Notes on a Queer Brain: Can there be a Critical Research on Sex/Gender in Neuroscience?

Anelis Kaiser is associate researcher at the Center for Cognitive Science at the University of Freiburg, Germany. Dr. Kaiser recently co-edited a special issue of the journal Neuroethics on gender and brain science. She is co-founder (with Isabelle Dussauge) of the interdisciplinary network NeuroGenderings, which brings together experts from the brain sciences, the humanities and science studies (STS) to critically study the sexed brain. She has published on sex and gender as constructed categories in science as well as on the topics of multilingualism and language processing in the brain. Co-sponsored with the Center for Lesbian and Gay Studies. - See more at: http://www.gc.cuny.edu/Page-Elements/Academics-Research-Centers-Initiatives/Centers-and-Institutes/Center-for-the-Study-of-Women-and-Society/Center-Events#sthash.bDeBg5fk.dpuf

Repolitisations féministes et queer du cerveau

L’histoire des relations entre biologie et politique féministe est tendue et contradictoire. Cela paraît d’autant plus flagrant aujourd’hui à l’âge d’or des neurosciences qui ramènent les arguments de supériorité masculine, le caractère inéluctable des différences de genre et la prédominance de l’hétérosexualité à une affaire de cerveau. Dans cet article, nous analysons les points d’intersection propres aux sciences du cerveau et du féminisme. Ces deux champs de recherche entretiennent selon nous des rapports conflictuels mais parfois aussi productifs, y compris dans leurs rapports à l’activisme politique. Ces rapports peuvent être caractérisés en référence à trois directions de recherche principales : des « déstabilisations », des « reconstructions » et des « recontextualisations ». En guise de conclusion, nous terminons par quelques réflexions sur les conditions sociologiques de l’engagement dans une économie politique des neurosciences.[1] [1]Traduit de l’anglais par Marc Gagnepain. Pour une brève présentation de l’article et du dossier thématique dans lequel il s’inscrit, nous renvoyons le/la lecteur/trice à l’article introductif de Bovet, Kraus, Panese, Pidoux et Stücklin, « Les neurosciences à l’épreuve de la clinique et des sciences sociales. Regards croisés ».