2 resultados para multiliteracies and multimodality
em Université de Montréal, Canada
Resumo:
La présente recherche porte sur la traduction de la bande dessinée. Ce sujet, auparavant négligé par les traductologes, commence à susciter l’intérêt des chercheurs à partir les années 80. Toutefois, la plupart des travaux se sont concentrés sur l’aspect linguistique des BD. Ce mémoire, par contre, aborde la bande dessinée comme un texte multimodal. Il s’inscrit ainsi à la croisée des domaines de la traduction et de la multimodalité telle que proposée dans les travaux de Gunther Kress et Theo Van Leeuwen (2001). L’objectif de cette recherche est d’implanter un outil d’analyse pour la bande dessinée qui permettrait de rendre compte des différents modes intervenant dans le texte. Cet outil, conçu pour la présente recherche, a été développé à partir des travaux de Hatim et Mason (1990, 1997) sur les trois dimensions de la situation de communication : transaction communicative, action pragmatique et interaction sémiotique. L’analyse menée ici porte sur la traduction vers le français de la bande dessinée argentine Mujeres alteradas de Maitena Burundarena, parue sous le titre de Les déjantées.
Resumo:
Mon projet de thèse démontre comment le genre de la bande dessinée peut être mobilisé de façon à déstabiliser les idéologies identitaires dominantes dans un contexte autobiographique. À partir de théories contemporaines de récits de vie et de leurs emphase sur la construction du sujet au travers du processus autobiographique, j’explore les façons par lesquelles les propriétés formelles de la bande dessinée permettent aux artistes féminines et minoritaires d’affirmer leurs subjectivités et de s’opposer aux idéaux hégémoniques reliés à la représentation du genre, du traumatisme, de la sexualité, de l’ethnicité, et du handicap, en s’auto-incarnant à même la page de bande dessinée. Par une analyse visuelle formelle, ma thèse prouve que les esthétiques hyper-personnelles du dessin à la main découlant d’une forme ancrée dans l’instabilité générique et le (re)mixage continu des codes verbaux et visuels permettent aux artistes de déstabiliser les régimes de représentation conventionnels dans une danse complexe d’appropriation et de resignification qui demeure toujours ouverte à la création de nouveaux sens. Suite à l’introduction, mon second chapitre explique la résistance de Julie Doucet par rapport aux plaisirs visuels découlant de la contemplation des femmes dans la bande dessinée par son utilisation du concept originairement misogyne de la matérialité féminine grotesque comme principe génératif à partir duquel elle articule une critique de la forme et du contenu des représentations normatives et restrictives du corps féminin. Le troisième chapitre considère la capacité de la bande dessinée à représenter le traumatisme, et se penche sur les efforts de Phoebe Gloeckner visant à faire face aux abus sexuels de son enfance par l’entremise d’un retour récursif sur des souvenirs visuels fondamentaux. Le chapitre suivant maintient que la nature sérielle de la bande dessinée, sa multimodalité et son association à la culture zine, fournissent à Ariel Schrag les outils nécessaires pour expérimenter sur les codes visuels et verbaux de façon à décrire et à affirmer le sens identitaire en flux de l’adolescent queer dans sa quadrilogie expérimentale Künstlerroman. Le cinquième chapitre suggère que l’artiste de provenance Libanaise Toufic El Rassi utilise la forme visuelle pour dénoncer les mécanismes générateurs de préjugés anti-Arabes, et qu’il affirme son identité grâce au pouvoir de rhétorique temporaire que lui procure l’incarnation d’un stéréotype connu. Mon dernier chapitre démontre comment Al Davison emploie la bande dessinée pour mettre en scène des rencontres d’observations dynamiques avec le spectateur implicite pouvant potentiellement aider l’auteur à éviter le regard objectivant généralement associé à la perception du handicap.