2 resultados para France. Parlement (1946- )

em Université de Montréal, Canada


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Archipel des Petites Antilles, la Martinique est une société née de la traite transatlantique, de lâesclavage et du colonialisme français. Cette société créole, liée à sa métropole depuis près de quatre siècles, est devenue un département français en 1946, conférant à ses habitants le statut de citoyen français. Dès lors, lâémigration vers son centre, lâIle-de-France, sâintensifia peu à peu pour sâinstitutionnaliser au cours des années 1960 grâce à un organisme dâEtat, le BUMIDOM. La présence antillaise en France est aujourdâhui telle, quâon parle de la métropole comme dâune « troisième île ». Toutefois, on assiste de nos jours à de nouvelles pratiques de mobilités transatlantiques, plurales et multiformes, dont les migrations de retour font partie intégrante. Les acteurs du retour, les dits « retournés » ou « négropolitains », ont témoigné de plusieurs obstacles à lâheure de réintégrer leur terre dâorigine. La présente étude entend démontrer cette tendance à considérer le migrant de retour comme un nouveau type dâ « outsider », soit comme un étranger culturel ; manifestation inédite qui dévoile une autre facette de lâaltérité à la Martinique ainsi quâune nouvelle configuration de sa relation postcoloniale avec la République française. Suite à un terrain ethnographique auprès de ces « retournés », et dâune observation participante auprès de la population locale, cette étude entend soumettre les représentations de lâîle et de ses habitants à une analyse qualitative et comprendre comment lâexpérience en territoire français transformera le migrant, sa façon dâappartenir à la culture martiniquaise et/ou à la culture française. Nous nous livrons ainsi à un examen des représentations et des pratiques des acteurs du retour pour permettre un éclairage novateur sur les nouvelles allégeances identitaires et les nouveaux déterminants de lâaltérité à lâintersection de ces deux espaces à la fois proches et distants. Aussi, nous interrogerons comment le prisme du retour sâarticule au cas martiniquais. En effet, le retour acquiert une dimension particulière dans le contexte de ces itinéraires de mobilité de « citoyens de couleur » qui expérimentent souvent un double rejet social et ce, sans même sâêtre écartés de leurs frontières nationales.

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Le 27 mai 1406, le théologien parisien Pierre Plaoul comparaît devant la cour du Parlement de Paris en tant que représentant de lâUniversité de Paris dans une affaire qui lâoppose à lâUniversité de Toulouse. Il y prononce un sermon en latin, ce que la cour lui reproche instantanément, lui demandant de parler en français pour la prochaine séance. Le 7 juin, lors de sa deuxième comparution, il parle cette fois en langue vernaculaire et prononce un discours extrêmement différent du premier, autant dans son genre que dans son registre de citations. Les deux discours sont conservés dans le registre X1a4787 des Archives nationales de France. Lâédition des discours permet de comprendre le raisonnement derrière leurs différences, mais il permet surtout de constater que le discours français fait état dâune érudition encore plus grande que son homologue latin et que son orateur nâétait nullement gêné par lâusage de la langue vernaculaire. Remis dans le contexte historiographique actuel, il en ressort que lâutilisation du français par Plaoul concorde parfaitement avec lâabandon du modèle de rapport diglossique entre latin et français pour la fin du Moyen Ãge, lui préférant plutôt un rapport de langues en contacts. Ce postulat est soutenu par les nombreuses occurrences dâuniversitaires médiévaux démontrant une excellente maîtrise dâun registre savant de la langue vulgaire, des poètes, aux prédicateurs en passant par les practiciens du droit. Un examen plus attentif de lâutilisation de la langue française par les docteurs en théologie du règne de Charles VI vient aussi appuyer lâhypothèse selon laquelle les universitaires du bas Moyen Ãge considéraient la langue vernaculaire comme un instrument approprié à la transmission de la culture savante.