995 resultados para histoire monétaire, monnaie métallique, économie, Moyen Âge, époque moderne
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Au milieu du XIIe siècle, l’Occident chrétien assiste à l’apparition d’un nouveau rituel liturgique au cours duquel le prêtre élève au-dessus de sa tête l’hostie qui vient d’être consacrée et transformée en corps du Christ. Selon l’historiographie, ce que l’on nomme « élévation de l’hostie » doit permettre aux fidèles de voir et d’adorer l’objet pour pallier la diminution progressive de la fréquence des communions depuis la Réforme grégorienne dans le dernier quart du XIe siècle. Or, cette thèse apparait problématique dans la mesure où les textes liturgiques ainsi que les conciles synodaux ordonnent aux fidèles de s’incliner, de s’agenouiller, de baisser les yeux et même de se prosterner. De plus, une multitude d’obstacles physiques comme des jubés, des clôtures, des rideaux ou un certain nombre de clercs ne peut que limiter la visibilité de l’objet. Ensuite, du point de vue théologique, on ne cesse de rappeler qu’il est impossible de voir Dieu par les yeux du corps et que la visio dei, qui relève des yeux spirituels, ne peut se réaliser en cette vie. Une foi réelle doit d’ailleurs se passer de la vision, de la science ou de la connaissance, car comme le disent les Écritures, « heureux ceux qui ont cru sans voir ». Il en résulte une certaine ambivalence, voire parfois une dévalorisation de la vision corporelle. Sens le plus spirituel, il est aussi le plus dangereux lorsque mal utilisé. La présente recherche porte sur l’apparition, l’évolution et la fixation du rituel de l’élévation de l’hostie du milieu du XIIe siècle à la fin du XIVe siècle et tente de démontrer que sa fonction n’est pas de montrer l’hostie aux fidèles qui sont largement découragés, par une multitude de moyens, de la regarder et qu’elle possède une fonction sociale et liturgique indépendante de leur regard.
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Le travail offre une vision d’ensemble des représentations du Moyen Âge tardif (XIVe-XVIe siècles), consacrées à des héroïnes féminines, en vue d’une étude de synthèse encore manquante sur le sujet. Le domaine culturel examiné est français, mais le panorama est élargi aux représentations provençales et toscanes quand on a de traces de représentation en France, même si le texte original est perdu. Les protagonistes des drames conservés sont des héroïnes de la foi : l’étude se focalise en particulier sur les drames qui mettent en scène des martyres. En outre, sont analysés d’un côté deux dialogues dramatiques latins de Hrotsvita (Xe siècle), qui constituent l’exemple le plus ancien d’un drame médiéval consacré à une sainte martyre, dans une perspective comparatiste qui prend aussi en compte la diachronie ; de l’autre côté, sont proposés des excursus sur le culte et l’iconographie ainsi qu’une comparaison avec les légendes hagiographiques. Le commentaire des textes du corpus révèle non seulement leurs qualités poétiques et leurs potentialités performatives, mais il présente aussi les constantes dramaturgiques qui les relient ainsi que les singularités qui les distinguent. Enfin, la comparaison avec deux exemples de drames européens de la même époque qui mettent en scène respectivement une héroïne historique et une figure légendaire, placées dans un horizon mondain et non saint, vient enrichir la lecture de l’héroïne martyre. La thèse se donne pour perspective de montrer que les problèmes posés par les textes (la stigmatisation du sujet féminin libre, la répression de la résistance au pouvoir, la contradiction entre un corps vulnérable et une parole puissante) sont d’un intérêt considérable non seulement pour le lecteur expert, mais aussi pour un spectateur et un metteur en scène potentiels, de sorte que se trouve justifiée la redécouverte de ces représentations médiévales par et sur les scènes d’aujourd’hui.
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La tragi-comédie de Corneille, «Le Cid» (1636-7), est davantage une pièce d‘amour qui illustre bien la condition de la femme au XVIIème siècle. Le triangle amoureux constitué par l‘Infante, Chimène et Rodrigue est l‘un des fondements de la pièce. Cependant, comme les personnages sont insérés dans un système féodal basé sur une idéologie aristocratique, l‘amour ne se présente pas comme une jouissance paisible. De cette façon, il y a une lutte acharnée entre l‘amour, le devoir et l‘honneur, ce qui est frappant au niveau lexical. Les personnages les plus jeunes utilisent beaucoup de mots associés au thème de l‘amour et qui ont le radical amour-, tandis que les plus âgés emploient très souvent des mots qui appartiennent au champ lexical de l‘honneur et de la gloire. Selon D. Diègue, l‘honneur a plus de puissance que l‘amour, et il trouve que l‘homme qui s‘endort dans l‘amour oublie ses devoirs. Pour l‘Infante, Chimène et Rodrigue, l‘amour est lié à la souffrance. L‘Infante souffre, mais elle se conforme, parce qu‘étant donné qu‘elle est fille de roi, elle ne peut pas aimer Rodrigue qui appartient à un rang inférieur. Chimène est le revers de l‘Infante, c‘est une femme rebelle qui veut mouler sa destinée. Cependant, tout au long de la pièce, l‘héroïne est assujettie à une force mâle: si parfois l‘amour entre elle et Rodrigue ressemble à l‘amour courtois du Moyen âge quand il se met à la disposition de sa maîtresse et la place au-dessus de lui, la plupart du temps il met la passion en dessous de l‘honneur, parce que c‘est un homme et descend d‘une famille de guerriers vaillants. Selon le code chevaleresque dans lequel il est inséré la femme est inférieure à l‘homme. À la fin de la pièce, il y a une victoire de l‘amour sur l‘honneur et le devoir : Chimène abdique de son honneur en pardonnant et en prenant pour mari l‘assassin de son père. Le monde de l‘élément masculin triomphe et elle devient le prix de la victoire de Rodrigue. Mais si son statut de femme l‘empêche de sortir victorieuse, elle ne se conforme pas et dans sa dernière tirade elle met en question la justice et défie la société féodale.
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Pendant le Moyen Âge, le Portugal est apparu comme un espace périphérique indissociable de la Chrétienté européenne, dont la diversité naturelle avait établi un contraste entre le nord, ouvert aux influences atlantiques, et le sud, proche de la Méditerranée. Ce clivage valait aussi pour la réeeptivité aux influenees culturelles léguées par le passé, en particulier romaine et islamique, dont I'héritage était plus sensible dans les zones situées au sud du Tage, ce dont témoignait notamment une plus forte densité urbaine. Cependant, le territoire portugais s'insérait encore dans une Péninsule Ibérique marquée par des siècles deprésenee musulmane et par une longue période de conflits militaires liés au mouvement de eonquête territoriale ehrétienne. On peut dire que I'émergenee politique du royaume portugais, presque à la fin de la premiére moitié du XIIe siècle (1143), résulte en grande partie de cette situation, sans aueun doute déterrninante pour la constitution de cette mosaique d'entités politiques, earactéristique de la Péninsule Ibérique au Moyen Âge. Mais on peut dire que I'autonomie portugaise et surtout son affirmation territoriale doit être assoeiée a un proeessus d'affirmation en faisant face aux unités politiques voisines ça veut dire les royaumes de León et Castille.
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Recensão de: Michel Jean‑Louis Perrin – "L’Iconographie de la Gloire à la Sainte Croix de Raban Maur". (Répertoire Iconographique de la Littérature du Moyen âge 1.) Turnhout: Brepols, 2009.
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Par son étymologie, le mot « lyrique » renvoie à la musique et au chant, en étant ainsi assimilé à des pratiques antiques. Si la tradition littéraire française a effectivement engagé ce type de productions au moyen âge, le chant semble avoir disparu de la communication lyrique depuis le XVe siècle. Toutefois, l'imaginaire de la lyre perdure encore sous diverses formes.Ce livre est issu du colloque international « Chant et écritures lyriques » organisé à l'université de Lausanne les 9-10 juin 2006. L'association du chant et des écritures lyriques est encore trop souvent considérée aujourd'hui comme une évidence ou un tabou, sans qu'il soit tenu compte de la diversité des théorisations et des pratiques. Les études de nombreux spécialistes rassemblées dans ce volume permettent des approches nouvelles sur les liens entre voix, musique et poésie en lien, imaginaire ou effectif, avec des formes de communication et de réception. Il est dès lors possible d'avoir une vue d'ensemble historique et critique sur une association qui semble aussi problématique que nécessaire en littérature.
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Gaston Paris: le maître; Joseph Bédier: le disciple. Ces deux grands érudits, dont les car- rières glorieuses consacrent l'accession de la philologie romane, en France, au statut de dis- cipline scientifique, restent sans doute les deux figures les plus célèbres des temps héroïques de la médiévistique française.Tous deux professeurs au Collège de France et membres de l'Académie française, ils ont renouvelé l'image que non seulement les spécialistes, mais aussi le grand public se faisaient de la littérature du Moyen Âge: nous vivons aujourd'hui encore de leurs travaux.Tout les sépare (Bédier n'ayant eu de cesse de contester les idées de Paris), mais tout les unit, car tous deux professent un égal amour de la vérité et de la probité scientifique. Enfin réunie (même si on doit déplorer la perte de beaucoup de let- tres du maître), leur correspondance offre un tableau extraordinairement vivant et ins- tructif du débat incessant qu'ont mené les deux hommes et, surtout, d'une amitié profonde faite de respect mutuel et d'un désir sincère de voir la science l'emporter sur les querelles partisanes. Demandant à Bédier de se mesurer à lui de la même manière queTaras Boulba incitait ses fils à le battre, Gaston Paris répond ainsi d'avance à ceux qui après sa mort ont accusé Bédier d'avoir voulu "tuer" son maître. La présente publication ouvre une collection qui a l'ambition de nous restituer les plus belles correspondances des princi- paux représentants de la philologie romane des XIXe et XXe siècles.
