La justice globale et son rapport aux pratiques internationales : deux approches pour l’éradication de la pauvreté

Cette recherche a bénéficié du soutien de plusieurs organismes. D’abord, je remercie le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH) de m’avoir accordé la bourse J.A. Bombardier – bourse de recherche pour la maitrise. Je remercie également le département de philosophie pour les quelques bourses de recherche et de voyage qui m’ont été offertes au cours de mes études de deuxième cycle au département. Je tiens finalement à exprimer ma gratitude envers le Groupe de recherche interuniversitaire en philosophie politique (GRIPP) pour son soutient financier ainsi que pour l’expérience enrichissante qu’il m’a promulgué. Une partie de ce mémoire a été présentée en avril 2012 à la Graduate Conference on Global Justice, tenue à la Gallatin School, New York University.

Extrême pauvreté et justice globale : une réflexion philosophique sur le concept de responsabilité dans une perspective cosmopolitique

Le problème de l’extrême pauvreté dans le Tiers-monde n’est pas d’abord une question économique. Il est avant tout politique parce qu’il est la conséquence directe des choix de société et de l’organisation du pouvoir au niveau des États et des diverses instances de la communauté internationale. Le politique a pour objet la conquête du pouvoir et la répartition des richesses à grande échelle. Il s’agit aussi d’un problème moral parce que les options prises collectivement par les peuples et le concert des nations ne s’orientent pas toujours vers la vertu de justice et l’égalité de chances pour tous. Extrême pauvreté et justice globale forment un binôme qui nous ramène donc au cœur de la philosophie politique et morale. Après la Seconde guerre mondiale, la philosophie politique a élargi ses horizons. Elle réfléchit davantage à l’exercice du pouvoir sur la scène internationale et la distribution des richesses au niveau mondial. Le phénomène de la mondialisation économique crée une dépendance mutuelle et d’importantes influences multilatérales entre les États. Plus que par le passé, l’autarcie n’est guère envisageable. Le dogme de la souveraineté intangible des États, issu du Traité de Westphalie au XVIIe siècle, s’avère de plus en plus caduque au regard des enjeux communs auxquels l’humanité fait actuellement face. D’où la nécessité d’une redéfinition du sens des souverainetés nationales et d’une fondation des droits cosmopolitiques pour chaque individu de la planète. Voilà pourquoi le binôme extrême pauvreté/justice globale nécessite une réflexion philosophique sur le concept de la responsabilité qui s’étend non seulement sur la sphère nationale, mais aussi sur une large amplitude cosmopolitique. L’expression « pays du Tiers-monde » peut sembler archaïque, péjorative et humiliante. Cependant, mieux que celles de « pays sous-développés » ou « pays en voie de développement », elle rend compte, sans euphémisme, de la réalité crue, brute et peu élégante de la misère politique et économique qui y sévit. Bien qu’elle semble désuète, elle délimite assez clairement le domaine de définition conceptuel et géographique de notre champ d’investigation philosophique. Elle désigne l’ensemble des pays qui sont exclus de la richesse économique répartie entre les nations. Étant donné que le pouvoir économique va généralement avec le pouvoir politique, cet ensemble est aussi écarté des centres décisionnels majeurs. Caractérisée par une pauvreté extrême, la réalité tiers-mondiste nécessité une analyse minutieuse des causes de cette marginalisation économique et politique à outrance. Une typologie de la notion de responsabilité en offre une figure conceptuelle avec une géométrie de six angles : la causalité, la moralité, la capacité, la communauté, le résultat et la solidarité, comme fondements de la réparation. Ces aspects sous lesquels la responsabilité est étudiée, sont chapeautés par des doctrines philosophiques de types conséquentialiste, utilitariste, déontologique et téléologique. La typologie de la responsabilité donne lieu à plusieurs solutions : aider par philanthropie à sauver des vies humaines ; établir et assigner des responsabilités afin que les torts passés et présents soient réparés aussi bien au niveau national qu’international ; promouvoir l’obligation de protéger dans un contexte international sain qui prenne en considération le devoir négatif de ne pas nuire aux plus défavorisés de la planète ; institutionnaliser des règles transfrontalières de justice ainsi que des droits cosmopolitiques. Enfin, nous entendrons par omniresponsabilité la responsabilité de tous vis-à-vis de ceux qui subissent les affres de l’extrême pauvreté dans le Tiers-monde. Loin d’être un concept-valise fourre-tout, c’est un ensemble de responsabilités partagées par des acteurs identifiables de la scène mondiale, en vue de la coréparation due aux victimes de l’injustice globale. Elle vise un telos : l’épanouissement du bien-être du citoyen du monde.

