4 resultados para Estadística -- Treball de camp
em Université de Montréal, Canada
Resumo:
Ce mmoire porte sur le travail de lintertextualit dans les quatre oeuvres que Jorge Semprun (1923-) a consacres ses souvenirs de dportation au camp de Buchenwald : Le grand voyage (1963), Quel beau dimanche! (1980), Lcriture ou la vie (1994) et Le mort quil faut (2001). Chaque oeuvre poursuit la recherche dun langage appropri la narration dune exprience qui rsiste obstinment sa reprsentation. Lintertextualit, de mme que les rminiscences musicales, filmiques ou picturales, composent chez Semprun une image complexe de lexprience du dport, faisant coexister lombre et la lumire, langoisse et la joie, le mal radical et la fraternit, loin de tout clich manichen. Il sagira ici de lire ce tmoignage magnifique sur les camps nazis comme un dialogue profond entre lart et la barbarie, la cration et la destruction, la mmoire culturelle et la mmoire traumatique.
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Le conflit isralo-palestinien dure depuis plus de 60 ans. Non seulement perdure-t-il, il gagne aussi en complexit. Cette thse sintresse lexprience dexil des Palestiniens et plus particulirement celle de femmes palestiniennes vivant en camp de rfugis au Liban. La mmoire palestinienne a longtemps t, dans son ensemble, occulte dans la littrature, et qui plus est lexprience des femmes; la faon dont leurs rcits sont construits nous le dmontre bien. La prsente tude sinscrit donc dans la ligne de travaux qui font une place aux voix silencieuses que sont souvent celles des femmes rfugies palestiniennes des camps. Cette thse sappuie sur une approche qualitative rcits de vie et observation participante et fait suite une recherche qui a t mene entre 2009 et 2011 dans le camp palestinien de Bourj El Barajneh au Liban. Les rsultats dgags confirment que, dans lexil, une partie de lexprience de la nakba palestinienne telle que vcue par les femmes sest perdue. Ceci dit, si la quasi-absence des femmes caractrise lexode, on voit ces dernires saffirmer au fil de lexil qui devient une ralit durable. Au cours des deux premires dcennies, les femmes apparaissent comme des rsistantes du quotidien . Puis, la monte du sentiment national palestinien et lclatement de la guerre civile libanaise amnent les femmes investir de plus en plus lespace public. En temps de guerre, toutes les femmes participent la survie de la communaut, et cela, par lextension de leurs tches domestiques et sociales. Plus le conflit prend de lampleur, plus leurs activits se diversifient : elles intgrent dautres tches celles qui leur sont traditionnellement assignes. lissue du conflit, une grande partie des femmes palestiniennes commencent prendre leurs distances de la lutte nationale partisane. Pour plusieurs dentre elles, la fin de la guerre est aussi la fin des illusions : elles ont le sentiment davoir t abandonnes par la classe politique. Ainsi, le mouvement nationaliste palestinien a certes bouscul les rles de genre, mais il na pas permis dinduire des changements durables. Dans les rcits des femmes, on voit qu travers lexil sest cr un lien avec ce milieu que lon croyait temporaire, le camp de Bourj El Barajneh : un lien qui se situe au cur dune tension entre un ple rel et un ple symbolique. Le camp rel est dcrit comme insalubre, instable et non scuritaire, et la vie dans ce camp est ce point prcaire et difficile que les femmes saccrochent cet autre camp qui, lui, est porteur de mmoire, de souvenirs, de relations et de rves. Cest dailleurs parce que ce second ple existe que la vie dans le camp peut tre tolre. Si la lutte nationale a t pour une certaine gnration de Palestiniennes la proccupation premire, la fin de la guerre signe la perte de vitesse de cette lutte qui sest longtemps avre structurante. Ceci dit, le modle de rsistance, lui, persiste. Les femmes continuent de lutter et apparaissent comme des actrices de la transmission . Lun de ces projets quelles font leur, la transmission de lidentit religieuse, prend rapidement de lampleur alors que la communaut palestinienne peine se relever des affres de la guerre. Nombreuses sont les femmes qui cherchent un sens la vie dans ce cumul de catastrophes, et la religion les soutient dans cette qute, mais en plus cest travers elle que le projet du retour en Palestine est port. Dailleurs, la mmoire de la Palestine est une autre valeur que les femmes cherchent transmettre dune gnration lautre. Maintenir la mmoire de la Palestine est un rle traditionnel de la femme palestinienne. Ceci dit, les femmes ne remplissent pas ce rle aveuglment : elles transmettent une mmoire, un message quelles ont cherch, reconstruit, valu et parfois critiqu. Enfin, un autre projet se manifeste rapidement dans lexil : la transmission des connaissances, une valeur phare pour les Palestiniennes puisque la fois stratgie de survie, de dveloppement et dascension sociale. Mais pour quelques-unes, lducation est une lutte parce que confronte des contraintes contextuelles et au poids des traditions. Ainsi, cest par des valeurs traditionnellement portes et transmises par les femmes lidentit religieuse, la mmoire et lducation que loppression et la colonisation des Palestiniens se combattent au quotidien.
