965 resultados para philosophy, philosophie, ethics, éthique, economics, économie, Microfinance
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Ce mmoire est consacr lanalyse du mensonge chez Kant. Or, comme la Mtaphysique des moeurs est subdivise en deux volets, le premier portant sur le droit et le second sur la moralit proprement dite, nous nous sommes propos denvisager le mensonge selon ces deux points de vue, en commenant par le second. En nous appuyant sur les textes de Kant qui envisagent le mensonge comme faute morale, les Leons déthique, la Fondation de la Mtaphysique des Moeurs, la Doctrine de la Vertu, nous montrons que Kant condamne moralement le mensonge parce quen lui-mme, le mensonge constitue la plus grave violation du devoir de lhomme envers lui-mme : la sincrit. Lhomme qui nest pas sincre, cest--dire qui dit dlibrment le contraire de ce quil pense non seulement va lencontre de la finalit inhrente la communication, mais aussi, par le mensonge, lhomme renonce sa personnalit. En renonant ainsi sa personnalit, lhomme cesse dtre un homme vritable, cest--dire celui en qui la pense et le dit concident, il devient un semblant dhomme, cest--dire celui qui dlibrment dit le contraire de ce quil pense. En sappuyant sur le texte de Kant qui envisage le mensonge au point de vue du droit, Dun prtendu droit de mentir par humanit, nous avons mis en vidence que largument central de Kant est de montrer que toute tentative de tolrer un droit de mentir rendrait la socit impossible. Cest quun droit de mentir condamnerait jamais lhumanit ltat de nature, parce que la confiance quexige le contrat originel qui marque lentre dans ltat de droit naurait plus aucun sens. De mme, un droit de mentir ruinerait tous les contrats, qui reposent, pour leur effectivit, sur la confiance. Au fond, un droit de mentir est contraire mme au droit. Nous avons montr en conclusion de mmoire en quoi la position de Kant restait encore, de nos jours, actuelle. Une grande partie de ce mmoire a t rserve au texte polmique de 1796 Dun prtendu droit de mentir par humanit. Ayant montr en quoi consiste la position de Kant, contrairement celle de Constant, nous avons analys les nombreux commentaires qui ont t consacrs ce texte polmique, qui opposa Kant et Benjamin Consstant, afin de montrer que linterprtation de la position de Kant sur le mensonge varie selon quon revendique exclusivement sa philosophie morale ou sa philosophie du droit.
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Ce mmoire vise mieux comprendre l'utilisation du concept d'autarcie l'oeuvre dans les crits d'Aristote et, ce faisant, nous amener une meilleure comprhension du lien entre l'thique et la politique dans la pense aristotlicienne. Pour ce faire, nous commenons tout d'abord par distinguer deux types d'autarcie, savoir ce que nous appellerons dans la suite l'autarcie divine et l'autarcie humaine. L'autarcie divine doit tre comprise comme le fait de se suffire pleinement soi-mme de la manire la plus rigoureuse qui soit et cette autarcie n'est, proprement parler, attribuable qu'au divin. L'autarcie humaine, quant elle, est celle qui est l'oeuvre dans la dfinition que donne Aristote de la cit, savoir qu'elle est un regroupement autarcique de personnes visant vivre et bien vivre. Par la suite, nous montrons que la pratique de la philosophie, qui est dcrite comme une pratique autarcique en EN, X, est difficilement conciliable avec les activits de la cit et la constitution d'une communaut politique. En effet, comme c'est le besoin qui doit jouer le rle de ciment de la cit, il est difficile de voir comment la philosophie peut s'insrer dans le cadre tatique de la cit, tant donn qu'elle n'est d'aucune utilit et qu'elle est recherche pour elle-mme. Toutefois, puisqu'Aristote ne prsente jamais la cohabitation de la philosophie avec les autres activits de la cit comme problmatique, nous tentons de voir comment il est possible de concilier la pratique de la philosophie avec la ncessit pour l'individu de vivre en cit. C'est en examinant la notion de loisir que nous en venons conclure que la philosophie doit y tre relgue afin de pouvoir tre pratique. C'est aussi en associant la philosophie au loisir et en tudiant le rle que celui-ci doit jouer au sein de la cit que nous sommes en mesure de voir se dessiner le lien entre l'thique et la politique.