Contexte mondial de développement de la recherche en pharmacogénomique et justice en santé mondiale

Le contexte actuel de la distribution des soins de santé se caractérise par la présence d’inégalités frappantes en termes d’accès aux médicaments ou autres technologies thérapeutiques (appareils ou tests de diagnostic) à l’échelle mondiale. Cette distribution dépend de plusieurs facteurs politiques, sociaux, économiques, scientifiques et éthiques. Parmi les facteurs importants, l’innovation dans les milieux biomédical et pharmaceutique participe activement à l’établissement et à l’exacerbation des inégalités en santé mondiale. Dans cette thèse, nous présentons une étude basée sur le cas des technologies issues de la pharmacogénomique. Il est proposé que ces technologies soient susceptibles d’avoir un impact positif sur la santé publique à l’échelle mondiale en révolutionnant le modèle de développement et de distribution du médicament. Nous avons réalisé une évaluation du potentiel qu’offre l’application de ces technologies dans les domaines de la recherche biomédicale et pharmaceutique pour les populations des pays à faible et à moyen revenu. Nous démontrons que les efforts en recherche dans le domaine de la pharmacogénomique sont essentiellement dirigés vers les maladies affectant les populations des pays à revenu élevé. Par cela, le développement de la recherche dans ce domaine réplique le modèle du ratio 90/10 des inégalités en santé mondiale, où 90 % des médicaments produits accommode seulement 10 % de la population mondiale – soit celle des pays à revenu élevé. Il appert que le potentiel d’utilisation des technologies issues de la pharmacogénomique pour les populations des pays à faible et à moyen revenu nécessite alors une redéfinition des rôles et des responsabilités des acteurs en santé mondiale (les gouvernements, les organisations gouvernementales et non gouvernementales internationales et les compagnies pharmaceutiques). Nous proposons que cette redéfinition des rôles et des responsabilités des différents acteurs passe par l’adoption d’un cadre réflexif basé sur les principes éthiques de la justice, de l’équité et de la solidarité dans le développement de la recherche et l’implantation des nouvelles technologies -omiques.

Humanity or justice?

This paper reflects on a critique of cosmopolitanism mounted by Tom Campbell, who argues that cosmopolitans place undue stress on the issue of global justice. Campbell argues that aid for the impoverished needy in the third world, for example, should be given on the Principle of Humanity rather than on the Principle of Justice. This line of thought is also pursued by ‘Liberal Nationalists’ like Yael Tamir and David Miller. Thomas Nagel makes a similar distinction and questions whether the ideal of justice can even be meaningfully applied on a global scale. The paper explores whether the distinction between the Principle of Humanity and the Principle of Justice might be a false dichotomy in that both principles could be involved in humanitarian assistance. It will suggest that both principles might be grounded in an ethics of caring and that the ethics of caring cannot be so sharply distinguished from the discourse of justice and of rights. As a result, the Principle of Humanity and the Principle of Justice cannot be so sharply distinguished either. It is because we care about others as human beings (Principle of Humanity) that we pursue justice for them (Principle of Justice) and the alleviation of their avoidable suffering.

Alternative futures of globalisation a socio-ecological study of the world social forum process

Inspired by the initial World Social Forum in Porto Alegre Brazil, over the past decade over 200 local and regional social forums have been held, on five continents. This study has examined the nature of this broader social forum process, in particular as an aspect of the movement for 'another globalisation'. I discuss both the discourses for 'another world', as well as the development of an Alternative Globalisation Movement. As an action research study, the research took place within a variety of groups and networks. The thesis provides six accounts of groups and people striving and struggling for 'another world'. I provide a macro account of the invention and innovation of the World Social Forum. A grassroots film-makers collective provides a window into media. A local social forum opens up the radical diversity of actors. An activist exchange circle sheds light on strategic aspects of alternative globalisation. An educational initiative provides a window into transformations in pedagogy. And a situational account (of the G20 meeting in Melbourne in 2006) provides an overview of the variety of metanetworks that converge to voice demands for global justice and sustainability. In particular, this study has sought to shed light on how, within this process, groups and communities develop 'agency', a capacity to respond to the global challenges they / we face. And as part of this question, I have also explored how alternatives futures are developed and conceived, with a re-cognition of the importance of histories and geo-political (or 'eco-political') structures as contexts. I argue the World Social Forum Process is prefigurative, as an interactional process where many social alternatives are conceived, supported, developed and innovated into the world. And I argue this innovation process is meta-formative, where convergences of diverse actors comprise ‘social ecologies of alternatives’ which lead to opportunities for dynamic collaboration and partnership.

Eco mafia and environmental crime

This chapter explores the links between organised crime and the environment, and examines the regulatory and environmentalist responses to this growing issue of global concern.

Southern criminology

Issues of vital criminological research and policy significance abound in the global South, with important implications for South/North relations and for global security and justice. Having a theoretical framework capable of appreciating the significance of this global dynamic will contribute to criminology being able to better understand the challenges of the present and the future. We employ southern theory in a reflexive (and not a reductive) way to elucidate the power relations embedded in the hierarchal production of criminological knowledge that privileges theories, assumptions and methods based largely on empirical specificities of the global North. Our purpose is not to dismiss the conceptual and empirical advances in criminology, but to more usefully de-colonize and democratize the toolbox of available criminological concepts, theories and methods. As a way of illustrating how southern criminology might usefully contribute to better informed responses to global justice and security, this article examines three distinct projects that could be developed under such a rubric. These include, firstly, certain forms and patterns of crime specific to the global periphery; secondly, the distinctive patterns of gender and crime in the global south shaped by diverse cultural, social, religious and political factors and lastly the distinctive historical and contemporary penalities of the global south and their historical links with colonialism and empire building.