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Camp met en prsence un officier nazi et ses Juifs : une petite fille sappuyant sur sa vie davant afin de survivre dans sa vie daprs, une jeune femme dune cinglante libert intrieure et un groupe de prisonniers, la masse grise. Ce rcit se droule en quelques jours dans un camp dextermination, en Pologne. Il y est question dun projet insens, imagin et mis en uvre par le Nazi dont le discours sapparente de confuses et drisoires logorrhes. La recherche dune humanit dnie, la base du dvoilement de lindividualit des personnages (prisonniers), mane de la grce, de lauthenticit et de la force vitale de la protagoniste, la petite fille, tendue vers son plan-de-quand-mme-vie. Fort, crit en parallle, puis la fin de Camp, nest pas sa suite, mais lest aussi Court rcit potique, il raconte la traverse dune fort par une femme la recherche de ses dens. Le lieu, interpell et trs souvent conspu pour ce quil est devenu, devient un actant. Fort, se servant de ses restes mythiques, contraint le pas--pas de la femme, perdue davance. Lessai, Quatre objets de mmoire, porte sur lappropriation et la transmission de la mmoire de la Shoah, partir de restes, de dtails, de petits riens, perus ici comme dimaginables traces. Jinterroge les signes singuliers dimprobables objets (feuillets administratifs du Troisime Reich, clichs fragmentaires dAuschwitz-Birkenau et photographies de ses bois et de ses latrines) afin dy dbusquer de petits morceaux du cach, du secret et de linnommable de la Solution finale. Laffect ressenti en prsence de ces objets, par ce que je nomme, le ncessaire abandon, y est analys dans le dessein den saisir leurs douleurs et de les rendre miennes. Luvre de lartiste de la photo, Marie-Jeanne Musiol, sur Auschwitz-Birkenau, est la base de ce dsir de mmoire prenne.
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La violence chronique qui caracterise la Somalie depuis plus de deux decennies a force pres de deux millions de personnes a fuir. Cette ethnographie etudie lexperience de lasile prolonge de jeunes Somaliens qui ont grandi au camp de Kakuma, au Kenya. Leur experience est hors du commun, bien quun nombre croissant de refugies passent de longues annees dans des camps pourtant concus comme temporaires, en vertu de la duree des conflits et de la normalisation de pratiques de mise a lecart de populations indesirables . Nous explorons la perception quont ces jeunes de leur environnement et de quelle facon leur exil structure leur perception du passe et de leur pays dorigine, et de leur futur. Ce faisant, nous considerons a la fois les specificites du contexte et lenvironnement global, afin de comprendre comment lexperience des gens est faconnee par (et faconne) les dynamiques sociales, politiques, economiques et historiques. Nous observons que le camp est, et demeure, un espace de confinement, independamment de sa duree dexistence ; bien que concu comme un lieu de gestion rationnelle des populations, le camp devient un monde social ou se developpent de nouvelles pratiques ; les jeunes Somaliens font preuve dagentivite et interpretent leur experience de maniere a rendre leur quotidien acceptable ; ces derniers expriment une frustration croissante lorsque leurs etudes sont terminees et quils peinent a setablir en tant quadultes, ce qui exacerbe leur desir de quitter le camp. En effet, meme sil existe depuis plus de 20 ans, le camp demeure un lieu de transition. Lexperience de jeunes Somaliens qui ont grandi dans un camp de refugies na pas ete etudiee auparavant. Nous soutenons que cette experience est caracterisee par des tensions entre contraintes et opportunites, mobilite et immobilite, isolation et connexion ou victimisation et affirmation du sujet et des temporalites contradictoires. Cette etude souligne que des notions comme la convivialite ou la pluralite des appartenances developpees dans la litterature sur la cohabitation interethnique dans les villes ou sur lidentite des migrants aident a apprehender le realite du camp. Cette ethnographie montre egalement que, loin detre des victimes passives, les refugies contribuent a trouver des solutions a leur exil.