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Quelles sont les conditions sous lesquelles nous pouvons dire quun acte sexuel est moralement permissible? Plus prcisment, quel est le rle qui doit tre accord la notion de consentement des partenaires dans la dtermination de lacceptabilit morale des actes sexuels? Dans un premier temps, je tcherai dexposer la nature mme du consentement, en soulignant son caractre performatif ainsi que ses composantes essentielles, sans la prsence desquelles le consentement serait invalide. Sur cette base, jtablirai trois schmas possibles quant la fonction du consentement, selon quon en fasse une condition de la permissibilit morale qui soit a) suffisante et ncessaire, b) non suffisante mais ncessaire, c) ni suffisante ni ncessaire. Je tenterai ensuite de voir quelles peuvent tre les autres conditions qui compltent ou remplacent la ncessit du consentement. Dans cette perspective jexaminerai plus scrupuleusement une position conforme au deuxime schma, soit celle que Raymond Belliotti a dveloppe dans son ouvrage Good Sex (1993). Pour conclure, javancerai lhypothse que plusieurs des conditions qui compltent ou remplacent la ncessit du consentement en matire sexuelle peuvent tre conues soit comme une redondance, au sens o ces conditions sont dj implicites dans la dfinition mme du consentement, soit comme une limitation aux liberts individuelles, telles quon les conoit dans un esprit libral.
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Lobjectif de cette thse est dlucider lintention, la pertinence et la cohrence de lappropriation par Heidegger des concepts principaux de la philosophie pratique aristotlicienne dans ses premiers cours. Notre analyse portera principalement sur les notions clefs denergeia et de phronsis. La premire section de la thse est prparatoire : elle est consacre une analyse troite des textes pertinents de lthique Nicomaque, mais aussi de la Mtaphysique, en discussion avec dautres commentateurs modernes. Cette analyse jette les fondations philologiques ncessaires en vue daborder les audacieuses interprtations de Heidegger sur une base plus ferme. La deuxime et principale section consiste en une discussion de lappropriation ontologique de lthique Nicomaque que Heidegger entreprend de 1922 1924, partir des textes publis jusqu ce jour et en portant une attention spciale Mtaphysique IX. Le rsultat principal de la premire section est un aperu du caractre central de lenergeia pour le projet dAristote dans lthique Nicomaque et, plus spcifiquement, pour sa comprhension de la praxis, qui dans son sens original savre tre un mode dtre des tres humains. Notre analyse reconnat trois traits essentiels de lenergeia et de la praxis, deux desquels provenant de llucidation aristotlicienne de lenergeia dans Mtaphysique IX 6, savoir son immdiatet et sa continuit : energeia exprime ltre comme un accomplissement immdiat mais inachev . Lirrductibilit, troisime trait de lenergeia et de la praxis, rsulte pour sa part de lapplication de la structure de lenergeia la caractrisation de la praxis dans lthique Nicomaque, et du contraste de la praxis avec la poisis et la theria. Ces trois caractristiques impliquent que la vrit pratique la vrit de la praxis, ce qui est l objet de la phronsis ne peut tre proprement parler possde et ainsi transmise : plus quun savoir, elle se rvle surtout comme quelque chose que nous sommes. Cest ce caractre unique de la vrit pratique qui a attir Heidegger vers Aristote au dbut des annes 1920. La deuxime section, consacre aux textes de Heidegger, commence par la reconstruction de quelques-uns des pas qui lont conduit jusqu Aristote pour le dveloppement de son propre projet philosophique, pour sa part caractris par une profonde, bien qunigmatique combinaison dontologie et de phnomnologie. La lgitimit et la faisabilit de lappropriation clairement ontologique de lthique Nicomaque par Heidegger est aussi traite, sur la base des rsultats de la premire section. Lanalyse de ces textes met en lumire la pntrante opposition tablie par Heidegger entre la phronsis et lenergeia dans son programmatique Natorp Bericht en 1922, une perspective qui diverge fortement des rsultats de notre lecture philologique dAristote dans la premire section. Cette opposition est maintenue dans nos deux sources principales le cours du semestre dhiver 1924-25 Platon: Sophistes, et le cours du semestre dt 1924 Grundbegriffe der aristotelischen Philosophie. Le commentaire que Heidegger fait du texte dAristote est suivi de prs dans cette section: des concepts tels que energeia, entelecheia, telos, physis ou hexis qui trouvent leur caractrisation ontologique dans la Mtaphysique ou la Physique doivent tre examins afin de suivre largument de Heidegger et den valuer la solidit. Lhypothse de Heidegger depuis 1922 savoir que lontologie aristotlicienne nest pas la hauteur des aperus de ses plus pntrantes descriptions phnomnologiques rsulte en un conflit opposant phronsis et sophia qui divise ltre en deux sphres irrconciliables qui auraient pour effet selon Heidegger de plonger les efforts ontologiques aristotliciens dans une impasse. Or, cette conclusion de Heidegger est construite partir dune interprtation particulire de lenergeia qui laisse de ct dune manire dcisive son aspect performatif, pourtant lun des traits essentiels de lenergeia telle quAristote la conue. Le fait que dans les annes 1930 Heidegger ait lui-mme retrouv cet aspect de lenergeia nous fournit des raisons plus fortes de mettre en doute le suppos conflit entre ontologie et phnomnologie chez Aristote, ce qui peut aboutir une nouvelle formulation du projet heideggrien.
