1000 resultados para décalogue et morale
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Résumé Ce travail a commencé avec une confrontation entre les pensées de P. Ricoeur et E. Levinas sur le thème du rapport à autrui, cette confrontation portant particulièrement sur la place accordée par Levinas, dans son éthique, au thème de la vulnérabilité (ainsi que sur celui de la passivité), tandis que P. Ricoeur reste, selon moi, prioritairement un philosophe de l'activité et qui met, dans la question du rapport à autrui, l'accent sur la reconnaissance de l'autre dans l'empire de ses capacités. Ce débat, et les points qui retenaient en particulier mon attention, m'ont semblé pouvoir être inséré dans le contexte plus large d'une opposition entre éthique de l'autonomie et éthique de la vulnérabilité sur la base de lectures que j'effectuais par ailleurs dans le domaine des éthiques féminines, ou de ce que l'on appelle les éthiques du « care ». Les éthiques féminines, qui se sont développées les 30 dernières années, veulent revenir sur ce qu'elles identifient comme le modèle anthropologique de la modernité, qui privilégie une approche de l'homme en termes d'activité, de rationalité et d'autonomie au mépris d'autres traits comme la passivité, l'affectivité, la dépendance ou la vulnérabilité. Sans nier la rationalité ou l'autonomie de l'homme, elles veulent plutôt compléter une image qu'elles considèrent comme étant incomplète. Sur la base de leur anthropologie alternative, les auteurs qui appartiennent à ce courant proposent une nouvelle définition de l'éthique. Les éthiques du « care » se situent d'une manière générale dans une relation critique avec les éthiques de la justice comme avec les conceptions de l'agent et du patient moral héritées de la philosophie kantienne. Disons brièvement que, plutôt que de faire de l'autonomie et de son respect l'axe de leur réflexion morale, les éthiciennes du « care » insistent sur la signification morale de nos rapports de responsabilité ou de sollicitude à l'égard des personnes vulnérables. Dans la première partie de ma thèse, je reviens sur la genèse de la notion d'autonomie dans la philosophie morale et politique de la pré-modernité, en mettant le développement de ce concept en lien non seulement avec ce que J. Scheewind appelle les « morales de l'autogouvernement », mais aussi avec la naissance des philosophies du sujet et un mouvement général d'intériorisation des sources morales. J'essaye ensuite de dégager le sens de l'idée d'autonomie, sur la base de la notion de liberté positive élaborée par Berlin, avant de distinguer ses différentes significations (autonomie politique, personnelle, morale/autonomie procédurale vs substantielle, autonomie comme capacité, comme droit ou comme idéal). Je me concentre particulièrement sur la conception hiérarchique de l'autonomie personnelle développée par Frankfurt et Dworkin, avant de revenir à la conception kantienne de l'autonomie morale. Je consacre ensuite une section aux conceptions relationnelles de l'autonomie, ce qui me permet de faire le lien avec le thème de la vulnérabilité. Pour le développement historique de cette notion dans la pensée contemporaine, j'insiste, outre sur les éthiques du « care », sur les développements de la bioéthique et la philosophie de H. Jonas. Après un travail de définition du concept de vulnérabilité, j'élabore les éléments d'une éthique de la vulnérabilité que j'essaie d'articuler à la notion d'autonomie. Dans la deuxième partie, je confronte les éthiques de Ricoeur et de Levinas dans la perspective de l'opposition autonomie/vulnérabilité, en montrant leurs limites respectives.
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Dans une première partie, l'A. de cet article considère les relations instables qui existent entre l'éthique et la théologie, car il s'agit de deux problématiques distinctes. Dans le deuxième point, il montre que ces deux problématiques ne sont pas si distinctes qu'il eût été possible, traitant de la première, d'en taire complètement la seconde, qui aborde de front la tension entre la maîtrise et le chaos. La partie finale développe la reconstruction de l'avenir public de l'éthique théologique : signaler la transcendance, répondre du mal et résister aux injustices.
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L'éthique est de nouveau à la mode. Le phénomène moral redevient objet d'étude dans la société. Pourtant, le paysage culturel a fortement changé. L'éthique apparaît d'abord comme une discipline profane et foncièrement laique. Elle convainc en premier lieu par la solidité et le caractère rationnel de ses arguments, non par sa référence à des valeurs transcendantes ou des convictions de type religieux. Pour le christianisme, et partant le protestantisme, cela présuppose une nouvelle manière de poser l'éthique en référence à ses fondements.
