978 resultados para Rôle de consultation
Resumo:
Contexte et but de l'étude: La relation médecin-patient a subi d'importants changements et l'actuelle émancipation des patients a conduit à un véritable partenariat dans la prise de décisions thérapeutiques. Notre étude a pour but de déterminer les préférences des patients pour différents aspects de la prise de décisions au cours d'un traitement et de ses potentielles complications, de même que la quantité et le type d'information souhaitée avant une intervention chirurgicale digestive. Patients et méthodes : Il s'agit d'une étude prospective non-randomisée basée sur un questionnaire donné lors de la consultation préopératoire à 254 patients consécutifs prévus pour une chirurgie gastro-intestinale élective. Résultats : Pour les potentielles complications chirurgicales et la possibilité d'un séjour aux soins intensifs, 64% des patients souhaitent participer activement aux décisions médicales, et respectivement 89% et 60% des patients aimeraient discuter d'une éventuelle réanimation cardio-pulmonaire et de limitations au traitement. Respectivement 73%, 77% et 47% des patients ont souhaité une information très détaillée, une infoimation pour une possible hospitalisation en soins intensifs ou une éventuelle réanimation cardiaque. Les patients âgés ou avec un niveau de formation bas étaient significativement moins intéressés à une prise de décision partagée (p=0.003 et 0.015) et à une information complète (p=0.03 et 0.05), De plus, l'implication des familles dans les prises de décision n'était favorisée que si le patient est en coma (74%), et significativement moins importante chez les personnes âgées et de sexe masculin (p=0.04 et 0.03 respectivement). Ni le type de chirurgie prévue (majeure ou mineure) ni la sévérité de la pathologie (cancer ou non) ne furent des facteurs statistiquement significatifs pour un désir plus élevé de partager la prise de décision, pour plus d'information ou pour impliquer d'avantage la famille. Conclusions : Notre étude démontre que la majorité des patients chirurgicaux souhaitent recevoir une information préopératoire complète concernant leur maladie et le traitement planifié. Ils considèrent également comme crucial d'être impliqués dans les prises de décisions thérapeutiques pour le traitement et pour les possibles complications. Le rôle de la famille est limité aux situations ou le patient n'est plus en mesure de participer aux décisions.
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Introduction La précarité définit ce dont l'avenir, la durée ou la solidité ne sont pas assurés. Elle se développe notamment lorsque le niveau socio-économique est défavorable. Elle se définit par rapport à la communauté et peut être matérielle ou relationnelle. Le rapport entre précarité et santé peut se comprendre sous l'angle des déterminants sociaux de la santé, énoncés en 2004 par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : les conditions et les habitudes de vie influencent l'état de santé. Ayant un large accès à la population, les médecins de premier recours (MPR) sont des témoins privilégiés de la précarité et des inégalités sociales. La littérature définit la mission des MPR, mais il est essentiel de connaître leurs points de vue sur la question de la précarité, dans la réalité pratique. Méthode Ce travail de recherche a débuté par une revue approfondie de la littérature concernant les problématiques psychosociales en médecine. Une approche qualitative était ensuite nécessaire, sous forme d'entrevues semidirigées avec cinq différents médecins de la région lausannoise, afin de réaliser un questionnaire à soumettre à 47 autres médecins de premier recours, dans l'ensemble de la Suisse Romande, après validation par la commission cantonale vaudoise d'éthique. Résultats Cette enquête met en évidence l'existence et l'importance de la problématique de la précarité au sein du système de santé en Suisse Romande. Difficile à cerner, complexe et multifactorielle, certains ont tenté de la définir mais chacun l'apprécie différemment selon son vécu et sa sensibilité. Hormis ceux qui renoncent aux soins ou qui recourent aux urgences en dernier recours, la population qui consulte les MPR comporte entre 10 et 20% de patients précaires, proportion en augmentation ces dernières années et dépendant de la localisation. Les MPR détectent la précarité grâce à l'anamnèse psychosociale et certains marqueurs extérieurs. Leurs points de vue sont au coeur de notre question initiale. Pour eux, c'est leur rôle de détecter et prendre en charge, du moins partiellement, la précarité. Ils réfèrent ensuite souvent les patients vers d'autres structures ou corps de métiers mieux spécialisés. Ils ressentent, selon les situations, de la frustration, du surmenage, de l'impuissance mais aussi de la satisfaction personnelle dans ce type de prise en charge. La précarité complique souvent la prise en charge médicale : elle influence la survenue ou l'évolution du problème de santé, augmente le temps de consultation pour les patients précaires, induit une tendance chez les MPR à adapter le traitement ou réaliser moins d'investigations complémentaires en raison des difficultés économiques des patients et entraîne souvent des factures impayées. Les pathologies ou problèmes de santé les plus fréquemment rencontrés dans ces populations sont les troubles dépressifs, les addictions, les douleurs chroniques et le syndrome métabolique. Enfin, au delà du simple constat, les MPR expriment certains besoins pour mieux faire face à la précarité : ils souhaiteraient entre autres un carnet d'adresses utiles, un score mesurant la précarité et une formation continue à ce sujet. Conclusion La précarité est un sujet d'actualité et peut notamment influencer l'état de santé des populations, et inversement. Les MPR sont des témoins essentiels de cette problématique et la clé de sa détection, de par leur accès à une large population. Connaître leurs points de vue paraît donc essentiel si l'on souhaite imaginer des interventions visant à réduire les inégalités en matière de santé, pour une meilleure équité des soins. Entre ce qu'ils ressentent et les problèmes concrets d'organisation des consultations de patients précaires, le risque est un certain renoncement aux soins de la part des médecins, qui accentuerait celui des patients déjà existant. Finalement, la pénurie grandissante des MPR nécessite également de mieux comprendre leur mission et leurs conditions de travail, afin d'aider à redéfinir l'avenir du métier, pour continuer à exister et détecter ces situations à prendre en charge, visant à restaurer une santé solide et équilibrée, physique, mentale et sociale.