Le conte de fées parodique français du XVIIIe siècle : un discours antimerveilleux

À première vue inoffensif, le conte de fées parodique français du XVIIIe siècle dissimule, sous le couvert de la féérie, un discours anticontesque et antiromanesque. Qu'ils soient explicites ou non, ces propos prennent généralement forme dans les métalepses émises tant par les narrateurs que par les narrataires dans le texte lui-même ou dans le péritexte auctorial. L'élaboration d'une typologie, à partir de dix contes publiés entre 1730 et 1754, offre une vue d'ensemble de ce phénomène narratif épars et ouvre la voie à une analyse transversale des discours tenus dans ce trope. Loin d'être innocent, le contenu des métalepses contesques laisse poindre une nouvelle poétique du conte et du roman qui s'éloigne progressivement de l'idéal classique régissant toujours ces deux genres au XVIIIe siècle.

Du littéraire sans littérature : la logique de la parole dans l’œuvre de Pierre Perrault

Ce mémoire prend comme point de départ le paradoxe central qui marque l’écriture de Pierre Perrault : le fait qu’en dehors de son travail cinématographique, il écrit des textes littéraires alors qu’il refuse à la fois le statut d’écrivain et la catégorie même de « littérature ». L’analyse du discours des poèmes du recueil Gélivures et des essais du recueil De la parole aux actes permet de montrer que Perrault arrive, grâce à tout un imaginaire de la parole, à écrire en se dégageant symboliquement de la littérature, dont il critique la volonté de conquête. Ce mémoire fait appel à une critique où la réflexion sur la langue joue un grand rôle, à la croisée de l’histoire et du social. Le premier chapitre traite de ce que signifie la parole chez Perrault et de ce qu’elle implique. Sont abordés en particulier le champ sémantique qui entoure ce motif omniprésent dans son œuvre ainsi que les rapprochements métaphoriques entre parole, mémoire et identités. Le deuxième chapitre porte sur les manifestations plus directes de la parole, soit le don que fait Perrault de la parole à travers son œuvre. Sont étudiés l’intertextualité, la mise en page et le travail de la citation. La volonté de prise de parole de Perrault lui-même est étudiée au dernier chapitre. Son écriture est alors envisagée comme un combat pour la défense d’une parole qui est d’ailleurs étroitement liée à sa quête identitaire, laquelle inspire un style foncièrement polémique et la recherche d’une énonciation qu’on pourrait qualifier de performative.

Identité narrative et temporalité chez Christian Bobin : l'écriture du care comme réplique poétique au désenchantement

Cette thèse sur l’oeuvre de Christian Bobin (1951-) porte aussi et avant tout sur le lyrisme et le désenchantement contemporains. En posant pour horizon ces deux objets de discours, j’interprète le discours éthique et poétique sur l’« enchantement simple » chez l’auteur français. Dans une perspective herméneutique, il s'agit d'éprouver l'hypothèse selon laquelle les oeuvres de Bobin véhiculent un discours poétique « répliquant » (Ricoeur) à un certain discours intellectuel dominant, s'énonçant contre lui, mais aussi en réitérant plusieurs de ses credo. La première partie annonce la posture théorique et la méthode (comparatiste), puis définit le lyrisme et le désenchantement comme horizon d’interprétation. La seconde partie, qui interroge l’identité « poéthique » (Pinson) de l’auteur (entendu comme catégorie du texte), dévoile la manière dont l’auteur prend acte du désenchantement et du nihilisme : en masculinisant le désenchantement, le reliant au logos, et en féminisant l’enchantement, l’associant au muthos. Le parti pris du temps authentique est soutenu par la valorisation de conduites et d’attitudes temporelles relevant de l’éthique de l’authenticité (Rousseau), alors que le parti pris du féminin correspond à la valorisation d’attitudes relevant de l’éthique de la bonté (Levinas). Puisque la première éthique mise sur le temps du sujet et que la seconde favorise le temps de l’autre, un premier paradoxe émerge au coeur des messages spéculatifs véhiculés, dont on prend la mesure grâce au discours de l’auteur sur le temps, les hommes, les femmes et la bonté. Dans la troisième partie, je mets au jour le grand projet éthique dont l’auteur investit son oeuvre : écrire pour prendre soin, soigner. Après avoir défini ce que j’appelle « l’écriture du care » chez Bobin, je m’attarde aux figures féminines fondatrices de l’oeuvre et constate que l’ambition est triple chez l’auteur : premièrement, prendre soin du présent, deuxièmement, protéger les femmes de la misogynie et troisièmement, revaloriser les attitudes care qui leur sont traditionnellement reconnues et comprendre, dédramatiser, esthétiser leur « folie ». Apparaît alors un second paradoxe : la valorisation simultanée de figures charnelles inscrites dans la temporalité (maternité) et de figures atemporelles, hors temps (extase). Enfin, un regard sur les « femmes à venir » bobiniennes montrera trois figures promises à la pratique du soin promue par l’auteur. Au final, c’est non seulement la poéthique bobinienne qui est mise en lumière, mais aussi des postures éthiques et poétiques centrales en Occident, que plusieurs poètes lyriques adoptent « en temps de détresse » (Hölderlin).

