnement de l'"indécidabilité" du discours, soit une certaine ambivalence dans la signification qui caractérise tout texte. L'objectif principal de la présente recherche est de fournir une compréhension plus approfondie de la déconstruction en insistant sur l'ancrage langagier de tout texte. Le discours philosophique n'échappe ainsi pas au mécanisme différentiel du langage et de la dérive métaphorique. La parenté entre la perspective déconstructiviste derridienne et la conception mallarméenne du langage poétique semble frappante. La mise en oeuvre, par Mallarmé, d'une dislocation de l'espace textuel, son minutieux "creusement" du vers après renoncement à toute quête d'"Idéal", la mise en relief du leurre de l'appropriation langagière, voilà qui trouve un écho particulier dans les thèses derridiennes. La "mimésis" platonicienne se voit au travers du prisme de la "mimique" mallarméenne. La déconstruction poursuit son travail de "luxation" de l'oreille philosophique, insérant les philosophèmes dans la matrice langagière, les livrant ainsi au hasard du cheminement textuel et les confrontant à l'aporie. La philosophie n'a alors d'autre choix que d'abandonner ses prétentions transcendantales. La marche de la "différance" instaure une inexorable distance qui prive le sujet de tout rapport direct avec une origine assurée et lui ôte toute possibilité de maîtrise sur le monde. Au travers de la langue, se profile la question de l'altérité, de la relation dissymétrique qui nous lie à cet "autre", ce "tout-autre" qui nous fonde et nous constitue. L'accueil inconditionnel de cette altérité nous mènera à l'étude de la "religion", la déconstruction se tournant vers le "religieux" tout en effectuant un "retournement" habile de tout credo essentialiste.

Há bastante tempo que não te escrevo, mas não sei a razão. Notas acerca acerca da escrita como envio em Vergílio Ferreira e Jacques Derrida

Caracterizado muitas vezes e talvez algo injustamente como um escritor que publicou sobretudo romances de ideias, expressão que não deixa de ser equívoca, é indiscutível que a obra de Vergílio Ferreira, nas suas múltiplas dimensões, transita frequentemente entre os territórios classicamente definidos como literatura e filosofia. Por isso, é habitual associar-se alguns dos seus romances, nomeadamente aquele que tem por cenário a cidade de Évora (Aparição, 1959), ao existencialismo sartriano. Essa colagem merece ainda assim ser questionada. Até porque, noutros passos da sua obra, Vergílio discute longa e pertinentemente algumas teses do autor de L’Être et le Néant (cf., por exemplo, as páginas 128-138, escritas precisamente em Évora, do Diário Inédito, 2010). Menos referida é, contudo, a relação que os escritos de Vergílio têm com outro filósofo francês, Jacques Derrida. Essa relação não é, com certeza, de circunstância. Aliás, deve-se a Vergílio aquela que é, seguramente, uma das primeiras tentativas de traduzir para a língua portuguesa a famosa expressão cunhada por Derrida: différance (cf. Espaço do Invisível II, 1976, pp. 82-83). A presente comunicação visa pôr em diálogo dois livros de Vergílio Ferreira que estão, como se sabe, intimamente vinculados entre si – Para Sempre (1983) e a Cartas para Sandra (1996) – com a matriz teórica derridiana, designadamente com as suas concepções de escrita, de destinação e até de destinerrância. Fá-lo-á sobretudo a partir de La Carte Postale – de Socrate à Freud et au-delà (1980), obra singular no próprio trajecto do filósofo francês em que se mesclam o diário e a ficção, a teoria e o género epistolar.

A mulher é a tal: visões de compositores de marchinhas carnavalescas sobre as mulheres no Rio de Janeiro dos anos de 1930 e 1940

Esta tese entrelaça o repertório de marchinhas carnavalescas e os estudos de gênero, vislumbrando identificar, nas composições de Lamartine Babo, João de Barro e Ari Barroso, visões sociais sobre as mulheres do Rio de Janeiro no decurso dos anos de 1930 e 1940. Os debates sobre as relações de gênero estão longe de serem esgotadas, sobretudo, quando se propõe lançar um olhar psicossocial sobre tal temática por meio da análise de discurso das letras de músicas de Carnaval. O trabalho afasta-se da concepção da categoria mulher como um lugar comum e sinônimo de identidade feminina. Este posicionamento reflexivo entende o conceito de gênero como uma construção agenciada no mundo social. Concomitantemente ao processo de produção e circulação de diferentes discursos sobre os papéis sociais de homens e mulheres, os compositores de marchinhas inseriram a linguagem carnavalesca como mais uma possibilidade de abordar o tema das relações de gênero no contexto sócio-histórico investigado. Nesses termos, este estudo explicita a pretensão de inserir as letras desse gênero musical como um lugar privilegiado para o entendimento de uma parcela de um pensamento social brasileiro referente ao estatuto de ser homem ou mulher no país. A tese busca desvelar as visões sobre mulheres nas letras de marchinhas carnavalescas a partir de das reflexões bakhtinianas sobre a Psicologia, as quais, continuamente, permitiram estabelecer uma relação estreita entre o contexto sócio-histórico do Rio de Janeiro nas décadas de 1930 e 1940 e as mensagens sociais contidas nas marchinhas carnavalescas desse período.