Politiikan paluu : Globalisaatioliike ja julkisuus

The struggle over globalization has arguably been the most important debate in world politics of the 2000 s. This study maps the origins of this debate, its most important actors and its results so far. The focus is on the Global Justice Movement which launched the globalization debate to the mass media spotlight. Particular attention is given to the World Social Forum, the movement s global gathering, analyzed as a new form of global publics. The mediation of the debates initiated by these publics to the Finnish national context is analyzed at two levels: First, through forums for policy debate such as the Helsinki Process on Globalization and Democracy and second, through the public debate in the Finnish mass media. The study proves many common assumptions about the Global Justice Movement wrong. Rather than being a marginal actor, the movement is the initiator of the whole debate. Combining expert knowledge to carnevalistic demonstrations rarely seen in Finland, the movement gains more public attention and more members in Finland than in many other European countries. The political and economic elites are not just adversaries of the movement. Rather, the Finnish elite is divided in two. Some top politicians starting from the president and the minister for foreign affairs adopt many of the movement s claims. Later, the business elite, with support from the nation s largest newspaper, begins a counterattack to challenge the movement and its allies. The return of politics staged by the movement is, first and foremost, a phenomenon in the public sphere. Two downward trends, the decline of party politics and the traditionally strong Finnish field of politically oriented civic associations remain unchanged. This allows for the conclusion that we are witnessing a move from organizational politics towards politics in the public sphere. The study develops a theoretical perspective on social movements as actors in the public sphere. It argues that movements have, in fact, played an important role in the very development of the democratic public sphere as we know it. In the light of this observation, the study assesses the potentials and the pitfalls of social movements and their related publics to global democracy. Methodologically, the most important contribution is the development of Public Justifications Analysis, a method for analyzing political claims in media debates and the ways in which these claims are justified.

Compreendendo a utopia realizável: uma defesa do ideal de justiça distributiva da teoria de John Rawls

O trabalho tem por objetivo articular uma defesa da teoria de justiça distributiva de John Rawls, considerando-se, para tal, as mudanças que o autor efetuou em sua teoria de justiça como equidade. Assim, a pesquisa tomará como base não somente o critério de justiça distributiva que se consolidou em Uma Teoria de Justiça, através do princípio da diferença, mas também avaliará de que forma este ideal continua presente nos textos posteriores do autor: O Liberalismo Político e O Direito dos Povos. Para tal, o estudo retomará as críticas cosmopolitas à proposta de internacionalização da teoria de justiça como equidade e, à luz destas, apresentará uma defesa do projeto de Rawls, evidenciando elementos do mesmo que estão alinhados ao projeto de justiça distributiva e sugerindo que sua proposta teórica é coerente com as premissas de Uma Teoria de Justiça, apesar de o princípio da diferença não estar presente entre os princípios fundamentais que devem ser estabelecidos entre os povos. Logo, trata-se também de uma proposta interpretativa que se vincula à compreensão (minoritária) de que as mudanças teóricas efetuadas por Rawls em sua teoria não a tornaram incompatível com seu projeto originário estabelecido em Uma Teoria de Justiça.

Courts and Consociations:How human rights courts may destabilize power-sharing settlements

We consider the use of consociational arrangements to manage ethno-nationalist, ethno-linguistic, and ethno-religious conflicts, and their compatibility with non-discrimination and equality norms. Key questions include to what extent, if any, consociations conflict with the dictates of global justice and the liberal individualist preferences of international human rights institutions, and to what extent consociational power-sharing may be justified to preserve peace and the integrity of political settlements. In three critical cases, the European Court of Human Rights has considered equality challenges to important consociational practices, twice in Belgium and, most recently, in Sejdic and Finci, concerning the constitutional arrangements established for Bosnia Herzegovina under the Dayton Agreement. The Court’s recent decision in Sejdic and Finci has significantly altered the approach it previously took to judicial review of consociational arrangements in the Belgian cases. We seek to account for this change and assess its implications. We identify problematic aspects of the judgment and conclude that, although the Court’s decision indicates one possible trajectory of human rights courts’ reactions to consociations, this would be an unfortunate development because it leaves future negotiators in places riven by potential or manifest bloody ethnic conflicts with considerably less flexibility in reaching a settlement. That in turn may unintentionally contribute to sustaining such conflicts and make it more likely that advisors to negotiators will advise them to exclude regional and international courts from having standing in the management of political settlements.

Perspectives féministes en éthique des relations internationales

Dans le cadre de cet article, je veux démontrer la nécessité de développer et d’incorporer les perspectives féministes dans le champ de l’éthique des relations internationales à travers l’examen des contributions respectives de J. A. Tickner, C. MacKinnon, S. Ruddick et M. Nussbaum. Mon hypothèse générale consiste à arguer que la force critique des perspectives féministes en théorie politique représente non seulement une ouverture épistémologique incontournable, mais que celles-ci ouvrent la voie à des méthodes d’investigation et de conceptualisation que l’on doit explorer en vue d’enrichir les théories de justice globale d’une portée pratique plus grande.