5 resultados para Langues
em Aston University Research Archive
Resumo:
De nombreuses langues du monde grammaticalisent les formes lexicales itive (aller) et ventive (venir) en auxiliaires temporels. Si ce fait a été abondamment décrit dans des langues particulières, on ne dispose pas d’une étude contrastive des deux tours, ce que nous proposons d’entreprendre dans la présente communication, sur quelques langues, A partir des premiers constats suivants : - la forme itive est plus fréquemment grammaticalisée que la forme ventive : en anglais p. ex. seul go est grammaticalisé ; - si le plus souvent l’itif s’est grammaticalisé dans l’expression de l’imminence-ultériorité (le train va partir) et le ventif dans celle de la récence (le train vient de partir), ce n’est pas toujours le cas : en catalan, anar + inf. est un prétérit (el tren va marchar : ‘le train est parti’), et actualise donc le procès non comme ultérieur mais comme antérieur ; - certaines langues, comme le français, ont développé sur ces auxiliaires, outre les effets de sens temporel d’imminence-ultériorité pour l’itif et de récence pour le ventif, un effet de sens d’extraordinaire, qui peut être signifié aussi bien par l’un que par l’autre tour (il va pas / vient pas me dire) - l’imminence-ultériorité sur l’itif et la récence sur le ventif souffrent des restrictions temporelles, plus accusées pour le premier : en francais p. ex., aller, dans cet effet de sens, se conjugue aux seuls présent et imparfait (le train va / allait / * irait / *est allé partir) ; venir admet en plus le futur et le conditionnel (le train vient/ venait/viendra/ viendrait/ *est venu de partir). On se propose (i) d’expliciter les différents éléments de l’asymétrie dans la grammaticalisation des deux formes itive et ventive dans les langues retenues (anglais, catalan, espagnol, français, italien, portugais), et (ii) de formuler une hypothèse explicative de ces faits hétérogènes.
Resumo:
Nous souhaitons nous pencher ici sur un emploi particulier de la périphrase en aller + infinitif qui n’a fait l’objet – à notre connaissance – que d’un article (Lansari 2010). Cet emploi « modalisant » que Lansari limite à la formule 'on va dire' mériterait d’être approfondi pour plusieurs raisons. D’une part, l’emploi n’est décrit que sur base de « vingt exemples tirés d’internet, de blogs ou de forums » (Lansari 2010: 120) alors que, de l’aveu de Lansari elle-même, l’emploi relève de l’oral. Il serait donc utile d’enrichir – quantitativement et qualitativement - le corpus et d’y intégrer des occurrences d’oral authentique. D’autre part, Lansari restreint l’emploi modalisant à la séquence 'on va dire' ; on pourrait s’interroger sur la capacité de séquences comme 'je vais dire' à remplir les mêmes fonctions discursives. Dans cet article, nous commencerons par un – forcément bref – état de la question. Après avoir présenté le corpus, nous testerons les hypothèses précédemment défendues à la lueur du corpus rassemblé: (a) Le corpus CFPP2000 issu du projet Discours sur la ville. Corpus de Français Parlé Parisien des années 2000 (disponible en ligne à http://cfpp2000.univ-paris3.fr/Corpus.html). CFPP2000 donne la parole à 41 informateurs en 28 interviews (2198 min) et a généré 96 occurrences de on va dire modalisant. (b) Le corpus CLAPI comprenant 45 heures d’interactions interrogeables en ligne à http://clapi.univ-lyon2.fr/analyse_requete_aide.php?menu=outils. On y a relevé 12 exemples de on va dire modalisant. (c) Un corpus personnel d’interviews (163min) réalisées pendant l’année académique 2009-10 auprès de cinq étudiants Erasmus français grâce au soutien d’une bourse de la Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France (DGLFLF). Les entretiens avec une assistante de recherche, basés sur les thèmes suivants, étaient supposés générer l’emploi d’une variété de temps verbaux : - Récits de rêve (imparfait) - Récits biographiques (personnage historique vs autobiographie) (PC vs PS) - Narration de film vs d’épisode historique (PC/ PRES vs PS) - Présentation de projets d’avenir vs conjectures (Futur périphrastique ou simple) Le corpus contient dix-sept occurrences de on va dire générés par deux des cinq informateurs : 15 par A. et 2 par J. Notre réflexion se basera donc sur 125 occurrences orales de 'on va dire'.
