2 resultados para Capitalismo móvel
em Université de Montréal, Canada
Resumo:
Notre analyse de l’imposante toile de Francisco Goya L’Assemblée de la Compagnie Royale des Philippines dite La Junte des Philippines (1815) vise à sortir cette œuvre de l’isolement où les études antérieures l’ont en grande partie maintenue. Nous désirons réinsérer ce tableau au cœur des dynamiques artistiques et économiques mondiales à l’orée du XIXe siècle. Le regard lucide que nous portons sur le tableau de Goya s’appuie sur une approche historique issue de la pensée postcoloniale actuelle. Par un renversement de perspective depuis la salle de réunion vers l’empire espagnol, nous plaçons l’œuvre dans une trame de relations mondiales entre la métropole et ses colonies. La Junte des Philippines révèle alors un point de vue particulier sur l’impérialisme espagnol en déclin. Loin d’être close sur elle-même, l’œuvre articule une série de thématiques qui répondent aux exigences artistiques de l’époque, notamment de la bourgeoisie libérale. Le traitement qu’opère La Junte de la commémoration d’une rencontre d’actionnaires met au jour une conception visuelle du capitalisme mercantile et financier présent en Espagne et en Angleterre. L’intrigue artistique que déploie Goya possède une signification d’envergure historique qui contribue à la valeur d’actualité de La Junte des Philippines.
Resumo:
L’étude proposée dans ce mémoire porte sur le processus de visite des adolescents de 14-16 ans au Musée des beaux-arts de Montréal. Je mobilise principalement les concepts de « médiateurs » et « médiations », entendus selon la définition proposée par Hennion (1988, 2000). En effet, Hennion propose de voir la médiation non comme un pont entre deux entités, vision commune de la médiation, mais comme un processus en construction. Ainsi, le médiateur est un élément qui va capter l’attention du jeune visiteur et la médiation est l’action qui va se développer dans cette relation médiateur-visiteur. L’analyse vise plus particulièrement à identifier les médiateurs qui agissent durant cette visite et à comprendre les médiations qui se mettent en place. Cette étude a été réalisée au moyen d’entrevues semi-structurées et d’observations participantes, auprès de six adolescents, âgés de 14 à 16 ans. Une première entrevue permettait de connaître les antécédents de ces jeunes à l’égard des musées et de comprendre suite à quelles mises en condition ils se rendaient à l’exposition. Une observation, par groupe de deux participants, a ensuite été menée lors de l’exposition du Musée des beaux-arts de Montréal : Il était une fois l’impressionnisme. Une histoire de l’impressionnisme : chefs-d’œuvre de la peinture française du Clark. Ces observations ont permis de repérer les moments qui ont capté l’attention des participants durant leur visite. Enfin, une seconde entrevue a été l’occasion de revenir sur leur expérience de visite et de dégager les médiations qui se sont mises en place. Sur les bases de ce terrain, ce mémoire met en avant un ensemble de médiateurs (les autres visiteurs, l’environnement physique, l’œuvre et le récit) et de médiations (rêver, comprendre, se projeter, admirer, comparer et refuser) qui se sont développées chez ces adolescents. Suite à cela, ce mémoire propose une explication du processus de visite tel qu’analysé chez ces adolescents à travers la représentation de la « spirale coquillage ». Cette représentation souligne le fait que le processus de visite n’est pas un phénomène linéaire mais se fait par la confrontation des antécédents de l’adolescent avec sa nouvelle expérience de visite. Il s’agit donc d’un processus circulaire qui se base sur ses antécédents pour construire progressivement de nouvelles strates, qui conditionneront ses prochaines expériences au musée.