Time Out of Time: Derrida, Cixous, Improvisation

This article considers the paradox of improvisation as a gift out of time, which is completely in tune with time, subject to time. It does so through an alignment of Jacques Derrida’s philosophy and the poetic writings of Hélène Cixous. Ever mindful of the possible impossibility of improvisation in Derrida’s work, improvisation here is given over to Cixous, to the side of life, and is theorised as a type of ‘feminine writing’, as an inventive strategy that calls forth the unknown other and dreams of a gift in life that is out of time.

Ethics, power and space: International hospitality beyond Derrida

This article argues for the importance of hospitality in discussions of international ethics, suggesting that, while Jacques Derrida’s thought on the concept ought to be central, we also need to go beyond it. In particular, Derrida’s focus on the threshold moment of sovereign decision has the effect of reinforcing International Relations’ focus on the state as the only ethical actor and space. In contrast, this article suggests that we think of hospitality as a spatial relation with affective dimensions and a practice that continues once the guest crosses the threshold of the home. Conceived as such, hospitality reveals a constitutive relation between ethics, power and space, which directs us to the way hospitality produces international spaces and manages them through various tactics seeking to contain the resistant guest. This argument is illustrated through an examination of perhaps the most urgent of contemporary international ethical spaces: the refugee camp.

Logics of generalization: Derrida, grammatology and transdisciplinarity

This article seeks to explore some issues regarding the different modes of generality at stake in the formation of transdisciplinary concepts within the production of ‘theory’ in the humanities and social sciences. Focused around Jacques Derrida’s seminal account of ‘writing’ in his 1967 book Of Grammatology, the article outlines what it defines as a logic of generalization at stake in Derrida’s elaborations of a quasi-transcendental ‘inscription in general’. Starting out from the questions thereby raised about the relationship between such forms of generality and those historically ascribed to philosophy, the article concludes by contrasting Derrida’s generalized writing with more recent returns to ‘metaphysics’ in the work of Bruno Latour and others. Against the immediately ‘ontological’ orientation of much recent ‘new materialist’ or ‘object-oriented’ thought, the article argues for the necessity of ‘different levels of writing in general’ through a continual folding back of absolute generalization into historically specific disciplinary crossings and exchanges; something suggested by but never really developed in Derrida’s own work.

Un non-événement qui a pourtant eu lieu : la rencontre entre Gadamer et Derrida

La rencontre tant attendue entre Hans-Georg Gadamer et Jacques Derrida a finalement eu lieu au Goethe-Institut de Paris en 1981. Le dialogue espéré entre l'herméneutique et la déconstruction s'y est cependant à peine engagé. Selon la plupart des commentateurs, la conférence qu'y a prononcée Derrida n'était d'ailleurs même pas liée à la rencontre. Nous ne partageons pas cette opinion. Derrida a choisi de critiquer l'interprétation heideggérienne de Nietzsche, alors que Gadamer venait de faire un plaidoyer inconditionnel en sa faveur. De plus, la structure axiomatique de l'unité et de la totalité que Derrida met en question dans sa conférence est la même que celle qu'il a ailleurs attribuée à l'herméneutique. En mettant en doute la primauté de cette structure, il s'en prenait donc aux fondements de l'herméneutique telle qu'il la concevait. Enfin, sa conférence a laissé entrevoir une conception de l'interprétation dont l'absence d'horizon de vérité exclut l'herméneutique.

Écrire la théorie littéraire : l'œuvre littéraire de John Cage et la révision du commentaire critique

Toutes les illustrations qui ponctuent cette thèse ont été réalisées par Chantal Poirier. Elles ont été insérées dans le texte selon un ordre méticuleusement aléatoire.

Constructions of "Nature" in Jean-Jacques Rousseau's Émile

Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal