1000 resultados para Éthique civique
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Histoire discursive du « cinéma-vérité ». Techniques, controverses, historiographie (1960-1970) retrace l'histoire du succès et de la disgrâce du label « cinéma vérité » en France qui, entre 1960 - date à laquelle Edgar Morin publie son essai programmatique « Pour un nouveau "cinéma vérité" » dans France Observateur - et 1964-65 - moment où la notion commence à perdre en popularité - sert de bannière à un mouvement cinématographique supposé renouveler les rapports entre cinéma et réalité. Une vingtaine de films - comme Chronique d'un été de Jean Rouch et Edgar Morin, Primary de Richard Leacock et Robert Drew, Les Inconnus de la terre ou Regard sur la folie de Mario Ruspoli, Hitler, connais pas de Bertrand Blier, Le Chemin de la mauvaise route de Jean Herman, Le Joli Mai de Chris Marker, La Punition de Jean Rouch ou Pour la Suite du monde de Michel Brault et Pierre Perrault - revendiquent cette étiquette ou y sont associés par la presse hexagonale qui y consacre des centaines d'articles. En effet, la sortie en salles de ces « films-vérité » provoque en France de virulentes controverses qui interrogent aussi bien l'éthique de ces projets où les personnes filmées sont supposées révéler une vérité intime face à la caméra, le statut artistique de ces réalisations, ou l'absence d'un engagement politique marqué des « cinéastes-vérité » devant les questions abordées par les protagonistes (par exemple la Guerre d'Algérie, la jeunesse française, la politique internationale). L'hypothèse à la base de cette recherche est que la production cinématographique qui se réclame du « cinéma-vérité » se caractérise par une étroite corrélation entre film et discours sur le film. D'une part car la première moitié de la décennie est marquée par de nombreuses rencontres entre les « cinéastes vérité », les critiques ou les constructeurs de caméras légères et de magnétophones synchrones ; rencontres qui contribuent à accentuer et à médiatiser les dissensions au sein du mouvement. D'autre part car la particularité de nombreux projets est d'inclure dans le film des séquences méta-discursives où les participants, les réalisateurs ou des experts débattent de la réussite du tournage. Ce travail montre que le succès du mouvement entre 1960 et 1964-65 ne se fait pas malgré une forte polémique, mais qu'au contraire, nombre de longs métrages intègrent la controverse en leur sein, interrogeant, sur un plan symbolique, l'abolition du filtre entre le film et son spectateur. Si les films qui s'inscrivent dans la mouvance du « cinéma vérité » octroient une large place à la confrontation, c'est parce que la « vérité » est pensée comme un processus dialectique, qui émerge dans une dynamique d'échanges (entre les réalisateurs de cette mouvance, entre les protagonistes, entre le film et son public). Les querelles internes ou publiques qui rythment ces quelques années font partie du dispositif « cinéma-vérité » et justifient de faire l'histoire de ce mouvement cinématographique par le biais des discours qu'il a suscité au sein de la cinéphilie française.
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AIMS: The purpose of this study was to clinically validate an individually planned treatment regimen for neovascular age-related macular degeneration (nAMD), termed, observe and plan. This regimen was based on the predictability of an individual's need for retreatment and aimed to reduce the clinical burden, while obtaining good functional results. METHODS: This was a prospective case series that included 104 patients (115 eyes) with treatment-naive nAMD. Following three loading doses of ranibizumab, monthly observation visits allowed the disease recurrence interval to be determined. The recurrence interval was reduced by 2 weeks to give the retreatment interval for the next three injections. Periodical control visits (at least every 6 months) allowed the effectiveness of the treatment to be assessed and individual intervals adjusted. RESULTS: Mean visual acuity (VA) improved by 8.7 and 9.8 letters in months 3 and 12, respectively. The mean number of injections during the 12-month study was 7.8, while the mean number of ophthalmic examinations between months 3 and 12 was 3.97. The mean treatment interval after the loading doses was 1.97 months. CONCLUSIONS: The observe-and-plan regimen significantly improved VA. This was obtained with fewer clinic visits compared with other regimens, which could ease the burden of nAMD treatment. TRIAL REGISTRATION NUMBER: Commission cantonale (VD) d'éthique de la recherché Clinique, Université de Lausanne, Protocole 351/11.
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Introduction¦La gestion des rendez-vous (RDV) et des flux des consultations en médecine libérale sont¦primordiaux. Il n'existe actuellement que peu de données à ce sujet et chaque médecin gère ses RDV¦selon sa convenance. Le but de cette étude est de décrire de manière analytique et prospective la¦gestion des RDV chez un groupe de pédiatres généralistes installés en cabinet. Ainsi elle pourrait¦servir de base pour des formations post graduées, des cours sur la pratique libérale de médecine de¦premier recours ou encore lors d'ouvertures de cabinets médicaux.¦Méthode¦Tous les pédiatres généralistes avec activité de premier recours du canton de Neuchâtel ont été¦invités à participer à l'étude. Leurs parcours professionnels ont été recensés. Pour chaque¦consultation, le délai entre l'heure d'appel téléphonique par les parents et celle du RDV obtenu le jour¦même (RDV «du jour», RDVdJ), le temps d'attente au cabinet, sa durée, l'âge, le sexe et la nationalité du patient, les diagnostics et les traitements ont été consignés. Le nombre et la durée des¦consultations téléphoniques par les pédiatres ont été enregistrés. La période d'enquête a porté du¦lundi 7 au vendredi 11 février 2011. Parallèlement, l'activité pédiatrique aux urgences de l'Hôpital¦neuchâtelois (HNE) a été recensée du 7 au 14 février 2011, nuits et week-end inclus.¦Cette étude a été acceptée par la Commission cantonale vaudoise d'éthique de la recherche sur l'être¦humain.¦Résultats¦Sur les 24 pédiatres praticiens avec activité de premier recours installés dans le canton de Neuchâtel,¦18 ont accepté de collaborer. 1645 consultations ont été réalisées dans les cabinets, 271 au sein de¦l'HNE et 500 chez les pédiatres n'ayant pas participé à l'étude. Ainsi 2416 consultations pédiatriques¦ont été effectuées pendant les 7 jours d'analyse dans les principales structures neuchâteloises de¦soins pédiatriques.¦Sur 1645 consultations, 697 étaient des RDVdJ (médiane 42%, extrêmes 26%-57%), 880 (54%, 42%-¦69%) avaient un RDV prévu (RDVP), c'est-à dire fixé avant le jour de la consultation, 61 (4%, 0%-¦16%) étaient des RDV pressants (RDVpress), ce qui signifie que le patient s'était présenté¦directement au cabinet sans RDV préalable. 902/1645 consultations (55%) concerne des enfants de¦moins de 6 ans. Le recours parental à des RDVdJ ne dépendait pas de l'âge du patient. La plupart¦des consultations était due à un syndrome infectieux aigu (42%).¦La couverture par les pédiatres praticiens était très variable (5-14 actifs simultanément par ½¦journée), l'HNE permettant certainement d'assurer les prises en charge pédiatriques en l'absence des¦praticiens.¦Ce travail a montré une grande variabilité des différents paramètres d'activité entre les pédiatres. Il¦donne une image synthétique, quoi que partielle puisque le volet diagnostic et traitement n'ont pas été abordés, des soins pédiatriques ambulatoires dans un canton romand. Il n'a pas permis de définir un style univoque de gestion des RDV.
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Effet d'un bolus intraveineux de phénylephrine ou d'éphedríne sur le flux sanguin cutané lors d'une anesthésie rachidienne Introduction : La phénylephrine et l'éphedrine sont des substances vaso-actives utilisées de routine pour corriger des épisodes d'hypotension artérielle induits par l'anesthésie intrarachidienne. L'influence de ces deux vasopresseurs sur le flux sanguin cutané (FSC) dans ce contexte n'a jusqu'à maintenant pas été décrite. Cette étude évalue l'effet d'une injection intraveineuse de 75 µg de phénylephrine ou de 7.5 mg d'éphedrine sur le FSC mesuré par Laser Doppler, dans les zones concernées parle bloc sympathiqué induit par l'anesthésie intrarachidienne (membres inférieurs) et dans les zones non concernées (membres supérieurs). Méthode :Après acceptation par le Comité d'Éthique, et obtention de leur accord écrit, 20 patients devant subir une intervention chirurgicale élective en décubitus dorsal sous anesthésie. intrarachidienne ont été inclus dans cette étude randomisée en double insu. Le FSC a été mesuré en continu par deux sondes fixées l'une à la cuisse (zone avec bloc sympathique) et l'autre sur l'avantbras (zone sans bloc sympathique). Les valeurs de FSC ont été enregistrées après l'anesthésie rachidienne (valeur contrôle), puis après l'injection i.v. dè phénylephrine (10 patients) ou d'éphedrine (10 patients) pour corriger une hypotension définie comme une chute de 20 mmHg de la pression artérielle systolique. Les variations de FSC exprimées en pourcentage de la valeur contrôle moyenne (+/- écart type) ont été analysées par le test t de Student. Résultats :Les données démographiques des patients et le niveau sensitif induit par l'anesthésie rachidienne sont similaires dans les deux groupes. Aux doses utilisées, seule l'éphedrine restaure la pression artérielle aux valeurs précédant l'anesthésie rachidienne. La phénylephrine augmente le FSC de l'avant-bras de 44% (+/- 79%) et de la cuisse de 34% (+/-24%), alors que l'éphedrine diminue le débit sanguin cutané de l'avant-bras de 16% (+/- 15%) et de la cuisse de 22% (+/-11%). Conclusion : L'injection intraveineuse de phénylephrine et d'éphedrine ont des effets opposés sur le flux sanguin cutané, et cette réponse n'est pas modifiée par le bloc sympathique.. Cette différence peut s'expliquer par la distribution des sous-types de récepteurs adrénergiques alpha et leur prédominance relative dans les veines et les artères de différents diamètres perfusant le tissu sous-cutané et la peau. L'éphedrine, èn raison de sa meilleure efficacité pour traiter les épisodes d'hypotension artérielle après anesthésie intrarachidienne devrait être préféré à la phénylephrine, leurs effets opposés sur le flux sanguin cutané n'étant pas pertinents en pratique clinique. SUMMARY Background: Phenylephrine or ephedrine is routinely used to correct hypotensive episodes fallowing spinal anaesthesia (SA). The influence of these two vasopressors on skin blood flow (SBF) has not yet been described. We have therefore evaluated the effects of an i.v. bolus of 75 µg phenylephrine or 7.5 mg of ephedrine on SBF measured by laser Doppler flowmetry during sympathetic blockade induced by SA. Methods: With Ethical Committee approval and written consent, 20 patients scheduled for elective procedures in supine position under SA were enrolled in this double-blind randomized study. SBF was measured continuously by two probes fixed at the thigh (area with sympathic blockade) and forearm level (area without sympathic blockade) respectively. SBF values were recorded after SA (control values) and then after a bolus administration of phenylephriné (n=10) or ephedrine (n=10) when systolic blood pressure decreased by 20 mmHg. Changes were expressed as percentage of control SBF values and analysed by Student's paired t-test. Results: Patient characteristics and dermatomal sensory levels were similar in both groups. Phenylephrine increases mean SBF at the forearm level by 44% (79%) [mean (SD)j and at the thigh by 34% (24%). Ephedrine decreases SBF at the forearm level by 16% (15%) and at the thigh by 22% (il%). Ephedrine bolus restores arterial blood pressure to pre-anaesthesia values, whereas phenylephrine does not. Conclusion: Administratión of phenylephrine and ephedrine has opposite effects on skin blood flow and sympathetic blockade does not modify this response. These findings could be explained by the distribution of the alpha-adrenoréceptor subtypes and their relative predominance among veins and arteries of different size perfusing the subcutaneous tissue and the skin. Ephedrine, due to its better efficacy to correct hypotensive episodes following SA, should be preferred, to phenylephrine, their opposite effects on SBF being not relevant for clinical practice.
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Les contours principalement admis pour définir le noyau dur de l'ESS, à savoir les formes juridiques, ne semblent plus être une condition suffisante pour garantir l'adhésion à l'ESS. Des entreprises ont émergé depuis les années 1990 se revendiquant de la filiation ESS (critères Emes). Mais la seule prise en compte des critères en matière de résultats suffit-elle à qualifier une entreprise de « sociale » au sens de l'ESS ? C'est dans ce contexte que nous poserons les termes du débat en nous focalisant sur le récent exemple de la Chambre de l'ESS en Suisse romande (APRÈS- GE) qui nous servira d'étude de cas, la filiation affichée de celle-ci étant celle de l'ESS selon une visée élargie aux critères. Nous présenterons l'enquête menée en 2010 par APRÈS-GE et les critères choisis (partie 1) avant d'évaluer le potentiel, les limites et les interprétations théoriques de cette approche originale (partie 2). Des pistes de collaboration concrète avec les collectivités locales seront évoquées en conclusion.
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La formation continue fait à l'évidence partie intégrante de la vie du médecin, elle est non seulement un devoir éthique envers les patients mais également l'expression du besoin de se maintenir «à la page» dans sa pratique quotidienne, conséquence des progrès rapides en médecine, particulièrement en oncologie médicale. Elle peut être également source de plaisir quand il s'agit d'accroître ses connaissances. Ses règles minimales ont été définies depuis plusieurs années par la FMH qui délègue aux sociétés de disciplines son application pratique. En 2008, une révision nécessaire pour différentes raisons a facilité le calcul des crédits. Même si le total des heures de formation est resté le même (50 crédits), il a été partagé par deux : 25 pour la formation spécifique et 25 qui peuvent être acquis dans une autre discipline (révision de mars 2009 du Règlement pour la formation continue, art. 5a). Cette révision n'a pas réjoui toutes les sociétés de spécialistes qui gardent la faculté de revoir à la hausse le minimum jugé nécessaire à leur discipline. La quantité des offres de formation continue pour les médecins pose le problème d'être proprement pléthorique (congrès nationaux et internationaux, e-learning, symposiums locaux, etc.), il n'en va pas de même de leur qualité. Dans le domaine de l'oncologie médicale, les offres sont abondantes dans un contexte de marketing évident : les maisons pharmaceutiques parrainent des réunions avec un orateur mercenaire, prestigieux si possible, invité à vanter un produit spécifique dans un cycle de présentations en différents lieux de Romandie (avec à chaque fois, la possibilité d'inscrire des crédits à l'actif des participants)... Elles soutiennent également, par leur logistique, de miniconférences organisées par les différentes institutions locales et auxquelles les médecins ne participent que de façon sporadique vu leur intérêt souvent très secondaire - il n'est pas rare que l'auditoire médical se résume à cinq ou dix participants. Au final, ces offres dispersées et de qualité discutable monopolisent les ressources qui se raréfient rapidement dans le contexte économique actuel et qui doivent impérativement être utilisées de manière plus judicieuse, notamment en évitant les manifestations répétitives. Devant toutes ces offres, il est souvent difficile pour la société de discipline de séparer le bon grain de l'ivraie et en conséquence d'attribuer de manière objective les crédits de formation. Partant de ce constat, un petit groupe romand de médecins oncologues praticiens installés et des centres universitaires ont réfléchi à l'idée de regrouper au sein d'une seule structure romande l'organisation d'une formation continue qui réponde à la fois aux besoins et à l'exigence de qualité. Ses tâches sont multiples : mettre sur pied annuellement plusieurs demi-journées de formation, préaviser avec un comité scientifique de la qualité de la formation continue distillée sur son territoire de compétence (sans empiéter sur les prérogatives de la commission pour la formation postgraduée de la Société suisse d'oncologie médicale - SSOM) en rapprochant les centres universitaires, les hôpitaux cantonaux et régionaux, et les praticiens. Ainsi est née l'association FoROMe (Formation romande en oncologie médicale). Sa légitimité a été établie par la SSOM et par le Comité pour la formation postgraduée et continue (nouvellement SIWF) de la FMH. Elle est maintenant en mesure de mettre en application les tâches pour lesquelles elle a été constituée. Il est évident que cela n'ira pas sans résistance et que certains diront qu'ils ne voient pas la nécessité d'une structure supplémentaire, que les sociétés de disciplines font très bien leur travail, qu'il s'agit encore là d'une atteinte à la liberté. Cependant les nécessités économiques vont tôt ou tard venir au secours de la logique pour confirmer les changements que cette démarche a permis d'anticiper. A l'avenir, il s'agira d'assurer le bien-fondé de cette initiative et de rester vigilant au bon fonctionnement de cette structure à la satisfaction de nos membres.
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L'auteur esquisse la relation de l'utilitarisme et du christianisme sous l'angle triple des rapports entre le bien et le salut, le sacrifice et le sujet, la souffrance réduite ou affrontée. Le trépied ainsi proposé ne constitue pas une cage de fer, à laquelle toute comparaison et toute lecture devraient se soumettre ou se refuser, mais seulement une possible structure de dialogue et de débat, devant faciliter et fructifier l'interpellation réciproque de la morale utilitariste et de l'éthique chrétienne.
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Suite à la découverte du génome, les patients peuvent bénéficier aujourd'hui, d'une approche préventive, prédictive, voire personnalisée de leur prise en charge. Si la médecine personnalisée devient courante, la « généralisation» de l'information génétique nous amènera probablement à établir de nouveaux standards sociaux et éthiques, car si celle-ci permet une plus grande efficacité dans les soins en aidant à la prise de décision, elle apporte une connaissance inédite de l'homme en terme de risque et de susceptibilité face à la maladie, mais aussi des informations propres à l'individu pouvant mener à la discrimination. Sommes- nous prêts à gérer cette information ? Dans ce travail, nous allons nous intéresser au traitement de l'information lors des tests génétiques en recherche. L'hypothèse de travail étant que l'information génétique est une nouvelle donnée biologique individuelle dont il faut tenir compte dans la prise en charge des participants à la recherche. Pour entamer la réflexion, une revue de la littérature a permis de mettre en évidence les spécificités de la recherche en génétique. Dans un deuxième temps, nous avons effectué une analyse comparative des feuilles d'information et des formulaires de consentement destinés aux participants à dix-sept protocoles de recherches impliquant des tests génétiques au CHUV à Lausanne en Suisse. Cette analyse a permis de faire un état des lieux des pratiques actuelles dans la région et elle est le point de départ d'une mise en perspective des enjeux éthiques liés la question. Les résultats montrent des inégalités entre les différentes feuilles d'information et formulaires de consentement de notre échantillon lausannois en ce qui concerne la restitution des résultats, la confidentialité des données ou encore la possibilité de participer à de futures recherches. Nous en concluons qu'il serait intéressant de travailler à une standardisation de ces documents et une éducation plus large à ce sujet.
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Théologien protestant, pionnier de l'oecuménisme, résistant au nazisme, conspirateur, témoin et martyr, Dietrich Bonhoeffer (1906-1945) fait partie des acteurs et des penseurs essentiels du XXe siècle. Dans « Le Prix de la grâce » (1937), il trace devant ses étudiants de l'Église confessante la voie d'une suivance (« Nachfolge ») qui fait du disciple du Christ, dans le texte biblique et dans la vie, un être d'écoute et d'obéissance critique. L'« Éthique » (1940-1945), inachevée, rend compte des raisons théologiques d'une action responsable dans le monde. L'avant-dernier, s'il n'est jamais ultime, est toujours crucial, face aux réalités dernières. La foi et l'éthique peuvent conduire à la désobéissance politique, par-delà les compromis frileux et les radicalismes exaltés. « Résistance et soumission » (lettres de prison posthumes), enfin, dit l'engagement et la lucidité du penseur devant les limites d'un langage religieux inadapté au monde moderne. Quel sera le rôle de la pensée et de la croyance dans un monde devenu majeur, mais dont les cataclysmes ne cessent de questionner l'autonomie, la responsabilité et l'accueil d'une vraie transcendance, au coeur même de la vie ? Par ses points forts et par ses failles, Dietrich Bonhoeffer nous ouvre des pistes surprenantes pour des lendemains de grâce et de gravité.
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Fragilisé dans son statut et dans son savoir, constamment exposé à une redéfinition de son travail, l'individu contemporain est de moins en moins en mesure de s'assurer de son identité sociale par une identité professionnelle, alors même que les exigences d'implication de soi dans son emploi sont de plus en plus élevées. Comment, en tant que société, ferons-nous face à ce cocktail explosif : d'une part, une extériorité croissante de l'individu à la mission qu'il remplit en tant qu'elle lui est de plus en plus étrangère; et d'autre part, l'exigence, déterminée par l'impératif de rentabilité, de son engagement total dans la réalisation de son travail dont il sait par ailleurs qu'il peut disparaître du jour au lendemain à la faveur d'une restructuration des processus de travail ou de licenciements économiques? Enorme question dans laquelle se joue, sans doute, une part décisive de notre avenir en tant que société : car si, demain, le travail cesse déjouer le rôle intégrateur qu'il a joué depuis la naissance de l'économie industrielle, qu'est-ce qui fera tenir ensemble les individus-travailleurs que nous sommes devenus ?Au travers d'une pluralité de regards disciplinaires allant de la psychologie du travail aux transformations de l'organisation du travail induites par la ©-entreprise en passant par la médecine du travail, la pédagogie, la sociologie des métiers, les contributions réunies ici explorent les mutations récentes advenues dans le travail - en tant qu'il constitue, aujourd'hui encore, le "fait social total ". Le souci commun en est d'interroger la place que le processus organisationnel le plus récent "ménage" à l'individu. Il en est aussi de sonder les stratégies élaborées par celui-ci pour s'y construire et s'y préserver malgré tout, malgré les casses. Sont ainsi offerts différents regards sur la difficulté de l'individu à se forger une place; à conquérir l'estime de soi et de ses semblables par son apport au procès de la production sociale, aussi incontournable qu'impossible. Le présent volume rassemble la majeure partie des contributions présentées dans le cadre d'un cycle de conférences mis sur pied par le Département interfacultaire d'éthique de l'Université de Lausanne et la Haute école de gestion de Neuchâtel au cours des années académiques 2000-2002.
