Les experiences de retour des sans-papiers rentrés en Equateur: Ressources et defies, mesures proposes pour un retour viable

Notre compréhension de la migration du retour est encore très limitée. Ce sujet n’a que peu retenu l’attention des spécialistes de la migration et il existe peu d’études qui donnent une vision différenciée sur les divers types de « retourné-e-s », leurs motivations à retourner dans leurs pays, les défis qu’ils/elles affrontent et les ressources dont ils/elles disposent pour parvenir à se réinsérer dans les pays d’origine. Il existe en particulier un manque important d’études qui examinent en détail la situation spécifique du retour des migrant-e-s sans-papiers et l’impact de l’aide de programmes gouvernementaux pour leur réinsertion socio-économique. Cette lacune est particulièrement marquée dans le cas de la Suisse. Confronté à la situation d’absence d’évaluations des programmes d’appui au retour des sans-papiers, et dans le but d’y apporter des améliorations possibles à son propre programme, le Service de la Population du canton de Vaud a chargé Yvonne Riaño de mener une recherche sur la situation de retour des sans-papiers retournés en Équateur entre 2008-2010 avec l’appui du programme. La recherche présentée ici se base sur un travail de terrain réalisé en Équateur en 2010. Nous avons rencontré 25 familles (70% du total des familles rentrées avec l’aide du Canton de Vaud) habitant dans diverses régions du pays et avons recueilli leurs expériences de retour. La méthodologie choisie pour la récolte des données est qualitative et combine entretiens narratifs et semi-directifs. La recherche examine les raisons d'émigration et du retour des personnes interviewées ainsi que la situation actuelle de leurs projets de réinsertion, leurs ressources disponibles et le défis auxquels elles font face pour la réalisation de leurs projets. Six principes clés sont proposés pour repenser l’aide au retour de façon à pouvoir garantir un retour viable.

Stuck in Mobility? Fragmented Journeys of Migrants without Chances of Admission in Europe

This paper is about young migrants without chance of being granted legal residence status in the Schengen zone. Previous observations suggest that some migrants, whose country of origin leaves them with low chances of receiving asylum or in fact any type of residence permit, exhibit a highly complex migration pattern that is characterised by 1) durable “transit” across Europe, which is a multi-linear movement according to opportunities that open up along the journey; 2) a high degree of flexibility, as they have to respond to suddenly changing conditions, such as work opportunities, rejection of asylum claims, detention or deportation, and 3) switching between different legal statuses, such as asylum seeker, sans papiers or detainee. The experiences of these young adults thus show a deep ambivalence between a sense of autonomy, on the one hand, and of profound hope and powerlessness, on the other. The Dublin Convention intends to limit such a hypermobility of migrants but seems to fail in many cases. Simultaneously it provokes some of the movements by sending asylum seekers and irregular migrants back to their first country of arrivals. Given the fact that little is known about these fragmented journeys inside of the Schengen area, this ethnographic study produces novel data on a highly pertinent migration pattern, the impact of the European migration management on individual migrants as well as the inter-relatedness of the asylum regime and irregular migration in Europe. At the same time these fragmented journeys are an excellent example to discuss mobility as a resource on the one hand (since it enables this specific migrant group to extend their presence in Europe) and as a handicap on the other (since it impedes the building of stable social networks, the planning of the future, etc.).