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En vue de saisir la pense kantienne dans toute sa virulence, on ne peut jamais faire abstraction de la place minente de Jean-Jacques Rousseau dans cette philosophie qui ne cesse pas marquer, dfinir et poser des jalons de la pense moderne. cet gard, si le Genevois communique les grandes leons de sa thorie de lhomme sous la guise dune ducation, il sagit ici non pas dune philosophie de lducation mais bien plus dune philosophie comme ducation. Cest effectivement cette thse que Kant reprend, suit et enrichie dune manire sui generis pour renverser lordre thorique mais surtout pratique de religion-moralit-devoir et librer une fois pour toutes la morale des dogmes thologiques et finalement pour difier une philosophie pratique comme lducation de lespce humaine. Le but de cette tude est de jeter quelques lumires sur la place sans pareille de Jean-Jacques Rousseau dans la philosophie kantienne de lducation.
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Ce mmoire analysera une des thses majeures de luvre dEmmanuel Levinas, savoir le primat de lthique sur lontologie. Largumentation se penchera surtout sur la description phnomnologique de lapproche de laltrit, incarne dans la concrtude du visage du prochain et dans laquelle se retrouve lide de linfini, inspire dans sa formulation de Descartes. Cette ide, ntant pas quun simple concept mais plutt une ralit phnomnale transcendante, amne Levinas questionner le rle de la conscience thmatisante dans lexprience morale, caractrise par son immdiatet et par la prsence dun Autre. Est-ce que lessentiel de la conscience se comprend comme libert et savoir ? Y aurait-il un autre aspect, oubli par la rationalit que Levinas qualifie de grecque, qui serait plus propre dcrire la conscience ? Lontologie ne repose-t-elle pas sur une conception de lhomme comme un sujet autonome et en contrle ? Par ses fines analyses plutt ontologiques dans Totalit et infini, et par sa prose plus dconstructrice dAutrement qutre, ou au-del de lessence, Levinas branle les fondations du sujet moderne tout en ramenant au centre des proccupations philosophiques une ide que la tradition occidentale a eu tendance vacuer, cest--dire laltrit. Et cette altrit, irrductible aux concepts immanents de la conscience dun sujet, est ce qui justifie le primat de léthique, posant devant le je un tu qui appelle et demande une responsabilit absolue. Plusieurs auteurs et commentateurs seront mis contribution, dont surtout Husserl et Heidegger, ainsi que S. Critchley, B. Bergo, J.-M. Salanskis et Jacques Roland.
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La recherche du premier chapitre de ce mmoire a t mene en collaboration avec les co-chercheurs suivants: Catherine Olivier et Michel Bergeron.
