371 resultados para Émergence de l’écrit
Resumo:
Depuis le début des années quatre-vingt-dix, le modèle classique de l'université est fortement remis en question: pénétration accrue des acteurs privés, attentes de la société civile, contractualisation et «horizontalisation» des relations, etc. L'université bouge et doit s'adapter à un environnement en mutation. En Suisse, les projets de coopération inter universités semblent être une des réponses privilégiées par les acteurs dominants du système pour faire face à ces changements. Toutefois, la mise en place de nouveaux arrangements institutionnels notamment sous la forme de réseaux d'enseignement et de recherche ne va pas sans soulever de nombreuses interrogations. Premièrement, et notamment du fait de bases légales peu développées, les collaborations institutionnalisées n'ont pas toutes la même configuration. Nous devons donc nous questionner sur les formes concrètes prises par ces réseaux d'enseignement et de recherche et sur les raisons qui ont conduit à l'adoption d'un type particulier de structure de coopération. Ensuite, comme ces structures ne viennent pas remplacer, mais plutôt se superposer à celles préexistantes, il convient de comprendre la redistribution du pouvoir au sein de formes institutionnelles complexes. Plus précisément, l'analyse de la nouvelle répartition des compétences entre les institutions hiérarchiques (les universités) et les coopérations (réseaux) en particulier sous l'angle de l'autonomie dont ces dernières disposent, se révèle être un angle d'approche fructueux. Finalement, la question de l'évaluation de ces nouvelles formes de gouvernance va se poser. Outre les formes prises par ces structures, une discussion doit être menée autour des limites démocratiques de cette nouvelle forme du secteur public. Ce working paper présente dans un premier temps quelques facteurs qui ont contraints les universités à une remise en cause de leurs structures de gouvernance. Il introduit ensuite quelques éléments théoriques faisant référence aux théories portant sur les réseaux et plus particulièrement à l'approche institutionnelle de ceux-ci. La troisième partie de ce papier présente brièvement les structures de gouvernance du système universitaire helvétique ainsi que les récentes pressions au changement ayant favorisé la mise en place de ces réseaux. Finalement, la quatrième partie étudie, au travers de six cas de coopérations inter-universitaires suisses, la forme prise par ces réseaux, essentiellement sous l'angle de leur degré d'autonomie.
Resumo:
Il y a aujourd'hui un relatif consensus autour de l'émergence de l'agriculture urbaine. Les projets d'agriculture urbaine se développeraient, car il y aurait une nécessité à réinstaurer des relations entre l'urbain et l'agricole. Les dispositifs qui ont été mis en place par la modernité comme le zonage, l'économie de marché, les transports, l'usage de fertilisants ou les filières agroalimentaires auraient en effet fait disparaître ces relations qu'il s'agirait aujourd'hui de reconnecter. L'agriculture urbaine serait alors présentée comme une stratégie alternative à cette distinction. Elle serait le résultat de relations réciproques - et donc équivalentes - entre l'urbain et l'agricole. Elle serait alors à la fois urbaine et agricole. Nous pensons qu'il faut sortir aujourd'hui de cette conception d'agriculture urbaine. Nous remettons tout d'abord en question le fait que l'agriculture urbaine aurait pour objectif de reconnecter l'urbain et l'agricole. Cela présuppose qu'il n'y aurait plus de relations durant la modernité entre l'agricole et l'urbain. Or, comme le montre l'étude des aspects spatiaux, fonctionnels et sociaux de ces relations sous la modernité pour les cas de Genève et de Tokyo, ces relations existeraient toujours, voire même s'intensifieraient. Nous cherchons aussi à montrer qu'il faut faire évoluer l'idée que l'agriculture urbaine étant le résultat de relations réciproques entre l'urbain et l'agricole, elle se devait d'être à la fois urbaine et agricole. Dans les faits, l'agriculture urbaine apparaît plus souvent comme un projet de l'urbain au bénéfice de celui-ci, que comme un projet partagé entre l'urbain et l'agricole. Enfin, nous mettons en avant que l'agriculture urbaine n'aurait pas la capacité de reconnecter de façon effective l'agricole et l'urbain. Ainsi, l'agriculture urbaine n'est pas en mesure de se substituer aux dispositifs mis en place par la modernité. Elle ne peut rendre les villes autonomes en denrées alimentaires, établir des symbioses agro-urbaines ou remettre en question le système des filières agroalimentaires. Dans ce contexte, nous défendons la thèse que la conception d'agriculture urbaine doit aujourd'hui évoluer vers celle de toshinogyo. L'objectif est alors de rendre visibles les relations entre l'agricole et l'urbain. Les dispositifs mis en place sous la modernité n'ont pas eu pour effet de supprimer les relations entre l'urbain et l'agricole, mais de les rendre invisibles. Il s'agit aujourd'hui de leur redonner une visibilité. En devenant cette prise qui rend visibles ces relations, la toshinogyo ne serait alors plus tenue d'être urbaine et agricole à la fois, de même qu'elle ne s'opposerait pas aux dispositifs modernes, mais en serait complémentaire. Dans le contexte Genevois, le passage de l'agriculture urbaine à la toshinogyo est loin d'être encore évident. Dans le cas de Tokyo, l'optique de la toshinogyo est clairement affirmée et pourrait alors donner des amorces de pistes à suivre.
