97 resultados para psychopathologie
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Depuis la Décennie du cerveau, proclamée en 1990 aux Etats-Unis et en 1993 en Suisse, les neurosciences semblent avoir lié solidement la psychiatrie à la médecine somatique et aux sciences de la vie, notamment à travers la neuroimagerie fonctionnelle (TEP, IRMf, EEG). Ces différentes techniques permettent d'enregistrer l'activité cérébrale humaine in vivo au cours de certaines tâches cognitives et de la corréler à des diagnostics, des symptômes ou des traits psychologiques. Elles promettent le développement d'une recherche enfin interdisciplinaire et translationnelle, qui vise l'application de la recherche fondamentale neuroscientifique à la clinique psychiatrique afin de résoudre la question des causes neurobiologiques des maladies mentales. Ce travail propose une autre histoire des techniques de neuroimagerie en psychiatrie, sur plus d'un siècle, en se basant sur des entretiens, des observations in situ et des sources historiques peu connues appartenant entre autres au passé de la psychiatrie académique suisse. Cette thèse montre de quelle manière la neuroimagerie fonctionnelle contribue à la formation de versions cliniques et expérimentales d'un sujet cérébral à l'intersection de la psychopathologie, de la psychopharmacologie et de la neuropsychologie cognitive.¦-¦Since the Decade of the brain, which was proclaimed in the USA in 1990 and in Switzerland in 1993, psychiatry appeared to get closer to somatic medicine and neurosciences, mainly thanks to functional neuroimaging (PET, fMRI, EEG). These techniques record in vivo human brain activity during cognitive tasks and correlate patterns of activity with psychiatric disorders, symptoms or psychological dimensions. They promise the development of interdisciplinary and translational research in biomedicine, resulting in the application of fundamental research to clinical psychiatry. The aim is to solve the etiology of mental disorders. This dissertation proposes another story of these techniques as used in psychiatry, starting more than a century ago. Relying on interviews, in situ observations and unexploited historical sources belonging mainly to swiss academic psychiatry past, this study shows how functional neuroimaging has contributed to versions of clinical and experimental cerebral subject at the crossroads between psychopathology, psychopharmacology, and cognitive neuropsychology.
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L'auteur commente deux articles de Clauw et al. (2011a, 2011b) sur la supervision en TCC, en soulignant qu'un des intérêts majeurs de la formation basée sur l'évidence est de légitimer à l'avenir de façon scientifique le rôle d'activités comme la supervision ou l'expérience personnelle en psychothérapie. Les approches transdiagnostiques et transthéoriques en psychothérapie vont conduire à de nouveaux cursus de formation qui ne seront plus liés à une école particulière mais basés sur la connaissance scientifique du fonctionnement humain, de la psychopathologie et de son traitement psychologique. La supervision empiriquement fondée doit explorer de nouvelles manières de mesurer son impact sur la compétence des thérapeutes en formation et sur l'efficacité des traitements conduits auprès des patients. Les instruments mesurant l'adhésion au modèle TCC sont insuffisants. Des listes plus générales de compétences cliniques apparaissent comme des alternatives intéressantes, mais il n'existe pas aujourd'hui de consensus au sujet de leurs contenus. L'auteur s'arrête enfin sur l'importance de maintenir la mission évaluative et contrôlante de la supervision, même si elle peut créer quelque malaise entre supervisé et superviseur. La tendance à la professionnalisation de l'activité de supervision nous conduit à la nécessité de penser une intégration intelligente de ses fonctions pédagogiques et évaluatives. Nous ne devons cependant pas oublier que cette tendance à la professionnalisation ne doit pas être le simple reflet du mouvement économique vers la qualité totale, mais trouver son fondement sur des lacunes objectivement observables dans les cursus de formation actuels.
