9 resultados para Faire du sens
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Resumo:
Cet article s’intéresse aux différentes fonctions que l’on peut attribuer aux éléments fabuleux dans les œuvres du marquis de Sade. Il s’agit en particulier d’éclaircir les liens intertextuels entre Barbe-Bleue et un conte allégorique que le marquis publie, en 1800, dans la série de ses Crimes de l’amour, sous le titre de Rodrigue ou la tour enchantée. Dans ce texte, la chambre interdite renvoie aussi à un passé criminel, mais elle ne réveille pas la mauvaise conscience et ne suscite aucun remords. Sade semble vouloir faire du conte de Barbe-Bleue le paradigme d’un refoulement manqué, la figure d’une rechute malencontreuse dans un passé archaïque et indigne d’être examiné moralement. Or, les œuvres de Sade ne peuvent plus admettre l’univers surnaturel des contes de fées, considéré comme tout aussi révolu que cette conscience morale qui s’exprime par le remords.
Resumo:
Si Jakobson, par ailleurs si critique relativement à l’apport saussurien, s’inscrit, quant à la notion de valeur, dans la filiation de Saussure, il nous semble que cette filiation revendiquée par Jakobson repose sur un malentendu. La redéfinition jakobsonienne de la notion de valeur est en effet inséparable d’une disjonction des différentes dimensions constitutives du concept saussurien de valeur. Par ailleurs et corrélativement, la valeur jakobsonienne se caractérise d’emblée par sa positivité, qui se déploie sur deux plans : celui de la consistance objectale, qui répond à une problématique des rapports forme/substance et celui de la sémioticité, qui répond à une problématique des rapports son/sens, deux problématiques aussi étrangères l’une que l’autre à la linguistique saussurienne. A la définition saussurienne de la langue comme un fonctionnement dont son et sens apparaissent comme des effets, fonctionnement qu’est la division-combinaison des deux masses amorphes de la pensée et du son, se substitue la construction jakobsonienne d’une langue structure d’appariement du son et du sens, construction fondée sur l’évidence d’une définition de la langue comme instrument de communication. On peut cependant penser que cette substitution, ce malentendu, sont tout à fait révélateurs de la spécificité de l’objet de la linguistique, particulièrement résistant à la théorisation.
Resumo:
Cette thèse consiste en une analyse épistémologique comparée et très détaillée de l’ensemble du corpus saussurien publié ainsi que d’une portion très significative des oeuvres de Hjelmslev, Jakobson, Martinet et Benveniste. Il s’agit de montrer qu’en dépit d’une filiation revendiquée le structuralisme européen n’est pas saussurien, et par là de faire apparaître, par contrecoup, la spécificité de la problématique saussurienne, ainsi que ses enjeux pour la linguistique et plus largement pour les sciences de l’humain. La problématique saussurienne avait permis, pour la première fois dans l’histoire de la linguistique, une appréhension théorique de la langue. La problématique structuraliste est en revanche entièrement empirique, de sorte que sa scientificité relève en réalité d’une idéologie scientifique, au sens de Georges Canguilhem. Le point nodal de cette radicale différence de problématique est l’absence de théorisation structuraliste du rapport son/sens, et corrélativement la mécompréhension du concept saussurien de système. Celui-ci devient alors structure, c’est-à-dire, comme nous tentons de le faire apparaître, appréhension structurale d’un objet dont la définition commune et évidente (celle de la langue comme instrument de communication) n’est pas remise en cause. A la problématique étiologique saussurienne, constitutive du concept de langue, répond ainsi une problématique analytique qui conduit quant à elle à la construction d’un objet (forme ou structure) en lieu et place d’un concept. Plus précisément, la problématique structuraliste est idiomologique. Elle manque ainsi la distinction entre langue et idiome dont nous tentons dès lors de démontrer la nécessité et le caractère constitutif de la théorisation de la langue et, au-delà, du langage, notamment dans le cadre d’une articulation entre linguistique et psychanalyse.