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Ce mmoire est consacr au problme de la place de lhermneutique dans luvre dEmmanuel Levinas. Au premier abord, luvre semble prsenter une forte ambivalence quant la valeur que le philosophe accorde aux catgories hermneutiques. Dabord, dans les uvres proprement philosophiques, Levinas prsente une critique svre de la comprhension dans laquelle il dcle un geste de totalisation et dappropriation du sens contre lequel il lvera une pense de lthique comme philosophie premire . Dautre part, un autre pan du corpus levinassien, celui des Lectures talmudiques, est consacr au dploiement dune hermneutique des textes religieux de la tradition juive o Levinas fait puissamment intervenir les catgories thiques propres sa philosophie au sein de son activit exgtique. Lun des paradoxes intressants que nous prsente donc luvre levinassienne est celui dune philosophie srigeant en bonne partie sur une critique de la catgorie centrale de lhermneutique, la comprhension, et qui ne se dcline pas moins elle-mme en une thorie de linterprtation des textes. Afin de rsoudre ce paradoxe, il nous faut dabord exposer la critique de la comprhension qui est consubstantielle au projet philosophique de Levinas. En nous appuyant sur quelques textes centraux de son uvre, nous expliciterons la fois le dficit thique de la comprhension que pointe Levinas et les possibilits de sens au nom desquelles cette critique saccomplit. Nous verrons ainsi ce qui conduit Levinas suggrer quautrui, en son visage, tmoigne dun sens qui ferait exception la structure gnosologique du sens que suppose lhermneutique. Dans un deuxime temps, nous tenterons de cerner les raisons qui peuvent lgitiment conduire Levinas faire usage, dans le contexte de son hermneutique talmudique, des concepts ns de sa critique de la comprhension. Ltude du rapport entre thique et hermneutique, entre texte et visage, nous conduira identifier le principe directeur de lhermneutique levinassienne et articuler la faon dont il se rattache lthique du visage. Finalement, nous tenterons de faire valoir la pertinence philosophique de lhermneutique levinassienne en tudiant la manire dont elle peut rendre compte de phnomnes fondamentaux lis linterprtation des textes.
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Cet ouvrage a t rdig en LaTeX, ce qui permet d'atteindre directement certaines sections, notes ou rfrences bibliographiques par le biais des hyperliens.
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Ce mmoire cherche faire ressortir la teneur philosophique de la critique kierkegaardienne de Hegel en sinscrivant dans la ligne des travaux de Thulstrup et de Stewart. Comme plusieurs grands penseurs, Kierkegaard est apparu bien aprs sa mort sur la scne de lhistoire de la philosophie occidentale et ses uvres les plus lues sont surtout celles concertant Hegel, de sorte que son anti-hglianisme est vite devenu une affaire bien connue. En 1967, Thulstrup produit le premier travail consacr lensemble de la critique kierkegaardienne de Hegel, travail dont les rsultats confortent lide selon laquelle Kierkegaard naurait rien voir avec Hegel. Mais il suscitera aussi, en 2003, la raction de Stewart, qui trouve avant tout, derrire les allusions kierkegaardiennes Hegel, une critique de ses contemporains hgliens danois. Or, si Stewart claire brillamment lhistoricit kierkegaardienne, il laisse de ct sa teneur philosophique. Notre mmoire tchera donc de prsenter une conception de luvre kierkegaardienne comme exception, partir de laquelle nous serons mme de comprendre allgoriquement son rapport Hegel comme confirmation de la rgle. Pour ce faire, nous produirons une exposition rassemblant thmatiquement les allusions kierkegaardiennes Hegel, ce qui permettra de constater chez Kierkegaard une variation sur le plan thique partir de 1843, problme qui ne peut sexpliquer que par une concrtisation de lexception vers une forme particulire du religieux.
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Peut-on parfois tre blm pour ses croyances ? Selon les partisans du dontologisme pistmique, la pratique ordinaire consistant blmer et critiquer les gens pour leurs croyances est tout fait lgitime. Toutefois, dautres philosophes soutiennent que malgr son omniprsence dans la vie de tous les jours, le blme doxastique nest jamais appropri. En effet, selon largument partir de linvolontarisme doxastique, nous ne pouvons jamais tre blms pour nos croyances puisque (1) nous pouvons tre blms pour une croyance seulement si elle est sous notre contrle volontaire et (2) nos croyances ne sont jamais sous notre contrle volontaire. Le but de ce mmoire est de dterminer si les dontologistes peuvent rpondre de manire convaincante cet argument. Autrement dit, pouvons-nous parfois tre blms pour nos croyances malgr ce quen disent les anti-dontologistes, ou faut-il leur donner raison et rejeter la pratique du blme doxastique ? Pour rpondre cette question, je commence par clarifier largument anti-dontologiste en prcisant la teneur de sa thse centrale : linvolontarisme doxastique. Par la suite, je passe en revue diffrentes stratgies qui ont t proposes par des reprsentants du dontologisme pour dfendre le blme doxastique contre cet argument. Devant lchec de ces rponses, je suggre une dfense alternative du dontologisme selon laquelle linvolontarisme doxastique nest pas incompatible avec le blme doxastique. Si cette rponse est concluante, alors nous navons pas donner raison aux anti-dontologistes : nous pouvons parfois tre blms pour nos croyances.