Resumo:
La présente recherche se focalise sur la production littéraire de trois auteurs francophones modernes : Éric Baret (1953-), Pierre Feuga (1942-2008) et Daniel Odier (1945-). En tant que figures de la néo-spiritualité, ces auteurs ont d'abord interprété le shivaïsme cachemirien non duel dans la zone francophone avant d'étendre leur activité à d'autres pays d'Europe et d'Amérique du Nord. Leur démarche s'inscrit dans un contexte culturel francophone qui jouit d'une longue tradition d'investigation de certaines formes philosophiques du yoga et d'études philosophiques du bouddhisme. Peu connu du public occidental, le shivaïsme cachemirien non duel est en train de devenir une pensée de référence dans les milieux de la néo-spiritualité, notamment grâce à l'interprétation donnée par les auteurs susmentionnés. Les trois auteurs se réfèrent aux mêmes traductions et commentaires écrits en français du shivaïsme cachemirien non duel, à savoir les travaux de la sanskritiste française Lilian Silburn qui a entre autres travaillé avec Lakshman Ji, grand érudit du Cachemire. Ils pratiquent et enseignent une technique corporelle (yoga, tai chi ou danse tandavà), ont voyagé en Asie, notamment en Inde et ont un ou plusieurs maîtres. Le présent travail se limite à une période historique précise de l'histoire des religions, à savoir les années 60 du 20e siècle jusqu'au milieu des années 10 du 21e siècle. Cette période suscite un regain d'intérêt et d'interrogation dans le paysage du religieux. Sur cette scène de la néo¬spiritualité, nous avons analysé les passerelles entre des sagesses orientales et des pensées occidentales et avons mis en avant la manière dont elles se sont greffées sur les enjeux liés au parcours personnel des trois auteurs. Le shivaïsme cachemirien non duel est une mystique et une philosophie qui relève de la pensée tantrique. Nous avons développé la question de la réception du tantrisme sur sol occidental depuis le début du 20e siècle puis montré les particularités tantriques issues du shivaïsme cachemirien non duel que les auteurs retenus ont développées. Nous avons choisi trois thèmes dans la production des auteurs pour parler de leur interprétation du shivaïsme cachemirien non duel. Il s'agit du voyage, du rêve et de la référence au Grand Oeuvre alchimique en tant que symbole de transformation de soi. Ces thèmes ont permis de faire ressortir quatre problématiques qui traversent la production littéraire et l'enseignement des auteurs, à savoir le féminin, la non-dualité, l'éveil et la question de l'union des deux principes, masculin et féminin. En reliant thèmes et problématiques, nous sommes parvenue à l'énoncé suivant : Le voyage ou la quête du féminin et de l'éveil Le rêve ou la quête de la non-dualité - Grand Oeuvre alchimique et tantrisme ou la quête de la non-dualité et l'union des deux principes. Nous sommes arrivées à la conclusion que les trois auteurs sont devenus des figures incontournables dans la recomposition du paysage de la néo-spiritualité en Occident, notamment en francophonie, et qu'ils ont grandement contribué à faire connaître la pensée tantrique du shivaïsme cachemirien non duel.