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La contribution de l'éthique protestante au débat bioéthique est fortement dépendante de la situation confessionnelle des pays considérés. En Suisse, l'équilibre entre points de vue laïques, protestants et catholiques oblige à réfléchir à la condition pluraliste d'une éthique de la discussion de type démocratique. Les convictions protestantes y trouvent un terrain propice, dans le sens d'une éthique ouverte sur les représentations symboliques et religieuses dont la transcendance porte trace.
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L'éthique politique de Jean Calvin (1509-1564) est à la fois une éthique religieuse, inspirée par le puissant mouvement réformateur de Luther, et une éthique de la Loi morale, soucieuse d'instruire un nouveau rapport au droit et à la cité. La manière même dont Calvin énonce le rôle ambigü de l'Eglise, lieu de libération mais aussi instrument de contrôle social, est révélatrice de sa visée critique et constructive, comme de ses propres limites. Reconnue dans sa distance et dans son contexte, l'éthique de Calvin en sera d'autant plus signifiante pour quiconque entend refonder l'alliance de la démocratie, de la laïcité et d'une forme de transcendance, en régime de méta-modernité.
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La thèse de l'A. est que le protestantisme ne pourra parvenir à une authentique élucidation de son rapport critique avec la modernité, et donc aussi à une gestion théologique convaincante du thème hautement controversé de la postmodernité, qu'à la condition de procéder avec patience et rigueur à la reconstruction de sa propre généalogie. En effet, seule une approche de type généalogique paraît à même de penser critiquement la relation du protestantisme avec les conditions de son émergence. Par émergence, l'A. entend les points de vue synchronique et diachronique
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Ces dernières décennies, les neurosciences ont connu des avancées considérables tant d'un point de vue conceptuel que méthodologique. En même temps, les recherches fondamentale, translationnelle et clinique dans ce domaine doivent faire face à des défis exigeants. Selon certaines estimations, 35% du «fardeau des maladies» sont d'origines neurologique et psychiatrique et un investissement en recherche neurologique pourrait contribuer à diminuer ce fardeau. Les neurosciences soulèvent plusieurs questions éthiques - notamment parce que l'organe qui constitue l'objet de leur recherche influence notre personnalité et notre attitude morale. Bien que l'évolution future des neurosciences soit encore difficile à cerner avec précision, on peut supposer que celle-ci influencera non seulement la recherche et la pratique clinique, mais également la formation des professionnels de la santé et l'éthique. Dans l'article suivant, Prof. Stephanie Clarke, médecin-chef de la division de neuropsychologie et neuroréhabilitation du CHUV à Lausanne et Présidente de la division III du FNS, fait un état des lieux et envisage quelques perspectives d'avenir.
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Collection : La brochure mensuelle ; 133
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L'éthique est aujourd'hui en pleine mutation (l'éthique théologique en subissant le contre-coup). Effervescence réjouissante ou valse des éthiques, progrès de la conscience morale ou fuite en avant dans ses sub-stitutions juridiques -le biodroit remplaçant la bioéthique?- relativisme moral ou quête d'une éthique commune, morale planétaire ou éthique des vertus, comment s'y retrouver dans ce carrousel tournoyant, sans perdre la tête, mais sans se laisser non plus séduire par des simplifications abusives? Mon propos sera de suggérer une ligne de crête nous permettant d'avancer au-dessus des précipices ou des abîmes et de baliser une marche plus assurée malgré les équilibres instables et fragiles qui sont de plus en plus les nôtres.
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L'auteur esquisse la relation de l'utilitarisme et du christianisme sous l'angle triple des rapports entre le bien et le salut, le sacrifice et le sujet, la souffrance réduite ou affrontée. Le trépied ainsi proposé ne constitue pas une cage de fer, à laquelle toute comparaison et toute lecture devraient se soumettre ou se refuser, mais seulement une possible structure de dialogue et de débat, devant faciliter et fructifier l'interpellation réciproque de la morale utilitariste et de l'éthique chrétienne.