1000 resultados para groupe de médecine familiale (GMF)
Resumo:
Les membres de la Génération Sandwich (GS) jouent un rôle pivot dans la société : tout en ayant un emploi, ils s'occupent de leurs enfants ou petits-enfants et offrent de l'aide à leurs parents ou beaux-parents (P/BP) fragilisés par leur vieillissement. Les charges de travail coexistantes générées par ces activités représentent pour leur santé un risque potentiel qui pourrait augmenter. Les connaissances sur la GS et sa santé perçue sont cependant insuffisantes pour que les infirmières de santé au travail développent des interventions préventives basées sur des preuves. La majorité des recherches existantes ont considéré la coexistence des charges comme a priori pathogénique. La plupart des études n'ont examiné l'association que d'une ou de deux de ces trois activités avec la santé. Très peu ont utilisé un cadre théorique infirmier. La présente thèse visait à développer les connaissances sur les membres de la GS et leur santé perçue. Aussi, nous avons adopté une des stratégies existantes pour développer des théories en science infirmière - donc pour développer des connaissances infirmières pour intervenir - décrites par Meleis (2012) : la stratégie « de la Théorie à la Recherche à la Théorie ». Premièrement, un cadre de référence infirmier salutogénique a été construit. Il s'est basé sur le modèle de soins Neuman Systems Model, des concepts issus de la théorie Déséquilibre entre Effort et Récompense de Siegrist et d'une recension intégrative des écrits. Il relie les charges de la GS avec la santé perçue et suggère l'existence de facteurs protégeant la santé. Deuxièmement, un dispositif de recherche descriptif corrélationnel exploratoire a été mis en place pour confronter les deux propositions relationnelles du cadre théorique au monde empirique. Des données ont été récoltées au moyen d'un questionnaire électronique rempli par 826 employés d'une administration publique (âge 45-65 ans). Après examen, 23.5% de l'échantillon appartenait à la GS. La probabilité d'appartenir à la GS augmentait avec l'avancement en âge des P/BP, la co-résidence et la présence d'un enfant dans le ménage ; cependant le sexe n'influençait pas cette probabilité. Les analyses n'ont révélé aucune relation entre la charge totale et la santé physique ou mentale des femmes. Néanmoins, il y avait une relation négative entre cette charge et la santé physique des hommes et une relation négative proche du seuil de significativité, sans toutefois l'atteindre, entre cette charge et leur santé mentale. La nature de ces deux dernières relations était principalement le fait de la charge de travail domestique et familiale. Cinq facteurs identifiés théoriquement ont effectivement protégé la santé de la GS de leurs charges coexistantes : l'absence de sur-engagement dans l'activité professionnelle et une grande latitude décisionnelle dans l'aide aux P/BP ont protégé la santé mentale des femmes ; une grande latitude décisionnelle dans l'activité domestique et familiale a protégé la santé mentale des hommes ; l'absence de sur-engagement dans l'aide aux P/BP et des relations de bonne qualité dans l'activité professionnelle ont protégé la santé physique des hommes. S'appuyant sur ces facteur protecteurs de la santé, cette thèse a proposé des pistes afin de développer des interventions pour la prévention primaire en santé au travail qui soient soucieuses de faire évoluer favorablement les inégalités de genre (gender-transformative). Elles ne concernent pas seulement les membres de la GS et les P/BP, mais aussi les employeurs. Troisièmement, comme les deux propositions relationnelles ont plutôt bien supporté la confrontation avec le monde empirique, cette thèse offre des suggestions pour poursuivre le développement de son cadre théorique et tendre vers la création d'une théorie de moyenne portée en science infirmière.
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Présentation En accord avec la loi suisse, seul le patient peut décider de la notification, dans son dossier, d'un ordre de «non réanimation » (DNACPR) en cas d'arrêt cardio-respiratoire. L'équipe médicale peut exceptionnellement prendre une telle décision, si elle juge qu'une réanimation n'a aucune chance d'aboutir. Les mécanismes menant à ce processus de décision n'ont pas encore été complètement investigués, en particulier en Suisse. Enjeu Notre étude vise à déterminer la prévalence de l'ordre de «non réanimation» après l'admission, l'auteur de cette décision, ainsi que son association avec certaines caractéristiques propres aux patients : le sexe, l'âge, la situation familiale, la nationalité, la religion, le nombre et le type de comorbidités. Nous cherchons ainsi à mieux définir quels sont les facteurs importants dans ce processus décisionnel complexe où le jugement médical, ainsi que l'information apportée aux patients sont primordiaux. Contexte de recherche Nous avons effectué une étude observationnelle sur une durée de 6 semaines, en analysant les formulaires d'admission de 194 patients hospitalisés dans le service de médecine interne du CHUV, dans les 72 heures après leur admission. Résultats L'étude montre que plus de la moitié des 194 dossiers de patients analysés ont un ordre de « non réanimation » (DNACPR) (53%). 27% de ces décisions ont été prises par les patients eux-mêmes, 12% par leur représentant thérapeutique/famille et 61% par les équipes médicales. Nous trouvons une association statistiquement significative entre l'ordre DNACPR et l'âge, avec un âge moyen de 80.7 +-10.8 ans dans le groupe « non réanimation » versus 67.5 +- 15.1 ans dans le groupe « réanimation », entre l'ordre DNACPR et une pathologie oncologique, quel que soit le stade de cette dernière, ainsi qu'entre l'ordre DNACPR et la religion protestante. Une analyse de sous-groupe montre que l'âge, ainsi que la pathologie oncologique sont statistiquement significatifs lors de l'analyse des décisions prises par les équipes médicales. La religion protestante est, quant à elle, significative lors de l'analyse des décisions prises par le patient ou son représentant. Perspectives Contrairement aux publications passées, cette étude montre une prédominance de l'ordre de «non réanimation » (DNACPR) à l'admission dans un service de médecine interne, principalement sur décision médicale. La plupart des patients ont été jugés incapables de discernement sur la question ou n'ont tout simplement pas été impliqués dans le processus décisionnel. Une réflexion doit avoir lieu afin de prendre des mesures de sensibilisation auprès des équipes médicales et d'approfondir la formation médicale et éthique sur le sujet de la détermination de l'attitude de réanimation. D'autres études qualitatives permettraient de mieux comprendre les motivations ayant mené à ces nombreuses décisions médicales, ainsi que les critères importants pour les patients.