2 resultados para Demi-savants
em AMS Tesi di Dottorato - Alm@DL - Università di Bologna
Resumo:
Dans l’Antiquité, la recherche sur la technique permet les premières réalisations de dispositifs ingénieux, tels que des appareils qui accomplissent une série d’actions par le biais de stimulus externes et de mécanismes cachés. Les organismes politiques et religieux saisissent rapidement la puissance communicative de ces machines, en devenant les promoteurs et patrons privilégiés de leur production. L’Empire sassanide (224-650) ne constitue pas une exception. En effet, les souverains perses consacrent, au moins à l’époque tardive, une grande attention à la conception et au déploiement de dispositifs savants. De même, un siècle plus tard, dans le milieu du califat islamique, les Abbassides (750-1258) semblent s’entourer de tels dispositifs. La continuité entre les deux empires dans plusieurs domaines, de la théorie politique à l’administration, est bien connue. Cependant, la question de la réutilisation du patrimoine technique et scientifique ancien, et notamment sassanide, par la cour abbasside, demeure encore largement inexplorée. L’étude d’un corpus de sources, aussi vaste qu’hétérogène, rassemblant des ouvrages historiographiques, géographiques, poétiques et d’adab, ainsi que des traités scientifiques et techniques en plusieurs langues, permet d’analyser différents aspects de la production et de l’usage politique des machines. Au sein de la cour sassanide, comme de la cour abbasside, la machine s’avère constituer un véhicule préférentiel de représentation et de diffusion de l’idéologie politique. À travers sa mise en scène publique, elle contribue de manière substantielle à la définition de l’espace du pouvoir, en participant à la création d’une image de la cour comme un microcosme au cœur duquel le Roi des rois, et plus tard le calife, occupaient le rôle cardinal de maître incontesté du monde. La continuité entre les empires sassanide et abbasside dans le domaine technique ne se limite donc pas à une récupération de savoirs, mais s’opère aussi sous la forme d’une véritable réactivation d’un patrimoine symbolique
Resumo:
Ma thèse interroge les formes, les modes et les enjeux liés à la notion d’« enquête » dans les discours et les poétiques d’Émile Zola, Luigi Capuana et Emilia Pardo Bazán. Il s'agit d’abord de prendre au sérieux l’ambition à l’« enquête totale » du roman naturaliste européen vers 1880, envisagée par le credo zolien du « tout dire », par l'idée de la forme « ancha, completa y perfecta » de Pardo Bazán et par l'éclectisme boulimique de Capuana. Corollairement, le lecteur de l’époque, demandeur de « récit », expérimente une pratique esthétique marquée par la porosité disciplinaire et la diversité de formats et de supports. Par l’épistémocritique, la sociocritique et la « sémiologie historicisée », il s’agit donc de questionner les relations entre scientifique et littéraire, fictionnel et factuel, vrai et faux, et leurs présupposés épistémologiques et idéologiques, qui sont définis et redéfinis par les trois auteurs à l’aune de leurs postures et de leurs stratégies d’affirmation spécifiques. En accord avec le « décloisonnement » disciplinaire à l’œuvre à l’époque, d’un point de vue de la réception ainsi que de la production, le corpus mobilisé rapproche des romans, des chroniques, des textes théoriques et critiques, mais aussi des textes « savants » produits ou consultés par les auteurs. À travers l’ensemble de ces perspectives, cette thèse tente d’éclairer, par une démarche comparée, la singularité historique d’une enquête « inquiète » dans le dernier tiers du XIXe siècle.