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"La soirée des braves", Séance du 04.05 2011 Séminaire de Psychopathologie organisé par Daisy de Avila Seidl, Frédéric Nicod, Leslie Ponce et Renato Seidl
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Réalisée dans le cadre du projet de recherche initié à la section d'histoire et esthétique du cinéma de l'Université de Lausanne autour du concept « d'Épistémè 1900 », cette thèse cherche à mettre en rapport dialogique deux « ensembles » formés par l'histoire du cinéma et l'histoire des sciences du psychisme dans une période circonscrite entre 1880 et 1910. Il s'agit de repenser les liens entre cinéma et sciences du psychisme, chacun de ces ensembles discursifs étant traités au même niveau en tant qu'objets historiques de savoir qui ont des choses à nous apprendre sur le cinéma en tant que phénomène culturel, anthropologique et social. Au passage du siècle, cinéma et sciences du psychisme se rencontrent au coeur d'une nouvelle problématisation du sujet définie par des savoirs scientifiques et parascientifiques alors confrontés aux phénomènes intriguants de l'hystérie et de l'hypnose. L'hystérie et l'hypnose provoquent des états nerveux lesquels constituent un terrain propice au développement de sujets divisés, hallucinés et intrancés, conduisant les médecins et psychologues à remettre en question l'idée d'un moi homogène et contrôlé. L'expansion d'une culture névrotique fabriquant à la chaîne des corps automatiques voués à leur inconscient cérébral permet de rapprocher le cinéma et les théories du psychisme sur une base qui a été rarement explorée jusqu'ici, en particulier relativement à la construction (théorique) du spectateur de cinéma. Si le dispositif cinématographique en tant que technique, représentation et modèle de pensée reprend à son compte l'imaginaire médical de cette époque, il contribue également en retour à façonner une conception de la subjectivité étroitement tributaire des technologies contemporaines et des fantasmes qu'elles génèrent. Aux côtés des personnages hystériques filmés par les premiers opérateurs, les spectateurs tels que décrits dans les textes-sources participent, d'une part à attester de la persistance du modèle neuro-pathologique dans la culture visuelle du début du XXe siècle, et d'autre part à transformer la vision savante du sujet dans ses rapports perceptifs et affectifs avec le monde environnant. C'est donc dans une logique d'interactions réciproques qu'il faut envisager les rapports entre le cinéma (conçu ici essentiellement comme comme un dispositif réunissant un appareillage, une image et un spectateur) et les connaissances relatives à l'intériorité psychique qui s'élaborent dans le domaine des sciences médico-psychologiques. Pour étudier ces rapports, j'ai choisi la figure du spectateur puisque les théories du psychisme s'intéressent prioritairement à l'humain et à sa subjectivité. À partir de cette figure-clé, j'ai tenté de montrer comment le spectacle cinématographique et les sciences du psychisme participent à des réflexions sur l'avènement d'une nouvelle forme de subjectivité consonante avec la modernité, une modernité qui bouleverse la manière d'envisager le fonctionnement de l'appareil psychique, donc les rapports de l'individu à soi-même et à ses images, mais aussi aux autres et au monde en général. Les croisements entre le sujet du cinéma et le sujet des sciences du psychisme s'effectuent autour de quatre paradigmes selon moi définitoires de la subjectivité autour de 1900 et structurant l'ensemble de cette recherche : la fatigue, le choc, l'hallucination et l'hypnose. En parcourant les sources, on s'aperçoit en effet qu'elles envisagent le corps humain tantôt comme une machine (un corps thermodynamique et électrophysiologique), tantôt comme hystérique ou neurasthénique (un corps traumatique et dysfonctionnel), tantôt comme rêveur (un corps producteur d'images et de sons perçus sur un mode hallucinatoire), tantôt comme hypermnésique (un corps de « clichés-souvenirs » emmagasinés à l'infini), tantôt comme hypnotisé (un corps suggestionné et contagieux). Tous ces corps, au final, ne forment qu'un seul corps générique, c'est-à -dire construisent et qualifient le corps nerveux des sciences du psychisme qui se manifeste sous différentes facettes en fonction des pathologies et des situations. À la fois unique et multiple, ce corps nerveux subsume le corpsmachine, le corps traumatisé, le corps halluciné et le corps hypnotisé qui font l'objet d'analyse détaillées dans les différentes parties de la thèse. Ces quatre grands « corps » retenus comme autant de déclinaisons possibles du corps nerveux sont directement mis en rapport avec quatre concepts : la fatigue, le choc, l'hallucination et l'hypnose - ce choix s'imposant face au constat de leur récurrence suite au dépouillement de nombreuses sources. J'ai tenté, au cours de ce travail, de défendre plusieurs hypothèses (ou séries d'hypothèses) relatives à l'avènement du spectateur cinématographique autour de 1900. Corrélées les unes aux autres, elles gagnent à être comprises ensemble. 