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Résumé de la thèseLe présent travail analyse la notion d'autonomie en éthique biomédicale et en propose unecompréhension à partir des théories de la délibération éthique. La thèse s'articule en deux parties.La première partie consiste en l'examen de la conception de l'autonomie développée en éthiquebiomédicale. Notamment, on retrace les origines de la notion de l'autonomie du patient dans lecontexte états-unien, on analyse l'élaboration de l'autonomie sous la forme de principe éthique, etl'on considère les critiques qui lui ont été adressées. Cette première partie débouche sur la thèsesuivante: en éthique biomédicale, l'autonomie est pensée comme un outil pour la légitimation deschoix, des pratiques, ou des politiques de santé, non pas comme réflexion critique sur les raisonspour agir ou sur les conditions des choix. Le risque est que l'autonomie se réduise à un dispositif dereproduction des normes et des conditions de l'interaction, sans pour autant remettre en discussionla rationalité médicale qui prédispose les options de choix et qui justifie les pratiques et lespolitiques dans le contexte du soin. Cette conception de l'autonomie présuppose une théorie de ladélibération éthique «en troisième personne». Selon cette théorie, la délibération consiste en uneprise de distance du point de vue subjectif de l'agent, pour assumer un point de vue plus objectif: lepoint de vue d'un «spectateur» impartial. Ainsi, le but de la délibération éthique est l'élaboration deraisons morales objectives, partageables par toute personne raisonnable, pouvant générer unconsensus sur la justification des actions. Cette théorie de la délibération a une implicationimportante pour la conception de l'autonomie en éthique biomédicale: l'autonomie est représentéecomme un principe moral partageable, comme le résultat d'un processus d'abstraction réflexive.Selon une théorie de la délibération éthique différente, que l'on appelle «en première personne», onpeut apprécier la valeur de l'autonomie seulement du point de vue de l'«agent». Ainsi, l'autonomieest la véritable modalité de la délibération éthique, dont le but est la constitution de soi-même, deson intégrité et identité morale. Dans ce travail, on s'est donc demandé si et comment cette manièrede concevoir la délibération du point de vue de l'agent peut apporter quelque chose à lacompréhension de la valeur de l'autonomie personnelle en éthique biomédicale.La deuxième partie de la thèse explore deux modèles de l'autonomie en première personnedéveloppés dans le débat philosophique plus récent: le modèle «hiérarchique» et le modèle«constructiviste kantien». Les deux modèles débouchent sur une compréhension «monologique» del'autonomie, qui est centrée sur l'agent et qui ne tient pas suffisamment compte du contexterelationnel du soin. Pour apprécier la valeur de l'autonomie dans les relations intersubjectives il fautadopter une perspective différente, que l'on appelle «en deuxième personne». Selon cette théorie, ladélibération est un dialogue entre les agents et l'autonomie est issue d'une relation de respect etreconnaissance réciproque. Comme l'autonomie est toujours issue d'une relation de réciprocité,comme elle est essentiellement relationnelle, elle n'est pas une entreprise simplement singulièremais toujours et inévitablement plurielle, collective. Ainsi, l'autonomie peut représenter un idéalnon seulement personnel mais aussi public. Il s'agit d'un idéal qu'on peut adopter dans nos relationsréciproques, un idéal normatif qui nous demande d'interroger la praticabilité de l'autonomie, c'est-àdired'identifier les sources de sa vulnérabilité. Cette vulnérabilité se situe à trois niveaux: au niveaudes relations interpersonnelles, au niveau des pratiques et des institutions, et au niveau des liensd'appartenance à des communautés culturelles ou à des groupes sociaux, qui contribuent à définirles relations réciproques et donc l'exercice de l'autonomie. Ces trois sources de vulnérabilité del'autonomie se retrouvent, toutes les trois, dans le contexte du soin. Selon cette conception del'autonomie, le but de la délibération n'est ni l'élaboration des raisons objectives, ni simplement laconstitution de sa propre identité ou intégrité, quant plutôt la construction de notre monde social.Ainsi, l'autonomie est quelque chose dont on est responsables, quelque chose qui nous engage àentrer en dialogue avec l'autre comme interlocuteurs dans une communauté morale.