Du dialogue entre pensée et poésie chez le second Heidegger

Le réveil de la question de l’Être fut le grand leitmotiv de la pensée de Martin Heidegger. Or cette question ne trouve pas la même formulation de Sein und Zeit jusqu’aux derniers écrits. En effet, si l’œuvre maîtresse du penseur prépare le terrain pour un questionnement sur le langage et la parole authentique, elle ne rattache pas explicitement la problématique de l’Être à celle de la poésie. À partir du milieu des années trente, un tournant se fera jour : la poésie deviendra un partenaire privilégié dans la mise en œuvre de la question de l’Être. Cette tendance de pensée se radicalisera dans les décennies ultérieures, où la compréhension du langage véritable comme poème deviendra de plus en plus centrale. À quoi tient ce rôle imparti au discours poétique dans l’œuvre de Heidegger? Quelle place occupe le dire poétique dans le cadre plus large d’une herméneutique philosophique tournée vers l’aspect langagier de toute existence? Comment comprendre le lien entre une pensée de l’Ereignis, du Quadriparti et de la fondation de l’Être à travers le dire du poète? Enfin, quels parallèles faut-il dresser entre les tâches respectives du penseur et du poète dans le contexte d’un dialogue authentique? Ces questions guideront notre parcours et traceront la voie d’une interprétation dont l’accent portera sur les thèmes privilégiés du dépassement du langage conceptuel de la philosophie, de la place déterminante du Sacré et de la responsabilité insigne du poète et du penseur dans le projet de la garde de l’Être. Notre objectif sera d’éclaircir le sens de ce recours à la poésie afin de mieux comprendre en quoi Heidegger a pu trouver dans un tel dialogue les ressources nécessaires qui alimenteront l’élan de son unique quête : une approche authentique du sens de l’Être, de son alètheia et de son topos. On sait l’importance de ce dialogue : estimant que la métaphysique s’était caractérisée par un « oubli de l’être » (Seinsvergessenheit), Heidegger juge qu’une autre pensée (das andere Denken) reste malgré tout possible, mais qu’elle aurait à se déployer en tant que dialogue entre pensée et poésie.

Um ser (tão) de vozes: o estilo e o acabamento estético na poesia de Patativa do Assaré

The present study aims at investigating the style of the Cearense 1poet Patativa do Assaré in his poetic discourse Cante lá que eu canto cá (2004). Such choice is due to the fact that Assaré‟s poetry is full of regional identities as well of different voices. In other words, our purpose is to analyze the way the author aesthetically expresses his own voice and the voice of others in his work. This study is based on a social and historical model of language, with language construed as a discourse practice with emphasis on the key concepts of style, voices, subject and dialogic relationships (BAKHTIN, 1992, 2003, 1995). Our documental research is situated within the area of Applied Linguistics and presents an interface with Literature. We start out with the premise that in this type of investigation knowledge is built from language. In this sense, we must consider the social relationships in which language is produced, as well as the world which (in) determines, interferes, represents, interpenetrates or else, reformulates language and the indisciplinary character of the research

Das relações entre imaginário e poesia na obra de Orides Fontela: o regime diurno da imagem

The present work seeks essentially to demonstrate how some anthropological structures of the imaginary, theorized by the French thinker Gilbert DURAND, projected themselves in a noticeable manner in the poetic work of the Brazilian poet Orides FONTELA. Chiefly we will demonstrate with great care in what way this projection and vivification occur through an imagination that not only materializes some fundamental archetypes of the human imagination, but also seeks to organize them through original poems in its form of presenting the poetic discourse, giving here a different contribution of the mythical or religious discourse, privileged places, since always, where the symbolic functions also manifest themselves

A construção estilística das identidades poéticas da cidade de Natal: um olhar bakhtiniano

The purpose of this work is to bring forward cultural identities of the city of Natal that are built upon representations contained in the work of Twentieth-Century Potiguar1 poets. We started out with the premise that the urban tissue owes its formation to the effect of the feelings produced and to the individuals that give shape to them, thus causing the city to abound with feelings and meanings that are relevant for both society and the individual. As cities and their identities may be studied and interpreted from different viewpoints, we have used in this study poetic discourse that functions as a memory to the city and takes shape out of a set of historically established social practices. Our research is situated within the area of Applied Linguistics, an area of knowledge focused mainly in language that is increasingly expanding its investigation limits in an interdisciplinary way. Therefore, this study is based on a social and historical model of language, with language construed as a discourse practice (Bakhtin and Circle), and presents an interface with cultural studies (Hall, Canclini), taking into account the fact that culture builds up values and brings forth differences in respect of the conditions under which such values and differences are produced. In this sense, we have tried to ―listen‖ to what the poets say, by understanding and interpreting the meanings produced by their discourse, in order to identify the formation of the identities of the city that arise out of distinct points of view and diverse stylistic marks. Analysis of these poetic utterances lead to multifold cultural identities of the city, ranging from a naive and multicolored Natal to a city that builds itself on its characters and on to an insurgent, usurped Natal

