Die internationale Schweiz in der Zeit des Kalten Krieges

Die enge Verflechtung mit dem Weltgeschehen ist seit langer Zeit fester Bestandteil der Geschichte der modernen Schweiz. Auf politischer, kultureller und wirtschaftlicher Ebene waren die Grenzen stets äusserst durchlässig. Als «kleine, offene Wirtschaftsmacht» orientierte sich das Land bereits seit Anfang des 19. Jahrhunderts stark am Welthandel und spezialisierte sich früh auf die Ausfuhr von Qualitätsprodukten mit hoher Gewinnmarge, wobei der Anteil des Aussenhandels an der nationalen Wirtschaft signifikant hoch war. Auch der schweizerische Finanzplatz positionierte sich spätestens nach dem Ersten Weltkrieg an der Weltspitze. Diese starke Ausrichtung auf die Weltmärkte brachte von Anfang an ein grosses Interesse der schweizerischen Eliten an diplomatischen und politischen Entwicklungen und Verschiebungen in den internationalen Beziehungen zwischen den Grossmächten mit sich. Die Neuorientierung der weltweiten Machtverhältnisse während der Epoche des Kalten Krieges – das heisst während der etwas mehr als vier Jahrzehnte, die zwischen der Verkündung der Truman-Doktrin 1947 und der Gründung der Bundesrepublik Deutschland 1949 einerseits und der Auflösung des Ostblocks 1989/90 andererseits liegen – betraf deshalb die schweizerische Aussenpolitik und Wirtschaft in besonderem Masse. Die spätestens seit dem Kriegseintritt der (bislang neutralen) USA im Dezember 1941 unter massivem Druck stehende schweizerische Neutralität konnte sich mit der Entfaltung des Kalten Krieges auf dem bipolaren Schachbrett der beiden Machtblöcke neue Tätigkeitsfelder eröffnen, welche die schweizerische Innen- und Aussenpolitik in der Folge stark bestimmen sollten.

Le temps des hommes doubles. Les arrangements face à l’occupation, de la Révolution française à la guerre de 1870

Le temps des hommes doubles : Louis Aragon a désigné ainsi la séparation voire l’opposition entre l’homme social et l’homme privé dans la société capitaliste. Pour les auteurs réunis ici, il s’agit plutôt de signifier qu’au temps de la souveraineté nationale en armes, dès lors que sont plus rigoureusement assignées aux soldats et aux citoyens à la fois une « identité » et une « cause » supposées dépasser leur état civil et leurs intérêts particuliers, l’occupation militaire multiplie, dans la recherche d’accommodements entre les deux camps, les tensions et les combinaisons possibles entre fonctions ou statuts publics, sociabilités et influences locales, opinions et besoins. Pour caractériser les évolutions qui ont eu lieu entre les guerres déclarées par la France à l’Autriche en 1792 et à la Prusse en 1870, le présent livre met l’accent sur trois thèmes. Il traite d’abord des enjeux politiques et administratifs de l’occupation, parmi lesquels la neutralité, son devenir en tant que concept dans les relations internationales, et le positionnement des États neutres dans des conflits où l’on s’efforce de mobiliser aussi les opinions publiques. L’attention se porte ensuite sur les armées occupantes. Quelle que soit la part d’idéologie que l’autorité politique introduit dans leurs missions, la première de ces missions est de garantir leur propre sécurité. La recherche des accommodements ou le constat de l’extrême difficulté d’en trouver sont enfin abordés du point de vue des sociétés en proie à l’occupation. Dans ces situations où le présent peut être vécu et interprété en fonction d’une mémoire individuelle et collective d’expériences antérieures, le rôle joué par les occupants ne se réduit pas à la brutalité de la soldatesque et à l’exploitation économique.

Une solidarité franco-allemande en Suisse au coeur de la première guerre : Stefan Zweig (1881-1942) et Romain Rolland (1866-1944)

Stefan Zweig arrive en Suisse en novembre 1917. D’abord libéré du service militaire pour deux mois, il obtient finalement la permission de rester en Suisse jusqu’à la fin de la guerre. Il peut ainsi assister aux répétitions et à la première de Jérémie, sa pièce de théâtre pacifiste représentée pour la première fois au Stadttheater de Zurich en février 1918. Son séjour en Suisse est également marqué par le développement de son admiration et de son amitié pour Romain Rolland – celui qu’il désigne comme étant « la conscience morale de l’Europe ». L’objet de cet article est de montrer que la conjonction Suisse–Rolland a joué un rôle absolument essentiel dans la vie personnelle et créatrice de Zweig.