1 resultado para Shakespeare, William, 1564-1616 Crítica e interpretação

em Université de Montréal, Canada


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Mon projet de thèse démontre le rôle essentiel que tient la mélancolie dans les comédies de Shakespeare. Jâanalyse sa présence au travers de multiples pièces, des farces initiales, en passant par les comédies romantiques, jusquâaux tragicomédies qui ponctuent les dernières années de sa carrière. Je dénote ainsi sa métamorphose au sein du genre comique, passant dâune représentation individuelle se rapportant à la théorie des humeurs, à un spectre émotionnel se greffant aux structures théâtrales dans lesquelles il évolue. Je suggère que cette progression sâapparent au cycle de joie et de tristesse qui forme la façon par laquelle Shakespeare dépeint lâémotion sur scène. Ma thèse délaisse donc les théories sur la mélancolie se rapportant aux humeurs et à la psychanalyse, afin de repositionner celle-ci dans un créneau shakespearien, comique, et historique, où le mot « mélancolie » évoque maintes définitions sur un plan social, scientifique, et surtout théâtrale. Suite à un bref aperçu de sa prévalence en Angleterre durant la Renaissance lors de mon introduction, les chapitres suivants démontrent la surabondance de mélancolie dans les comédies de Shakespeare. A priori, jâexplore les façons par lesquelles elle est développée au travers de La Comedie des Erreurs et Peines dâAmour Perdues. Les efforts infructueux des deux pièces à se débarrasser de leur mélancolie par lâentremise de couplage hétérosexuels indique le malaise que celle-ci transmet au style comique de Shakespere et ce, dès ces premiers efforts de la sorte. Le troisième chapitre soutient que Beaucoup de Bruit pour Rien et Le Marchand de Venise offrent des exemples parangons du phénomène par lequel des personnages mélancoliques refusent de tempérer leurs comportements afin de se joindre aux célébrations qui clouent chaque pièce. La mélancolie que lâon retrouve ici génère une ambiguïté émotionnelle qui complique sa présence au sein du genre comique. Le chapitre suivant identifie Comme il vous plaira et La Nuit des Rois comme lâapogée du traitement comique de la mélancolie entrepris par Shakespeare. Je suggère que ces pièces démontrent lâinstant où les caractérisations corporelles de la mélancolie ne sont plus de mise pour le style dramatique vers lequel Shakespeare se tourne progressivement. Le dernier chapitre analyse donc Périclès, prince de Tyr et Le Conte dâHiver afin de démontrer que, dans la dernière phase de sa carrière théâtrale, Shakespeare a recours aux taxonomies comiques élucidées ultérieurement afin de créer une mélancolie spectrale qui sâattardent au-delà des pièces quâelle hante. Cette caractérisation se rapporte aux principes de lâart impressionniste, puisquâelle promeut lâabandon de la précision au niveau du texte pour favoriser les réponses émotionnelles que les pièces véhiculent. Finalement, ma conclusion démontre que Les Deux Nobles Cousins représente la culmination du développement de la mélancolie dans les comédies de Shakespeare, où lâincarnation spectrale du chapitre précèdent atteint son paroxysme. La nature collaborative de la pièce suggère également un certain rituel transitif entre la mélancolie dite Shakespearienne et celle développée par John Fletcher à lâintérieure de la même pièce.