Resumo:
Les formes du passé constituent un écueil pour l'apprentissage du français langue étrangère ; même les apprenants les plus avancés échouent à maîtriser leur emploi. Si le manque d'équivalence forme à forme entre les temps des langues constitue une difficulté évidente, la complexité sémantique et distributionnelle des tiroirs français ne doit pas être négligée. Grammairiens et linguistes se sont efforcés de fournir des descriptions des tiroirs du passé mais leur travail, comme celui des didacticiens, s'est révélé inégal. Les contributions retenues dans ce volume invitent à la réflexion critique en ce qui concerne les descriptions existantes des temps et les approches de leur enseignement. Sont envisagées la structuration du système ainsi que la constitution des tiroirs du point de vue synchronique, évolutif et contrastif, à partir de corpus de différentes variétés de français. La question de l'enseignement de ces notions à des apprenants du français langue étrangère et maternelle est aussi considérée dans les divers contextes de l'acquisition. C'est dans l'esprit d'un dialogue de plus en plus nécessaire entre application et modélisation qu'est proposé cet ouvrage, qui retiendra l'intérêt tant des praticiens que des théoriciens. The forms of the past constitute a stumbling block for learning foreign language French; even the most advanced learners fail to master their jobs. If the lack of shape to form equivalence between the time of languages is an obvious difficulty, complexity, semantics and distributional drawers French should not be neglected. Grammarians and linguists have tried to provide descriptions of the drawers of the past but their work, such as educationalists, has been uneven. The contributions included in this volume invite critical thinking regarding the existing descriptions of time and approaches to their teaching. Envisaged the structure of the system and the constitution of the drawers of synchronic point of view, evolutionary and contrasts, from corpora of different varieties of French. The issue of teaching these concepts to learners of French foreign language and tongue is also considered in various contexts of acquisition. In the spirit of dialogue increasingly required between application and modeling what this proposed structure, which will retain the interest of both practitioners and theorists.
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Les études typologiques (Hagège 1993, Bybee et al.1994, Dahl 2000, Bourdin 2008 notamment) ont montré de façon consistante que les indications spatiales (notamment les verbes de mouvement) tendaient à se grammaticaliser en expressions temporelles. La forme itive (en français aller) dans les langues romanes a fait l’objet de ce processus linguistique , et avec succès, puisque, en tant qu’auxiliaire d’un verbe à l’infinitif ou au participe présent (et moins fréquemment au participe passé), elle est à même d’offrir, au cours de son histoire, pas moins de onze emplois grammaticalisés (Bres et Labeau à paraître). Nous nous intéresserons dans cet article, qui ne portera que sur le français, à l’emploi que nous nommerons, avec Larreya (2005) et Lansari (2009), narratif: il apparaît en textualité narrative, dont les propositions du premier plan sont régies par la relation de progression (Labov 1972/1978). Cet emploi que le français a connu jusqu’au début du XVIIème (1) tend, sur des bases peut-être différentes, à se répandre aujourd’hui (2): (1) Sur ces propos, feirent leur accord, et, en regardant le lieu le plus propre pour faire ceste belle oeuvre, elle vat dire qu'elle n'en sçavoit poinct de meilleure ne plus loing de tout soupson, que une petite maison qui estoit dedans le parc, où il y avoit chambre et lict tout à propos. Le gentil homme, qui n'eust trouvé nul lieu mauvais, se contenta de cestuy-là. (Navarre M. de, L'Heptaméron, 1550) (2) (…) Teddy Pendergrass est remarqué par Harold Melvin, leader du quintette vocal The Blue Notes. Il rejoint alors la formation, qui va enchaîner une succession de tubes. En 1976, Teddy Pendergrass décide de mener une carrière solo et quitte les Blue Notes . Il va régulièrement occuper les premières places des meilleures ventes de disques aux USA. (Le Monde, Obituaire de T. Pendergrass, 27 .1. 2010)
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Cet article explicite les différentes structures syntaxiques périphrastiques construites sur aller et sur venir. A partir de celles-ci sera exposée – de façon contrastive– la pluralité des effets de sens repérables en discours, plus précisément ceux déjà suffisamment stabilisés pour accéder à leur conscientisation, à leur (éventuelle) mention dans les grammaires, et à leur description par les linguistes. Lorsque c’est possible, les tours périphrastiques seront suivis d’une équivalence par un autre temps verbal, qui permet, parfois mais pas toujours, de bien distinguer lesdits effets de sens. Dans un second temps, on proposera pour chacune des deux formes une explicitation de sa valeur en langue, qui soit à même de rendre compte du pluriel des effets de sens produits en discours. Chacun des tours répertoriés mérite évidemment un développement bien plus conséquent que ce que nous lui accordons dans les cadres de cet article. On ne traitera pas ici notamment des restrictions sur l’aspect et les temps verbaux, l’agentivité du sujet, le type de procès qui suit l’auxiliaire, la négation. L’analyse sera conduite sur le français, avec quelques aperçus sur les autres langues romanes.