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Problématique : En Suisse, la situation des requérants d'asile est réglementée depuis 1999 par la Loi sur l'Asile (LAsi) qui leur donnait droit jusqu'en 2008 à une aide sociale, que leur demande soit acceptée, refusée ou que les autorités responsables n'entrent pas en matière. Depuis janvier 2008, tout requérant d'asile ne recevant pas de réponse positive perd cette aide sociale au profit d'une aide dite « d'urgence », impliquant un durcissement des conditions de vie. Depuis lors, un Groupe de Travail « Critères de vulnérabilité » (GT-Vulnérabilité) se charge, sur mandat de l'Etablissement Vaudois d'Accueil des Migrants (EVAM), d'évaluer la situation de certaines personnes percevant l'aide d'urgence sur la base de rapports médicaux et psychiatriques. Il détermine premièrement si la personne doit être considérée comme « vulnérable » pour raison de santé et pose ensuite un préavis médical quant à la possibilité d'amélioration des conditions d'hébergement. Les personnes reconnues comme particulièrement vulnérables sont soumises à un régime différent, impliquant des avantages spécifiés dans l'aide d'urgence. Objectifs : Décrire l'état de santé physique mais surtout mental des personnes percevant l'Aide d'urgence, pour lesquelles une demande a été effectuée auprès de ce groupe et identifier des facteurs associés à cet état de santé. Présenter comment le système de soins organise sa prise en charge et explorer les implications sur la pratique médicale. Méthodologie : Revue exhaustive de la littérature afin de mieux comprendre le contexte social, le cadre légal et les questions éthiques qu'ils impliquent. A partir des dossiers traités par le GT- Vulnérabilité, établissement d'une base de données regroupant des informations d'ordre démographique, médical et anamnestique et analyse descriptive univariée. Résultats: De janvier 2008 à avril 2011, le GT-Vulnérabilité a traité 411 demandes. Parmi les personnes concernées, 52% viennent d'Afrique et sont principalement sans famille. Le GT- Vulnérabilité a pu rendre une décision dans 79% des cas, donnant un préavis en faveur du requérant d'asile pour 82% d'entre eux. On retrouve plus fréquemment une réponse positive lorsqu'il s'agit d'une femme, ou d'une personne avec sa famille. L'étude des dossiers contenant un rapport de généraliste, a montré la présence d'au moins deux diagnostics somatiques chez 42% des personnes, concernant notamment les maladies infectieuses et parasitaires et des atteintes du système nerveux. On retrouve au moins un trouble psychiatrique dans 74% des cas. Il s'agit en particulier de troubles de l'humeur unipolaires et de syndromes de stress post-traumatiques. Les rapports psychiatriques ont également permis d'identifier l'existence de traumatismes chez 81% des personnes, associés surtout à la guerre, à des maltraitance et violences, dans le pays d'origine, mais aussi en Suisse. Conclusion : La situation médicale des requérants d'asile soumis au régime de l'aide d'urgence est préoccupante. Elle met le système de santé et ses divers protagonistes face à des questionnements et des enjeux d'ordre éthique et demande une nécessaire réflexion en termes de santé publique et de politique sanitaire.
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Alors que les modèles et notions de performance généralement analysés dans les recherches sont presque toujours ceux du management et des cadres dirigeants, cet article propose de s'arrêter sur la vision des employés, en l'occurrence des agents publics suisses. Il présente, à la lumière des réformes entreprises dans l'administration publique en Suisse, d'une part la conception générale qu'ont les agents publics de la performance du service public, et d'autre part leur perception de l'évolution des performances organisationnelle, individuelle, ainsi que celle en lien avec les prestations fournies aux bénéficiaires. L'analyse de la performance perçue est effectuée à travers la mise en évidence de l'existence de plusieurs mondes de référence auxquels se rapportent les agents publics lorsqu'ils parlent de leur travail. Les résultats révèlent la prégnance du monde industriel, devançant le monde civique qui, lui-même, relègue les mondes domestique et marchand respectivement en troisième et quatrième position. Un intérêt particulier est également accordé aux différents comportements, découlant des réformes du service public, qu'adoptent les agents publics, et aux liens qui pourraient exister entre ces comportements et les différents mondes de référence. Un mariage entre deux mondes, potentiellement contradictoires, semble se dessiner dans l'esprit des agents publics. Il pourrait constituer une réponse à une forme de crise identitaire, mise en avant par de nombreux spécialistes, provoquée par des injonctions contradictoires auxquelles sont soumis actuellement les agents publics.