Responda, cadáver: o discurso da crise na poesia moderna

Conselho Nacional de Desenvolvimento Científico e Tecnológico (CNPq)

Imagens metaficcionais de Cristovão Colombo: uma poética da hipertextualidade

Pós-graduação em Letras - FCLAS

Em busca do discurso poético de Aristides Klafke: marginália e contracultura

Coordenação de Aperfeiçoamento de Pessoal de Nível Superior (CAPES)

Manoel de Barros e a Oficina de Transfazer Natureza

Pós-graduação em Letras - IBILCE

Paródia e carnavalização no cancioneiro Chico Buarque de Hollanda

A pesquisa Paródia e carnavalização no cancioneiro Chico Buarque de Hollanda investiga os aspectos paródicos e carnavalescos presentes no repertório de Chico Buarque, enfatizando a carnavalização, inicialmente, como uma prática cultural medieval, baseada nas teorias de Mikhail Bakhtin, a cerca do carnaval medieval e renascentista analisado na obra do francês François Rabelais, proposições desenvolvidas no livro A cultura popular: na Idade Média e no. Desta análise, o presente estudo destaca os principais elementos constituintes dos ritos carnavalescos: 1) o dialogismo entre o discurso popular e o discurso poético, uma vez que toda comunicação é uma ação recíproca; 2) a ambivalência da linguagem carnavalesca que primava por estabelecer a ligação entre os pólos positivos e negativos referentes ao ciclo nascimento-morte; 3) o riso e as suas complexidades de significações e realizações que oscilam entre a ingenuidade e a sátira; e por fim 4) a paródia que incorpora todos os elementos citados anteriormente para sua realização. Partindo da apreensão destes conceitos, será traçado também um breve panorama histórico para compreender as múltiplas facetas artísticas de Chico Buarque e a sua relação com a vida social, a fim de percebê-lo por meio de sua produção como poeta lírico social. Para comprovar a importância do carnaval na cultura universal, dando ênfase à cultura brasileira, as canções Tem mais samba (1964), Sonho de um carnaval (1965), Amanhã, ninguém sabe (1966), Noite dos mascarados (1966), Roda-viva (1967), Ela desatinou (1968), Apesar de você (1970), Quando o carnaval chegar (1972) e Vai passar (1984) serão analisadas num estabelecimento comparativo entre o carnaval contemporâneo e o carnaval medieval, observando as confluências e dissonâncias, que ainda fazem parte desta festa popular. Desta apreciação, o presente estudo assinala a importância da obra de Chico Buarque pelo valor poético e cultural presente em todas as suas atividades artísticas. Os critérios de análise serão pautados num estudo bibliográfico entre as teorias carnavalescas de Bakhtin e as músicas de Chico Buarque, que aqui serão compreendidas como poemas-canções, destacando dessas a temática do carnaval.

Percursos de uma poética de resíduos na obra de Carolina Maria de Jesus

A finalidade desse trabalho é discutir a problemática acerca da tensão produzida por variações de discursos, que cedem forma à experiência narrativa da “poeta do lixo” Carolina Maria de Jesus em seu diário/romance/reportagem Quarto de despejo: diário de uma favelada (1960). Entendemos que sua literatura é marcada por uma mistura de estilos literários desterritorializados, sendo capaz de ativar uma linha de fuga em relação às literaturas canonizadas. Nisso incide a caracterização desse tipo de composição artística, comum em países de formações culturais híbridas. Observamos nesse texto a presença de uma potência rizomática que consiste justamente na reformulação de elementos que compõem esta poética de resíduos justapostos numa certa “deformidade” estilística para além de livros em registro. Notamos que, assim como a escritora reciclava lixo para comer, também o fazia com os discursos de sua poética. Renova por tentar administrar e, conseqüentemente, reestruturar os sentidos de nosso sistema social, no campo da arte escrita, de maneira intuitiva pois, como sabemos, não possuía um projeto literário como os escritores tradicionais.

A construção estrutural e o discurso poético em Campo geral

Pós-graduação em Estudos Literários - FCLAR

O relógio do Rosário anuncia A máquina do mundo: Haroldo de Campos relê Drummond

Considering fragments of the haroldian poem A Máquina do Mundo Repensada, this paper approximates Drummond and Haroldo de Campos. In this poem, the poetic person’s unquietness conducts him to very peculiar displacements: the one that concerns to the end of millennium, marked by the utopia’s collapse, by the subjectivity fragmentation, by the frontiers’ reconfiguration between people and places. Assuming what the drummondian fatigued eyes have seen, the poet Haroldo de Campos will (re)think his world disharmony