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Dans cette thse, nous partons des grands principes de justice pour dmontrer la ncessit doctroyer aux tres sensibles nonhumains les droits moraux et lgaux les plus fondamentaux. Dans un premier temps, nous nous penchons sur les principes sous-jacents aux droits fondamentaux de la personne : le principe dgalit voulant que les cas similaires soient traits de manire similaire; la notion de droit fondamental, qui repose sur celle dintrt; le principe de lgale considration des intrts auquel mne le principe dgalit; et, enfin, le concept dintrt, qui sapplique tous les tres sensibles. Cette premire partie tablit lexigence daccorder les droits les plus fondamentaux tous les tres possdant les intrts que ces droits visent protger. Cela permet dtudier trois droits particuliers et les intrts qui les sous-tendent en examinant dabord le droit l'intgrit physique. Nous montrons que de nombreux animaux nonhumains sont des tres sensibles, que tous les tres sensibles ont, par dfinition, intrt ne pas souffrir et que, pour cette raison, ils devraient jouir du droit lintgrit physique. Le troisime chapitre est consacr au droit la vie. Nous soutenons quil est raisonnable de supposer que tous les tres sensibles, parce quils peuvent jouir des bonnes choses de la vie, ont un certain intrt persvrer dans leur existence, intrt qui, peu importe son intensit ou sa nature, doit tre protg par lgal droit de vivre. Notre dernier chapitre se concentre sur le droit la libert. Nous montrons que cet intrt est gnralement interprt ngativement et ne consiste qu pouvoir agir sans subir dinterfrence. Nous soutenons que cette acception du concept de libert nous force reconnatre lintrt tre libre de tous les tres sensibles et notre devoir de leur accorder un droit la libert. Nous ajoutons finalement que linterprtation rpublicaine de la libert nous incite reconnatre tous ces animaux un statut gal celui des humains. Nous terminons cette rflexion en concluant que l'octroi des droits fondamentaux aux animaux sensibles implique que lexploitation animale institutionalise soit abandonne et que les animaux conscients jouissent du statut de personne.
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Cette thse est une tude analytique et comparative des conceptions thiques autochtones, travers des discours coloniaux de deux rgions de l'Amrique : le Prou et le Qubec. Le but ultime de cette tude est permettre de dcouvrir les principes de ces thiques des communauts autochtones et de les faire participer au dbat et la cration d'thiques interculturelles et cologiques pertinentes pour le monde contemporain. cette fin, ce travail se consacre l'tude des traditions orales autochtones, et plus particulirement la littrature de source orale coloniale. Plus prcisment, nous tudions deux chroniques coloniales autochtones des Andes : le Manuscrit de Huarochir et la Relation de Joan Santa Cruz Pachacuti, ainsi que les relations de deux missionnaires jsuites en Nouvelle-France : Paul Lejeune et Jean de Brbeuf. tant donn que ces textes ne peuvent tre considrs comme des transcriptions littrales des traditions orales autochtones, nous optons pour une mthodologie qui prend en compte la fois les locus de l'nonciation, les traditions discursives et les processus de textualisation de la mmoire, ainsi que les relations contextuelles (rfrentielles, intertextuelles et interpersonnelles) et les instances dune analyse thicologique . Du ct des textes des Andes, des dynamiques thiques synthtises comme une thique de la rciprocit sont dgages. Cette dernire se veut hautement cologique, prend en considration la cohabitation avec toutes les entits de lenvironnement (humaines et non humaines) et, par consquent, peut tre considre comme un effort pour rpondre aux dfis imposs par le contexte dans lequel elles vivent. En ce qui concerne les textes qubcois, leurs principes thiques se rsument en une thique du respect , celle-ci pouvant galement tre considre comme une thique cologique. De fait, on y observe labsence dune relle sparation entre ltre humain et les autres entits de son milieu, remplace par une continuit fluide de relations entre celles-ci, formant un cercle sacr de relations. partir de ces rsultats, un bilan comparatif est dress et montre que les diffrences sont pour la plupart de nature formelle. En effet, les thiques sont ancres dans des ralits sociohistoriques diffrentes puisquelles se rfrent diffrents environnements et aux coutumes qui y sont relis. En termes de similitudes, celles-ci se rsument au concept de cosmothique du cercle qui rvle une conception de l'thique comme un processus dynamique mettant en jeu non seulement les humains, mais aussi l'environnement et ce qui chappe lapprhension palpable du monde. Enfin, une tentative est faite, celle de donner une perspective certains principes dgags lors des analyses, montrant quelles peuvent impliquer une complexit parfois nie ou carte par certains philosophes occidentaux contemporains. Ainsi, ce travail montre que ltude de discours proprement autochtones est une porte daccs leurs manires de concevoir lthique et peut donc contribuer au travail interculturel de la philosophie et, plus prcisment de lthique.
