3 resultados para Abolitionism
em Université de Montréal, Canada
Resumo:
Dans cette thèse, nous partons des grands principes de justice pour démontrer la nécessité d’octroyer aux êtres sensibles nonhumains les droits moraux et légaux les plus fondamentaux. Dans un premier temps, nous nous penchons sur les principes sous-jacents aux droits fondamentaux de la personne : le principe d’égalité voulant que les cas similaires soient traités de manière similaire; la notion de droit fondamental, qui repose sur celle d’intérêt; le principe de l’égale considération des intérêts auquel mène le principe d’égalité; et, enfin, le concept d’intérêt, qui s’applique à tous les êtres sensibles. Cette première partie établit l’exigence d’accorder les droits les plus fondamentaux à tous les êtres possédant les intérêts que ces droits visent à protéger. Cela permet d’étudier trois droits particuliers et les intérêts qui les sous-tendent en examinant d’abord le droit à l'intégrité physique. Nous montrons que de nombreux animaux nonhumains sont des êtres sensibles, que tous les êtres sensibles ont, par définition, intérêt à ne pas souffrir et que, pour cette raison, ils devraient jouir du droit à l’intégrité physique. Le troisième chapitre est consacré au droit à la vie. Nous soutenons qu’il est raisonnable de supposer que tous les êtres sensibles, parce qu’ils peuvent jouir des bonnes choses de la vie, ont un certain intérêt à persévérer dans leur existence, intérêt qui, peu importe son intensité ou sa nature, doit être protégé par l’égal droit de vivre. Notre dernier chapitre se concentre sur le droit à la liberté. Nous montrons que cet intérêt est généralement interprété négativement et ne consiste qu’à pouvoir agir sans subir d’interférence. Nous soutenons que cette acception du concept de liberté nous force à reconnaître l’intérêt à être libre de tous les êtres sensibles et notre devoir de leur accorder un droit à la liberté. Nous ajoutons finalement que l’interprétation républicaine de la liberté nous incite à reconnaître à tous ces animaux un statut égal à celui des humains. Nous terminons cette réflexion en concluant que l'octroi des droits fondamentaux aux animaux sensibles implique que l’exploitation animale institutionalisée soit abandonnée et que les animaux conscients jouissent du statut de personne.
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Ce mémoire s’intéresse aux expériences de femmes en processus de sortie de la prostitution. Il vise à comprendre les obstacles auxquels ces femmes sont confrontées pour pouvoir bénéficier d’interventions sociales accessibles et facilitant leur sortie de la prostitution. Cette recherche qualitative prend appui sur 11 entretiens individuels réalisés auprès de femmes âgées de 26 à 55 ans et habitant Montréal, les Laurentides et l’Abitibi. Bien que nombre de femmes aux prises avec la prostitution souhaitent en sortir, on compte peu d’interventions sociales pour les aider en ce sens. Les services publics sont largement insuffisants à la fois du point de vue de leur accessibilité et de leur réponse aux besoins de ces femmes. Peu d’études s’intéressent aux services d’aide à la sortie de la prostitution, notamment au Québec. Ce mémoire privilégie une perspective féministe abolitionniste et un cadre épistémologique de la théorie standpoint. Les résultats mettent en lumière les obstacles à l’accessibilité des interventions sociales, dont le cloisonnement des services et le refus manifeste d’offrir de l’aide aux femmes. Cette recherche rend compte également de l’expérience de pratiques d’intervention entravant le processus de sortie : 1) les pratiques punitives, 2) celles proposant une aide limitée aux femmes ou 3) leur adaptation à la prostitution. La conclusion de ce mémoire propose la mise en œuvre de pratiques sociales novatrices qui prennent en compte les contraintes sociales qui mènent les femmes à l’industrie du sexe et les y maintiennent ainsi que les conséquences de l’expérience même de la prostitution sur elles.
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Ce projet offre une analyse des traductions en langue française du roman d’Aphra Behn, Oronooko, or The Royal Slave (1688). Dans cette œuvre, la première femme à vivre de sa plume présente une des premières formulations du discours abolitionniste de la littérature anglaise et met au défi des idées reçues sur l’esclavage depuis le XVIIe siècle. Le texte a été traduit vers le français pour la première fois par Pierre-Antoine de La Place (Behn, 1745), dont l’interprétation s’inscrit dans la tradition des belles infidèles. Sa version connaît un succès fulgurant jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, avec de nombreuses rééditions parues entre 1745 et 1799. En 1990, Bernard Dhuicq publie une retraduction dans le but de faire connaître Behn aux lecteurs français du XXe siècle. En 2008, il contribue à la préparation d’une nouvelle édition de La Place, et une réédition de sa propre traduction parue en 1990. Pour sa part, Guillaume Villeneuve adapte le texte au lectorat francophone d’aujourd’hui avec une édition critique comprenant un important appareil critique publiée dans la collection « GF » des Éditions Flammarion en 2009. Les traductions de La Place, d’Dhuicq et de Villeneuve affichent chacune des variations par rapport à l’original, variations qui reflètent l’intention de ces traducteurs et de leurs éditeurs ainsi que les pratiques traductives et éditoriales de leur époque.. Cette étude montre notamment comment le récit de Behn a contribué à changer la conception occidentale de l’esclavage. Elle analyse la réception des propos idéologiques d’Oroonoko dans la culture littéraire et philosophique française, depuis le XVIIIe siècle jusqu’à nos jours. À travers le cas Oronooko, le présent mémoire offre aussi une réflexion d’ordre méthodologique sur l’étude des retraductions dans une perspective historique. L’étude des retraductions vise aujourd’hui des objectifs plus vastes sur le plan historique que ne l’indique l’hypothèse du progrès en retraduction, selon laquelle un texte est retraduit pour être corrigé ou amélioré. Notre travail montre qu’en associant à l’étude des traductions celle de leur paratexte, de leur péritexte et des sujets (traducteurs et éditeurs) qui les produisent, et ce afin de resituer chaque retraduction dans son contexte historique propre, on parvient à faire entrer ces retraductions dans un dialogue interculturel et « transhistoriciste » (Nouss, 2007).