1) Les sciences du psychisme et les discours sur les spectacles et dispositifs audiovisuels contribuent, dans leurs échanges, à la construction du sujet moderne, un sujet né de la révolution industrielle et s'épanouissant grâce à la culture de masse. La culture de masse met en scène des corps nerveux (automatiques, traumatisés, hallucinés et hypnotisés) dont la démultiplication sous différentes formes et en différents lieux fait émerger un nouveau modèle de subjectivité. Si le cinéma constitue un laboratoire expérimental du corps nerveux, il participe également à la transformation du corps nerveux en sujet nerveux, c'est-à -dire en un sujet moderne jouissant d'un nervosisme mué en modèle culturel. 2) Le cinématographe devient autour de 1900 un dispositif modélisateur pour les sciences du psychisme qui conceptualisent le fonctionnement de l'appareil psychique sous les espèces d'une machine projetant des sons et des images. En tant qu'opérateur de pensée, le cinéma offre une pluralité de modèles épistémologiques possibles, suivant que l'on s'intéresse à son fonctionnement général, ses détails techniques, ses effets sur les spectateurs, sa dimension spectaculaire et populaire. Par conséquent, le cinéma peut étayer une variété d'objets dans le champ des sciences médicales : le corps, l'esprit, la pensée, l'imagination, le rêve, l'hallucination, l'hypnose, la psychose ; mais aussi le corps individuel ou social, qu'ils soient sains ou malades. C'est sur cette base, j'en viens à penser que le spectateur de cinéma sert de modèle au sujet nerveux des sciences médicales. 3) Le rôle modélisateur du cinéma provoque en effet des modifications dans la manière de théoriser le corps nerveux puisqu'il fait transiter le corps nerveux de la psychopathologie vers le sujet nerveux de la culture spectaculaire moderne. Le spectateur du cinéma des premiers temps apparaît comme le prototype du sujet sidéré par le spectacle du monde moderne, prenant plaisir à être surstimulé et se prêtant volontiers au jeu de l'illusion de réalité. Actualisant un modèle de spectatorialité ambivalent, balançant entre hystérie et hypnose, le spectateur cinématographique intègre les codes de la maladie nerveuse pour leur donner une nouvelle dimension (esthétique, artistique) sur la scène sociale. 4) Les trois premières séries d'hypothèses ne peuvent être validées que si l'on examine comment les discours sur le cinéma pré-institutionnel se sont appropriés la culture du corps nerveux, de sorte à façonner un modèle de spectatorialité étayé sur les valeurs féminines d'impressionnabilité, d'excitabilité et de sentimentalité (des valeurs culturellement construites). Partant, j'ai voulu montrer que si durant la première phase de son histoire, le spectacle cinématographique fait l'objet d'une hystéricisation de la part des discours qui l'annexent à la sphère féminine de la culture de masse, dans sa phase d'institutionnalisation, on assiste à un processus de masculinisation du modèle spectatoriel (mais également, des lieux d'exibition, du mode de production, du mode de représentation, etc.).
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Dans notre pratique auprès des adolescents engagés dans des agirs sexuels violents, la consommation de pornographie est fréquemment convoquée dans le parcours de ces sujets à la découverte de la sexualité. Si bien sûr, tous les adolescents qui visionnent ces images ne commettent pas de tels actes, ce constat préoccupant nous invite à nous interroger sur les effets ou plutôt les méfaits de la pornographie sur l'investissement du corps sexué et sur la construction de la sexualité. Outre une réflexion sur l'impact de l'image dans son caractère obscène et à la suite des travaux de G. Bonnet (2003, Le Défi à la pudeur. Quand la pornographie devient l'initiation sexuelle des jeunes), nous montrerons en quoi la pornographie constitue une forme de violence, parfois jusqu'au traumatisme. Ce danger auquel les adolescents sont (sur)exposés, notamment par le biais d'Internet, pourrait en effet favoriser un clivage (que nous retrouvons systématiquement dans la problématique des violences sexuelles) entre corps érotique et corps sexué. La consommation de pornographie s'apparenterait davantage à l'incorporation de la sexualité génitale marquant ainsi l'échec de l'introjection de la génitalité au moment de l'adolescence. Ne devient-elle pas alors un ersatz de la pulsion de mort ? en tant qu'elle isole le sujet dans une activité auto-pseudo-érotique, retirant à la sexualité sa fonction de lien et par là même ouvrant le champ au déchaînement de toutes formes de violence.
