4 resultados para Flaubert
em Université de Montréal, Canada
Resumo:
Dans ce mémoire de recherche-création en littératures de langue française, j’aborde la question des rapports entre les procédés de réécriture (par exemple, l’intertextualité, l’intratextualité et l’autotextualité, mais aussi les figures de la répétition et de la correction) et l’effet de défamiliarisation (ou de distanciation) au moyen d’un essai sur le roman Mercier et Camier de Samuel Beckett et d’une création littéraire de mon cru : un livre-objet constitué de trente et une feuilles non paginées et non reliées, sur lesquelles je réécris autant de fois l’incipit de Bouvard et Pécuchet, de Gustave Flaubert, en recourant à une mise en page qui défie le mode de lecture linéaire. Autant mon essai que ma création s’appliquent à montrer que les procédés de réécriture peuvent être employés pour produire un effet de défamiliarisation visant la fonction représentative de la littérature.
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La critique américaine a produit, ces dernières années, un genre nouveau, que les convenances fondamentales qui règlent la discipline depuis ses débuts auraient dû interdire. Un genre où s'entremêlent, d 'une façon qui ne va pas sans scandale pour beaucoup, l'analyse des textes et l 'autobiographie, parfois assez impudique. Cependant, disent certains, la littérature - occasion de ces anamnèses - n'est-elle pas elle-même issue d 'une plongée comparable et tout lecteur n 'est-il pas appelé par elle à retrouver le lieu privé où repose, selon Proust, son propre livre intérieur? Et nombre d'universitaires de s'en autoriser pour travailler à leurs mémoires ou pour livrer les détails de leur OEdipe, par où ils croient ressembler à Flaubert. Parallèlement, la critique française, si longtemps insuffisante et frivole, mais qui s'était convertie non sans arrogance dans les années soixante à la théorie et à la scientificité, semble s'être faite depuis quelques années toute modestie et humilité. La voilà qui maintenant s'ensevelit volontiers dans les tâches ingrates de l'érudition, arpentant les austères et parfois désolants chantiers de la génétique ou de l'histoire, férue tout à coup de biographie et de bibliométrie, éditant à qui mieux mieux des textes de plus en plus lointains. Là où la critique américaine, entichée de « cultural studies », parcourt l'archive de façon très personnelle, à la recherche de toutes les étrangetés tout en rêvant de subversion, la critique française affecte l'air absorbé des comptables balzaciens dont tes minuties font un monde. Le divorce va s'accentuant de saison en saison. C'est de cette incompréhension réciproque croissante que je m'autoriserai pour introduire à mon tour dans les réflexions qui vont suivre une légère touche d'autobiographie, nécessaire pour saisir en quoi les évolutions séparées des deux traditions critiques posent problème à ceux qui, comme je le fais, ont beaucoup voyagé entre elles, tout en pensant longtemps les rapprocher. [Introduction]
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Ce texte a été publié dans le livre : David Bélanger, Cassie Bérard et Benoit Doyon-Gosselin (dir.), Portrait de l'artiste en intellectuel : enjeux, dangers, questionnements, Montréal, Nota Bene, [2015].
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Entre mai 1856 et mars 1858, un foisonnement d’études inédites paraissent sur Honoré de Balzac qui s’écartent de la tradition des témoignages et des critiques biographiques — celle des contemporains qui ont côtoyé le grand homme disparu et se grandissent en disant qu’ils l’ont bien connu. Si l’on peut affirmer qu’une révolution s’est opérée en août 1850 sur la tombe de Balzac qui affecte les appropriations de son oeuvre autant que le discours global sur le genre romanesque et sur son ennoblissement, on peut ajouter que la mêlée des discours qui s’appliquent à l’auteur de « La comédie humaine » sept ans plus tard, tandis que Flaubert et Baudelaire sont poursuivis pour outrage à la morale publique et à la religion, permet de réarticuler les tensions entre romantisme, réalisme et naturalisme, et entre romantisme et modernité.