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Ce mmoire porte sur les intuitions utilises en philosophie morale contemporaine. Les intuitions sont interroges sur trois aspects : leur nature, leur fiabilit et leur rle. Concernant la nature des intuitions, celles-ci sont prsentes comme des jugements spontans ayant une valeur pistmique premire vue . Concernant la fiabilit des intuitions, trois grands types de raisons de douter de leur fiabilit sont considrs, savoir les rsultats de certaines tudes scientifiques montrant de diverses manires leur instabilit, les tudes ralises par le mouvement de philosophie exprimentale afin d'illustrer le phnomne du dsaccord intuitif, et enfin, le problme de l'origine douteuse des intuitions. Aucune de ces raisons n'est juge efficace afin de discrditer l'usage des intuitions en philosophie. Concernant le rle des intuitions, une distinction est propose entre deux grands types d'usage philosophique contemporain. D'une part, ce qu'on peut appeler la mthodologie standard en philosophie morale contemporaine consiste en une combinaison dexpriences de pense et de la mthode de lquilibre rflchi. Diffrentes manires d'aborder la mthode de l'quilibre rflchi sont prsentes, et le modle de l'quilibre rflchi large dvelopp par Norman Daniels est jug le plus efficace. D'autre part, les intuitions sont parfois utilises en philosophie morale contemporaine dans le cadre de la thorie de l'intuitionnisme thique. La thorie est dfendue contre diverses objections, et elle est montre compatible avec la mthode de lquilibre rflchi.
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Cette thse jette un il sceptique sur plusieurs thories courantes de ltat durgence. La plupart de ces thories de ltat durgence prsupposent que la notion d'une urgence est claire, conceptuellement et pratiquement. J'argue que ceci n'est pas le cas et que cette certitude mal place produit des problmes pratiques et conceptuels avec ses thories. De plus, cette thse dmontre que cette certitude mal place dans la clart du concept de l'urgence mne les autorits gouvernementales agir arbitrairement plutt que selon des principes libraux et dmocratiques pendant des tats durgence. Contre cette certitude mal place et contre plusieurs thories contemporaines influentes des tats d'urgence, j'offre une thorie rigoureuse et analytique du concept de l urgence. Une fois que le concept de l'urgence est dfini, et que cette conception est dfendue, la thse dmontre les diverses manires dont les malentendus du concept, mnent aux utilisations arbitraires (de la puissance monopole de l'tat) en situation durgence. En considrant les tats durgences, comme vnements rares, la thse vite la tentation de les considrer comme vnements exceptionnels capable de fragmenter l'ordre politique tabli (comme dautres thories le font). La thse argue que les mesures prises par le gouvernent pendant ltat durgence devraient tre compatibles plus gnralement avec les valeurs dmocratiques et librales. En rejetant l'ide que les tats d'urgence sont des vnements exceptionnels, la thse cre un espace conceptuel dans lequel des propositions plus constructives concernant la gestion des tats d'urgence peuvent tre entendues. De plus, en analysant les diverses manires dont les autorits gouvernementales utilisent leur forces de faon arbitraire pendant les tats durgence, la thse argue clairement pour la supervision institutionnelle accrue en ce qui concerne les procdures durgence et leur dploiement pendant des tats d'urgence. En conclusion, la thse argue que les dmocraties librales n'ont pas besoin de craindre les tats durgences tandis que les dmocraties librales ont dj les ressources requise pour administrer les tats durgence. Contrairement ce que dautres thories ltat d'urgence recommandent, les dmocraties librales ont dj les ressources institutionnelles et conceptuelles pour administrer les tats durgences.