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Dans cet article, les auteurs mettent en dialogue deux facettes des mécanismes de défense en situation psychothérapeutique : la psychopathologie et le changement. Pour commencer, les instruments de mesure les plus utilisés sont présentés, avec un accent sur les échelles d'évaluation par un juge externe. Les conceptions de Vaillant et de Perry sont présentées et discutées. L'article se continue avec une synthèse des travaux empiriques de recherche en psychothérapie se focalisant sur les changements des mécanismes de défense au cours des psychothérapies, principalement d'orientation psychanalytique. Une réflexion autour du lien avec le concept d'alliance thérapeutique, ainsi qu'avec celui du coping complète cette synthèse. Des travaux récents concernant des psychothérapies de courte et de longue durée sont ensuite abordés. Les défenses sont également discutées du point de vue de la psychopathologie, à travers deux exemples d'études empiriques mettant en évidence des spécificités dans des troubles psychiatriques. Les retombées de ces résultats de recherche pour la pratique psychanalytique sont mentionnées tout au long de cet article de synthèse. With the present article, we aim to develop a dialogue between two aspects of defense mechanisms in psychotherapy : psychopathology and change. First, the most frequently used instruments will be presented, with a particular focus on observer-rated scales, and Vaillant's and Perry's models are sketched and discussed. Then, we review empirical research on changes in defense mechanisms over the course of psychotherapy, mainly psychoanalytic. An elaboration on the links with the concept of therapeutic alliance and the concept of coping completes this overview. Recent studies on change in short- and long-term psychotherapy are then discussed. Defense mechanisms are then examined from a psychopathology point of view, using two examples of empirical studies pointing to distinctive characteristics of mental disorders. Clinical implications for psychoanalytic practice are discussed throughout the article.
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L'objectif de cet article est de proposer une réflexion sur l'opportunité que représente l'hospitalisation de s'intéresser à la dépression en tant que travail de métabolisation psychique d'une expérience subjective significative, ou de son échec. Cet article présente les principales modalités organisatrices de la psychothérapie en 12 séances (à raison de 3 séances hebdomadaires) que nous avons mise en place pour les patients hospitalisés souffrant d'un épisode dépressif unipolaire. Lors de celle-ci, le psychothérapeute situe son intervention sur la base de quatre organisateurs : la thématique conflictuelle que révèlent l'hospitalisation et la crise, la structure de personnalité du patient, la brièveté de la psychothérapie et la psychopathologie du symptôme. Ces organisateurs vont encadrer le processus et lui conférer son originalité. Un récit clinique illustre comment cette psychothérapie, même brève, peut remettre en mouvement une situation par la constitution (la reprise) d'une historicité psychique de l'épisode dépressif. Notre expérience clinique montre qu'un tel dispositif délimite clairement un espace permettant une écoute psychanalytique authentique des patients souffrant de dépression grave. The aim of this article is to propose a reflection on the opportunity that hospitalization can represent as a way to think of depression in terms of psychic metabilisation of a significant subjective experience, or its feature. The article presents the main modalities through which this approach is organized for hospitalized unipolar patients in a phase of depression. It comprises 12 sessions (3 per week), The psychotherapit's intervention is organized around 4 basic themes : the conflict revealed in the crisis surrounding hospitalization, personality structure, briefness of psychotherapy and the psychopathology of the symptom. These organisors are the framework that lend this process its originality. A clinical vignette illustrates how this psychotherapy, though brief, is able to remobilize a situation through retrieving the psychical historicity of the depressed episode. Our clinical experience shows that this dispositive is a clearly destined space for lending an authentic psychoanalytic ear.
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La notion de schizoïdie, élaborée il y a une centaine d'années, est agonisante. On en retrace ici brièvement l'histoire, et montre comment certaines des discussions qu'elle a suscitées dans la première moitié du xxe siècle anticipaient plusieurs des débats actuels autour de la schizophrénie. Et si le terme lui-même peut bien disparaître, la conception qu'en avait E. Minkowski, mettant l'accent sur les distorsions de la présence au monde du sujet, devrait contribuer à enrichir notre compréhension de la psychopathologie, trop imprégnée aujourd'hui d'une perspective objectiviste.