Les retombées des idées libertaires des philosophes modernes sur la liberté en éducation aujourd'hui
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Le sujet de ma thèse porte sur l'éducation. Et celle-ci possède plusieurs facettes, dans la pratique comme théoriquement, qui peuvent être traitées différemment. J'ai plutôt retenu une question qui m'habite, depuis plusieurs années, qui est celle de la liberté comme la visée première de l'éducation par rapport aux autres fins utilitaristes que nos sociétés libérales assignent à l'éducation. Notons cependant que la liberté reste inhérente à toute notion d'éducation, tant il est vrai que qui dit "éduquer" pense à un choix des valeurs par l'éducateur, pour l'éduqué, sans toujours tenir compte de son point de vue. Ce qui veut dire que la question de la liberté se pose, déjà là, dès que le problème de l'éducation est approché. J'ai trouvé en parcourant l'histoire de la pensée, aussi bien en philosophie comme en histoire de l'éducation, que les questions que nous nous posons aujourd'hui par rapport à la liberté en éducation ont été plus ou moins bien abordées par les modernes. C'est par le biais des concepts, qu'ils ont réussis à mettre dans le débat, qu'on peut bien reconnaître leur apport incontournable autour de cette question aussi bien au niveau moral que politique. Il s'agit entre autres concepts de: devoir, responsabilité, respect, universalité, autrui, culture, nature etc. J'invite les éducateurs actuels d'aller revisiter les temps modernes pour trouver tant soit peu des ébauches de réponses à cette épineuse question de la liberté en éducation. Il ne s'agit pas d'un retour, mais d'un recours aux modernes. D'où l'intitulé de mon travail: Les retombées des idées libertaires des philosophes modernes sur la liberté en éducation aujourd'hui. Tout en y allant par la méthode phénoménologico-herméneutique, j'ai divisé mon travail en quatre grandes parties. Dans la première, je pose d'abord la question épistémologique par rapport au problème de l'éducation en philosophie et par rapport à la philosophie de l'éducation comme une des sciences de l'éducation. J'essaie de montrer là que l'éducation a toujours été un problème philosophique, et qu'aujourd'hui les éducateurs ont besoin de notre apport, celui de la philosophie à leurs questions. Cette approche me permet d'aller voir ce que les philosophes modernes ont pensé de l'éducation, et de l'éducation par rapport à la liberté. J'ai fait à ce niveau un choix de certains philosophes en les situant dans trois grandes traditions occidentales à savoir: les traditions française avec Rousseau, anglaise avec Locke, et allemande avec Kant et Fichte. En parcourant les différentes conceptions de cette époque moderne, par rapport à la question qui nous concerne, j'analyse aussi les points de vue de Pestalozzi et de Hegel. La troisième partie s'évertue à faire le lien entre ce temps moderne et mon "aujourd'hui "que je situe à partir de Mai 68 marqué par la relativisation des valeurs morales. La quatrième partie tente de répondre à la question de savoir qu'est ce que nous avons retenu des philosophes modernes, et qu'est-ce que nous en faisons pour affronter ce problème réel de la liberté en éducation. C'est là que j'évoque les questions éthiques possibles autour de l'autonomie de l'éduqué par rapport à l'éducateur, par rapport à son milieu, j'entends par là comment l'éduqué devrait-il vivre sa liberté vis-à-vis de la société qui a ses lois et ses règles, vis-à-vis de ses copains que sont ses frères et soeurs en famille ou ses collègues à l'école, mais aussi par rapport à la nature qui nous conditionne avec ses priorités écologiques, par rapport à la mondialisation qui pose le problème du multiculturalisme, et par rapport enfin aux questions spirituelles qui occupent, depuis que l'humanité existe, le mental de l'homme. Je propose pour comprendre la liberté par rapport à l'autre, ou à "autrui", la lecture de Ricoeur et de Levinas. Et au niveau méthodologique, je trouve qu'il serait adapté aujourd'hui d'engager la discussion avec les éduqués, comme Habermas le suggère, pour que l'autorité soit quelque chose de construit avec eux et non quelque chose qui leur vient d'ailleurs. Je veux fonder une pédagogie de la communication et du dialogue (entre éduqué et éducateur). Je dégage aussi quelques limites des idées modernes par rapport à l'époque actuelle.
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Nous tentons d'arraisonner le réel cartographique à travers le «mapping», cette géographie avant la lettre où l'esprit prend la place des cartes et les précède, par l'exploration de «singularités» géotopiques et les structurations de l'Imago Mundi. C'est en particulier par l'analyse des expressions cartographiques de l'origine, du centre et de la périphérie ou encore la notion de marginalité, en regard de l'histoire des représentations cartographiques, principalement ici à l'époque grecque archaïque, que nous pouvons discuter des ambivalences de ces notions et les replacer dans une modélisation ternaire qui éclaire leur statut épistémologique autant que géographique.