3 resultados para angst

em Université de Montréal, Canada


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Le rapport occidental moderne au sacré s’est transformé de façon importante au 20e siècle avec le processus de sécularisation. Cette désagrégation d’un sacré traditionnel laisse un vide – principalement existentiel et spirituel – là où auparavant certains contenus associés au sacré permettaient de se positionner dans et face à l’universel, c’est-à-dire d’occuper une place dans le monde et les institutions qui l’organisent et d’investir cette place d’un sens compris, accepté et partagé autant individuellement que collectivement. De toute évidence, un tel processus d’effritement ne s’opère pas sans restes et la littérature est un espace qui recueille ces vestiges d’un sacré en transformation, d’un sacré qui fait l’objet d’une quête. L’écriture de Cioran représente un lieu exemplaire où sont concentrés ces vestiges et elle est aussi l’outil ou le médium par lequel la quête s’effectue. Son écriture tiraillée, pétrie d’un malaise existentiel et d’un doute profond, témoigne d’un refus, pensé comme une incapacité, à souscrire aux visions traditionnelles, surannées, du sacré. Généralement considérée par la critique comme inclassable – ni tout à fait philosophique, ni tout à fait littéraire – l’œuvre de Cioran souligne pourtant l’importance de la littérature comme modalité de l’esprit. Cette œuvre met en lumière le rôle de la littérature pour la pensée dans la mesure où elle est un espace qui permet d’accueillir la pensée en quête d’un sacré hors-cadre, en même temps qu’elle se fait le moyen d’une recherche plus libre, plus personnelle, du sacré. La littérature devient donc le réceptacle autant que le moyen d’une quête pleinement existentielle, une quête qui n’est ni représentée ni confessée, mais bien mise en scène, c’est-à-dire dramatisée. Le « je » qu’on retrouve partout dans l’œuvre de Cioran n’est pas le « je » d’une confession, mais bien un « je » narratif qui n’équivaut pas au « je » de l’écrivain. C’est précisément dans le décalage lié à la dramatisation qu’apparaît le paradoxe propre au savoirparticulier que porte la littérature: soit ce caractère personnel, incarné, particulier qui devient le véhicule d’une expérience universelle dans la mesure où elle a le pouvoir ou le potentiel d’abriter l’expérience personnelle d’un lecteur qui performe, pour lui-même, le texte. En ce sens, écriture et lecture sont """! imbriquées, comme deux faces d’une même réalité, dans cette quête d’un sacré qui se produit chez Cioran dans un espace d’exception, en dehors des institutions. À partir de l’exemplarité de l’œuvre cioranienne, cette thèse propose une réflexion qui porte sur la littérature comme mode d’inscription des vestiges du sacré ainsi que comme manifestation et moyen d’une quête d’un sacré débarrassé des balises institutionnelles, et qui tente de mettre en lumière le type de savoir propre à la littérature sous l’angle précis de la dramatisation littéraire dans le contexte particulier de cette quête.

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Ce mémoire en recherche-création explore l’enfermement volontaire et les différents types de tensions qu’il provoque. Court roman prenant la forme du journal intime, La Parenthèse met en scène un jeune homme qui décide de s’enfermer chez lui une semaine durant et s’interdit tout contact avec l’extérieur – autant pour prendre un congé temporaire de la vie qu’il mène que pour examiner les raisons de sa détresse quotidienne. Le monologue intérieur se transforme rapidement en dialogue, dès lors qu’un double vindicatif, interrompant la voix principale par des « répliques » entre parenthèses, fait son apparition. Une relation houleuse – sous tension – se tisse entre ces deux facettes du personnage tout au long des sept jours de la réclusion, les passages de dispute alternant avec des récits de souvenirs. En somme, le roman tente de dramatiser la question de l’emprisonnement de soi-même et de la limitation de l’écriture, cette limitation pouvant être à la fois malsaine et libératrice. Quant à l’essai, Tensions et enfermement dans les Cent Vingt Journées de Sodome du marquis de Sade, il part du thème de l’enfermement (en l’occurrence, celui des quatre amis qui exécutent le projet de passer quatre mois dans un château isolé) pour postuler une « architecture du désir » dans Les Cent Vingt Journées de Sodome. L’essai mobilise les ressources de la narratologie en prenant en compte les effets du texte sur le lecteur ; sont ainsi mises en évidence les tensions – sexuelle pour les protagonistes, narrative pour le lecteur – élaborées par cette écriture de l’enfermement et de la contrainte, dans laquelle le désir est toujours maintenu mais rarement satisfait.

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Paper presented during the roundtable “The Exquisite Corpus: Film Heritage and Found Footage Films. Passing Through/Across Medias and Film Bodies” at the XIV MAGIS – Gorizia International Film Studies Spring School in Gorizia, Italy, March 9-15 2016