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Présentation de l'anthropologie clinique comme apport théorique et pratique indispensable dans un monde où psychiatrie et psychologie clinique se présentent dans le morcellement de leurs spécialisations et modèles, en rivalité les uns avec les autres.
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Les dépressions chroniques sont fréquentes et souvent traitées par des approches traditionnelles. Cet article vise à présenter la nature spécifique de la psychopathologie et un traitement spécifiquement adapté à ces patients avec dépression chronique. Nous décrirons d'abord les spécificités psychopathologiques de cette population, en nous référant aux travaux de J. Piaget et de D. Kiesler. À partir de ces théories, nous mettrons en avant le modèle Cognitive Behavioral Analysis System of Psychotherapy (CBASP), selon McCullough. Cet auteur propose deux volets d'interventions spécifiquement adaptées aux patients avec dépression chronique : l'analyse situationnelle et les techniques interpersonnelles basées sur la notion de transfert et de contre-transfert. Nous soulignerons la pertinence de cette approche par le résumé de plusieurs études empiriques ayant établi l'efficacité de ce modèle, sous certaines conditions cliniques. Nous terminerons par une réflexion de l'application de ce modèle au-delà du tableau clinique de la dépression chronique en ajoutant ainsi des arguments supplémentaires en faveur de l'apport du modèle CBASP au champ actuel de la psychothérapie des troubles mentaux. © L'Encéphale, Paris, 2012.
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Le concept de mécanismes de défense en psychanalyse fut introduit pour la première fois par S. Freud en¦1894 dans l'ouvrage Les psychonévroses de défense. Selon la définition qu'on lui donne de nos jours, ce¦concept regroupe « les processus psychiques inconscients visant à réduire ou annuler les effets désagréables des dangers réels ou imaginaires en remaniant les réalités internes et / ou externes et dont les manifestations peuvent être conscientes ou inconscientes1.»¦Les mécanismes de défense ne concernent d'ailleurs pas seulement les personnes souffrant d'un trouble¦psychiatrique, chacun de nous utilisant quotidiennement toutes sortes de défenses de quelque niveau de¦maturité qu'elles soient, nous permettant de nous adapter au contraintes affectives de tous les jours. Ils¦représentent de plus l'un des rares concepts en psychanalyse se prêtant à l'étude empirique, c'est pourquoi ils revêtent un grand intérêt dans la recherche actuellement. Grâce à l'élaboration d'une échelle d'évaluation de ces mécanismes par J. C. Perry (2009), le Defense Mechanisms Rating Scale, il est devenu possible de mettre en évidence « des liens entre les défenses et le niveau d'adaptation des patients, entre les défenses et la psychopathologie, et de montrer l'évolution des défenses au cours des psychothérapies psychanalytiques2.»¦Le DMRS comprend 28 défenses classées en 7 niveaux hiérarchiques en fonction de leur niveau¦d'adaptation. Il ne comprend cependant pas encore les défenses dites psychotiques. Toutefois, un groupe de travail s'attache à construire, puis à valider un instrument d'évaluation de ces mécanismes sous la forme d'un addendum au DMRS.¦Le but de mon travail sera d'évaluer quatre entretiens, deux de patients souffrant d'un trouble du spectre de la schizophrénie, deux d'un trouble bipolaire, sur la base des données recueillies par l'institut de¦psychothérapie du CHUV. A l'aide du DMRS, j'effectuerai une cotation de leur mécanismes de défense¦respectifs. Pour ce faire, il s'agira dans un premier temps de me familiariser avec l'outil qu'est le DMRS afin de pouvoir, dans un deuxième temps, mettre en évidence et analyser les mécanismes de défense utilisés par les patients lors de ces entretiens psychothérapeutiques. Les patients devraient montrer un niveau défensif global comparable, en vue de la gravité de leur pathologie. Cependant, des différences devraient apparaître quant aux catégories de défenses utilisées par chaque patient, puisque celles-ci dépendent de leur pathologie ainsi que de leur fonctionnement psychique pour faire face aux difficultés qu'il rencontre. Enfin, leurs niveaux défensifs seront pondérés par ce dont ils parleront dans l'entretien en question, en lien avec les interventions du thérapeute.¦Ce travail devrait me permettre de montrer que tout patient présente un large éventail de défenses, et pas¦seulement des défenses dites psychotiques. Il s'agira aussi de monter quelles sont les applications possibles et les limites de l'outil qu'est le DMRS.